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La fille du diable: Thriller noir
La fille du diable: Thriller noir
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Livre électronique186 pages2 heures

La fille du diable: Thriller noir

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À propos de ce livre électronique

Le passé finit toujours par nous rattraper, et avec lui l'irrépressible besoin de vengeance...

Marie est une jeune enseignante de français dans un collège situé à Nice. Sa vie est simple, sans artifice. En apparence seulement car Marie abrite en elle des secrets que sa rencontre avec Nathanaël, un homme séduisant et mystérieux, pourrait bien faire éclater au grand jour, ravivant ainsi les blessures d’un passé qu’elle aurait préféré oublier. Entre amour et fuite, la quête de Marie débute.

Retrouver ses origines, accepter le mal en héritage qui coule dans ses veines, se résigner à l’affrontement pour, enfin, tourner la page sur ce qu’elle a vécu…ou continuer d’écrire sa propre histoire.

Ce roman qui mêle suspense, amour et quête de soi vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière ligne !

EXTRAIT

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, Marie était toujours allongée sur le sol dans l’entrée de leur appartement. Les valises n’avaient pas bougé mais Julien semblait avoir disparu. Elle se releva péniblement, quelques morceaux de verre mordaient sa chair. Elle les retira en pleurant. Un mal de crâne insupportable la tenaillait. Elle tituba jusqu’à la cuisine pour passer de l’eau sur ses plaies. Elle s’essuya machinalement, incapable de comprendre ce qui venait de se passer. La situation lui semblait irréelle, impossible. Pourtant, les blessures étaient bien là, le bleu sur sa pommette également. Elle n’avait rien inventé, rien imaginé, tout ceci avait eu lieu, chez elle, avec son fiancé si calme, si doux, si compréhensif. Avec Julien. Mais ce n’était pas Julien. C’était un homme qu’elle ne connaissait pas, une ombre menaçante qu’elle n’avait jamais vue auparavant. Ses amies lui avaient toujours dit de se méfier des eaux trop calmes, elle n’avait jamais vraiment compris ce qu’elles voulaient dire. Aujourd’hui, elle comprenait. Elle éclata en sanglots en se précipitant dans la salle de bain pour se doucher, effacer le mal, nettoyer les blessures, purifier le souvenir.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Amandine Clemente, mère de deux enfants, professeur de français, vit sur la Côte d'Azur. Elle est passionnée de littérature.
Elle a écrit son premier livre à l'âge de 16 ans. Cinq autres ouvrages ont suivi. Aujourd'hui, elle sort son septième livre La fille du Diable publié aux éditions Sudarènes.
LangueFrançais
ÉditeurSudarènes Editions
Date de sortie5 sept. 2017
ISBN9782374641508
La fille du diable: Thriller noir

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    Aperçu du livre

    La fille du diable - Amandine Clemente

    I

    Il l’avait suivie jusqu’à l’entrée des toilettes et s’était planté devant la porte, attendant de pied ferme qu’elle sorte de cet endroit. Marie n’avait pas remarqué la filature mais elle se doutait bien du petit jeu qui était en train de se mettre en place. Elle les connaissait bien ces hommes-là : peur de rien, parole facile, drague facile, séducteurs nés. Elle ne fut donc pas surprise, lorsqu’elle ouvrit la porte, de le trouver juste derrière, les mains dans les poches, l’air détendu de celui qui sait qu’il est tout simplement irrésistible. Marie ne put s’empêcher d’esquisser un sourire en passant devant lui, faisant mine de ne pas l’apercevoir. Il ne se démonta pas pour autant et elle n’eut le temps de parcourir que quelques mètres avant de sentir se poser sur son bras nu une main confiante et chaude qui l’arrêta dans sa lancée. Elle fit volte-face et son regard vint se planter dans celui de l’homme qui venait de l’accoster. Brun sur bleu. Contraste saisissant. Elle se noya aisément dans ce lagon turquoise où deux îles sombres flottaient. Bienvenue au paradis. Il retira sa main pour la glisser à nouveau dans sa poche et s’appuya contre le mur.

