Shades Of Love - Tomes 4 à 6

Par Analia Noir

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Stéfania vient de débarquer à New-York, avec une envie de réussir folle. Mais lorsqu'elle franchit la porte de ce building de verre pour un entretien, elle ne s'attend pas à l'irrésistible attraction qui va la saisir à la vue de John Seiner, le fondateur de cette société de prêt à porter de luxe.

Ce milliardaire mystérieux et terriblement séduisant semble avoir beaucoup de choses à cacher, et beaucoup de secrets que la presse ignore…

C'est plus fort qu'elle : pour découvrir John Seiner, elle va devoir entrer dans cet univers dangereux de pouvoir, de luxe et de rapports de domination...

• Langue: Français
• Éditeur: Analia Noir
• Date de sortie: 16 févr. 2022
• ISBN: 9798201268046

Aperçu du livre

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Je suis là, paralysée au milieu de la cour de récré. En face de moi, il y a une femme magnifique, le sourire aux lèvres, dans son tailleur noir rehaussé de bijoux dorés. A ses pieds, nos enfants jouent. Ma fille, la fille de John... et son fils... le fils de John. Mon compagnon est-il au courant ? Il y a quatre ans que je suis tombée enceinte, trois ans et trois mois que notre fille est née. Notre petite Maëva. Il ne l'aurait pas trahie pour cette double vie ? Il ne m'aurait pas trahie, à nouveau ? Les pensées se précipitent dans ma tête comme un tourbillon.

Dire que j'avais eu connaissance de cette aventure, et je lui avais pardonné. J'aurais dû être plus prudente, j'aurais dû lui faire promettre de ne plus jamais revoir cette inconnue. Mais peut être qu'il ne l'a jamais revue après tout... Peut être qu'elle ne sait pas qui je suis. Impossible de le deviner, elle a l'air si mystérieuse, énigmatique comme le sourire du sphinx ou de la Joconde.

Il faut que je sache. Mais à qui demander ? Où chercher ?

Je vais devoir employer les grands moyens.

J'essaie de reprendre mes esprits. Elle est là, comme une apparition ésotérique, aussi belle que les actrices principales sur les affiches avec son maquillage parfait. Et moi, je ne peux pas l'empêcher de l'imaginer nue dans un lit d'hôtel, mais je ne suis pas amoureuse... loin de là. Au contraire, je la hais, et elle n'a pas l'air de le comprendre.

Comment elle s'appelle ?

J'ai besoin de le savoir, et je lui tends la main en m'approchant, en mode automatique, comme je le ferais avec n'importe quel autre parent d'élève.

Steph, enchantée. Je suis la maman de Maëva.

Ma petite me saute au cou en me voyant et je la serre avec soulagement ; son contact me donne toujours l'impression d'être invincible, comme une lionne. Je l'aime tellement. Et je ne veux pas qu'elle souffre ! Qu'est-ce qu'elle ressentira quand elle comprendra que son camarade de classe est son demi frère ? Je la serre un peu contre moi, dans une étreinte protectrice.

Marie, répond l'inconnue en ramenant ses magnifiques cheveux bruns derrière son oreille, dans un geste gracieux. Elle a quelque chose de... je ne sais pas. On dirait une fée, ses yeux sont pleins de paillettes, je devine sous sa jolie silhouette aux gestes dansants une grande force de caractère. Je comprends pourquoi John s'est laissé séduire.

Et je suis d'autant plus en colère.

Elle a un accent français, je n'ose pas lui poser la question mais je suis à peu près sûre qu'elle l'est ; tiens, ça me rappelle que John a toujours le réflexe de protester quand quelqu'un parle de la France comme d'un pays romantique. C'est sûrement à cause de ça... il a craqué pour elle et, il en est témoin, ça n'a pas été romantique du tout.

Un coup en passant, dans un hôtel choisi au hasard, après avoir trop bu ensemble, et une séparation immédiate. Et il est retourné à sa compagne légitime, qui attendait un enfant. Moi. Mais il lui avait laissé un petit cadeau... aucun des deux ne pouvait s'en douter, sur le moment, sauf qu'il avait pris le risque, et de ça, je lui en veux déjà ! Le salaud, alors qu'il m'avait fait toute une scène parce que j'étais tombée enceinte sans qu'on l'ait prévu !

C'est ce qui s'appelle prendre ses responsabilités, tiens...

Marie. Enchantée. Et voilà donc le petit amoureux de ma fille ?

Je leur ai expliqué qu'ils ne peuvent pas être amoureux à leur âge, sourit Marie en regardant son petit garçon. Ils sont juste amis maintenant. Les meilleurs amis du monde.

Pourquoi leur a-t-elle dit ça ?...

Sinon parce qu'elle sait très bien que je suis la compagne de John, son coup d'un soir, de plus d'un soir peut-être ? Parce qu'elle sait qu'ils sont frère et soeur ?

Je bouillonne intérieurement mais je ne montre rien. Ce sentiment m'appartient. Je suis encore trop vulnérable pour montrer ce que je ressens à visage découvert.

Elle a l'air de se débrouiller plutôt bien pour une mère célibataire. Ses bijoux sont en or, ça se voit, et elle en a une jolie collection, toute assortie ensemble. Mais elle a peut être refait sa vie elle aussi, en quatre ans. Peut être qu'elle a un cocu dans son lit et John à côté, quand ils peuvent se voir en toute discrétion ?

Peut être que c'est une salope qui couche avec des mecs assez riches pour la couvrir de cadeaux, aussi ?

Je la hais et je la méprise sans la connaître ; elle est si radieuse, si parfaite, son fils est un tel portrait craché de mon John... Elle représente une telle menace pour notre famille ! Quel homme pourrait résister au spectacle d'un fils à son image ?

Bien sûr, j'envisage aussi la solution la moins horrible : qu'ils soient de bonne foi tous les deux. John ne l'a jamais revue, elle a accouché sans l'avertir, et en ce moment, elle n'a aucune idée de mon identité ; elle sait juste que ma fille est amie avec son fils. Si c'est le cas, il ne faut pas qu'elle découvre la vérité. Je me raidis dans un moment d'angoisse terrible : et si c'était John qui était venu chercher la petite à l'école aujourd'hui, à ma place...

Incapable de supporter toute cette tension, je m'excuse sur un prétexte quelconque et j'emmène Maëva à la voiture pour rentrer. Mais l'idée de revenir à la maison, notre foyer conjugal, le théâtre de notre bonheur jusqu'à maintenant bien protégé, me pèse aussi. Alors je l'emmène manger une glace au parc, en faisant bien attention qu'on ne croise plus son ami et cette Marie. Je regarde partout autour de moi comme un écureuil inquiet, en sursautant au moindre bruit.

Je ne vais pas pouvoir supporter cette vie bien longtemps.

J'ai besoin d'alliés. Mais vers qui me tourner ? A qui je peux parler de ça ? Je n'ai pas de psy, et si j'en voyais un, John s'en rendrait compte et