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Jeux d'eau 2: Suite de la saga
Jeux d'eau 2: Suite de la saga
Jeux d'eau 2: Suite de la saga
Livre électronique87 pages1 heure

Jeux d'eau 2: Suite de la saga

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À propos de ce livre électronique

Philippe, le héros de la bataille contre le complot de guerre bactériologique est maintenant seul, épuisé et découragé. Au moment où nous le retrouvons, il tente de se raccrocher à son plaisir de vivre.
LangueFrançais
Date de sortie18 mai 2018
ISBN9781925277807
Jeux d'eau 2: Suite de la saga
Auteur

Alain Panisset

J'ai découvert le plaisir d'écrire après avoir mis fin à ma pratique de la médecine. Né à Oka, au Québec (Canada), j'ai vécu autour du lac Des-Deux-Montagnes pendant vingt ans. Les Mohawks peuplent cette région depuis beaucoup plus longtemps que les blancs. Ils m'inspirent la série d'aventures Jeux d'eau dont les personnages fictifs occupent mon imaginaire. Suivez-les avec moi!

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    Aperçu du livre

    Jeux d'eau 2 - Alain Panisset

    Sur le bord du Styx

    Ce film est un fiasco, un échec.

    Aucun distributeur n’en veut. «Jeux d’eau, le film» fera probablement carrière au programme des festivals mineurs. L’équipe de production se dissout d’elle-même. Les techniciens s’en vont sans même dire bonjour. Le directeur photo est déjà retenu par un autre projet. Tous les autres sont partis. Ce projet de trois ans se solde par une énorme blessure d’amour-propre et des retombées familiales et personnelles douloureuses. 

    La mère de Philippe est allée rejoindre un vieil amant à Akwesasne. Son père est mort d’une méningite tuberculeuse résistante à tous les antibiotiques connus. Il fumait cigarette sur cigarette dans son laboratoire, entouré de cages de souris tuberculeuses. Solange l’a quitté ; elle est partie travailler dans un laboratoire d'endocrinologie.

    — Je suis anéanti. Mes capacités de vaincre l’adversité m’ont abandonné. Je n’ai plus de raison de chercher un nouveau défi. Me voilà assis sur un banc du petit parc Claude-Jutra. Je regarde cette bizarre sculpture qui lui rend hommage. Je ne prétends pas avoir son talent, mais je fais un lien entre la scène que j’ai tournée au pied de la tour de l’horloge du vieux port et la légende qui entoure la disparition de ce grand cinéaste.

    Pourtant, tout allait bien. Le distributeur me prédisait un certain succès. Tout à coup, l’échafaudage s’écroule et mon équipe me laisse tomber. Pendant mes longues marches dans la ville, je cherche une explication.

    Je traverse le square Saint-Louis pour descendre la rue Berri vers le port. Assis au pied de la tour de l’horloge, je regarde les remous du fleuve.

    Il suffit d’un instant de déséquilibre, une chute de quelques mètres. D’abord, l’eau est bleue, puis verte, puis jaune. Tout s’assombrit. Il faut avoir le courage d’y rester et de s’en emplir les poumons.

    Mes réflexes de nageur prendront le dessus. Revenu à la surface, je me laisse porter par le courant. Comme un bouchon, je passe sous le pont Jacques-Cartier et j’atterris au bord du parc d’attractions de la Ronde. C’est le ridicule qui me tuera !

    La beauté du paysage, l’éclairage de fin d’après-midi et de bonnes respirations profondes ont raison de son accès dépressif.

    Il revient d’un long séjour au Mexique. Là-bas, il a pris des risques. Rendu vulnérable par les pertes affectives, il s’est fait des amis dans des milieux peu recommandables. Il s’en fallut de peu pour qu’il reste dans ce pays où de nouvelles expériences semblaient propices à faire disparaitre de sa mémoire l’échec qu’il a connu. Mais, il est revenu.

