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Cette Proposition Irrésistible Du Milliardaire - Intégrale (Tomes 1 à 10): Cette Proposition irrésistible du Milliardaire, #14
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Livre électronique335 pages4 heuresCette Proposition irrésistible du Milliardaire

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Lorsqu'on lui propose de travailler pour le richissime et célèbre Rafaelo Dimitri, Louise refuse immédiatement.

Ce milliardaire a une réputation de goujat impossible à gérer, et elle refuse tout net de renoncer à son indépendance !

Mais aussitôt l'offre déclinée, Rafaelo en personne la somme de rejoindre son entreprise.

Louise comprend alors qu'elle n'a pas le choix.

En effet, cet homme d'affaires si puissant – et hélas ! Tellement séduisant – a complètement le pouvoir de détruire sa réputation, et sa carrière avec.

Sans recours, elle va se résoudre à l'accompagner à Dubaï, mais elle part avec une promesse : ne pas tomber sous son charme, surtout pas…

LangueFrançais
ÉditeurAnalia Noir
Date de sortie14 mai 2022
ISBN9798201672898
Cette Proposition Irrésistible Du Milliardaire - Intégrale (Tomes 1 à 10): Cette Proposition irrésistible du Milliardaire, #14

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    Cette Proposition Irrésistible Du Milliardaire - Intégrale (Tomes 1 à 10) - Analia Noir

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    Lorsqu’on lui propose de travailler pour le richissime et célèbre Rafaelo Dimitri, Louise refuse immédiatement. Ce milliardaire a une réputation de goujat impossible à gérer, et elle refuse tout net de renoncer à son indépendance ! Mais aussitôt l’offre déclinée, Rafaelo en personne la somme de rejoindre son entreprise. Louise comprend alors qu’elle n’a pas le choix. En effet, cet homme d’affaires si puissant – et hélas ! Tellement séduisant – a complètement le pouvoir de détruire sa réputation, et sa carrière avec. Sans recours, elle va se résoudre à l’accompagner à Dubaï, mais elle part avec une promesse : ne pas tomber sous son charme, surtout pas...

    « Alors, qu’est-ce que vous décidez, mademoiselle Clearance ? »

    Louise avait examiné le dossier en long, en large et en travers. Elle soupira une dernière fois, releva la tête et regarda le majordome dans les yeux.

    « Je vous remercie de votre proposition, mais je la décline. Bonne journée. »

    Et sur ce, elle se leva, présenta sa main parfaitement manucurée au majordome qui sembla quelque peu surpris par cette réaction, et tourna les talons pour sortir du bureau. Elle entendit ce dernier l’appeler pour la retenir, lui dire de bien réfléchir, qu’elle ne se représentera pas deux fois. Mais elle décida d’ignorer. Sa décision était prise, elle avait dit non. Ses talons aiguilles faisaient un bruit sourd sur le tapis rouge du long couloir. Elle descendit l’escalier, fixa ses lunettes de soleil sur son nez et son chapeau rouge foncé sur sa tête et sortit de l’immense villa de Rafaelo Dimitri comme on sort d’une visite de courtoisie chez sa grand-mère. Elle dénicha son portable de son sac à main Gucci, regarda ses messages. Son ex, qui s’accroche comme une sangsue alors qu’elle avait rompu il y a deux semaines. Louise leva les yeux au ciel et supprima les messages sans prendre le temps de les lire. Ce mec n’en valait pas la peine. Elle n’avait plus le temps pour les embrouilles, et son ex était toujours fourré dedans. Et infidèle, ce connard. Elle l’avait quitté avant qu’il ne le fasse. Toujours devancer les autres, ça, elle l’avait appris à force d’expérience, après s’être faite avoir une fois ou deux. Plus maintenant, plus personne n’allait l’attraper. Elle en avait assez de se faire piéger par les hommes. Par conséquent, si le grand Rafaelo Dimitri pensait qu’il pouvait l’avoir, il se mettait le doigt dans l’œil, et c’était parce qu’on lui avait appris à rester polie.

