« Oui, je suis Patrick »
Est-ce le dénuement de son visage ? On n’avait jamais remarqué qu’Amélie Nothomb avait des yeux si dévorants. D’ordinaire le rouge diva derrière lequel elle cache ses lèvres détourne l’attention. Là, rien. Elle se présente sans fard et sans couvre-chef. Juste un petit foulard gentiment froufroutant autour du cou – histoire d’arborer malgré tout un des noirs atours qui sont sa signature. On aperçoit les bretelles de garçon qui tiennent son jean. Ses yeux prennent toute la place. Leur clarté brûle. La brûle. Vous brûle. La serveuse arrive. « Un verre commande Amélie Nothomb. Ce n’est pas (encore) l’heure de son champagne chéri. interroge la serveuse. répond l’écrivaine, qui décidément ne veut pas de bulles, même pas dans son eau. Déroutée par le mot « nature », la serveuse reste figée devant la table, le sourcil interrogatif. On traduit : Notre romancière répète : En l’entendant prononcer ces deux syllabes, on se demande s’il se pourrait trouver un autre adjectif qui lui siérait aussi mal. Probablement pas. Rappelons que dans son avant-dernier roman, , elle se prenait pour Jésus ! Pour celui-ci, elle se glisse dans l’esprit de son propre père, Patrick, diplomate bien connu de ses lecteurs mais qui jusqu’alors gardait ses secrets…
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