    Il se lève et part d’un pas rapide vers la rue Notre-Dame puis, sur Saint-Laurent, il remonte vers chez lui. Depuis la mort de son père, il a mis la maison de Côte-des-Neiges à vendre. Il habite un minuscule appartement de cocher au-dessus d’une ancienne écurie dans une ruelle du square Saint-Louis.

    Assis à sa table de travail devant l’unique fenêtre, il laisse ses pensées flotter au hasard. Plus bas, dans une jolie cour intérieure, le filet d’eau qui tombe dans une fontaine crée une atmosphère sonore reposante. Mais quelque chose le dérange: des papiers ont été déplacés sur son bureau.

    — Bon ! Je deviens paranoïaque. Depuis que je suis seul, l’aventure de la lutte contre le complot de terrorisme bactériologique refait surface. Six ans plus tard, quand même ! La solitude et l’oisiveté me vont mal. Épisodiquement, j’essaie d’écrire, mais j’en reviens toujours aux tristes évènements que j’ai scénarisé sans succès. J’ai besoin d’oublier cette histoire pour de bon.»

     Symboliquement, il envoie valser papiers et livres et descend l’escalier quatre à quatre. En refermant la porte extérieure, il a de la difficulté à introduire la clé dans la serrure. Il lève les épaules, soupire un bon coup.

    — Encore, se dit-il.

    La soirée commence. La rue Prince-Arthur s’anime. Les artistes et amuseurs publics se bousculent pour occuper les meilleures places devant les terrasses. Une odeur de friture domine, pas très appétissante. Philippe accélère. Au coin de Saint-Laurent, il tourne à droite. Cinq minutes après, il entre chez Moishes.

    Ce restaurant traditionnel lui plait depuis longtemps. Son père aimait bien y partager avec lui un bifteck parfait. L’allure compassée et déférente des serveurs n’a pas changé.

    En mangeant, il dresse le plan de sa soirée. Il lui faut du jazz plein la tête pour chasser ses accès de paranoïa.

    Pour terminer le repas, il enfile un café turc suivi d’un verre d’eau. Debout, il règle l’addition et dévale l’escalier vers la rue Saint-Laurent.

    Pas très loin, coin Sherbrooke et De Bleury, il y a le Vieux Moulin. Certains soirs de chance, le jazz y est remarquable. On peut même danser.

    Ce soir, l’enseigne est allumée.

    Sans avoir à faire la queue à la porte, il entre et commande un Zombie qu’il sirotera longtemps; l’orchestre est à la pause syndicale. La salle est presque vide.

    Enfin, voici les musiciens, un quatuor. Voyons voir. Après quinze minutes, l’épreuve a assez duré. Le mercredi, il y a rarement du bon jazz à Montréal.

    — Inutile de chercher ailleurs. Demain, je prends l’avion d’Eastern à vingt heures, pour Laguardia. Vers vingt-deux heures, je marche sur la 3ᵉ rue et j’arrive à temps pour le premier set au Blue Note. D’ici là, je retourne à la maison de mon père.

    Pendant qu’il classe des papiers pour les mettre dans des boites, il regarde par la fenêtre. Un camion de la Société Nationale de l’énergie manœuvre dans la rue. En une fraction de seconde, Philippe se revoit à Oka en plein combat. Il entend de nouveau les tirs des armes de Myra et Lynn et il voit le camion exploser. Ce violent retour en arrière lui cause des tremblements violents; il se couche sur le tapis du salon, nauséeux et étourdi. Il a une sensation de mort imminente.

    — Il faut que je me contrôle.

    À genoux, il observe le travail des ouvriers.

    Le rythme de son cœur se calme, sa nausée disparait. Il fouille dans un manuel qu’il trouve dans la bibliothèque de son père. Il y lit la description de ses symptômes: névrose d’angoisse, crise de panique.

    — Autant le savoir et l’accepter. Je vais retrouver ma force pour m’en débarrasser.

    Il se concentre maintenant sur la pile de courrier qu’il a

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