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Les rêves d'un enfant brésilien
Les rêves d'un enfant brésilien
Les rêves d'un enfant brésilien
Livre électronique83 pages1 heure

Les rêves d'un enfant brésilien

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À propos de ce livre électronique

Nino n’a jamais connu son père. Quand sa mère meurt d’une pneumonie, il n’a qu’une solution: refusant la loi du plus fort qui règne dans la favela, il part mendier en ville, à Rio de Janeiro. Venugrossir les rangs des « enfants des rues », confronté plus que jamais à la faim, entre pauvreté, générosité, rêve et réalité, il n’arrive à dormir et à s’évader que lorsqu’il réussit à trouver quelque chose à manger… Alors quand il s’endort, à travers ses rêves, tout devient possible.
LangueFrançais
ÉditeurCornac
Date de sortie3 juin 2014
ISBN9782895292937
Les rêves d'un enfant brésilien

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    Aperçu du livre

    Les rêves d'un enfant brésilien - Brûlé Michel

    5, rue Sainte-Ursule

    Québec (Québec) G1R 4C7

    info@editionscornac.com

    Illustrations : Ivan Miloutchev

    Couverture : Paul Brunet

    Mise en page : Joannie Martin

    Photographie de la couverture : Shutterstock - Stephen Lynch

    Impression : Imprimerie Lebonfon inc.

    Distribution :

    Prologue

    1650, boul. Lionel-Bertrand

    Boisbriand (Québec) J7H 1N7

    Téléphone : 450 434-0306

    1 800 363-2864

    Télécopieur : 450 434-2627

    1 800 361-8088

    Les éditions Cornac bénéficient du soutien financier du

    gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC et sont inscrites au

    Programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada.

    Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.

    © Michel Brûlé, Les éditions Cornac, 2014

    Dépôt légal — 2014

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque et Archives Canada

    ISBN : 978-2-89529-292-0

    978-2-89529-293-7 (ePub)

    Du même auteur :

    Jeunesse

    • Le Manifeste des Intouchables, essai, Éditions des Intouchables, Montréal, 1993.

    • Ail, aïe !, roman, Éditions des Intouchables, Montréal, 1993.

    Adulte

    • Fond de semaine, roman, Éditions des Intouchables, Montréal, 1994.

    • Les Cœurs de pierre lapidés, nouvelles, Éditions des Intouchables, Montréal, 1995.

    • L’Esquisse d’une mémoire, biographie, Éditions des Intouchables, Montréal, 1996.

    • PQ-de-sac, essai, Éditions des Intouchables, Montréal, 1997.

    • La Religion cathodique, roman, Éditions des Intouchables,

    Montréal, 1998.

    • L’Implacable destin, roman, Éditions des Intouchables,

    Montréal, 2000.

    • L’Enfant qui voulait dormir, roman, Éditions Grasset, Paris, 2005.

    • Anglaid, essai, les éditions Michel Brûlé, Montréal, 2009.

    • La grammaire en chansons pour tous, cahier d’exercices,

    Éditions des Intouchables, Montréal, 2009.

    • Les bouctouche à Star Épidémie, bande dessinée,

    Éditions des Intouchables, Montréal, 2009.

    • Les bouctouche à Montréal, bande dessinée,

    Éditions des Intouchables, Montréal, 2009.

    • Les bouctouche au café de la place royale, bande dessinée,

    Éditions des Intouchables, Montréal, 2009.

    • 65 mesures pour améliorer le Québec, essai,

    les éditions Michel Brûlé, Montréal, 2011.

    • Michaël se met les pieds dans les plats, roman jeunesse,

    les éditions Cornac, 2011.

    Chapitre 1

    — J’aime beaucoup les histoires. Allez, petit,

    raconte-moi ton histoire.

    ***

    Je suis né à Rio de Janeiro dans un bidonville qui s’appelle Vidigal, juste à côté de la plage Leblon dominée par l’hôtel Sheraton. Sur la plage, le sable est plus blanc que blanc. Pas comme moi. Les gens sont propres, bien habillés et, surtout, ils sont fiers. Dans leurs vêtements impeccables, ils donnent l’impression d’assister à un mariage. C’est comme s’il y avait une aura autour d’eux. Le soleil rayonne en eux. Et leurs voitures sont étincelantes. L’automobile, c’est le symbole du succès. Ayrton Senna conduisait une voiture de Formule 1. C’était un héros. Je suis certain que des milliers de Brésiliens auraient donné leur vie pour qu’il ne meure pas. Son décès au Grand Prix de Saint-Marin en 1994 a vraiment laissé un grand vide.

