Le pouvoir des mots
Le jour de ma rencontre avec Yaël, Ludo, , venus pique-niquer en bord de mer. Il faisait chaud, mais l’eau était encore un peu fraîche et tandis que mes amis nageaient au loin en m’encourageant à les rejoindre, j’hésitais encore en pataugeant dans l’eau qui m’arrivait aux genoux. A ce moment-là, Yaël est arrivé avec sa planche à voile à la main. Il avait le corps moulé dans une combinaison en Néoprène noire qui faisait ressortir sa tignasse blonde un peu folle. En passant à côté de moi, il m’a dit que le soleil avait bien de la chance de me caresser et m’a lancé un sourire ravageur, un sourire qui m’a heurtée de pleinfouet. Je n’ai même pas eu le temps de réagir qu’il s’élançait dans l’eau. Je l’ai regardé s’éloigner en songeant que la mer lui allait bien. Il est monté sur sa planche en souplesse, a saisi le wishbone à pleines mains et a filé vers l’horizon en jouant avec le vent.
J’ignore pourquoi j’ai eu brusquement envie d’être une sirène pour l’accompagner dans sa course. Une idée un peu stupide… Mais je suis restée immobile, à regarder mes amis qui revenaient vers le rivage. Ludo s’est ébroué exprès en passant à côté de moi. J’ai sursauté. Il a ri en disant : – Tu as eu tort de ne pas venir, Sybil. La fraîcheur surprend au départ mais c’était sacrément revigorant !
J’ai haussé les épaules en avançant dans l’eau tandis qu’ils couraient tous vers leurs draps de bain.
Ludo est mon meilleur ami.
On s’est connus au lycée et on a fait ensuite médecine ensemble. Il est devenu ORL et moi oncologue.
Si j’ai choisi de soigner les cancers, c’est à cause de ma mère, diagnostiquée trop tard et partie trop tôt. Je n’ai pas pu la sauver, mais aujourd’hui, chaque fois que je parviens à redonner le sourire à un patient, je remercie maman de m’avoir donné la hargne pour lutter contre ce fléau. Mon métier ne m’avait
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits