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Gênes rouge sang: Les quatre saisons du polar
Gênes rouge sang: Les quatre saisons du polar
Gênes rouge sang: Les quatre saisons du polar
Livre électronique130 pages1 heure

Gênes rouge sang: Les quatre saisons du polar

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À propos de ce livre électronique

Obsessions, impulsions et passions parsèment ce recueil composé de quatre nouvelles (chacune représentant une saison) se déroulant à Gênes et dans lesquelles tous les principaux protagonistes sont des seniors. Jour de (mal)chance relate le moment où Mario, concierge proche de la retraite, subit la désillusion d’une chance qu’il a cru trop vite lui sourire. Leur dernière course fait se confronter Enzo, chauffeur de taxi effectuant sa dernière tournée, et son fils délinquant, autant que l’espoir et le désespoir d’un homme impuissant à sauver ce qu’il a de plus cher au monde. Cruel est le mois d’août est une nouvelle dans laquelle se croisent solitude, regrets, cynisme et avidité, où le bien et le mal s’affrontent. Le choix que fera Angelo, retraité septuagénaire, l’entraînera dans une spirale qui le mènera vers les ténèbres. Enfin, dans Le Roi est mort, Giovanni, éperdument amoureux de l’ancienne aide-soignante de sa mère, se croit le propriétaire absolu de sa femme, dont la disparition fera ressurgir ses propres limites et son inflexibilité qui entrave depuis toujours son rapport aux autres, le contraignant à se voiler la face.
Chacune de ces nouvelles est également disponible à l’achat en italien, anglais, espagnol et portugais en format numérique.

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie5 déc. 2019
ISBN9781071518441
Gênes rouge sang: Les quatre saisons du polar

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    Gênes rouge sang - Cristina Origone

    Gênes rouge sang

    Les quatre saisons du polar

    Cristina Origone

    Copyright © 2018 Cristina Origone. Tous droits réservés.

    Cet ouvrage ne peut faire l’objet d’un échange, d’un échange commercial, d’un prêt ou d’une revente et ne pourra être diffusé sans l’accord écrit préalable de l’auteur.

    Toute distribution non autorisée constitue une violation des droits d’auteur et sera sanctionnée par le tribunal civil et pénal comme le prévoit la loi 633/1941.

    ––––––––

    Couverture : AM - Servizi per l’Editoria – Antonella Monterisi

    Une saison, un récit

    Hiver

    Jour de (mal)chance est le récit d’un homme qui croit avoir enfin de la chance... mais cette dernière a décidé de ne pas lui sourire.

    Printemps

    Leur dernière course est un récit dramatique, où le destin fait se confronter un père et son fils délinquant, autant que l’espoir et le désespoir d’un homme impuissant à sauver ce qu’il a de plus cher au monde.

    Été

    Cruel est le mois d’août est une nouvelle dans laquelle se croisent solitude, regrets, cynisme et avidité, où le bien et le mal s’affrontent. Le choix que fera le personnage principal le poussera dans une spirale qui l’entraînera vers les ténèbres. Attendez-vous à tout, de la part de tous.

    Automne

    Le Roi est mort est un récit dramatique qui narre l’histoire d’un homme se croyant le propriétaire absolu de sa femme, dont la disparition fera ressurgir ses propres limites et son inflexibilité qui entrave depuis toujours son rapport aux autres, le contraignant à se voiler la face.

    Ces récits ont tous été traduits en français, en espagnol, en anglais et en portugais grâce à Babelcube et sont également en vente séparément sur Amazon.

    Ceci est une œuvre fictionnelle. Les noms, les personnages et les événements sont le fruit de l’imagination de l’auteur et ne sont pas réels. Toute ressemblance ne serait due qu’au hasard.

    Jour de (mal)chance

    Le destin est cruel, et les hommes sont pitoyables.