    Marie avait bien compris que ce moment arriverait dès qu’elle l’avait vu franchir le seuil de la porte du Café, entouré de ses deux amis. Ils s’étaient installés en face de la table où elle buvait un cappuccino avec Sandra, son amie d’enfance. Il n’avait pas cessé de lui jeter des regards, se moquant totalement de la discrétion. Il voulait qu’elle sache. C’était une évidence. Elle lui avait rendu ses regards avec certainement plus de timidité mais surtout avec plus de gêne car elle n’était pas seule et qu’il n’était pas vraiment conseillé d’entretenir des œillades, même innocentes, lorsqu’on était en couple.

    Face à lui, toutes ses convictions s’envolèrent étrangement. Évanouies, comme ça, d’un seul coup de vent, balayées, loin derrière sa conscience. Marie était jeune, belle, insouciante et savait qu’elle n’avait qu’une seule vie. Elle aimait jouer avec le feu et ses jolies petites ailes d’ange avaient brûlé depuis longtemps. Ne restaient que sa belle gueule et ses vingt-trois ans. Le reste importait peu. Nathanaël l’avait sans doute deviné, il avait certainement perçu en elle ce désir de danger et de frissons, ce besoin de marcher sur un fil au-dessus du vide.

    – Salut, dit-il avec un aplomb digne des plus grands habitués de la drague de Café. Je peux t’inviter à me rejoindre boire un verre ?

    – Tu n’es pas seul, me semble-t-il, souffla Marie en passant devant lui pour rejoindre sa table.

    Loin de se sentir déconcerté par ce refus à demi-mots, Nathanaël lui emboîta le pas et saisit son poignet pour l’obliger à s’immobiliser.

    – On peut aller à une autre table, on peut même changer d’endroit. Viens boire un verre avec moi.

    Il avait insisté sur les derniers mots en resserrant son étreinte et en l’attirant plus près de lui. Un frisson parcourut le bras de Marie qui retira sa main d’un mouvement sec avant de rejoindre Sandra. Elle se pencha pour glisser quelques mots à son oreille et son amie se leva aussitôt, déposa une pièce sur la table, prit son sac et la suivit. Elles s’installèrent deux tables plus loin, à celle de Nathanaël et Marie prit soin de s’asseoir en face de lui tandis qu'il affichait le sourire carnassier de celui qui vient de remporter une victoire.

    – Tu as changé d’avis, murmura-t-il à son attention.

    – Je ne t’avais donné aucune réponse. Range donc ce sourire triomphant, tes ennuis commencent maintenant. Ce n’est pas raisonnable de convoiter ce qui appartient déjà à un autre.

    La nouvelle ne fit que l’amuser davantage et une lueur de défi éclaira ses grands yeux océan. Il leva son verre avant de le porter à ses lèvres qui affichaient un sourire espiègle comme aurait pu l’être celui d’un enfant. Marie avait quelque chose que les autres n’avaient pas, ce petit plus de femme libre et pétillante. Elle ne craignait pas d’assumer sa féminité, ses désirs, ses envies et ne reculait pas devant les jeux dangereux. Au contraire, elle aurait volontiers lancé le dé la première.

    – Cette situation t’amuse, on dirait, chuchota Marie.

    – Beaucoup, répondit Nathanaël. J’aime les challenges.

    – Je suis un challenge ?

    Nathanaël décida d’évincer la question d’un mouvement évasif de la main en affichant ce sourire qui n’appartenait qu’à lui.

    Souris chéri, ne te gêne pas, tu ne sais pas encore sur qui tu es tombé.

    Marie rejoignit le collège où elle enseignait en début d’après-midi. Situé dans les quartiers sensibles de Nice, cet établissement avait une réputation atroce mais les jugements extérieurs étaient bien éloignés de la réalité. Les gamins n’étaient certainement pas à la hauteur des collèges bourgeois et bien fréquentés mais ils avaient une âme et quelque chose à raconter. Marie avait vu dans les yeux de ses élèves une flamme briller, une de ces flammes que l’on trouve rarement et qui flamboie doucement en attendant d’être attisée par la passion et l’envie. Elle aimait son travail et elle aimait ses élèves, sincèrement, pour ce qu’ils étaient et non pour ce qu’elle espérait qu’ils deviennent. Elle avait réussi à faire sa place au prix de nombreux efforts et sacrifices mais elle ne regrettait rien.