    Louise était actuellement première assistante de la rédactrice en chef d’un magazine de mode Be Yourself. C’était le magazine de mode féminine le plus lu de Los Angeles, après bien sûr Love Yourself, son concurrent direct, tenu par Rafaelo Dimitri. L’équivalent de Jean-Paul Gauthier, mais aux États-Unis. Comment elle en était arrivée là, elle ne saurait pas l’expliquer. Des études médiocres à dessiner sur ses cahiers au lieu de travailler en classe, et une réponse à une offre d’emploi, et du jour au lendemain, elle s’était retrouvée propulsée dans la mode. Elle se voyait déjà graphiste, styliste, designer, tout ce qui avait à voir avec les créations de haute couture et le choix des collections des saisons. Elle n’avait eu aucune expérience, aucun coup de pouce, juste un gros coup de chance. Elle était évidemment allée de déconvenues en désillusions en se rendant compte qu’il fallait vraiment le vouloir pour décrocher des postes pareils. Et du talent, ce dont elle manquait cruellement. Ce n’était pas elle qui le disait, mais ses supérieures à Be Yourself. Alors, pour se consoler et pour seule référence, elle avait lu Le Diable s’habille en Prada et était devenue, en moins d’un an, Andrea « Andy » Sachs à la française, sauf qu’elle se contentait parfaitement de son poste. Ses collègues étaient tous et toutes des Emily Charlton et des Nigel Kipling, tout droit sortis du film. Tous aussi détestables, superficiels et – parce qu’il faut bien qu’au moins un des clichés soit vrai – loin d’avoir inventé la poudre. Assistante, dans la vraie vie, c’est la réflexion parfaite de ce que l’on voit dans l’œuvre de fiction. Il faut être partout, penser à tout, courir partout, même quand on dort on culpabilise de ne pas faire plus encore pour la personne que l’on assiste.

    D’ailleurs, si on lui demandait son avis, Louise changerait le nom du poste. « Assistante », c’est trop neutre. « Boniche », c’est plus approprié. Plus précis. « Toutou », si on veut être tatillon. Il fallait être hyper disponible, et tout faire comme il fallait. Par « assistante », elle avait au départ compris quelque chose comme quelqu’un de très proche du sommet, quelqu’un certainement dans la confidence du service éditorial du magazine, mais elle n’aurait pas pu plus se méprendre sur la réalité du job. Elle faisait en fait tout ce que la rédactrice en chef détestait faire, elle était l’esclave de sa patronne. Une vraie Miranda Priestly, pour le coup. La chose la plus curieuse, c’est qu’à l’image d’Andrea Sachs, elle aurait pu craquer et aller dire à son boss d’aller se faire voir. Cependant à sa grande surprise, Louise avait fini par apprécier ce travail, après l’avoir détesté. Elle n’aimait pas qu’on la prenne pour une conne, et c’est pourtant ce qui se passait tous les jours. Mais au moins, on le faisait au sein du deuxième plus grand magazine féminin de la ville. Aussi ingrat que pouvait être le job, il ne se refusait pas. Mieux valait passer pour la bonne poire ici que n’être personne ailleurs. Alors elle s’était accrochée, et elle était devenue la meilleure assistante de toute la ville, elle en était certaine. Elle pouvait deviner les besoins et les envies de sa patronne avant même qu’elle ait ouvert la bouche. Tous les matins, le même rituel : elle savait que la rédactrice en chef prenait son petit-déjeuner au bureau – elle dédiait sa vie au travail et souhaitait passer le moins de temps possible chez elle. Louise s’occupait personnellement de préparer ses œufs brouillés, ses tartines de beurre et son avocat coupé en tranches, accompagnés d’une tasse de thé tout juste infusé.

