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L'envol de l'Ombre: Roman sous un ciel azuré
L'envol de l'Ombre: Roman sous un ciel azuré
L'envol de l'Ombre: Roman sous un ciel azuré
Livre électronique68 pages1 heure

L'envol de l'Ombre: Roman sous un ciel azuré

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À propos de ce livre électronique

C’était pourtant une jolie promenade…

L’Homme a marché depuis la Côte d’Azur jusqu’à un village, là-bas, loin dans la montagne bien au-delà du Plateau de Valensole. Sans céder à la fatigue. Tendu vers son but. Oh, bien sûr, il s’est accordé des pauses, des moments de joies, des rencontres et des sourires.
Nous n’aurions jamais dû nous rencontrer. Enfin, nous rencontrer, c’est un bien grand mot. Par où commencer ?
Peut-être par vous dire que je suis maire de ce petit village. Alors, bien sûr, quand un cadavre est découvert pendant la battue, je suis la première prévenue.
Accident ? Crime ou suicide ? Qui était-il ? Que faisait-il là ? Par chance, on a trouvé un cahier, sorte de journal intime, quelques semaines plus tard. J’ai décidé de le lire… Aurai-je la réponse aux questions qui ne cessent de me hanter ?

La région des Alpes, décor d'un récit haletant de bout en bout !

EXTRAIT

Regards suspicieux des vieilles voutées, tout de noir vêtues, en deuil d’une vie plus douce, sourires goguenards des hommes à l’heure de l’apéro quand je venais au bistrot pour acheter mes cigarettes, je pouvais le chercher l’indice d’une main tendue… Les rideaux se soulevaient perfidement sur mon passage, mes visiteurs étaient scrutés avec attention, des fois qu’ils y découvrent un amant potentiel…
Ils répondaient à mes « bonjour » du bout des lèvres et mes sourires faisaient chou blanc. Mais moi, têtue, je m’obstinais. Je me suis toujours fichue qu’on m’aime ou pas. Là, leur rejet me rendait dingue. Ils allaient m’aimer ! C’était un pari fou mais je me l’étais lancé et j’étais bien décidée à le gagner. Je dois le reconnaître, le pays m’avait charmée lors de mes vacances d’été mais il était à l’agonie. C’était évident maintenant que je m’y étais installée. Mais j’étais là. Et la greffe ne semblait pas prendre.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Un peu conteuse, passionnée de lecture et d'écriture, Mireille Bergès est aussi institutrice de maternelle et directrice d'une école rurale. Elle a publié en 2013 un recueil de poèmes et elle participe régulièrement à des concours de nouvelles, dont certaines sont éditées. Elle vit dans le Haut-Var, et comme l'Homme de son histoire, elle marche beaucoup. C'est de ces promenades qu'elle ramène des photos qui lui servent de point de départ aux histoires qu'elle écrit.
LangueFrançais
Date de sortie23 nov. 2017
ISBN9791094243336
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    Aperçu du livre

    L'envol de l'Ombre - Mireille Bergès

    Suse.

    Cet homme, il est entré dans ma vie par hasard. Nous n’aurions jamais dû nous rencontrer. Enfin, nous rencontrer, c’est un bien grand mot. Par où commencer ? Peut-être vous dire que je suis maire de ce petit village. C’est rare, les femmes maires ici. C’est un pays de chasseurs et de traditions. Alors les femmes…

    Mais c’est aussi un pays de révolte et de résistance. Pendant le coup d’état de Napoléon III en 1851, la rébellion y fut générale et le département des Basses-Alpes, l’un des plus pauvres et des moins peuplés, était entièrement Républicain alors qu’à Paris et dans les grandes villes, l’Empereur avait gagné. D’accord, ici aussi, il finirait par gagner, dans le sang, mais quand même… Quant aux maquis de la deuxième guerre mondiale, je ne vous en parle même pas. Tout le monde le sait que les Bas-Alpins ont été valeureux.

    Tout ça pour vous dire, qu’ils n’ont peur de rien mes administrés. Et bien cette fois, leur acte de bravoure, ça a été d’élire une femme, la première du canton, même pas du village. Une étrangère, nouvelle arrivée.

    Moi, ils me surprendront toujours.