    (Arthur Schopenhauer)

    ––––––––

    Jeudi

    « Je crains, signor Bruzzone » dit l’inspecteur de police Gianelli, « que vous ne puissiez pas vous en aller avant de m’avoir expliqué ce qui s’est passé. »

    Mario l’observa sans répondre. Il remarqua ses cheveux en bataille et la manière insupportable qu’il avait de presser sa balle antistress. Il examina ses yeux exorbités qui ressemblaient à deux œufs  pochés, et écouta le sifflement du vent qui pénétrait à travers les fissures de la fenêtre.

    Il se tenait sur ses gardes, n’arrivant toujours pas à croire ce qui lui arrivait.

    Son regard fit le tour de la pièce. Cela faisait plus d’une heure qu’il se trouvait au commissariat à cause de cette vieille peau.

    Cette situation était ridicule au plus haut point. Il sourit, se retenant de rire franchement.

    « Ça vous amuse d’être ici ? Vous ne voulez rien ajouter d’autre ? »

    Mario se tourna pour le regarder en face. « Je vous l’ai déjà dit : je n’ai rien fait. »

    « La signora Traverso affirme le contraire. »

    Mario grommela : « Elle ment ! Cette vieille sorcière ne fait rien d’autre que m’espionner. » Il se mordit la langue. Il devait faire attention à ce qu’il disait.

    L’inspecteur se massa les tempes et s’adressa à lui d’un ton amical : « Écoutez, Mario, je vais être honnête avec vous : nous avons trouvé dans votre appartement des affaires appartenant à la signorina Lorraine. Vous-même avez admis avoir parlé à la signora Traverso. »

    « C’était juste un concours de circonstances, je lui ai expliqué pourquoi je me trouvais là. »

    « Et vous ne voudriez pas m’expliquer à moi aussi comment tout s’est déroulé ? »

    Mario croisa les bras. Il était fatigué de devoir constamment se répéter, mais il allait s’y résoudre, ne voyant pas d’autre alternative pour qu’on le laisse sortir.

    Deux jours auparavant

    « La puanteur qui s’échappe de votre appartement est insoutenable » était-il écrit sur la lettre d’avertissement que le syndic de l’immeuble avait adressée à Mario dans sa loge de concierge.

    L’homme saisit un sac poubelle noir et commença à vider les armoires. Sa mère avait raison, la naphtaline était décidément excellente contre les mites.

    Il toussa. Peut-être avait-il exagéré la quantité cette fois.

    Il pensa à son ex-femme. Elle détestait la naphtaline. Le souvenir de cette épouse aimante avec laquelle il avait partagé quinze années d’existence lui fit un pincement au cœur. Même dix ans après, la blessure était encore ouverte et ne guérirait jamais. Il avait aimé Carla, et si elle avait fermé les yeux sur son infidélité, Mario n’aurait jamais divorcé. Mais quand elle l’avait découverte, sa femme avait été furieuse et l’avait quitté en emmenant avec elle son fils Frédéric.

    Il plia grossièrement les vêtements et les fourra dans le sac.

    À cause de la vieille peau qui habitait au premier étage, il devait emmener au pressing tous ses vêtements à nettoyer à sec. Ce n’est pas qu’il en avait beaucoup, mais il ne pouvait pas les laver lui-même. Cela allait lui coûter un bon paquet d’argent et il ne roulait pas sur l’or.

    Il enfonça nerveusement le dernier manteau dans le sac poubelle tout en pensant à cette vipère.

    C’était elle qui s’était plainte à la réunion de copropriété. Mario avait appris que, les jours précédents, elle avait téléphoné à plusieurs reprises au syndic pour se plaindre du manque de propreté et de l’odeur fétide qui émanait de chez lui mais qu’elle avait essuyé un refus à chaque fois qu’elle avait « ordonné » de nettoyer.

    Son logement n’était pas sale et jamais il ne se serait plié aux ordres de cette sorcière.

    « C’est un peu négligé », se dit-il en examinant le lit défait, les livres en vrac et toutes les chaussures jetées dans un coin de la pièce. Mais il était un homme et les travaux domestiques étaient pour les femmes. C’était « normal » qu’il ne soit pas capable de tenir son appartement comme le voulait la vieille.

