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Helpers: Un roman témoignage
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Livre électronique223 pages3 heures

Helpers: Un roman témoignage

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Les récits de vie de six femmes qui luttent pour leur survie

Ce roman est une fiction inspirée de faits réels, de témoignages, de mon expérience auprès des helpers du refuge de l'organisation humanitaire HOME (Humanitarian Organization for Migration Economics), et de ce que j'ai pu observer durant mon expatriation. Ces tranches de vie ne sont pas le fruit d'un travail journalistique ; je ne prétends pas donner une vision objective de la situation des employées de maison à Singapour mais je me suis efforcée de me mettre à la place de ces femmes.

Yna, Jenny, Yati, Bethari, Luz et Evelyn : six jeunes femmes de nationalité différente, employées de maison à Singapour, loin de leur pays, expatriées de seconde classe. Elles doivent à tout prix s'adapter à leur nouvelle vie et aux exigences de leurs patrons ; tenir le coup est leur priorité.
Nombre de familles ne peuvent concevoir leur vie quotidienne sans l'aide de ces femmes, mais oublient de les considérer comme telles, les reléguant au rang d'utilitaires...

Un roman-témoignage sur un phénomène peu connu : l'esclavagisme du personnel de maison à Singapour.

EXTRAIT

Je m'appelle Jenny, je suis Philippine, j’ai vingt-cinq ans et je suis issue d'une famille de huit enfants, quatre garçons et quatre filles.
Je vis à Singapour chez mes patrons qui m'ont embauchée en tant que "helper", nom donné aux employées de maison. En ce qui me concerne, apporter de l'aide à mes employeurs signifie que je suis corvéable à merci...
Souvent je me dis que c'est mieux si je suis toujours fatiguée, physiquement épuisée, ça me laisse moins de temps pour penser. Et quand je peux enfin aller me coucher, je m'endors rapidement, même si mes nuits sont agitées. Au réveil, je me retrouve souvent en travers de mon lit ou carrément par terre. Je ne tombe pas de haut parce que je dors sur un matelas à même le sol, et je n'ai pas froid, une chaleur accablante règne en permanence à Singapour. Ma chambre n'est pas dotée d'une climatisation, seulement d'un vieux ventilateur bruyant, mais je suis habituée à transpirer.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Séverine Grandgeorge est née en 1977 en France.
Elle a obtenu son diplôme de médecin généraliste en 2007 puis a commencé sa carrière en France avant de s'expatrier en République Tchèque en 2012.
En 2014 l'auteur est partie à Singapour où elle s'est engagée dans l'association HOME (Humanitarian Organization for Migration Economics) qui vient en aide aux travailleurs étrangers, notamment aux employées de maison. La découverte de cette facette méconnue de la riche Cité-État lui a donné envie de témoigner des conditions de vie de ces femmes.
LangueFrançais
Date de sortie6 avr. 2018
ISBN9782374641195
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    Aperçu du livre

    Helpers - Séverine Grandgeorges

    Préface

    Je surprends une conversation entre deux Singapouriens. L'homme raconte à son amie l'histoire récente d'un expatrié qui a quitté sa femme pour partir avec sa helper, et lui fait part de son incrédulité face à cette situation : « Franchement, je ne comprends pas ; d'accord, les helpers sont des êtres humains, mais quand même… »

    Ce roman est une fiction inspirée de faits réels, de témoignages, de mon expérience auprès des helpers du refuge de l'organisation humanitaire HOME (Humanitarian Organization for Migration Economics), et de ce que j'ai pu observer durant mon expatriation. Ces tranches de vie ne sont pas le fruit d'un travail journalistique ; je ne prétends pas donner une vision objective de la situation des employées de maison à Singapour mais je me suis efforcée de me mettre à la place de ces femmes…

    JENNY -1-

    Je m'appelle Jenny, je suis Philippine, j’ai vingt-cinq ans et je suis issue d'une famille de huit enfants, quatre garçons et quatre filles.

    Je vis à Singapour chez mes patrons qui m'ont embauchée en tant que helper, nom donné aux employées de maison. En ce qui me concerne, apporter de l'aide à mes employeurs signifie que je suis corvéable à merci…

    Souvent je me dis que c'est mieux si je suis toujours fatiguée, physiquement épuisée, ça me laisse moins de temps pour penser. Et quand je peux enfin aller me coucher, je m'endors rapidement, même si mes nuits sont agitées. Au réveil, je me retrouve souvent en travers de mon lit ou carrément par terre. Je ne tombe pas de haut parce que je dors sur un matelas à même le sol, et je n'ai pas froid, une chaleur accablante règne en permanence à Singapour. Ma chambre n'est pas dotée d'une climatisation, seulement d'un vieux ventilateur bruyant, mais je suis habituée à transpirer.

    J'ai quitté ma famille, mes amis et mon pays il y a seulement six mois, mais je ne sais pas si je vais tenir le coup encore très longtemps. Ils me manquent… Je n'ai ni téléphone, ni ordinateur, ni tablette, ni rien de ce genre. Bref, je ne peux contacter personne, excepté un dimanche par mois lorsque je retrouve ma sœur Evelyn qui vit elle aussi à Singapour. Elle me prête son téléphone pour que je puisse appeler mon père ; le son de sa voix me fait voyager, et je me retrouve chez moi, dans mon village ; l'émotion que notre conversation me procure me laisse chaque mois désemparée lorsque je raccroche. Mon père me raconte les histoires des uns et des autres, les bonnes nouvelles et les mauvaises, les amours, les séparations, les disputes, les maladies, la vie quoi ! Je passe alors le mois suivant à m'imaginer les différentes scènes, et je me prends tellement au jeu que souvent je parle, ris ou pleure toute seule.

    Je ne peux pas avoir ma mère au téléphone, un accident vasculaire cérébral l'a laissée handicapée ; la moitié de son corps est paralysé et elle n'est plus capable de parler. Les gens du village y trouvent un avantage, ma mère étant devenue une confidente de choix ; elle écoute les mésaventures des uns et des autres sans rechigner ni attendre impatiemment son tour pour rebondir sur sa propre histoire. Elle ne peut guère manifester sa désapprobation, ni partir quand elle en a assez entendu, ni répéter les secrets qu'on lui confie. La seule chose qui lui reste est sa capacité, restée intacte, à s'endormir rapidement et n'importe où, lui permettant ainsi d'échapper à un récit trop ennuyeux.

    Le handicap de ma mère est la principale raison qui m'a décidée à venir travailler à Singapour, afin d'être à même de l'aider, financièrement en tout cas. Aux Philippines, la corruption pollue tout, y compris les relations avec les soignants, et ma mère nécessite des soins coûteux auxquels ma famille ne peut faire face.

    Mais j'ai le mal du pays. Parfois je me mets à l'écoute de mes envies, juste comme ça, pour m'octroyer un peu de bonheur, même si ce n'est que dans ma tête ; alors je m'imagine chez moi, entourée des êtres qui me sont chers, en lieu et place de mon semblant de vie. Mais c'est une réflexion de riche. Dans la réalité, ma petite personne passe après mon devoir envers ma famille, c'est comme ça. Le moyen que j'ai trouvé pour lui apporter mon soutien, c'est de m'expatrier pour bien gagner ma vie. Je dois assumer mon choix.

    A présent, je gagne quatre cents dollars de Singapour par mois, c'est une grosse somme pour une Philippine. Je suis nourrie, logée, et je n'ai qu'un day off (jour de congé) par mois, donc peu de temps pour dépenser. Mais la question n'est même pas là, puisque mon but est d'économiser de l'argent que j'envoie chaque mois, additionné de celui de ma sœur, à ma famille. Je déteste ma vie ici mais au moins rien de ce que je fais n'est vain. J'arrive à relativiser mes tracas quotidiens, et dans une moindre mesure, le sacrifice de plusieurs années de ma vie, en tout cas je m'y efforce. Je me persuade que je suis utile à ma famille et que mon expatriation va me permettre de me construire un avenir meilleur que si j'étais restée chez moi ; à supposer que j'arrive à accumuler une somme suffisante pour combler mes propres besoins…

    Mon métier n'a rien d'enviable mais je suis fière du courage qu'il m'a fallu pour venir ici, dans un pays inconnu, me mettre au service d'une famille qui m'est étrangère mais dont je partage la vie quotidienne et intime. J'ai réussi à m'adapter à leur mode de vie, à apprendre une autre langue, une autre façon de cuisiner, de manger, de tenir la maison, et je sais maintenant me servir d'un fer à repasser, d’un aspirateur, d’une rallonge, d'un lave-linge…Choses dont j'ignorais quasiment l’existence auparavant.

    La première fois que mon patron m'a donné une rallonge, je l'ai regardé d'un air ahuri. C'était pour laver sa voiture qui était dans la cour devant la maison. Le fil de l'aspirateur n'étant pas assez long il m'a tendu ce câble électrique dont je ne savais que faire… Je n'avais pas compris que l'on pouvait raccorder un appareil à une prise électrique par ce biais. Ce qui peut paraître évident lorsqu'on y est habitué ne l'est pas quand on vient d'un pays où passer l'aspirateur dans une voiture paraît totalement incongru, à supposer déjà que l'on ait une voiture…

    J'ai également dû m'habituer à vivre dans une immense maison sur trois niveaux, avec ce que cela implique en termes d'organisation, le gros de mon travail étant de la maintenir propre. Tout cet espace inutile à nettoyer ! Au début j'étais un peu perdue, j'avais peur dans ces grandes pièces, je m'y sentais toute petite et vulnérable. Peut-être que mes employeurs non plus ne s'y sentent pas bien, ils n'arrêtent pas de combler le vide avec pléthore de meubles et objets de décoration aussi laids que futiles, et qui prennent la poussière.

