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Tableaux de vies
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Livre électronique110 pages1 heure

Tableaux de vies

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À propos de ce livre électronique

Tableaux de vies, sont des mosaïques d'instants et d'images, faites de textes courts qui mêlent poésies, réflexions philosophiques, histoires de tous les jours, répétitions de scènes, et qui n'ont de lien entre elles que le regard du lecteur. A lui de s'en faire sa propre idée.

LangueFrançais
Date de sortie14 oct. 2020
ISBN9781005962203
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    Tableaux de vies - Marcello Pandolfi

    Marcello Pandolfi

    Tableaux de vies

    First published by Editions Dédicaces 2020

    Copyright © 2020 by Marcello Pandolfi

    Publié par les Editions Dédicaces.

    Tous les droits sont réservés. Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, stockée ou transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, électronique, mécanique, photocopie, enregistrement, numérisation ou autre sans l’autorisation écrite de l’éditeur. Il est illégal de copier ce livre, de l’afficher sur un site Web ou de le distribuer par tout autre moyen sans permission.

    First edition

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    Contents

    I. TABLEAUX DE VIES

    Tableaux de vies

    II. CŒURS

    Chapitre 1

    Chapitre 2

    Depuis des siècles et des siècles, la notion de littérature est associée à celle d’élaboration littéraire, c’est à dire à la définition de genres et les procédés qui leur appartiennent, avec la notion de livre et les mesures d’épaisseur et de longueur qu’elle implique, avec la critique et ses exigences d’emphase et de complexité. A la littérature avec un grand L, il faut apparemment des monuments, et sa géographie est parsemée d’ouvrages colossaux en multiples volumes, œuvres d’amour de vies entières qui, bien souvent, ressemblent à des pensums.

    Tout autour des grands chefs-d’œuvre de la littérature, on trouve des chefs-d’œuvre modestes et merveilleux, longs d’une seule ligne parfois, poussant parfois jusqu’à une page ou deux, dans lesquels semble concentrée l’essence du récit ou de la poésie.

    ALBERTO MANGUEL

    (Extrait de la postface du livre de Eduardo BERTI – La Vie impossible, Editions ACTES SUD – 2003)

    I

    Tableaux de vies

    Tableaux de vies

    Il fait les quatre cents pas derrière son comptoir tel un pantin désarticulé lors d’une représentation théâtrale pour enfants. Elle entre dans le café, la mèche blanche rebelle collée à son front suintant. Salue les clients qui consomment accoudés au zinc, la cigarette fichée aux lèvres pour certains, et pour d’autres la main tremblante, impatiente de serrer un autre verre d’alcool. Dans cette matinée de dimanche où le silence règne pour la plupart du temps dans les rues adjacentes, elle en sortira pour la énième fois, un peu éméchée mais heureuse d’avoir passé quelques minutes en compagnie d’amis qu’elle côtoie depuis des lustres, encore excitée d’avoir bu une gorgée de vin surtout le matin très tôt, son sac plastique à provisions sous le bras gauche. En terrasse, une jeune femme, la trentaine environ, fume tranquillement sa cigarette , des traces de maquillage sur un visage fatigué, les yeux dans le vague, peut-être à peine sortie de son lit ou d’une nuit agitée.

    Nous sommes au début de l’automne, les feuilles des arbres bordant la grande avenue s’envolent poussées par un vent violent qui persiste maintenant depuis quelques jours sur la ville.

    Il ne fait pas froid du tout, dit cet homme qui claudique ; tout le poids de son existence reposant sur sa canne. Chétive.

