Les cicatrices du silence: Au cœur du pardon
Par Yvan Tetelbom
()
À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Engagé dans la création culturelle en Arts vivants, Yvan Tetelbom s’est également spécialisé en poétique de langage et est intervenu dans divers contextes éducatifs et sociaux. Auteur à la SACEM, il a étudié la comédie au cours René Simon afin d’interpréter ses propres poèmes.
En savoir plus sur Yvan Tetelbom
Le prédateur: Déflagration intime Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Temporalités: Préfacé par Tassadit Yacine-Titouh Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Prédateur: Un récit-témoignage Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUne inquiétude juive Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Lié à Les cicatrices du silence
Livres électroniques liés
Frères de sang Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationRivière Éternité: Littérature blanche Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Confidences d'Arsène Lupin Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCharles Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe silence a disparu Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHistoire d'amour gay Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation1983 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe monde d’après Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'invisible: Roman Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationje te pousuivrai de ma haine Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUne famille dans la tourmente: Anaïs, treize ans combat son destin Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationderrière tout homme marche son ombre: thriller Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationOn est mal: Une nouvelle policière teintée d'humour Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Contes de nuit Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLoup, où es-tu ?: Nouvelles Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes roses volées: Un thriller éprouvant Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHistoire D'Une Trahison Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMaman, si tu savais…: Roman autobiographique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAubes meurtrières à Argelès: Un polar rythmé Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationBrûlant Secret Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5De l'autre côté du pont Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationRéminiscences ?: Thriller Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationNuits Blanches Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHarrison Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMortelle suspicion Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPièges à conviction: Policier Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationArsène Lupin contre Herlock Sholmès Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationInnocences pour sang bleu Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTouche pas au grisbi d'Oléron Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPrécipice mortel Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Relations pour vous
Comment Analyser les Gens: Le Guide Complet Pour Lire Rapidement les Gens Grâce à l'Analyse du Langage Corporel et de la Psychologie Comportementale Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMentalité Séduisante: Attirez, Séduisez, Conqueréz.: Maîtriser L'art de la Séduction, #1 Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Maître en séduction Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationComment devenir une femme fatale en 21 jours ?* *Et le rendre fou amoureux Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5De Timide à Séducteur: Maîtriser L'art de la Séduction et des Compétences Sociales: Maîtriser L'art de la Séduction, #2 Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Filles Compliquées Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHomme Inaccessible Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Géobiologie de l'habitat et Géobiologie sacrée: Pour un lieu sain Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Aimez-vous et laissez-le vous aimer Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Harmonisation Energétique des Personnes: Manuel de Curothérapie 2020 Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Les Demons & Maledictions: Comment S’En Defaire ? Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationRéussir ses études pour réussir sa vie !: Passez de 0 à 20/20 dans tous les domaines Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMinimalisme: Conseils et Stratégies pour Éliminer le Stress, Libérer L'esprit et Créer la Joie et le Bonheur Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Harmonisation Energétique des Lieux: Habitat et haut-lieux sacrés 2020 Évaluation : 2 sur 5 étoiles2/5Comprendre ce qu’est le mariage (Volume 2): Dieu, le Sexe et Toi, #10 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDécouvrir les Démons de Votre Esprit Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationÉcriture pour guérir le TDAH Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationBrisez Les Malédictions Générationnelles: Réclamez Votre Liberté Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Construire une relation saine et durable Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPréparation pratique pour le mariage: Dieu, le Sexe et Toi, #8 Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5LE REMÈDE CONTRE LA CHAMBRE MORTE Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Le pouvoir transformateur de la gratitude Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Avis sur Les cicatrices du silence
0 notation0 avis
Aperçu du livre
Les cicatrices du silence - Yvan Tetelbom
1
La déposition
Qui supporterait tant de honte et de deuil, l’injure du tyran, les mépris de l’orgueil […] la cruelle souffrance […]
William Shakespeare, Hamlet
Il y a encore quelques jours, c’était le printemps, cette saison devenue de plus en plus sèche et chaude à cause du réchauffement climatique dû à l’activité humaine. Mais cette averse glaciale, neigeuse, qui s’était mise à tomber d’un coup sur mon existence, venait aggraver toutes les prévisions.
Je m’approche à pas poussifs d’une bâtisse à la rotondité grossière, s’élevant sur trois niveaux, chacun arborant d’innombrables fenestrons au-dessus desquels flotte un drapeau tricolore, symbole de la République française. Depuis le drame, j’ai une larme dans la gorge qui se contracte, se compacte, fait boule qui grossit, grossit.
Ce commissariat de police nationale est l’unique lieu où je peux libérer ma conscience ! La large porte vitrée me renvoie l’apparence d’un homme vieilli, usé, fatigué. J’ai peine à me reconnaître. Autrefois, j’étais fringant, sémillant. J’avais une perception positive du monde. Je lance un regard apeuré à l’intérieur. J’hésite à appuyer sur le poussoir de la sonnette. Trop tard pour rebrousser chemin. Je m’engage à reculons dans le sas sécurisé. Je vide nerveusement le contenu de mes poches : de la menue monnaie, des clés, un téléphone portable, tandis que le policier en faction fouille mon sac à dos.
