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Encore un jour sans Giroud: Petits meurtres entre journalistes
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Encore un jour sans Giroud: Petits meurtres entre journalistes
Livre électronique226 pages2 heures

Encore un jour sans Giroud: Petits meurtres entre journalistes

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À propos de ce livre électronique

Enquête policière au coeur des rédactions des grands journaux

Luce Verbinski est la rédactrice en chef d'un prestigieux hebdomadaire culturel parisien. Fascinée par Françoise Giroud, " patronne " des journalistes et célèbre fondatrice de l'Express, elle l'imite en tout. Un meurtre odieux et la disparition inexpliquée de Juliette Fontanges, une jeune journaliste belge, perturbent la rédaction. L'enquête menée au Quai des Orfèvres par le capitaine Ange Mattéi le conduira de Paris en Dordogne, sur les ruines de la châtellenie de Miremont.

La passion des objets d'art des Collections privées est le pivot de ce nouveau roman policier dédié à une femme mythique, Françoise Giroud.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

- "Une bonne idée de cadeau [...] à réserver aux amateurs de polars." (L'Avenir)

A PROPOS DE L'AUTEUR

Martine Cadière est Waterlootoise. Elle écrit essentiellement des romans policiers contemporains dont le sujet est toujours une femme mythique, qui a des combats à mener et des idées à défendre. Un gendarme Corse, malin et suprêmement courtois, dirige les enquêtes. Martine Cadière est membre de l'association des Conférenciers francophones de Belgique, des Ecrivains belges francophones, des amis de George Sand, et académicienne de Provence.

EXTRAIT

Je m’appelle Juliette Fontanges, mais ni mon nom ni ma personne n’intéressent quiconque. Car il s’agit de parler d’Adèle, ma grande girafe de soeur, une fille épatante que j’aime beaucoup et qui a disparu, je veux dire vraiment disparu, sans laisser de traces.
Je l’ai précisé, ma soeur ressemble définitivement à une girafe. Elle est grande, gigantesque même, et affligée d’une masse anormale de cheveux blonds qui lui poussent de partout. Nous avons grandi ensemble en Belgique, à Waterloo. Nous vivions dans une petite maison ouvrière du quartier de Joli-Bois, un quartier où notre mère allait faire ses courses à pied, en traînant derrière elle un panier à roulettes. C’était un foyer joyeux, mes parents riaient de tout, sans aucune mesure, avec une gaieté pétillante comme un très bon cava. Mon père, tonitruant et rabelaisien, n’attendait pas la fin des repas pour taper sur le ventre des invités, et je crois avoir entendu à la maison plus de chansons paillardes qu’un foyer d’étudiants éméchés à l’issue d’un bizutage orgiaque.
LangueFrançais
ÉditeurDricot
Date de sortie1 juin 2015
ISBN9782870954096
Encore un jour sans Giroud: Petits meurtres entre journalistes

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    Aperçu du livre

    Encore un jour sans Giroud - Martine Cadière

    Martinez)

    Prologue

    Le Président et Françoise Giroud sont attendus à quinze heures précises. Tout autour de la place, la police est rassemblée devant les barrières Nadar et les Parisiens attendent sans impatience l’arrivée de la voiture. Enfin, deux grandes limousines noires débouchent dans l’avenue Paul-Doumer et s’arrêtent silencieusement devant la tribune d’honneur.

    Monsieur Giscard d’Estaing sort de la voiture, salue d’une main la foule, et de l’autre rajuste sa cravate. À ses côtés apparaît une femme brune et élégante, très souriante.

    Luce serre la main de sa mère, qui ne veut pas la lâcher. Elle observe la scène avec avidité. La petite femme monte la première sur la tribune et entame son discours avec une élocution gracieuse. Elle est parfaitement à l’aise. En formules simples, elle expose son programme, ses projets et ses souhaits. Elle ne lit pas une note, et regarde tout le monde, sans exception.

    La petite fille, enchantée, ne perd pas un mot d’un discours qu’elle ne comprend pas.

    Première partie

    Chapitre 1

    Le but du journalisme n’est ni de déplaire ni de complaire. C’est de remuer la plume dans la plaie. La plume, et aujourd’hui le micro et la caméra…

    (Patrick Poivre d’Arvor, Les Dossiers de l’Audiovisuel)

    Je m’appelle Juliette Fontanges, mais ni mon nom ni ma personne n’intéressent quiconque. Car il s’agit de parler d’Adèle, ma grande girafe de sœur, une fille épatante que j’aime beaucoup et qui a disparu, je veux dire vraiment disparu, sans laisser de traces.