    Cette femme était insupportable. Il aurait fait n’importe quoi pour qu’elle se taise, et ces derniers mois il avait même pensé à embaucher une femme de ménage, mais il ne pouvait pas se le permettre. Lui n’était pas aussi à l’aise financièrement que cette casse-pieds qui passait son temps à le surveiller et à l’espionner, jour et nuit.

    Il prit un petit sachet dans lequel il jeta la naphtaline, puis il se rendit dans le cellier pour se débarrasser des vieilles casseroles qu’il gardait depuis des années. La forte odeur  d’antimite avait saturé l’air du débarras exigu. Le désordre et la crasse accumulée dans le réduit lui firent comprendre que la voisine n’avait peut-être pas tout à fait tort mais, dernièrement, l’annonce de son départ imminent à la retraite l’avait plongé dans un état dépressif sans précédent, et il avait cessé de prendre soin de lui-même et de ce qui l’entourait. Dans quelques mois il ne pourrait plus faire le métier qu’il avait exercé toute sa vie et le futur retrait de ses fonctions lui causait une profonde tristesse. Son monde tournait autour de sa loge de concierge, la copropriété était le centre de son quotidien et de ses pensées. Si cela n’avait dépendu que de lui, jamais il ne serait parti à la retraite, car il n’avait rien d’autre pour s’occuper, et garder son appartement propre était devenu le cadet de ses soucis.

    Mario était le gardien d’un immeuble à Sampierdarena, la dernière loge de concierge ayant survécu dans le secteur ; dans la plupart des immeubles élégants de la rue Cantore les gardiens avaient été licenciés depuis des années et les loges demeuraient vides. Trop coûteux, les copropriétaires considéraient qu’ils étaient inutiles.

    Il se dirigea vers l’entrée et s’arrêta sur le seuil, se demandant s’il devait enfiler ou non son manteau.

    L’hiver à Gênes était pluvieux et humide, et ce jour-là le froid était particulièrement mordant, mais il décida de sortir sans veste. Il endossa à la place un épais cardigan de laine sur sa chemise à carreaux et son pantalon en moleskine noir. Ainsi, il ne tomberait pas malade. Et un peu d’air frais allait lui faire du bien.

    Il regarda l’heure. Presque minuit. Il avait décidé de nettoyer l’appartement après le dîner car il ne voulait pas être vu ni faire croire à la garce au prénom imprononçable qu’elle avait gagné. C’était une femme odieuse, pas comme la signorina Lorraine, qui avait emménagé au dernier étage de l’immeuble quelques mois auparavant.

    Il se mit en route vers le porche et, en pensant à Lorraine, il ressentit l’excitation habituelle qu’il avait lorsqu’il la voyait entrer et sortir. C’était comme une décharge électrique dans le bas-ventre et cela le rendait aussi euphorique qu’un enfant devant un paquet cadeau.

    Elle était si gentille avec lui, et tellement belle que tous les hommes de l’immeuble ne pouvaient s’empêcher de faire des commentaires, parfois peu élégants, sur son corps plantureux et sa bouche aux lèvres douces et charnues couleur cerise.

    Il frissonna quand le vent souffla dans ses cheveux. Cette nuit-là était glacée, il aurait dû prendre son manteau. Si sa mère avait été encore en vie, elle l’aurait certainement grondé, et l’espace d’un instant il crut l’entendre dire : « Ce sont les giorni della merla[1], mon petit Mario, tu dois mettre ton manteau. »

    Le souvenir de sa mère l’émut. Il ouvrit la benne, décidé à faire vite, mais son regard se posa sur plusieurs sacs posés en tas à côté. Il sursauta soudainement, laissant tomber son sac poubelle à terre.

    Qu’est-ce que c’est que ce « truc » ? Une jambe ?

    Il prit son courage à deux mains et s’approcha lentement. Lorsqu’il comprit ce qu’il voyait, il se tranquillisa et remarqua une camionnette filer à toute allure rue Cantore. Il ramassa son sac et le jeta dans la benne à ordures.

    Il rentra chez lui et, après avoir nettoyé le

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