    De toute évidence, elle n’aurait jamais cru que le vice irait aussi loin. Mais elle y avait pris goût. Elle s’était fabriqué une petite réputation dans le milieu. Et puis la jeune fille était quand même très bonne. Si elle voulait survivre et se montrer à la hauteur du mode de vie de L.A, il fallait au moins ça. Être payée à faire des tisanes et sortir les quatre chats, aller acheter des tenues dans les magasins les plus prestigieux, elle pensait ne pas s’en tirer trop mal. Pour compenser son manque d’initiatives flagrant dans sa vie professionnelle, Louise était devenue ce que les Américains appellent une badass person. C’est-à-dire une personne qui sait ce qu’elle veut, qui réussit, mais qui est aussi et surtout très agressive. Elle n’avait jamais plus eu le temps de maintenir une vie privée saine, alors elle faisait toujours en sorte que les choses aillent vite. Avec les hommes par exemple, si elle n’obtenait pas ce qu’elle voulait dès le premier soir, si elle sentait que ça n’allait pas le faire, elle mettait immédiatement un terme à la relation. Officiellement, elle recherchait ce que toutes les filles recherchent à un moment donné : un homme prêt à s’engager, fidèle et aux petits soins, sur qui elle puisse compter. Officieusement en revanche, c’était beaucoup plus compliqué. Il lui fallait quelqu’un qui accepte qu’elle n’ait en réalité pas d’horaire, qu’elle pouvait être appelée à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, avec des journées interminables et des crises de colère contre ce métier qu’elle détestait parfois, mais refusait de quitter. Elle passait pour une connasse, une pisse-froide, une psychorigide, mais elle s’en fichait royalement. Elle savait qu’elle devait faire tout ce qui était en son pouvoir pour obtenir ce qu’elle voulait, quoi qu’il en coûte. Elle ne pouvait pas se laisser marcher sur les pieds dans tous les aspects de sa vie, après tout.

    Ce matin de mai, on l’avait convoquée dans la grande villa de Rafaelo Dimitri. Elle avait d’abord refusé l’entretien, prétextant le conflit d’intérêt que ça allait engendrer au sein du magazine. À sa grande surprise, elle avait eu la permission de s’y rendre par la rédactrice en chef elle-même. Sa mission était de juger la concurrence, et d’en faire un rapport immédiat. Elle avait pris ça à la légère, ne sachant pas encore ce qu’on allait lui proposer. En entrant dans l’entrée de la villa, elle avait vite compris que ça n’allait pas se passer exactement comme elle se l’imaginait. Naïvement, elle s’était mis en tête qu’elle allait rencontrer Rafaelo et qu’ils allaient être en tête-à-tête. De cette manière, elle aurait pu juger par elle-même si ce qu’on disait sur lui était vrai. Quand on lui avait dit que c’était monsieur Butler, le majordome, qui allait se charger de lui expliquer la raison de sa convocation, elle avait commencé à s’énerver, et elle n’était même pas encore assise. Pourquoi ne pouvait-il pas avoir la décence de se pointer aux rendez-vous qu’il organisait ? Elle s’était installée dans son bureau, et M. Butler s’était mis à parler.

    « Merci d’être venue, mademoiselle Clearance. Je vais être très direct : M. Dimitri a besoin d’une nouvelle assistante, et nous avons immédiatement pensé à vous. Votre réputation vous précède, vous faites un travail formidable chez la concurrence, et je me permettrais même de dire que tout le monde parle de vous. Je ne sais pas si vous êtes satisfaite de votre poste actuel, mais la proposition que nous avons peut amplement vous combler. Sans compter que  nous n’avons malheureusement pas réussi à garder une assistante plus de deux mois, pour tout vous dire. Si nous avons entendu parler de vous, vous n’êtes à votre tour pas sans ignorer la réputation de M. Dimitri... »

    Si Louise avait entendu parler du comportement de Rafaelo Dimitri ? Elle était bien bonne, celle-là. Elle passait ses journées, sa vie à en entendre parler. Travailler au deuxième magazine féminin le plus lu de la ville voulait aussi dire devoir se farcir les remarques marquées de jalousie de la rédactrice en chef, et les ragots incessants sur les frasques de la concurrence. Il ne se passait pas un jour sans qu’elle voie le visage de sa nouvelle conquête ; il en avait une par semaine, si la fille était particulièrement chanceuse. Il avait une extravagance peu commune. Il lui fallait tout, tout de suite, et il était exécrable avec ses assistantes. Il fallait préciser qu’aucun homme n’avait été employé comme subalterne sous ses autres, sauf le majordome qui faisait plus office de baby-sitter que d’agent à son service. Rafaelo Dimitri était un adolescent attardé aux yeux de Louise. Il utilisait les femmes et les jetait comme de vieux mouchoirs. Il était trop nonchalant pour être sincère, et donnait l’impression de se foutre de tout. Quand elle y pensait, elle n’était même pas sûre qu’il fasse un bon travail en tant que créateur de tendances. Il avait du succès parce qu’il avait de l’argent, l’héritage de papa et maman. Mais les gens n’y voyaient que du feu : Louise était même prête à parier qu’il s’asseyait dans son luxueux bureau à bayer aux corneilles, jusqu’à ce qu’une mouche se pose sur son crayon, et soudainement il ordonnait qu’on l’étudie pour faire des motifs s’inspirant de l’insecte. Et tout le monde allait trouver ça formidable, parce qu’ils avaient peur de sa réaction. Diviser pour mieux régner, comme tous les connards de ce monde. Incroyable ce que le pouvoir pouvait faire aux gens, les victimes. Hors de question qu’elle soit de ceux-là.

