Les héritiers de Val-Vert
18 – RÉSUMÉ : Gabriel est désespéré. Cécilia ne sera jamais plus qu’une amie pour lui, elle le lui a dit et répété. Malgré ses bonnes résolutions, Cécilia revoit Patrick, comme si l’un et l’autre étaient poussés par une force irrésistible. Et pourtant, plus elle le voit, plus la jeune femme comprend qu’elle fait fausse route. Sans prévenir personne, elle quitte la maison qu’elle a louée au village. Patrick est fou de douleur. Il annonce à son père son intention de quitter sa femme Laura pour regagner le cœur de Cécilia. Son père le remet à sa place durement. Quant à Désirée, elle est folle de bonheur. Après avoir reçu une lettre de Sylvain, elle décide de le rejoindre. Une vie nouvelle l’attend à la bergerie. (Voir Veillées nos 3517 et suivants)
Cécilia n’était pas très loin, mais Patrick n’aurait jamais deviné qu’elle se trouvait à moins de deux kilomètres de Val-Vert. Elle s’était installée aux Crozes, chez Mathilde et Alphonse. Le vieux couple avait mis à sa disposition la petite chambre où Sylvain dormait parfois avant de partir à Paris et de s’installer dans sa bergerie. Lui seul était au courant, mais Cécilia lui avait fait jurer de ne rien dire aux cousins Brétignac. Sylvain avait promis; en ce moment il était bien trop occupé à aménager son domaine pour s’attarder.
Désirée et lui ne se quittaient plus. Quant à Gabriel, très occupé à la pépinière où il fallait prendre en compte les commandes des clients, il ne montait pas aux Crozes ces temps-ci.
– Je suis malheureuse, je suis perdue, avait dit simplement Cécilia en sanglotant sur l’épaule d’Alphonse.
Le vieil homme n’avait demandé aucune explication, Mathilde non plus, d’ailleurs. Tout naturellement, ils lui avaient offert l’hospitalité. Et devant tant de bonté désintéressée, elle s’était confiée.
– Je ne veux pas que Gabriel ni Patrick sachent où je me trouve, pour le moment.
Comme Sylvain, ils avaient promis. Cécilia peignait durant des heures. Alphonse lui tenait parfois compagnie. Les pensées du vieil homme s’évadaient souvent. « Anne aurait-elle eu d’autres enfants après Sylvain si elle avait vécu ? » se demandait Alphonse. Il se disait aussi que
