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Itinéraire d'un sale gosse… De 7 à 77 ans: ou l’art de croquer la vie à belles dents
Itinéraire d'un sale gosse… De 7 à 77 ans: ou l’art de croquer la vie à belles dents
Itinéraire d'un sale gosse… De 7 à 77 ans: ou l’art de croquer la vie à belles dents
Livre électronique111 pages1 heure

Itinéraire d'un sale gosse… De 7 à 77 ans: ou l’art de croquer la vie à belles dents

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À propos de ce livre électronique

J’ai dessiné (et illustré) ici l’itinéraire de ma vie sinueuse dans le but d’essayer de comprendre ce qui m’est arrivé.
J’ai au moins appris que la norme est suspecte et que l’on peut être « hors normes » sans être pour autant anormal.
Chacun d’entre nous est une exception. Les pataphysiciens l’ont bien compris quand ils disent « La norme est une exception ».
Enfin, Raymond Queneau confiait un jour à son ami Claude Daubercies : « Écrire, c’est marcher devant son ombre ».
LangueFrançais
Date de sortie10 mai 2022
ISBN9782312120102
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    Aperçu du livre

    Itinéraire d'un sale gosse… De 7 à 77 ans - Jacques Charon

    Préface

    J’ai dessiné (et illustré) ici l’itinéraire de ma vie sinueuse dans le but d’essayer de comprendre ce qui m’est arrivé.

    J’ai au moins appris que la norme est suspecte et que l’on peut être « hors normes » sans être pour autant anormal.

    Chacun d’entre nous est une exception. Les pataphysiciens l’ont bien compris quand ils disent : « La norme est une exception ».

    Enfin, Raymond Queneau confiait un jour à son ami Claude Daubercies : « Écrire, c’est marcher devant son ombre ».

    Courage et Bonne lecture.

    Jacques Charon

    L’enfance et La famille

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    LES DÉBUTS DE L’EUROPE NAISSANTE

    Je suis né 6 mois avant que la guerre ait épuisé ses forces, avant que la tête d’Hitler, déjà mal en point, ait explosée.

    Au début des années 50, notre voisin, mécanicien de locomotive à la SNCF comme mon père, était rentré du STO (Service du Travail Obligatoire) en tenant à la main une femme allemande, blonde bien entendu, et charpentée comme un tank Panzer. Cette dernière n’aimait pas du tout lorsque ma mère me qualifiait de « tête de boche » quand je n’étais pas assez « coopérant ». Il aurait mieux valu qu’elle me traite de « tête de mule » car la germanique parlant un français approximatif avec un accent d’Outre Rhin le prenait comme une insulte personnelle venant du vainqueur arrogant. Elle se disait probablement qu’elle n’était pas « boche » mais seulement une citoyenne allemande humiliée qu’il fallait respecter. Ma mère se voyait alors gratifiée de la part de l’épouse teutonne d’une volée d’injures dans sa langue gutturale héritée peut-être de la « Feldgendarmerie ». Ce que je comprenais tout de même c’était que la Greta était franchement grognon. Les sources de conflits venaient sans doute du fait que mon père était un « réfractaire » au STO car il avait considéré que c’était une honte de se soumettre au vainqueur. On ne prépare pas les repas de ceux qui vont te bouffer à coups de canons ! J’ai dû hériter de ce principe vital !

    Vive l’amitié franco-allemande !

    LE BON DOCTEUR FOUGERON

    Quand j’étais petit (au fait, je le suis resté), le médecin de famille venait à la maison pour nous rendre « visite ».

    Avant de le recevoir, la maison était nettoyée de fond en comble. Une bassine, une serviette, un savon neuf et un broc d’eau étaient mis à sa disposition. Peut-être allions-nous recevoir un Prince d’Arabie ou en tout cas quelqu’un de très important.

    Après avoir laissé sa Frégate Transfluide flambante neuve dans la rue de la cité où nous habitions, le docteur Fougeron arrivait sûr de lui mais cependant sans arrogance.

    Il venait alors dans ma chambre où j’étais confiné, lavé des pieds à la tête et dans un pyjama plus propre que neuf. Il s’asseyait sur le bord de mon lit avec un « Bonjour Jacques » de la plus grande civilité.

    Il me demandait comment ça allait à l’école. Devant ma réponse « Ça va », il s’enquerrait de ce qui n’allait pas. Quelle question ? « Ben, j’ai mal à la tête, je suis fatigué et j’ai des frissons » lui disais-je avec respect.

    Il me demandait alors de baisser mon pantalon, prenait avec précautions mes deux testicules à pleines mains et me demandait de tousser ! Je savais bien que je ne grandissais pas comme ma mère le souhaitait mais quel est le rapport entre la toux, mes couilles et ma taille ? Seul lui et Dieu le savaient ! Puis, il déposait ensuite une serviette sur mon dos et avec son oreille, il me demandait de respirer. Mais qu’est-ce qu’il entend, nom d’une pipe ? Ensuite, il se mettait à jouer du tambour sur mon ventre. Un autre mystère ! Après une courte réflexion, il déclarait : « Bon, tu as la grippe mon garçon. Je vais te donner des cachets et dans deux jours tu n’auras plus de fièvre, dans quatre jours tu n’auras plus mal à la tête et tu seras de retour à l’école la semaine prochaine ! ».

    Le mien de diagnostic était fait : ce type est un magicien doublé d’un prophète !

    Retour dans la cuisine où il griffonnait une ordonnance à l’aide d’un magnifique stylo à plume. À la vérité, si j’écrivais comme lui à l’école, c’est sûr, j’aurais obtenu un gros zéro et la moitié de la tête à Toto. Au total, je voyais bien que ce gars-là pouvait tout se permettre !

    Enfin, venait le moment de l’honorer pour son travail. Ma mère lui tendait un billet. Pour rendre la monnaie, il sortait alors de sa poche une liasse de billets équivalant à plusieurs mois du salaire de mon père. Tout ça sans la moindre gêne.

    Bref, voilà un homme respecté, respectable, riche, professionnel et manifestement heureux de vivre.

    C’est à ce moment-là que j’ai pris la décision que plus tard, moi aussi, je ferai un métier comme celui-là.

    LA MÈRE DE LA MÈRE DE MA MÈRE

    Elle a commencé à travailler à l’âge de douze ans en filature et attaquée par un « Mal de Pott » qui lui a laissé un bras tordu : Une arrière-grand-mère courage !

    C’est un de ses fils, peintre chez Renault à Boulogne Billancourt, qui la gardait chez lui dans un très petit appartement du 12e à Paris où il n’y avait pas de salle de bain et qui sentait le moisi. Pas besoin d’hospice ou d’EHPAD où l’on meure, comme les autres, à petits feux et seul !

    Elle est décédée juste avant ses cent ans dans son fauteuil qu’elle ne quittait plus depuis des années !

    Je me souviendrais pour toujours avoir dansé avec elle le jour de mes vingt ans en lui chantant « Voulez-vous danser Grand-mère ? ».

    Enfin, c’est elle qui me baptisait de néologismes tels que « Mon Petit Bouzibouille à la Fufu » ou « Mon Petit Maostro, Ututupupe ». J’ai transmis ces jolis noms à mon fils.

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