    Sa décision était prise. Pas de retour en arrière. Le rendez-vous avait duré moins d’un quart d’heure, et encore elle avait pris le temps de déguster un chocolat chaud offert par la maison. Trop aimable. Pas un signe du grand patron. Une fois dehors, après avoir effacé les fameux messages, elle rentra chez elle et s’effondra sur le lit. La vie réserve parfois de drôles de surprises. Elle alla nourrir son hamster et se posa devant son ordinateur. En voyant la tonne de mails laissés par la rédactrice, elle attrapa son téléphone en vitesse et composa le numéro.

    « Alors ? »

    « Alors il me propose le job. »

    Elle entendit un rire cristallin au bout du fil. Celui sincère, mais qui disait clairement qu’elle allait se payer ta tête.

    « Et vous avez dit non, bien sûr. »

    « Évidemment. »

    « Parfait. On se voit demain matin, prenez la journée. »

    Et on lui raccrocha au nez, comme ça. Louise n’aurait pas pu répondre de toute façon. Elle n’était pas bien sûre d’avoir bien entendu. Jamais on ne l’avait autorisé à prendre un jour de congé. Elle ne pensait même pas cela possible, d’être en vacances. Et quand c’était la rédactrice qui était en vacances, c’était la période de l’année où elle était la plus occupée, après la fashion week. Sur le pont jour et nuit. Elle avait l’impression d’avoir un enfant à charge. Un enfant qui avait deux enfants, une ménagerie, des contacts dans le monde entier et dont le nom faisait frémir toute une foule de créateurs de mode. Cela aurait pu être la classe, si elle avait été profondément bonne, en tant que personne.

    Elle avait décidé de passer la meilleure journée possible. Shopping, d’abord et avant tout. Elle avait amassé un joli pactole, à force de faire des heures supplémentaires, de travailler les jours fériés et les fêtes. Ne sachant pas quoi faire de son hamster, elle l’avait emmené dans son sac à main, ça lui faisait une compagnie. Elle avait dévalisé tout ce qu’elle pouvait trouver, c’était la première fois qu’elle pouvait dépenser sans compter. D’ordinaire, elle ne manquait jamais de quoi se mettre : tout lui était donné par le magazine, elle pouvait piocher ce qu’elle voulait. Mais choisir réellement, prendre le temps de changer de décor lui avait fait du bien. Vers seize heures, elle rentra chez elle et ce qui devait être une soirée de relaxation totale se transforma vite en immense séance d’essayage. Elle avait particulièrement craqué sur toute une collection de lingerie fine. Dentelle, cuir, lacets, nuisettes en tout change, de toutes les couleurs possibles et imaginables. Elle ne laissait rien au hasard, mais elle ne cherchait à séduire personne pour autant. Elle faisait ça pour elle, ça lui donnait de la confiance en elle. Comme elle disait toujours, ce n’est pas parce qu’on était seul qu’on devait ressembler à un sac poubelle. Elle s’était plantée devant le grand miroir de sa chambre, avait renversé tous ses achats sur le sol et commencé son propre défilé de mode. Elle avait mis de la musique sur son ordinateur, et écoutait maintenant Jump, de Van Halen, à un volume qu’elle n’avait jamais osé mettre jusqu’à maintenant. Elle se trouvait tantôt trop grosse, tantôt elle disait qu’elle ne remplissait pas assez ses bodys. Elle faisait des grimaces devant le miroir, essayait de coiffer sa crinière rousse qu’elle portait constamment en chignon pour qu’elle la laisse tranquille.