    Allez savoir ce qui leur est passé par la tête. J’étais dans les premiers sur la liste. Pas en tête, non, ça, c’était la place de l’instituteur. J’avais envie de le faire revivre ce bled dans lequel je m’étais réfugiée après avoir fui la grande ville. La foule, les embouteillages, les coups de klaxon, la course contre la montre, l’indifférence, toutes ces choses, j’en avais soupé. Je rêvais de contacts humains, de silence et de nature. Pour ça, j’ai été servie. Du silence, il y en avait. Pour les contacts humains, au début, beaucoup moins. L’étranger ici, il est du village d’à côté ! Alors pensez, moi qui arrivais de la ville !

    Regards suspicieux des vieilles voutées, tout de noir vêtues, en deuil d’une vie plus douce, sourires goguenards des hommes à l’heure de l’apéro quand je venais au bistrot pour acheter mes cigarettes, je pouvais le chercher l’indice d’une main tendue… Les rideaux se soulevaient perfidement sur mon passage, mes visiteurs étaient scrutés avec attention, des fois qu’ils y découvrent un amant potentiel… Ils répondaient à mes « bonjour » du bout des lèvres et mes sourires faisaient chou blanc. Mais moi, têtue, je m’obstinais. Je me suis toujours fichue qu’on m’aime ou pas. Là, leur rejet me rendait dingue. Ils allaient m’aimer ! C’était un pari fou mais je me l’étais lancé et j’étais bien décidée à le gagner. Je dois le reconnaître, le pays m’avait charmée lors de mes vacances d’été mais il était à l’agonie. C’était évident maintenant que je m’y étais installée. Mais j’étais là. Et la greffe ne semblait pas prendre.

    Bref, je m’égare. Les premiers temps, il m’a fallu faire mon trou. Profil bas. Et puis, ils s’y sont faits. Les femmes ont commencé à me parler à l’épicerie et les enfants s’y sont mis. Les hommes ont suivi. Mais c’est quand on a lutté tous ensemble contre le gros incendie, il y a sept ans, que j’ai vraiment été adoptée. Deux nuits et trois jours à se battre, à guider les pompiers des autres départements dans les petits sentiers, à arroser inlassablement les braises, à tracer des coupes avant de se décider à allumer un contre-feu quand le village a été menacé. C’est interdit. On le sait. Quand les gendarmes sont venus, on s’est serré les coudes et personne n’a rien dit. De toute façon, les gendarmes, ils savaient aussi. Ils n’ont rien dit non plus.

    On a sauvé le village, on a sauvé les bêtes, on a sauvé les champs. Et c’est tout ce qui comptait. Après, plus rien n’a été pareil. J’étais des leurs. Et un beau jour, ils ont commencé à me dire :

    - Vous venez au repas du Comité des fêtes ?

    Et moi, j’y suis allée. Timide. J’avais gagné mon pari. Le premier à me proposer une place à sa table, ça a été l’instituteur. J’ai accepté. Il ne me draguait pas, va ! C’est un jeunot et j’ai l’âge d’être sa mère. Et puis, il est marié avec une femme jolie comme un cœur, gaie et souriante. Je crois que s’il m’a proposé de m’asseoir avec eux, c’est que lui aussi, il a commencé par être un étranger. Il savait que ce n’était pas drôle. Quand il est arrivé, tout droit sorti de son école, ils lui en ont fait baver. Ce n’est que peu à peu, lorsqu’ils ont vu que leurs petits apprenaient bien, qu’ils ne rechignaient pas à aller en classe et qu’au collège, ils étaient plutôt bons, que les habitants du village l’ont adopté. Ce premier soir, nous avons parlé de l’avenir de l’école. Il n’était pas optimiste. Vu le nombre d’élèves, elle frôlait la fermeture. Et ça lui faisait souci. Avec sa femme, ils se plaisaient ici et ils n’avaient pas envie d’en partir. Ça leur faisait plaisir de voir leurs enfants pousser au calme. Et puis, une école qui ferme, c’est désespérant… On s’est retrouvé à d’autres repas, je les ai invités à la maison et eux aussi m’ont proposé de partager chez eux la soupe ou la daube. C’est que l’hiver, avec la neige, on vit en vase clos. Et c’était bien agréable de ne plus être isolée et solitaire certains soirs. Peu

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