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Pernicieux tome 2: Le fleuriste
Pernicieux tome 2: Le fleuriste
Pernicieux tome 2: Le fleuriste
Livre électronique152 pages2 heures

Pernicieux tome 2: Le fleuriste

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À propos de ce livre électronique

Léon s’enivre du parfum des fleurs. Chacun d’elles aiguise ses sens. Il a cette capacité de créer de magnifiques œuvres florales. Vraiment, il fait le meilleur métier du monde, celui de fleuriste… 

Léon la laisse glisser le long des marches du sous-sol ; une table aménagée au centre avec contentions aux mains et aux pieds attend la victime. Il regarde Annie, paralysée par le sérum, droit dans les yeux. Il y lit une terreur sans nom. 

Elle sera son premier chef-d’œuvre.
LangueFrançais
Date de sortie19 mai 2023
ISBN9782897757748
Pernicieux tome 2: Le fleuriste

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    Aperçu du livre

    Pernicieux tome 2 - Martine Côté

    Prologue

    Léon est occupé à défaire les boîtes de fleurs qu’il a commandées chez son fournisseur. C’est toujours le moment qu’il préfère dans sa journée. À chaque boîte ouverte, un parfum enivrant s’en échappe et aiguise ses sens. Vraiment, il fait le meilleur métier du monde ; celui de fleuriste. Monsieur L’Espérance, l’ancien propriétaire, lui a cédé son commerce pour une bouchée de pain quand il a pris sa retraite. Il ne le remerciera jamais assez. Quel bon mentor il a été pour lui ! Il l’a d’abord engagé comme livreur, et a fini par remplacer son employeur quelques jours par semaine à la barre du commerce. Mais jamais il ne se serait douté qu’il en deviendrait un jour le propriétaire ! Il ouvre maintenant la dernière boîte, la plus importante : celle des marguerites. En effet, chaque mois, il doit livrer des fleurs à Marguerite, SA Marguerite. Parce que son véritable nom est Annie. Elle commence bientôt son septième mois de grossesse. Jean-Louis, le papa, l’appellera d’ici deux jours pour lui faire livrer un gros bouquet de marguerites, la fleur de prédilection d’Annie. Mais, même si elle ne le sait pas encore, elle deviendra bientôt LA Marguerite de Léon, celle tant désirée…

    Chapitre 1

    1960

    Léon a quatre ans. Bientôt cinq. Il est assis à la table de cuisine de la voisine, avec papier et crayons. Il fait un beau dessin pour sa mère, qui revient à la maison aujourd’hui. Avec sa petite sœur. Pouah ! Une sœur ! Comme s’il avait besoin d’une fille dans sa vie… sa mère lui suffit largement. Il a très hâte de revoir son sourire, de se serrer contre elle, de humer son parfum… il entend des pas dans l’escalier. C’est probablement elle qui arrive.

    La porte s’ouvre sur son beau-père, qui transporte un paquet dans ses bras. Il semble fatigué, triste. Léon s’étire pour regarder derrière… pas de maman. 

    — Maman, elle est où ? demande-t-il.

    Les yeux de Jacques se remplissent de larmes. Il donne Pauline, c’est son nom, à la voisine et s’assoit devant lui.

    — Léon, ta maman n’est pas là. Et elle ne reviendra pas. Le petit Jésus l’a rappelée à lui. Mais elle sera toujours dans ton cœur. Si tu fermes les yeux et que tu y crois très fort, tu peux lui parler. Elle finira par te répondre.

    Léon ne comprend rien, mais des larmes coulent de ses yeux. Voyons, ça ne se peut pas ! Il ne verra plus jamais sa maman ? Mais qui lui fera des câlins, lui racontera des histoires le soir, sera gentille avec lui ? Qui lui fera des petits sablés tout chauds dans l’après-midi ? Tout se bouscule dans sa tête. Il se met à hurler et court se jeter sur Jacques, le rouant de coups de poing. C’est ta faute ! Maman m’a dit que c’est toi qui as semé une petite graine dans son bedon ! Je te hais ! Je te hais ! Jacques, qui pleure à chaudes larmes, réussit à le calmer. Reprenant Pauline, il remercie la voisine et quitte la maison de celle-ci pour entrer dans la leur. Dès la porte ouverte, Léon se réfugie dans sa chambre et, rabattant les couvertures de son lit sur lui, pleure tout ce qu’il a à pleurer dans ce matin pluvieux…

    ***

    Deux semaines déjà que sa maman n’est plus là. Maintenant, le matin, il va chez la voisine, Nathalie, avec sa petite sœur Pauline. 