    Je l’ai précisé, ma sœur ressemble définitivement à une girafe. Elle est grande, gigantesque même, et affligée d’une masse anormale de cheveux blonds qui lui poussent de partout. Nous avons grandi ensemble en Belgique, à Waterloo. Nous vivions dans une petite maison ouvrière du quartier de Joli-Bois, un quartier où notre mère allait faire ses courses à pied, en traînant derrière elle un panier à roulettes. C’était un foyer joyeux, mes parents riaient de tout, sans aucune mesure, avec une gaieté pétillante comme un très bon cava. Mon père, tonitruant et rabelaisien, n’attendait pas la fin des repas pour taper sur le ventre des invités, et je crois avoir entendu à la maison plus de chansons paillardes qu’un foyer d’étudiants éméchés à l’issue d’un bizutage orgiaque. En résumé, j’ai grandi dans une famille où la générosité et la joie de vivre étaient tenues pour des vertus fondamentales. C’était un état d’esprit.

    Voilà le souvenir que j’ai de ces premières années, une mère souriante qui nous attendait à la grille de la petite école Saint-Jean, les jeux de cartes sur la terrasse, l’odeur du pudding à la vanille, et la plaine de jeux de la rue voisine, colorée et lumineuse. Et puis une sœur géante qui me suivait partout.

    Adèle a toujours été vulnérable et indécise. Une indécision chronique qui nous poussait à bout, et dans notre famille, c’était terrible à vivre. Au restaurant, elle apprenait la carte par cœur et dans les boutiques, elle essayait tous les articles de sa taille. Pour achever de nous rendre fous, elle terminait ses phrases par un « non » ponctué d’un énorme point d’interrogation :

    – On prend un dessert, non ? Ce pull est chaud, non ? On va à la mer, non ?

    C’était agaçant.

    Les amis d’Adèle n’étaient pas mieux traités. Les garçons se succédaient à une vitesse singulière, elle ne savait jamais où elle en était, elle disait oui à tous et se rétractait l’instant d’après. Sa vie sentimentale était donc d’une complication épuisante et l’admirable est qu’elle soit restée en vie malgré les menaces musclées de nombreux éconduits.

    Au début, Adèle et moi étions inséparables. J’ai toujours été menue, noueuse et noiraude comme une espagnole, mais je protégeais cette sœur trois fois plus grande que moi, qui m’escortait en pleurnichant. Nous formions un couple complémentaire, nous nous aimions beaucoup, nous étions invincibles. Avec son physique singulier, Adèle donnait le change, et moi j’agissais. On chapardait dans les jardins les fruits du goûter et on ramenait à la maison une meute de gamins à notre dévotion. Notre mère rigolait et préparait allègrement des montagnes de tartines au Nutella.

    Adèle disait qu’elle voulait voyager, surtout dans l’Ouest américain qui la fascinait. Mais des modestes finances, le peu d’attrait qu’elle avait pour l’aventure et une timidité viscérale ne l’avaient jamais propulsée beaucoup plus loin que le littoral ou les Pays-Bas. L’idée de partir seule l’affolait. Elle avait donc avalé tout l’œuvre de Cormac McCarthy et d’Annie Proulx. Moi, j’aimais la grande époque du polar français, j’étais fan absolue de Jean-Patrick Manchette, mais certains bouquins qu’elle me prêtait, ceux de Christopher Moore en tête, me faisaient mourir de rire. Notre bibliothèque commune était intéressante et originale.

    Adèle a toujours été paralysée par des angoisses sidérantes, mais malgré sa personnalité craintive et irrésolue, elle voulait farouchement devenir journaliste. Et de fait, elle était curieuse et informée, et il n’y avait pas un évènement qu’elle ne commentât avec une verve plaisante. Elle dirigeait le journal des étudiants au lycée, elle pourchassait les chroniques jusque dans les préaux, et elle résumait l’actualité du jour.

    Après les humanités, elle s’est inscrite à l’IHECS, une Haute École de communication. Elle a étudié avec acharnement et j’admirais son application car elle peinait à la tâche. Sa vie était réglée comme du papier à musique, elle ne sortait pas ou peu, elle était toute tendue vers son but. Dans un curieux assaut de ténacité, elle a enfin décroché son diplôme après plusieurs années de laborieux et louables efforts.

    J’étais totalement différente. Les études m’ennuyaient. À dix-huit ans, je travaillais déjà chez un carrossier de Joli-Bois où j’aimerais d’ailleurs finir ma carrière. Allez savoir pourquoi, mais j’adore ! J’encode les factures et je réponds au téléphone dans un environnement un peu cradingue qui me convient à merveille. Je suis la seule fille dans un univers de mécanos, et je suis soignée aux petits oignons.

    Jusqu’il y a peu, je sortais avec des footballeurs et des joueurs de badminton. Puis j’ai rencontré César, un universitaire ambitieux et morose, et j’ai abandonné les cafés et les arrière-salles où on boit de la bière à la bouteille. Je me suis mariée. Je me suis rangée pendant que ma sœur s’animait.

