Le roi est mort

Par Cristina Origone

Jusqu’où peuvent mener l’insécurité inhérente à l’existence humaine et la peur du jugement d’autrui ?
Giovanni est un homme simple de cinquante-huit ans qui vit dans un petit village de l’arrière-pays ligure. Quand, un matin en se levant, il ne trouve pas Alina à ses côtés dans le lit, il ne s’en inquiète pas ; ce n’est pas la première fois qu’elle se lève tôt au lendemain d’une dispute pour aller acheter du pain et une focaccia chaude à la boulangerie du village afin de se faire pardonner. Mais au moment où il découvre qu’elle a disparu avec leurs économies, il est pris de vertige : Alina serait-elle retournée en Russie ? L’aurait-elle quitté ? Peinant d’abord à y croire, il finit par se rendre à l’évidence et, se sentant trahi et humilié, il cherche à dissimuler la situation en mentant à tout le monde. Ce mensonge l’entraînera alors dans un tourbillon de doutes qui le tourmenteront : qu’est-il arrivé à Alina ?
Sa vie va changer, la paranoïa d’être jugé par les habitants du village le fera se méfier de tous, y compris de ses amis les plus proches, et le conduira à voir et entendre des choses qui ne sont pas. Jusqu’à la découverte de la vérité.
Giovanni réussira-t-il à l’accepter ?
Le roi est mort est un récit dramatique sur un homme se croyant le propriétaire absolu de sa femme, dont la disparition fera ressurgir ses propres limites et son inflexibilité qui entrave depuis toujours son rapport aux autres, le contraignant à se confronter à lui-même.

 

• Langue: Français
• Éditeur: BadPress
• Date de sortie: 7 avr. 2018
• ISBN: 9781547523054

Aperçu du livre

Le roi est mort

Cristina Origone

Lorsque devient inévitable l’échec et mat,

Le joueur renverse volontairement son propre Roi.

Illustration de couverture : https://pixabay.com/it/

Ceci est une œuvre fictionnelle. Les noms, les personnages et les événements sont le fruit de l’imagination de l’auteur et ne sont pas réels. Toute ressemblance ne serait due qu’au hasard.

Chapitre 1

Il se sentait épuisé, la migraine lui vrillait les tempes et le sommeil n’était plus qu’un lointain souvenir. Le clou se plia et Giovanni le redressa avec son marteau, tandis que la porte de la cave claquait pour l’énième fois.

Il s’était réveillé à l’aube et Alina n’était plus dans le lit. Il était allé dans la cuisine, pensant la trouver occupée à préparer le petit-déjeuner, mais la cuisine était vide. Pas de café sur le feu, pas de biscottes beurrées sur la table et pas de sourire d’Alina pour lui souhaiter le bonjour. Elle n’avait même pas ouvert les volets ; Giovanni était resté immobile quelques secondes dans la pièce à écouter le bruit de la pluie qui tombait en continu depuis quelques heures. Dans l’atmosphère flottait une odeur de produit vaisselle au citron mélangé au parfum de vanille d’Alina. Ce n’était pas la première fois qu’elle se levait tôt au lendemain d’une dispute pour aller acheter du pain et une focaccia chaude à la boulangerie du village afin de se faire pardonner.

Il choisit quelques clous dans une des boîtes en désordre sur le plan de travail, puis saisit un tasseau de bois et cloua la porte. Cela faisait des mois qu’il devait en réparer le verrou et il en avait assez de l’entendre claquer.

L’endroit dans lequel se trouvait Giovanni avait été aménagé au premier étage d’un vaste entrepôt artisanal qui avait autrefois appartenu à son père, ébéniste ; Giovanni n’avait jamais quitté cette maison à l’écart d’un petit village de l’arrière-pays ligure, à une demi-heure de la mer. Il avait toujours vécu avec ses parents et avait pris soin d’eux jusqu’à la fin. Son père était mort soudainement d’une attaque cardiaque quelques années auparavant, tandis que la longue maladie dont souffrait sa mère l’emporta au bout d’un temps plus long ;  c’était pour veiller sur elle et s’occuper des tâches domestiques que Giovanni avait engagé Alina.

Il prit une photographie et la plaça dans un cadre qu’il avait fabriqué pour celle-ci. Il la contempla un moment : ils étaient sur la plage, Alina le serrait dans ses bras et ses cheveux roux dansaient sur ses épaules comme