    J'ai vite compris l'importance que l'image revêt chez les riches Singapouriens ; les personnes qu'ils reçoivent à leur domicile doivent se rendre compte de leur réussite professionnelle et de leur aisance financière. D'où la nécessité de connaître la façon d'utiliser une rallonge afin d'aspirer et de nettoyer leur voiture très régulièrement, en fait tous les jours en ce qui me concerne. La voiture est la première preuve de richesse visible par les invités.

    YNA -1-

    Je m'appelle Yna, j'ai trente-quatre ans et je suis Philippine. J'ai derrière moi un long passé d'expatriée, je vis à Singapour depuis dix ans. Malgré ça, étant donné mon statut, je ne considère pas Singapour comme mon pays d'adoption ; je suis et resterai toujours une étrangère ici, cantonnée au rôle qui m'est assigné depuis le début, celui de helper.

    J'ai quatre frères et six sœurs, je suis arrivée en septième position, et je considère que j'ai eu une enfance heureuse.

    Ma famille et moi vivions dans un petit village d'une centaine d'habitants à quatre cents kilomètres de Manille. Notre maison était faite de bambous, de bois, de bric et de broc ; une pièce avec trois coins nuit, un pour mes parents, un pour mes frères, le troisième pour mes sœurs et moi. Quand j'évoque mes souvenirs, les sentiments qui prédominent ne sont ni la souffrance ni la frustration liées à la pauvreté ; je me souviens plutôt des rires, des jeux, de la tendre attention que nous portaient mes parents qui faisaient leur possible pour que nous ne manquions pas de nourriture.

    Nous sommes tous allés à l'école du village jusqu'à dix ans ; au-delà, il fallait aller dans une ville plus importante, c'était plus compliqué pour mes parents de nous y envoyer, et surtout ça coûtait cher. Ils ont essayé de nous donner à tous le maximum d'éducation pour avoir la possibilité de choisir notre vie plutôt que de la subir. En fonction de l'argent dont ils disposaient et de la motivation de chacun d'entre nous, ils nous ont permis de poursuivre nos études, mais je suis la seule à avoir continué l'école jusqu'à dix-huit ans, une chance dont je leur suis redevable.

    J'ai aimé l'école. Je n'étais pas mauvaise en classe, j'étais enthousiaste à l'idée d'apprendre et plutôt avide de nouvelles expériences ; chez moi, la curiosité l'emporte sur la peur.

    En rentrant de l'école, nous devions aider nos parents ; assister notre mère à la maison pour la lessive, le ménage, la préparation des repas, l'approvisionnement en eau qu'il fallait aller chercher au puits, la garde des plus jeunes ; accompagner et aider notre père aux champs. Le riz et les légumes que nous cultivions étaient notre principale, voire notre seule source alimentaire.

    Nous passions une grande partie de notre temps libre à fabriquer toutes sortes de choses avec les divers débris qui nous tombaient sous la main, que nous transformions en objets que nous tentions de vendre dans la rue. Nous étions des enfants indépendants et débrouillards, par la force des choses, un peu livrés à nous-mêmes, mais ensemble. Nous cheminions partout dans le village et alentour, sur des sentiers boueux, nous étions toujours sales, au grand dam de notre mère.

    Un jour, ma grande sœur, âgée de presque quatre ans, a mangé quelque chose qu'elle avait trouvé sur le chemin, un aliment avarié ou une plante non comestible, on n'en a jamais rien su. Elle est morte en quelques heures, après s'être vidée par tous les orifices possibles… Personne n'a rien pu faire ; il n'y avait pas d'hôpital à proximité, ni service d'urgence ou ambulances à appeler… Je ne m'en souviens pas vraiment, ou peut-être même pas du tout, je me suis fabriquée des souvenirs à partir de ce que l'on m'a raconté…

    À dix-huit ans, je suis partie vivre à Manille, je voulais trouver un bon emploi là-bas. J'avais fait des études pour pouvoir prétendre à un travail de bureau, moins fatiguant et mieux rémunéré que celui de fermier. Mais je me suis vite rendu compte de la corruption qui régnait dans cette immense ville désordonnée, de la quasi impossibilité de trouver un emploi même en étant qualifiée, et des salaires ridiculement bas. J'ai donc renoncé à y perdre mon temps et mon argent.

    À vingt ans, je me suis mariée, j'avais rencontré quelqu'un ou plutôt mes parents m'avaient fait rencontrer un homme à des fins de mariage. Je n'ai jamais été amoureuse de lui, mais je lui reconnaissais un certain nombre de qualités, ce qui rendait notre relation plutôt agréable.