    À peine diplômée, elle s’est occupée d’une petite rubrique dans un journal communal. C’était alimentaire, car Adèle tenait à devenir célèbre et Parisienne. Après les habituelles hésitations, elle a posé sa candidature dans tous les journaux, hebdomadaires, quotidiens et mensuels de la capitale française, elle envoyait au moins dix courriers et dix mails par jour. Contre toute attente, elle a obtenu un contrat chez Artsguments, un important hebdomadaire culturel situé dans le IVe arrondissement. Quand le courrier est arrivé, elle a hurlé de joie.

    – Bingo, je suis engagée, Artsguments, ça sonne bien, non ? Artsguments, et Paris hein ? Qui l’aurait cru ? Je vais devenir la meilleure, vous me verrez partout, à la télé, dans les journaux, partout…

    Et Adèle dansait en riant dans le petit jardin de Joli-Bois, la crinière bouillonnante et déployée à tous vents. Nous avons fêté l’évènement chacune à notre manière, elle avec du pinot, moi avec de la Jupiler.

    Ma mère avait voulu la tempérer, mais Adèle, les yeux brillants et les épis dressés, s’en fichait. Elle voyait les lumières, l’Opéra, les brasseries, le prestige et le succès. Pour la première fois, elle a pris sa décision et elle s’y est tenue. Pour la première fois, nous n’avons pas eu droit au fameux point d’interrogation et au découragement qui suivait. Pour la première fois, Adèle assumait. En un jour, elle a eu fini ses paquets, et nous l’avons accompagnée à la gare. En nous embrassant, elle regardait déjà ailleurs.

    Pendant ce temps, je me suis transformée en ménagère consciencieuse. En tout cas, j’en ai eu la volonté. Pour faire plaisir à mon mari, j’ai essayé des recettes de saumon en papillote et j’ai confectionné de vraies tartes à la rhubarbe. J’ai gardé les points de lessives et de dentifrice, et j’ai lavé les parterres à grande eau tous les samedis matin. J’ai véritablement fait un effort. Mais il faut croire que ça n’a pas marché. Ou que ce n’est pas ce que César souhaite. Il n’est pas plus souriant parce que la maison embaume la pâte brisée et l’Ajax aux fruits de la passion.

    Adèle revenait de temps en temps à Waterloo, à l’improviste. Je ne lui ai jamais parlé de mon ennui conjugal. Ça ne regardait personne et puis Adèle n’aurait pas compris, mon rôle était celui d’une sœur à qui rien n’arrive vraiment, qui traverse la vie d’une manière gentille, sans failles ni écueils, sans bruit non plus. Je me contentais donc de lui rapporter les faits insignifiants de mon travail, des entraînements que j’avais repris au hall des sports et d’une chorale que je fréquentais assidument.

    Lorsqu’elle est arrivée à Paris, Adèle a pris l’habitude de m’appeler tous les jours à l’atelier. Ce n’était jamais long, mais c’était suffisant. C’était plutôt moi qui parlais, lui racontais Joli-Bois, les parents, le temps, les fêtes impériales. Ma sœur n’a jamais été très bavarde, et au bout de quelques semaines, je ne savais toujours pas grand-chose de ses chroniques ou de son emploi du temps. Mais sa vie à Paris s’organisait, elle semblait satisfaite de son travail et de son logement. Elle ne se plaignait plus jamais.

    La dernière fois que j’ai vu Adèle, nous avions été au cinéma. Au Wellington, bien entendu, nous adorions cette salle. Après la séance, elle m’avait rapidement quittée dans le parking pour rejoindre une de ses amies dans un petit restaurant de la rue piétonnière.

    C’est la dernière image que j’ai d’elle.

    Chapitre 2

    Extrêmement important

    Très important

    Important

    Futile

    0

    (Pyramide inversée)

    Jeune journaliste, j’ai appris à rédiger des articles sens dessus dessous. Il fallait mettre dans le premier paragraphe tout ce qui était essentiel, puis ajouter peu à peu les autres faits par ordre d’importance décroissante jusqu’à ce qu’il ne reste que des insignifiances pour les rares lecteurs qui vous lisaient encore…

    (Robert Fulford, journaliste culturel, L’Instinct du récit,

    Éditions Bellarmin, 2000)

    Les bureaux d’Artsguments sont bien conçus. Au rez-de-chaussée, les huissiers et les services généraux sont répartis dans trois énormes pièces tapissées de grandes étagères notariales. Au premier étage sont installés les rédacteurs, les stagiaires et le secrétariat. Au deuxième étage, la patronne et les journalistes collaborateurs. Quand Adèle s’est présentée le premier jour, un cerbère aux ongles peints d’une couleur trop foncée, presque noire, l’avait reçue. Adèle avait vu la plaque sur la porte, Ida Chaumeil, secrétaire de rédaction, réceptionniste.