    Elle avait quitté le bar sans un regard pour Nathanaël. Il était terriblement séduisant mais la question d’un échange de numéros ne se posait pas. Si les jeux de séduction ont leur charme, ils ont aussi leurs limites. Marie partageait sa vie depuis deux ans avec Julien, rencontré en salle des professeurs lors de sa toute première année en tant qu’enseignante. Depuis, ils vivaient un amour tranquille et calme, sans vague mais sans passion. Peut-être était-ce tout simplement ça le bonheur ? Ils habitaient dans un appartement modeste, proche du centre-ville, un petit deux pièces lumineux dans une résidence assez récente. Depuis leur rencontre, Marie avait beaucoup évolué. Elle était plus sage, apaisée mais certaines de ses amies avaient tendance à penser qu’elle s’était plutôt éteinte, ternie. Parfois, comme ce matin, le petit grain de folie renaissait, tentant de s’extraire d’une retenue imposée. Marie prenait soin de le faire taire assez rapidement. Il faut dire qu’elle n’avait pas eu une jeunesse très sage et qu’elle avait promis à Julien de ne plus être celle qu’elle était auparavant. Il l’avait tirée d’affaire à de nombreuses reprises avant de tenter quelque chose avec elle : les soirées trop arrosées, les hommes un peu trop entreprenants, les larmes, la drogue et ses tentations malsaines. Il avait tout essuyé, tout balayé pour ses grands yeux bruns sans aucune hésitation.

    L’après-midi fila à toute allure. Les troisièmes semblaient particulièrement agités et Marie eut quelques difficultés à se faire entendre au début de l’heure. Pourtant, lorsqu’elle commença la lecture du « Lac » de Lamartine, le silence fut presque instantané. Les élèves la dévisageaient, ne sachant pas vraiment s’ils devaient jouer l’indifférence ou laisser parler leurs émotions. Ils étaient nombreux déjà à avoir été abîmés par la vie. Si jeunes. Si fragiles au fond. Ils pouvaient faire semblant mais Marie savait pertinemment que ce poème les toucherait.

    Elle quitta le collège à dix-sept heures et rejoignit le parking réservé au personnel de l’établissement en repassant en boucle dans sa tête le programme de la soirée : préparation de cours, copies à corriger, appréciations à remplir. Si le métier de professeur a une réputation aussi désastreuse que le collège où elle enseignait, c’est que nombreux sont ceux qui ignorent le travail personnel qu’il demande, l’investissement humain et l’organisation quasi-militaire qu’il impose.

    En cherchant les clés de sa voiture dans son sac beaucoup trop grand et beaucoup trop rempli de bouquins, elle entendit un vrombissement assourdissant à quelques mètres du portail. Surprise, elle fit un bond et laissa ses affaires tomber sur le sol. Elle laissa échapper un juron et se baissa, visiblement agacée, pour les ramasser avant de les jeter dans le coffre.

    Ces saletés de motards bruyants, je t’en foutrais moi !

    Le motard en question avait, quant à lui, retiré son casque et attendait patiemment adossé au muret qui longeait le portail, un sourire aux lèvres, l’air détendu. Marie le dévisagea quelques secondes avant de prendre conscience qu’elle connaissait ce sourire, ces yeux bleus, cette carrure. Elle se dirigea vers le boîtier qui permettait de rentrer le code d’accès au parking du personnel et Nathanaël fit rouler son engin jusqu’à elle.

    – Jolie moto, s’exclama-t-elle, légèrement ironique. Tu fais un boucan pas possible avec ! Un vrai plaisir pour les oreilles. Qu’est-ce que tu fais là ?

    – J’ai cuisiné Sandra quand tu es partie. Je voulais te revoir.

    Et merde…

    – Quels mots tu ne comprends pas dans la phrase « j’ai déjà quelqu’un ? », demanda Marie en reculant contre la portière de sa voiture.

    Nathanaël mit sa moto sur béquille et s’approcha d’un pas décidé vers Marie sans la quitter des yeux. Il avait légèrement retroussé ses manches et elle découvrit la naissance d’un tatouage qui devait très certainement recouvrir son bras jusqu’à l’épaule. Il passa rapidement une main dans ses cheveux et s’arrêta à quelques centimètres d’elle. Elle sentit son dos cogner contre la carrosserie.

