Les héritiers de Val-Vert

16 – RÉSUMÉ : Cécilia est invitée à déjeuner chez les Brétignac. Gabriel en est très heureux. La jeune femme se sent tout de suite à l’aise au sein de cette famille, et se met à rêver d’une autre vie, plus simple, à la campagne, entourée d’enfants. Mais Gabriel est si jeune… De son côté, Sylvain apprend que la bergerie est en vente et songe à revenir sur les terres de son enfance. Il en fait part à Désirée qui approuve son choix. Il lui avoue aussi les sentiments qu’il éprouve pour elle, mais Désirée reste distante. Elle est encore sous l’emprise de Serge Vancelot et ne peut se souvenir sans émotion du baiser qu’il lui a donné. Mais Serge malgré toute l’affection qu’il lui voue, ne songe pas à l’épouser. Pour l’heure Gabriel et Cécilia se sont accordés une semaine de vacances et partent sur les traces de Stevenson. (Voir Veillées n^os 3517 et suivants.)

Gabriel et Cécilia partirent le lendemain de bonne heure. Les petites départementales qu’ils empruntaient grimpaient vers des territoires plus sauvages. Ces voies étroites se tortillaient entre les balmes rocheuses et fendaient parfois des bosquets de pins. Les jeunes gens s’accordaient une halte de temps en temps pour admirer le paysage. Gabriel montra à Cécilia des sapins Douglas.

– Tu sens ? L’odeur de ces conifères me monte toujours à la tête. J’adore ! Le Douglas, c’est un arbre qui pousse très vite. Son bois rouge est très apprécié.

Avec Gabriel comme guide, Cécilia apprenait à reconnaître les arbres. Elle ignorait jusqu’à présent que, seul des conifères, le mélèze arbore des épines caduques. Les paysages se succédaient, dans une nature aussi changeante que généreuse. En voiture, on allait certes plus vite que juché sur un âne ! Aussi il fallait s’arrêter souvent pour apprécier les sites et faire d’intéressantes découvertes. Il y eut Pradelles, puis Langogne, – et ils parlèrent de la bête du Gévaudan – ensuite Cheylard-l’Évêque, et ils poussèrent jusqu’à la trappe de Notre-Dame-des-Neiges, où Stevenson avait fait halte, hébergé par les frères cisterciens.

– Si on couchait en route ? proposa Gabriel quand ils repartirent, un peu sonnés aussi bien par l’altitude