    Elle me dit qu’un jour elle a connu un homme qui a beaucoup écrit. Il s’appelle Léonard C. Il a publié quelques dizaines de romans depuis qu’il s’est mis à écrire. Aujourd’hui, ce vieux monsieur très âgé, avoue publiquement que tous les livres qu’il a écrits ne racontent pas grand-chose, si ce n’est la vie et les petits riens de la vie des gens de cette malheureuse planète qui la peuplent : les femmes, les hommes, les chiens, les oiseaux, les mensonges, les amours mortes ou cachées, les souvenirs d’école et surtout les siens, les souvenirs de ses parents et grands-parents, les écrits effacés des cartes postales reçues des Amériques, d’Italie ou d’ailleurs, la chaleur qu’il a supportée lorsqu’il vivait dans les Colonies, l’odeur de la terre après les orages, les étés brûlants, l’usure de son paletot durant les rudes hivers, etc. Tous ces textes lucides, ironiques voire ludiques ou comme vous souhaiterez les interpréter, font revivre toute sa mémoire, car Léonard C., était un extraordinaire conteur, et toutes ces phrases écrites, sont des reproductions de tableaux de vies, tel un haïku, des pensées, un télégramme, une petite épigramme, toutes ces formes un peu anciennes et oubliées des jeunes de nos jours. Il compare ses romans écrits à une soirée où les gens échangent des conversations, si éphémères , frivoles dans la plupart des cas, car il est inutile d’écrire des livres trop lourds en mots, et qui peuvent, parfois, se résumer en quelques phrases seulement, allons à l’essentiel, disait-il.

    Cet homme venu d’ailleurs, dit s’ennuyer souvent de son pays où il y avait vécu presque trente ans. Sur les pistes brûlantes où circulaient des vélos, des enfants jouant avec des morceaux de chambre à air, où quelques voitures passaient à toute vitesse, il y faisait très chaud. Il dit y trouver une nette différence avec les routes européennes, toutes fumantes après le passage des gens. En France tout cela n’existe pas, s’exclame-t-il. Il le dit encore ce soir lors d’une conversation. A commencer par son enfance, puis celle de ses parents et de ses dix frères et sœurs. Tout cela pensé et bien ordonné dans sa mémoire. Dans sa tête d’Homme Voyageur; le tout logé dans son esprit. Il dit encore que l’automne arrive, avec son cortège de misères : la pluie qui tombe, les jours qui raccourcissent, les feuilles tournoient avec leurs couleurs variées, et qui deviennent de plus en plus belles; les quidams aiment parcourir les chemins de campagne; les champignons vont bientôt voir le jour; les forêts vont s’éclaircir; le ciel se brouille avec lui-même. Il passe maintenant devant un tilleul centenaire, avec ses fleurs fanées, qui jonchent le sol; dans les près les troupeaux se regroupent; la petite source qui coulait au printemps dernier, se trouve aujourd’hui asséchée; la terre friable sous les doigts comme l’intérieur d’une bouche sans salive; des personnes âgées discutent tout en marchant; des jours sombres à venir; et que Noël va bientôt arriver; les prairies seront recouvertes d’une neige épaisse, douce, et glacée; puis il gèlera ensuite; des buissons morts, extirpés du cours de la vie. Et lorsque tout disparaîtra, ils fermeront les yeux pour nous dire à toutes et à tous que cela fait partie du cycle de la vie terrestre.

    Il rendait visite trois fois par semaine à cette vieille dame. Elle qui trottait dans sa ville qui l’avait vue naître, quand soudain elle tomba comme une poupée de chiffon, dans sa cuisine. Elle s’appelait Suzanne. C’était une femme élégante autrefois. Epouse d’un riche industriel, et férue d’histoire. Un personnage haut en couleur.

    Une brise légère balaie la forêt de sapins. De lourds nuages poussés par le vent frais avancent peu à peu .

    Un orage a éclaté voilà dix minutes sur la ville voisine.

    Un marcheur déambule sur la route qui mène vers des sommets non pas enneigés, car nous ne sommes pas encore en hiver, mais vers un lieu inaccessible aux personnes non expérimentées.

    Un homme est couché au sol. C’est le cœur, dit cette femme. Vous en êtes sûre ? dit un jeune homme. Et il poursuit : « Au fond, vous avez peut-être raison. »

    Elle a voulu approcher son visage du chat, et d’un coup de patte, il l’a griffée. Elle lui a souri aussitôt. Comme pour le

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