    Ce fut rapidement le bazar dans l’appartement, et elle avait les cheveux rêches et en bataille à force de les manipuler. Son hamster couinait maintenant à un volume impressionnant, certainement gêné par le bruit de la musique qui faisait à s’y méprendre trembler les murs, et définitivement à l’étroit dans le sac à main. Elle le sortit et le remit dans sa cage, captivé par la musique. Elle était dans une bulle, à moitié nue. Elle s’engouffra dans sa baignoire pour prendre une douche. Les bruits sourds de la musique et l’eau qui coulait le long de ses oreilles lui permettaient de ne pas trop penser. Elle venait tout juste de sortir de l’eau quand elle entendit quelqu’un frapper à la porte. Tambouriner, plutôt. Elle n’avait pas tout de suite entendu à cause de la musique. La jeune fille se précipita pour l’éteindre, enfila en vitesse un peignoir et ouvrit la porte. Elle tomba nez à nez avec Rafaelo Dimitri. Elle le regarda dans les yeux, malgré la surprise et l’effroi qui lui parcoururent l’échine dans les quelques secondes qui suivirent. Elle resserra le peignoir autour de sa poitrine.

    « C’est pour quoi ? »

    « Comment osez-vous refuser une proposition telle que la mienne ? »

    « Euh... Bonjour, déjà... »

    Elle se mit bien en travers de la porte, elle n’avait aucune envie qu’il ait l’idée de s’introduire chez elle sans y être invité.

    « J’ai encore le droit de refuser ce qu’on me propose, non ? »

    Elle le regarda sans broncher, sans même sourciller. Il ne l’impressionnait pas, du moins c’est l’impression qu’elle souhaitait donner.

    « Vous pourriez vous trouver n’importe qui comme nounou, vous savez. »

    Elle croisa les bras et le regarda toujours aussi fixement. Rafaelo semblait s’impatienter.

    « Mais c’est vous que je veux, Louise... »

    Il se pencha brusquement sur elle et cala sa tête dans son cou, comme pour le lui embrasser. La jeune fille se déroba et passa sous le bras du rédacteur en chef, qui sembla surpris pendant quelques secondes, mais reprit ses esprits.

    « C’est mademoiselle Clearance en ce qui vous concerne ! Et maintenant, sortez de chez moi ! »

    Rafaelo ne bougea pas d’un pouce, puis se pencha à nouveau sur la jeune fille. Elle eut envie de le frapper pour le repousser, mais n’en eut pas le temps. Elle se figea quand elle sentit le souffle de l’homme dans son cou. Il murmura au creux de son oreille :

    « Si vous ne venez pas, je peux réduire votre réputation en cendres en un rien de temps. Réfléchissez bien, et rendez-vous demain. »

    Puis, sans attendre une réponse, il tourna les talons et sortit de chez elle comme elle l’avait demandé. Haletante, Louise rougit violemment. Elle n’aimait vraiment pas la menace, mais elle était troublée par autre chose, et elle ne savait pas encore quoi.  Elle se mordit la lèvre, choquée. Quelle scène surréaliste. Elle poussa un profond soupir, encore un peu tremblante de l’échange, resserra frénétiquement le peignoir autour de sa poitrine et alla se faire à manger, avant de s’effondrer dans son lit, manquant de plonger la tête la première dans son bol de nouilles chinoises.

