Sur les podiums, elle était l’une des égéries de Gaultier et de Mugler. Derrière le glamour, l’ex-top model cachait de profondes blessures, qu’elle dévoile aujourd’hui dans un livre
Interview Marie-Laure Delorme
Paris Match. Pourquoi avoir intitulé votre récit “Une enfance française” sachant que nous sommes plongés dans le huis clos d’une famille algérienne pauvre ?
Farida Khelfa. Dès que j’ai écrit les mots “enfance française”, j’ai pensé que ce serait le titre du livre. Malgré ma double culture, française et arabe, je suis française et mon enfance se déroule en France. J’ai été élevée dans le cadre des institutions françaises et j’ai été à l’école française. Ma scolarité a été pour moi une source de liberté et de savoir. J’ai grandi dans une banlieue rouge et, à l’époque, les communistes veillaient à ce que les pauvres aient accès à la culture. J’ai toujours été curieuse de tout et, aujourd’hui encore, je suis assoiffée de connaissances et d’art.
Pensez-vous que l’islam soit compatible avec la République ?
Oui. Les musulmans comptent en France par leur nombre, leur force de travail, leur culture. Ils sont une chance pour le pays. Dans leur immense majorité, les musulmans vivent de manière harmonieuse avec leur double culture. La minorité fanatisée ne doit pas faire oublier la