    De l’autre côté de la plage, dans la favela, tout est sombre et défait. Ici, les gens sont noirs et leur misère est d’ébène, comme disait ma mère. Les bicyclettes sont rouillées et brisées, presque hors d’usage. C’est comme si le diable vivait parmi nous. À Rio, ville merveilleuse — cidade maravilhosa comme le veut l’expression consacrée —, se côtoient l’abondance et la pauvreté. C’est à Rio que j’ai compris que ce n’est pas vrai que le soleil brille pour tout le monde. En tout cas, pas de la même façon. Quand vous êtes riche, le soleil vous enveloppe l’âme, vous caresse le corps et vous fait du bien comme si quelqu’un vous donnait un baiser affectueux sur le front. Mais quand vous êtes pauvre et que vous avez le ventre qui gargouille, le soleil, c’est terrible. Il vous brûle la peau, vous étourdit et vous assèche. II finit par rendre fou. J’en sais quelque chose.

    Avant, il m’était rarement arrivé d’avoir faim, car maman veillait sur moi. Elle était courageuse, ma mère. Elle faisait le ménage chez les riches pour subvenir à nos besoins. On ne mangeait pas souvent de la viande, mais il y avait toujours au moins un peu de riz à la maison. De temps à autre, on partageait le peu qu’on avait avec des voisins encore moins fortunés que nous. Ils nous rendaient la pareille un peu plus tard. D’autres non et ça, ça rendait ma mère furieuse, mais elle continuait à partager. Elle disait toujours que dans la vie, il faut donner et que notre générosité nous sera rendue au centuple.

    J’ai vécu beaucoup de moments de joie avec maman. Souvent, elle chantait avec enthousiasme d’une voix forte et juste, et ses chansons m’égayaient le cœur. À la veille du carnaval, les employeurs de ma mère lui donnaient de l’argent pour faire la fête. Pendant le carnaval, il n’y a plus de riches ni de pauvres. Tout le monde célèbre à l’unisson. De jolies femmes en costumes brillants passent en groupes dans la rue à pied ou sur des chars allégoriques sous les feux d’artifice. Et puis, il y a la musique et la danse. C’est si beau de voir les gens danser. On croirait que tout le monde est heureux. Moi aussi, j’aime danser. On dirait que la danse chasse les larmes de mes yeux. Pendant le carnaval, je dis une formule magique et je deviens Jean-qui-rit : « Samba ! Samba ! Et hop, que la danse soit éternelle, que la fête ne se termine jamais, jamais. Samba ! Samba ! »

    Et puis la malédiction s’est abattue sur ma mère et moi. J’avais douze ans. Une nuit, notre maison de carton s’est écroulée sous une forte averse. Ma mère était inconsolable. Elle pleurait sous la pluie en regardant la maison, les bras croisés, pendant que des voisins cherchaient à savoir si nous étions saufs. Aucun logis n’aurait pu être assez imperméable pour résister à toutes ses larmes. Un vrai déluge ! Elle est morte chez des voisins peu de temps après la catastrophe. Le cœur gros, madame Peres, une femme dans la cinquantaine à l’air triste mais au cœur généreux, m’annonce avec un trémolo dans la voix que c’est probablement la pneumonie qui l’a emportée. Elle doit savoir ce que l’avenir me réserve car elle n’arrête pas de répéter mon nom en levant les bras au ciel. Pourtant, maman en avait vu d’autres. La dengue *, par exemple, l’avait beaucoup affligée, mais elle s’en était sortie. Maman est morte à trente-huit ans, je m’en souviendrai toujours. Toute sa vie, elle s’est battue. Puis, quand la maison a été dévastée et que je l’ai vue pleurer sous la pluie, j’ai su que le peu d’espoir qui lui restait s’était écroulé aussi. Maman n’avait plus la force de recommencer. Un jour, pendant

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