    — Mais pourquoi elle s’appelle Pauline ma sœur ? avait-il demandé à Jacques ce même matin.

    — C’est parce que c’est le nom de ma maman à moi. Moi non plus je n’ai plus de maman. Elle est au ciel, comme la tienne. Peut-être qu’elles jouent aux cartes ensemble ? 

    Léon fait la grimace. Maman déteste jouer aux cartes. Comme les deux dernières semaines, Léon se déshabille et va ouvrir la télévision de Nathalie, pendant que celle-ci donne le bain à Pauline. Jacques n’a pas le temps de le faire ; entre ses journées à traîner on ne sait où, les repas à préparer et les couches à changer, sans parler de ses nuits écourtées par les pleurs de Pauline, Jacques est épuisé. Il lui semble que sa sœur n’arrête jamais de pleurer. Car lui aussi, il se fait réveiller par ce bébé. Une vraie alarme de feu. Souvent, quand Jacques revient le chercher chez Nathalie, il dort sur le canapé. Il manque de sommeil. Encore ce soir, quand il vient le chercher, il était à rêver de sa mère. Son beau sourire, ses mains douces qui sentent bon le savon, tout se passe comme avant quand il rêve. Mais une voix lasse le réveille en sursaut :

    — Allez Léon ! Il faut y aller !

    Il en fait une tête, Jacques, depuis que maman est partie au ciel !

    Il parle drôlement, comme s’il mâchait une gomme, et Nathalie le regarde drôlement. Léon ne comprend pas ce regard de Nathalie ni la question qui suit :

    — Êtes-vous sûr de pouvoir vous occuper des enfants ? Je peux les garder à coucher, vous savez…

    — Comment ? Es-tu en train de me dire que je ne suis pas capable de m’occuper de ma famille ? dit-il à Nathalie en titubant.

    — Non, non ! Mais vous semblez fatigué… une bonne nuit ne vous ferait pas de torts…

    — Laisse faire, bout de viarge ! Pis demain, ils ne viendront pas, je vais rester à la maison… merci pour la journée !

    En deux temps, trois mouvements, ils sont rendus dans leur maison. Jacques va coucher Pauline directement dans son lit. Il regarde Léon et lui dit :

    — Je vais aller me coucher une petite heure. Il y a des céréales dans l’armoire et du lait dans le frigidaire. Sers-toi. À tantôt.

    Il le laisse là, en plan, avec sa sœur qui pleure dans sa chambre et son bol et sa cuillère sur la table. Mais Léon est habitué. C’est comme ça depuis une semaine. Il prend la boîte de céréales et la brasse ; il n’y reste pas grand-chose, à vrai dire. Il vide le restant dans son bol et, avant de verser le lait, va voir sa sœur dans sa chambre. Elle pleure toujours et ça sent vraiment mauvais. Il met son manteau et ses souliers et décide d’aller cogner chez Nathalie. Quand elle ouvre la porte, un policier est avec elle. 

    — Tenez, c’est justement le petit garçon que je garde. 

    Le policier se penche et s’adresse directement à Léon :

    — Salut bonhomme ! Ça va toi ?

    Il lève les épaules et répond dans l’affirmative.

    — Qu’est-ce que tu fais ici tout seul ?

    — Ben, je voulais que Nathalie vienne avec moi chez moi. Pauline arrête pas de pleurer et ça sent fort le caca quand on entre dans sa chambre.

    — Et ton papa, il est où ?

    — Ce n’est pas mon papa. Mon papa est mort. C’est le papa de Pauline. Et il est parti faire une sieste. Et je voulais aussi te demander Nathalie, est-ce que tu as des céréales Froot Loops chez toi ?  Parce que Jacques m’a dit de me prendre des céréales, mais il n’y en a presque plus dans la boîte…

    Le policier regarde Nathalie, en attente d’une réponse.

    — Tu sais quoi ? Je pense que je vais te laisser avec Nathalie pendant que je vais aller voir Jacques chez toi. C’est OK pour toi ?

