Il débarque tout sourire à la terrasse d’une brasserie parisienne avec une housse sur le bras, un change pour la photo qu’il a pris le temps d’aller chercher chez lui à peine atterri d’un week-end à Oxford. Il court, il court le Patrick, et il n’est même pas essoufflé. À 63 ans, il affiche une forme olympique et un physique insolent. L’inspiration va bien aussi, merci. Pour preuve, son mélodieux et galvanisant dixième album. Avec « Encore une fois », il remet les pendules à l’heure et les compteurs à zéro. Vaste programme où le chanteur s’inquiète d’une société en déliquescence tout en soulignant des valeurs fondamentales, comme l’éducation ou l’engagement. Pour autant, Patrick Bruel n’est pas un donneur de leçons. Juste un artiste qui veut partager son point de vue à l’aune de son expérience, riche de bientôt quarante ans de carrière musicale, démarrée en 1984 avec son premier tube, « Marre de cette nana-là ! ». Justement, d’une manière générale, il n’en a pas marre ?
Paris Match. Entre “Ce monde-là” (“Y a ceux qui crient avec les loups/Et ceux qui auraient tellement à dire”) et “On en parle”, où vous dénoncez “les mensonges, les fake news, les trahisons [qui] oppressent”, on a l’impression que vous en avez marre