Je me dirige en titubant vers la réception. Une jeune femme aux cheveux d’ébène me demande d’une voix de crécelle la raison de ma présence, puis m’indique du regard la salle d’attente bondée d’individus singuliers.
Je jette un œil furtif sur les gens qui m’entourent : celui-ci est chétif, rondouillard. Il porte une casquette de jockey, ornée sur le devant d’un écusson en silicone transparent. Ses mains et ses pieds sont agités par des mouvements de contorsion involontaires. Celui-là, un grand maigre aux yeux craintifs, se ronge les ongles jusqu’au sang. Et cette femme, là-bas, à la raideur guindée, qui se tortille sur son séant, vocifère à tue-tête que des Maghrébins viennent de lui arracher son sac Hermès, avec tout son argent, ses papiers et ses bijoux.
Je ne devrais pas être là. Pour tuer le temps, je reconstitue dans ma tête la scène de « l’exécution ».
Je me retrouve assis, pantelant sur un tabouret branlant, dans une pièce exiguë, sombre, enserrée par des murs épais, noircis par la poussière. Une trappe intégrée au plafond diffuse une lueur crayeuse.
Un homme à la carrure d’athlète, grand, brun, sûr de lui, le regard franc, prend place derrière un bureau gris, datant des années 50, sur lequel est posée une vieille machine à écrire modèle Olivetti. Vu l’envergure qu’il dégage, je pense que c’est le commissaire divisionnaire. Sa voix grave, virile, puissante, tranche avec la mienne, affaiblie, presque inaudible.
« Bonjour Monsieur. Je vous écoute ! Et d’abord, comment vous appelez-vous ?
— Eugène… Eugène Timothée. Voilà ! J’ai un fils qui s’appelle Tom. Il est majeur. Il vit encore à la maison. Ces derniers temps, il était devenu agressif à mon égard, me coupant systématiquement la parole, m’apostrophant en termes insolents, jusqu’à user de sa force physique pour me molester.
— Et donc ?
— Je vais tout vous dire. C’est difficile de mettre des mots sur ce qui m’est arrivé. Tom devait récupérer sa besace qu’il avait oubliée chez sa tante. Il avait pris le volant de notre vieille Renault Clio, comme on prend le pouvoir. Muriel était assise à ses côtés, et moi, je me tenais sur la banquette arrière parce que je n’aime pas conduire. Je leur avais demandé de me déposer à mi-parcours, entre Saint-Laurent-du-Var et Nice.
— Quand cela s’est-il passé ?
— C’était il y a deux jours. Il était 9 heures.
— Muriel, c’est qui ?
— C’est mon épouse et c’est aussi sa mère. Tom est notre fils !
— Poursuivez, je vous prie.
— L’autoradio diffusait la bande originale du film Himalaya, tandis que Tom conversait haut et fort avec sa mère. Sa voix couvrait la musique. Il affirmait que la famille, c’était central ou quelque chose comme ça ! J’aurais dû rester discret. Mais voilà, à cet instant, je n’ai pas su me taire. C’était plus fort que moi. J’ai murmuré sur un ton à peine perceptible « NON ». Les contre-vérités me heurtent. Cette réponse soulevait une espérance. L’espérance d’une famille unie ! Et pour moi, nous étions loin du compte !
— Passons sur les détails ! Venons-en au fait.
— C’est alors que, pris dans un tourbillon irrationnel de démence, Tom a brusquement pilé. Par miracle, les véhicules qui nous collaient ont freiné à mort, évitant in extremis la collision. On se serait cru dans un épisode de la série J’ai tué mon père, inspirée de faits réels, réalisée par Skye Borgman.
— Vous ne m’avez pas compris, Monsieur Timothée, je vous ai dit d’aller à l’essentiel !
— Oui, oui, je poursuis… Conscient qu’il ne pouvait rester immobilisé, au milieu de la route, Tom a redémarré en trombe, accéléré pleins gaz, roulé sur une dizaine de mètres, s’est engagé sur un petit chemin en montée raide, signe qu’il avait encore toute sa lucidité pour suspendre sa pulsion morbide. Il a stoppé le moteur, puis a jailli hors du véhicule, l’a contourné d’un pas militaire, a foncé sur moi, les yeux injectés de rage, a ouvert violemment la portière où je me tenais, a relevé ma tête pour la dégager, et là, il m’a asséné trois gifles coup sur coup, en gueulant comme un charretier.
— Bon, soyez plus précis.
— La première gifle me surprit. C’était un coup violent, frappé du plat de la main, produisant un son bref, infligé pour humilier. La deuxième survint, sèche, hargneuse, vengeresse, donnée pour faire mal, aussitôt suivie d’une troisième frénétique, barbare,