    Sa nuit fut mouvementée. Dans son rêve, elle voyait Rafaelo Dimitri se pencher sur elle et se redresser pour partir au rythme endiablée d’une samba, sur la plage El Matador, réputée pour être la plus romantique. Elle pouvait sentir son souffle chaud contre sa peau blanche, couverte de tâche de rousseur. Le sable chaud envahissait son maillot de bain et caressait son sexe qui devenait de plus en plus accueillant à la vue du jeune homme. Le rêve s’était soudainement brouillé et elle ne comprenait plus grand-chose. Rafaelo et elle faisaient l’amour sur la plage, entre deux dunes, à l’abri des regards. Il faisait très chaud mais une brise venait les chatouiller et les rafraichir. Sa bouche était si douce, si tendre, et ses gestes si attentionnés qu’elle ne résistait pas du tout. Ce Rafaelo n’avait plus rien à voir avec celui qu’elle avait vu au pas de sa porte quelques heures plus tôt. Il était plus gentil, plus mignon que le goujat à qui elle avait sous-entendu d’aller se faire voir. Seul son physique restait le même. Très brun, les cheveux en bataille, il ressemblait à l’image qu’on se fait d’un mélange entre Daniel Radcliffe et Elijah Wood, en plus bronzé et plus musclé. Toutes les filles le voulaient dans leurs lits. Pas très grand, mais très élégant. Et visiblement très doué pour le sexe. Elle s’imaginait dans son rêve un sexe très charnu, très agile et vigoureux. Louise commença à passer ses doigts dans sa culotte, et n’avait pas pu s’empêcher de se caresser la vulve pour soulager le désir qui l’avait attrapée. Elle ne savait plus où se situait la frontière entre le rêve et la réalité. Elle se caressait les seins, soulevait son maillot de bain, une grande chaleur l’entourait... Elle se tortilla et sentit ses seins se raidir sous le toucher de son partenaire...

    L’orgasme était venu brutalement, lui arrachant un cri perçant. Elle se réveilla et se redressa soudainement, la main dans la culotte et un filet de sueur lui coulant sous sa poitrine et dans le bas de son dos. Elle regarda autour d’elle, mais elle était bel et bien seule dans son lit double. Elle n’entendait rien, excepté le bruit hypnotisant de la roue de son hamster, dans son salon. Rien à signaler, à part qu’elle venait de faire le premier rêve érotique de sa vie. Et il avait fallu que ça tombe sur l’homme qui était venu tranquillement la menacer de faire de sa vie un enfer. Aucun problème. Louise se remit sur le dos, et ferma les yeux. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait, mais elle ne pouvait pas non plus ignorer le plaisir qu’elle venait tout juste de ressentir, et dont elle avait d’ailleurs du mal à se remettre. La décharge électrique qui avait parcouru son ventre de bas en haut avait été si puissante qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander ce que ça donnerait s’ils étaient un jour amenés à coucher réellement ensemble. Peut-être qu’elle s’évanouirait. La jeune femme ne savait pas quoi en penser. Elle ne savait pas quoi dire de la menace qu’elle avait subie quelques heures auparavant. Ce dont elle était convaincue cependant, c’était qu’il ne lui laissait pas le choix. Il fallait qu’elle se rende à l’évidence : que ça lui plaise ou pas, Rafaelo Dimitri était très puissant. Très riche, très indépendant. Il pouvait mettre ses avertissements à exécution. Elle n’avait pas d’autre choix que d’accepter. Elle se leva brusquement pour reprendre une douche, froide cette fois-ci. Elle se levait dans trois heures, et sa décision était prise : elle allait accepter la proposition, et elle verrait bien où ça la mènerait. Il lui faudrait en parler à la rédactrice en chef pour voir sa réaction. Une demi-heure plus tard, elle se recoucha et retomba immédiatement endormie, ses désirs calmés. Elle ne rêva plus de rien.

    Le lendemain, elle se réveilla avec la ferme intention de faire valoir les raisons de sa démission prématurée à la rédactrice en chef, mais ne put rester longtemps en communication avec cette dernière. Elle se retrouva avec un double appel. Rafaelo himself. Elle fut contrainte de mettre fin à son premier appel. Elles avaient convenu que Louise essaierait le travail parce qu’elle y était contrainte, et que si elle ne réussissait pas, une place lui serait assurée au magazine, si jamais elle souhaitait revenir. La jeune femme n’en croyait pas sa chance : si on lui avait dit qu’être la servante attitrée de quelqu’un serait une bonne perspective de carrière... Elle prit alors l’appel de Rafaelo.

    « Vous avez réfléchi ? »

    « Oui. J’en suis. » Avait-elle répondu.

    « Rendez-vous dans une heure à l’aéroport. Je pars à Dubaï. »

    Elle soupira, sentant la colère lui brûler la poitrine. C’était quoi leur délire de raccrocher au nez ? Et c’était quoi

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