    Je suis tombée enceinte et j'ai accouché d'une belle petite fille, Lilibeth, mon trésor. Elle était toute petite, toute menue, et paraissait tellement fragile ! Elle picorait plus qu'elle ne mangeait, et grossissait à peine ; elle était fatiguée en permanence, anormalement essoufflée et n'opposait aucune résistance aux maladies qui se présentaient à elle. On s'est donc décidé à consulter un médecin et, au terme d'un parcours du combattant épuisant et ruineux, le verdict du cardiologue est tombé, sans appel. Lilibeth souffrait d'une pathologie cardiaque grave, non opérable ou en tout cas pas aux Philippines avec les moyens financiers dont nous disposions. Ma fille est morte juste avant son premier anniversaire…

    Et ma vie a basculé. J'ai changé, ainsi que mon mari. La mort de notre enfant a marqué la fin de notre entente cordiale. Il s'est mis à boire, à être agressif et violent ; j'avais peur de lui et partais de la maison dès qu'il rentrait pour éviter ses cris et ses coups.

    Alors j'ai décidé de prendre les choses en main, j'ai annoncé à mon mari qu'il fallait qu'on se sépare. On ne divorce pas aux Philippines, nous sommes donc toujours mariés, je porte encore son nom, même si nos vies n'ont plus rien en commun.

    Et je suis partie vivre à Singapour.

    YATI -1-

    Je m'appelle Yati, j'ai vingt sept-ans, je suis Indonésienne et musulmane, issue d'une famille de quatre enfants ; j'ai une sœur et deux frères. J'ai pris la décision de quitter mon pays, par défi et goût de l'aventure. Je suis une femme volontaire et déterminée.

    J'ai pu aller à l'école jusqu'à seize ans, mais cela représentait un coût important pour mes parents qui n'ont ensuite plus eu les moyens de payer ma scolarité. J'ai alors dû trouver le moyen de préserver mon indépendance. Mon père voulait décider de mon avenir à ma place et s'était mis en tête de me mettre en ménage ! Pour échapper à un mariage dont je ne voulais pas, quel que soit le mari, je me suis enfuie de la maison pour aller à Jakarta chercher du travail ; là-bas j'ai parcouru les agences afin de trouver un emploi en tant que helper. C'était compliqué, j’étais jeune et inexpérimentée, et mes parents ont fini par me retrouver et me ramener à la maison, toujours avec le projet de me marier. N'ayant pas changé d'avis sur la question, j'ai à nouveau décampé, toujours à Jakarta, où mes parents sont venus me chercher pour la seconde fois.

    Mon père était furieux, car en plus de l'avoir inquiété, je lui avais fait perdre son temps et son argent. Mais face à ma détermination, il a fini par lâcher prise et par accepter mes vélléités d'autonomie. Il m'a permis d'aller en Malaisie, célibataire, avec l'intention d'y gagner ma vie. J'y ai trouvé, grâce à une agence de recrutement, mon premier poste d'employée de maison, qui n'a malheureusement pas duré longtemps… Mes patrons voulaient profiter de ma naïveté et de ma relative incompétence pour me traiter comme une esclave, une moins que rien. J'ai rapidement annulé le contrat et suis rentrée chez mes parents à qui j'ai offert l'argent que j'avais gagné comme gage de ma future réussite ; une sorte de preuve que j'étais capable d'aller au bout de mon projet, et de les aider. N'ayant en rien perdu ma motivation, je suis repartie à Jakarta où l'agence m'a proposé, cette fois, de m'envoyer à Singapour, m'assurant que j'y trouverais plus facilement du travail, en étant mieux payée. J'avais dix-neuf ans.

    A mon arrivée je n'ai pas vraiment été dépaysée, du moins au premier abord ; le climat et la végétation sont similaires en Indonésie et à Singapour. Les différences portent sur la façon dont la main de l'homme a transformé le paysage pour organiser sa vie. En Indonésie, on a de grandes et belles forêts, la nature est partout, mais tout est construit un peu n'importe comment, les maisons, les routes, les infrastructures, tout cela manque de bon sens, c'est une véritable cacophonie architecturale. Singapour est riche, moderne et bétonnée, tout y est pensé et organisé. Cependant la vue est gâchée par l'amoncellement de grands immeubles aux formes parfois surprenantes et les îlots de verdure épargnés sont totalement maîtrisés.

    J'ai d'abord travaillé pour une famille singapourienne d'origine chinoise. Mes patrons étaient un couple de gens âgés au service desquels je suis restée pendant sept ans.

    Les premières semaines, je pleurais tous les jours, je me sentais mal, mon isolement me pesait. Je ne me reconnaissais plus, j'avais perdu mon enjouement et devenais maussade, me demandant ce que je faisais ici, loin de tout ce qui faisait

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