Les guerrières: Roman
Par Laure Sorasso
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À propos de ce livre électronique
Elle ira jusqu’au bout de ses révoltes, de ses folies, de ses peurs, de ses hommes, de sa vie. Et cette somme de combats, cette somme de femmes vécues, elle en fera don à Ysée, une guerrière à venir, rencontrée avant de partir.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Professeure de lettres dans un lycée et dans le supérieur, pratiquant la danse et le théâtre pour lequel il lui arrive de créer, mère de trois enfants, déclinant sa vie entre Essonne et Provence, Laure Sorasso tient la transmission comme essentielle. « Tout part du fil, dit-elle, de celui qui nous tire du néant, de celui qui nous suit et auquel d’autres s’accrochent, de celui que l’on tisse et que l’on tend pour le relais. La filiation unit l’humain à un autre, fait perdurer un regard, une posture, transmet bien plus que la vie, fait que de la guerrière naîtront d’autres guerrières. Parce que l’humanité est une race qui persiste, il faut protéger le fil. »
Les guerrières est son premier roman publié.
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Avis sur Les guerrières
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Aperçu du livre
Les guerrières - Laure Sorasso
Sorasso
Les guerrières
À mes grands-mères.
« J’écris pour que le jour où je ne serai plus
On sache comme l’air et le plaisir m’ont plu. »
Anna de Noailles
D’abord, je dis
Pourquoi ne serais-je pas une somme de tout ? Pourquoi ne puis-je pas être à la fois ce que j’ai été et ce que je serai ?
Additionner plutôt que soustraire.
Je suis toutes les filles que j’ai été et toutes les femmes que je serai parce que j’en ai décidé ainsi. Je ne veux pas me courber, moi, et oublier, je ne veux pas perdre ma taille, mes souvenirs et ce qui fut ma grandeur. Je ne suis pas née de la dernière pluie mais je ne suis pas décatie, je refuse que la douleur me mate et que les jeunes filles m’effacent. Je suis là, une somme de toutes, et je resterai tant que la terre ne m’aura pas avalée.
C’est quoi plier l’échine et accepter ? Ça ne vaut rien devant ma décision parce qu’au final, je gagnerai face à vous tous, face à mes moi, face à la vie qui croit que les fourmis s’écrasent devant leurs prédateurs.
Je m’appelle Geneviève. Un prénom passé de mode, mais doux sous la langue, adouci par le ge et ses multiples e. Je m’appelle Geneviève, comme la sainte. Un prénom qui compte et qui retient, parce que je suis italienne, de parents italiens analphabètes. D’où est venue cette mystérieuse inspiration ? D’une grand-mère française ? Je ne l’ai jamais su, je n’ai jamais eu ces curiosités-là. Comment mon père a-t-il pu accepter ce prénom imprononçable pour lui ? Devait-il finalement l’aimer, ma mère, pour l’accepter ? Dans mes premières années, on m’appelait Gina, parce que ça, c’était prononçable.
Je n’ai pas eu d’enfants, du moins qui ont grandi, et j’en ai eu tant et tant ; j’ai eu plusieurs maris ou amis mais je leur ai survécu, parce que je suis de celles qui restent et qui s’acharnent.
J’ai grandi dans les Pouilles, dans un endroit désert. Il y faisait froid et faim et on était nombreux. Je n’ai pas connu l’affection de ma mère parce qu’à peine née, un autre « né » est arrivé et puis un autre. Mes parents se sont arrêtés à sept. Nous étions sept enfants et il fallait se battre. Se battre pour les repas, pour la place auprès du feu, pour les deux couvertures, se battre pour exister. Mes grands frères m’étaient ennemis, les plus petits ne m’étaient rien, moi, je survivais. J’ai été placée dans une famille de la ville à l’âge de neuf ans. Je servais un peu à tout mais j’étais beaucoup aux côtés des enfants. J’ai appris à lire avec eux, en plus de tenir la maison, de travailler aux champs. Mes activités dépendaient des saisons.
Quand j’ai eu douze ans, je ne savais même plus que j’avais un prénom. On m’appelait Maria parce que c’était plus pratique, plus passe-partout, moins français, c’est sûr.
À quinze ans, je tournais mal. Mes fréquentations étaient discutables, mais j’étais si vaniteuse. Je me faisais belle, passais du temps à coiffer mes longs cheveux châtains qui ondulaient merveilleusement bien. J’étais petite mais fine. Je n’ai jamais eu un très beau visage mais je savais plaire à qui se laissait prendre. Quand j’avais reçu mes gages, en fin de semaine, je m’arrangeais toujours pour trouver quelqu’un qui m’amènerait danser à Turin. Et je trouvais toujours quelqu’un d’autre pour me ramener le lendemain.
La famille ne m’a pas gardée, je n’étais plus assez malléable, plus assez travailleuse, j’allais leur attirer des ennuis. On me mit à la porte.
Je suis