    Aïe, je n’irai pas plus loin.

    – Tu essaies de t échapper ? murmura Nathanaël, amusé.

    – Non. C’est quoi comme moto ? demanda Marie en jetant un regard par-dessus son épaule dans l’espoir de rompre le malaise qui semblait avoir très envie de s’installer.

    – Roadster z1000. Ça te parle ?

    – Euh, non, pas vraiment en fait. En tout cas, c’est un gros machin très bruyant.

    – Tu veux faire un tour ?

    – Je ne monte pas sur des engins capables de causer ma mort, mais c’est gentil d’avoir proposé.

    Nathanaël esquissa un sourire carnassier en se rapprochant davantage. Il posa sa main sur la voiture, des flammes semblaient danser dans ses yeux. L’air parut manquer soudainement. Marie tenta de bredouiller quelques mots mais la voix lui manqua et elle n’eut pas d’autre alternative que de fixer le sol pour éviter de se noyer dans son regard turquoise.

    – Tu me plais beaucoup Marie, souffla Nathanaël sans la moindre retenue.

    – Et c’était une erreur de ma part de te faire croire que c’était réciproque, rétorqua Marie en essayant de retrouver une certaine constance.

    – Tu penses vraiment te débarrasser de moi aussi facilement, en jouant l’indifférence ?

    La respiration de Marie se fit plus saccadée, l’atmosphère était chargée d’électricité et son corps donnait l’impression d’être relié à celui de Nathanaël par un fil invisible et brûlant.

    – J’ai quelqu’un et je n’ai pas envie de voir un autre homme.

    – Il te rend heureuse ? Je n’en suis pas certain. Tu n’aurais pas besoin de jouer avec le feu si c’était le cas.

    – C’est un homme bien.

    – Jolie façon de dire que tu t’ennuies avec lui.

    Marie en resta bouche bée. Il ne la connaissait que depuis quelques heures mais il semblait être capable de lire en elle comme dans un livre ouvert. Elle tenta de le repousser légèrement pour retrouver un peu d’espace et posa sa main sur son torse.

    – Ne me repousse pas, murmura Nathanaël en saisissant sa main pour la faire glisser sur son ventre. Je sais bien que je t’attire.

    Ce simple contact confirma les craintes de Marie. Ce mec-là avait un corps de rêve, un torse solide, des muscles parfaitement dessinés.

    Aïe, aïe, t’es cuite chérie.

    – J’aimerais mieux qu’on en reste là, supplia-t-elle, tandis que tout son corps trahissait ses paroles et disait le contraire. Je dois y aller.

    Un élève traversa le parking en courant, il s’arrêta à la hauteur de Marie et agita une main dans sa direction :

    – A demain madame Desroges.

    – A demain Sam. N’oublie pas tes affaires cette fois.

    – Pas de problème m’dame.

    Marie en profita pour se dégager et sortir ses clés. En moins de cinq secondes elle se retrouva derrière son volant, le moteur allumé. Nathanaël se pencha à sa fenêtre, affichant toujours ce sourire si séduisant.

    – Au-revoir madame Desroges. C’est toujours utile de connaître le nom d’une personne qu’on désire revoir. Sois certaine que je ne suis pas prêt de l’oublier.

    – Au-revoir Nathanaël. Sois prudent avec ta machine de mort.

    Elle s’éloigna rapidement en faisant crisser ses pneus mais ne put s’empêcher de jeter un œil dans le rétroviseur.

    Juste pour le plaisir des yeux, ça n’engage à rien.

    II

    L’été avait définitivement laissé place à l’automne. Les beaux jours avaient disparu et le froid s’installait progressivement. Marie n’avait pas revu Nathanaël depuis leur première rencontre, un mois plus tôt, mais son sourire la hantait toujours. Ironie du sort, elle étudiait actuellement L’homme au sable de Hoffmann avec sa classe de quatrième. Le héros s’appelant Nathanaël, la pilule avait du mal à passer. Elle se surprenait parfois à penser à lui avant de s’endormir. Il avait laissé derrière lui une vague de frustration à peine contenue tant l’alchimie entre eux avait été perceptible.

    Oublie idiote ! Lui, il l’a déjà fait.

    Julien

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