    – On vous prendra pour deux mois, trente-huit heures par semaine. Mille cinq cents euros.

    – Bien. Merci.

    – Vous ferez la tranche horaire du matin. Six heures-quatorze heures. Mais il faudra vous y faire, ici, on ne compte pas les heures. Ne prévoyez rien l’après-midi.

    – D’accord.

    – Oh, une chose encore. Vous n’aurez pas de bureau. Il faudra vous adapter.

    La femme a désigné les parois, de ses doigts crochus.

    – Vous vous poserez là où il y aura de la place.

    Et elle s’était retournée vers son ordinateur. L’entretien était terminé.

    Adèle a obéi. Elle a observé, écouté, pris des notes. Elle s’est adaptée. Elle travaille le plus souvent à la photocopie ou à la distribution du courrier, mais elle est dans la place, enchantée de vivre à Paris. Elle arpente les boulevards et les quais, traverse les parcs, hume, respire, admire et photographie compulsivement, sous tous les angles. Elle s’abrutit d’immeubles, de croissants frais et de terrasses. À pied ou en métro, elle étudie la carte, elle apprend les quartiers, les stations de métro, les bâtiments. Et elle revient toujours à l’Odéon, c’est le quartier qu’elle préfère.

    Luce Verbinski, la rédactrice en chef d’Artsguments, est arrivée. Elle marche de sa voiture jusqu’au perron, en dictant un texte à une petite femme échevelée qui court maladroitement à côté d’elle. Adèle se dit que le journal devrait engager plutôt des sportives, des filles musclées. Comme Juliette.

    Madame Verbinski est habillée sobrement. Des cheveux courts, bien coiffés. Une allure et de l’assurance. Et beaucoup de bijoux, partout. Poignets ruisselants, poitrine chargée, oreilles garnies, avec une débauche de chaînes rutilantes et de cliquetis agaçants.

    – Ferme la bouche, tu as l’air d’une idiote.

    Théo LeGoff se tient devant elle, l’œil goguenard. Adèle a fait sa connaissance la veille. C’est un jeune journaliste un peu nerveux et bruyant qui fait office d’homme à tout faire dans la maison. Il une tête allongée, trop maigre, avec des yeux impertinents. Pour l’heure, il détaille Adèle et se rapproche d’elle.

    – Si tu veux voir Luce de près, tu n’as qu’à déclarer que tu es corvéable, que tu n’as aucune famille et aucun besoin. Tu auras alors une chance de l’intéresser au milieu de tous les pros qui défilent ici, avocats, conseillers bancaires, manucures, carrossier, psy… Elle a convaincu tout ce petit monde de venir à domicile.

    – Je n’y crois pas. Un psy ne se déplace pas.

    – Il faut croire qu’ici tout est permis car Monsieur Brisbois, très éminent psychanalyste, est assidu dans la maison. Il vient une fois par semaine, et il va de soi qu’il est lacanien.

    – Lacanien ? répète Adèle.

    – Bien entendu ! Jacques Lacan était le thérapeute de Françoise Giroud. Luce se fait donc suivre par un lacanien. Chez Artsguments, on fonctionne comme à L’Express. Françoise Giroud a subi quatre cents séances d’analyse lacanienne, Luce Verbinski va fêter la deux centième avec le bienveillant concours de l’ineffable Brisbois.

    – Mais pourquoi ? Elle a un problème ?

    LeGoff hausse les épaules.

    – Pas besoin d’avoir un problème pour être analysé. Non, il s’agit surtout de faire comme Giroud qui est à Artsguments le modèle ou l’icône, c’est selon. Luce la vénère. As-tu remarqué son physique, son allure, son sourire ? prends une vieille photo de Giroud et observe. Les neuf bracelets d’or au bras droit, la passion des puzzles, les mêmes boutiques, les mêmes boulevards. Elle veut imiter sa voix, ses traits, ses gestes. Elle fréquente les mêmes restaurants, et les mêmes quartiers. Elle boit du chinon et du punch au citron. Elle lit et cite Flaubert. Elle aime l’art contemporain. Elle se fait coiffer chez Carita et s’habille en Dior. Elle regarde les matches de football à la télévision. Bref, elle veut lui ressembler en tout, mais il lui manque l’essentiel.

    Adèle regarde Théo avec intérêt, trop longtemps, car quand elle se détourne, Luce Verbinski a disparu, suivie d’une meute de collaborateurs. Il ne reste d’elle que le bruit un peu trop sec de ses talons, et un sillage de parfum coûteux.

    – Tu les as vus ? Tous des vautours, siffle

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