    — Mais qui va changer Pauline ?

    — T’en fais pas, je m’en occupe.

    Rassuré, Léon s’installe à la table pendant que Nathalie lui prépare un petit souper frugal.

    — Tiens Léon, ce sera mieux que des céréales. Ensuite, tu pourras aller regarder la télévision.

    Les cubes de fromage, les biscuits Ritz et les tranches de saucisson roulées avec du ketchup au milieu, c’est bien mieux que des céréales Froot Loops !

    Léon s’endort devant la télévision presque instantanément. C’est une dame qui le réveille. Léon a un peu peur ; il ne la connait pas. Elle a pourtant l’air gentille. Nathalie s’approche de lui, pour le rassurer.

    — T’en fais pas Léon ; c’est une dame très gentille qui veut juste t’aider.

    Quelque peu rassuré, Léon laisse la dame s’assoir près de lui sur le canapé.

    — Bonjour Léon, moi c’est Solange. Solange Bernier. Je suis enchantée de te connaître.

    Son sourire avenant finit de rassurer Léon. Il répond à ses questions de bonne grâce.

    — Dis-moi Léon, est-ce que ça va bien chez toi ?

    Léon, les yeux embués, raconte à Solange que depuis que sa maman est au ciel, rien ne va plus ; Jacques est toujours triste, il s’en va tous les jours et revient le chercher avec sa sœur chez Nathalie et il est bizarre, il va se coucher en arrivant et laisse sa sœur pleurer pendant que lui doit se faire son bol de céréales tout seul.

    Solange prend des notes dans son cahier. Elle le dépose dans son sac et s’adresse de nouveau à Léon :

    — Que dirais-tu de faire dodo chez Nathalie ce soir ? 

    — Ben… je sais pas moi, dit Léon en regardant Nathalie du coin de l’œil.

    Elle se rapproche d’eux :

    — Ben oui Léon, on va se faire une petite soirée popcorn et cinéma… t’en dis quoi ?

    — Est-ce que je vais pouvoir me coller sur toi pendant le film comme avec maman ?

    Les deux femmes éclatent de rire.

    — Bien sûr que tu pourras !

    — Alors, c’est oui ! Ça va faire du bien de ne pas se faire réveiller par ma sœur toute la nuit !

    Solange répond :

    — Ah oui ? Et est-ce que ton… que Jacques se lève pour aller la voir ?

    — Des fois oui, mais des fois non. Elle se rendort toute seule.

    Après avoir serré la main de Nathalie, elle prend congé. C’est la meilleure soirée que Léon passera depuis longtemps. Mais il n’a pas tout dit à madame Solange. Il ne lui a pas dit que, la nuit, quand sa sœur le réveille et que Jacques ne se lève pas, il descend dans la cour et attrape des chats pour leur casser le cou et les enterrer derrière l’arbre au fond de la cour. Quelquefois, quand ce sont des chatons, il leur arrache littéralement la tête. C’est si fragile des petits chatons !

    Chapitre 2

    Léon se réveille chez Nathalie ; il y a maintenant une semaine qu’il reste chez elle. Sur son canapé si douillet. À part le lit, c’est presque comme avec maman : elle lui fait à déjeuner quand il se réveille, passe la journée avec lui, va au parc si la température le permet, l’amène avec elle faire des courses, etc., il est aux anges. Il l’a entendue parler avec madame Solange au téléphone plus tôt dans la semaine. Elle parlait de Pauline. Mais quand elle s’est aperçue que je la regardais, elle est allée dans sa chambre avec le téléphone. Ce n’est pas sa maman, mais il l’aime bien. En fait, il l’aime beaucoup. Mais, ce matin, tout va changer… le carillon de la porte se fait entendre. Nathalie va répondre.

    — Bonjour madame Solange ! Entrez donc !

    — Bonjour madame Nathalie. Bonjour Léon. Tu as l’air en pleine forme !

    Léon fait oui de la tête, un grand sourire éclairant son visage.

    — Voulez-vous une tasse de café ?

    — Volontiers ! Je vous suis à la cuisine.

    Léon comprend que madame Solange veut parler avec madame Nathalie. Il entend quelques mots comme : pas de famille connue, ou ne peut pas rester chez

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