Martin Amis INSIDE STORY
Inside Story pourrait être décrit comme la suite d’Expérience, les Mémoires de Martin Amis parus en 2000, mais ce serait ignorer son statut hybride. Amis parle d’une « autobiographie qui se présente comme un roman » : le héros s’appelle Martin Amis et tous les personnages sont réels, désignés par leur vrai nom – Julian Barnes, Phoebe Phelps, Kingsley Amis – ou sous des noms d’emprunt, comme Isabel Fonseca, l’épouse de l’auteur, rebaptisée Elena. Pourquoi avoir déguisé ce livre en roman, dès lors qu’Amis n’y parle que de lui, et mobilise ses souvenirs ? Parce qu’un roman, assure-t-il, en dit plus long sur son auteur qu’un essai, tout en offrant plus de liberté, en particulier celle d’écrire des dialogues, sa grande marotte. Rempli de personnages célèbres – dès le début, Amis s’excuse pour le « name-dropping » (la version anglaise comporte même un index, absent ici) –, Inside Story est surtout dominé par trois figures d’écrivains : le poète Philip Larkin, camarade de son père ; le romancier Saul Bellow, son mentor ; et l’essayiste Christopher Hitchens, collègue au New Statesman et ami indéfectible. Le premier est mort en 1985, le deuxième en 2005, le troisième en 2011 ; ces dates scandent une réflexion sur le passage du temps, à côté d’autres dont la résonance est plus collective, comme le 11 septembre 2001. Parfois irritant, toujours brillant – du Martin Amis, quoi ! –, ce vrai faux roman récapitulatif sonne comme le memento mori d’un septuagénaire fringant et mélancolique à la fois.
EN FORME DE PRÉLUDE
Bienvenue ! Prenez la peine d’entrer… Tout le plaisir et le privilège sont pour moi. Laissez-moi vous débarrasser. Donnez-moi votre manteau, je vais le pendre ici (ah, au fait, les toilettes sont là-bas). Asseyez-vous donc
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits