Connexions
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Connexions - Catherine Brunner
Connexions
Catherine Brunner
Connexions
LES ÉDITIONS DU NET
22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2014
ISBN : 978-2-312-02164-5
Chapitre I
Son cerveau enregistra confusément un signal qu’elle mit quelques secondes à identifier comme la sonnerie du réveil.
« Merde », se dit-elle en se retournant pour l’arrêter à tâtons.
Elle resta un moment immobile dans le lit, les yeux encore clos, le cerveau se mettant à contrecœur en action. La nuit avait été éprouvante. Réveil nocturne brutal, draps trempés de sueur, déferlement d’idées noires dont elle croyait pourtant avoir réglé le sort depuis longtemps et puis les tentatives de reprise de contrôle, infructueuses, les moutons consciencieusement comptés, les images agréables généreusement convoquées, les muscles un à un détendus, pour finir par la méthode ultime, bizarre mais efficace cette fois encore : se repasser sa rencontre avec Tomas, il y a quinze ans.
Ils s’étaient côtoyés pendant de nombreux mois dans le club de hand-ball de la ville. Elle était gardien de but de l’équipe senior, il était entraîneur. Elle l’avait trouvé d’abord insupportable d’exigence (Pour qui se prend-il ! Ce n’est tout de même pas la première division !), puis insupportable mais séduisant (S’il n’avait pas cette manière si particulière de vous regarder, je l’enverrai au diable avec ses séances de pénalties !) puis dangereusement séduisant (… Le galbe de ses fesses !… surtout se concentrer sur l’exercice...) pour réaliser qu’il était trop tard et qu’il avait pris dans sa vie une place durablement incompatible avec sa situation de femme mariée. Ce sentiment lui avait causé la joie immense de ceux qui sortent d’une longue hibernation du cœur mais l’avait aussi conduite à divorcer, quittant son conjoint d’alors, un ami d’enfance, excellent sous tout rapport, croyait-elle, qu’elle s’était laissé convaincre d’épouser quelques mois auparavant. Elle compta, à l’époque, bien peu de supporters de sa décision.
« Quitter Géraud pour ton professeur de gym, ma pauvre Claire, tu as perdu la tête ! De quoi as-tu l’air ! Pense à tes relations, à ton standing ! »
De quoi avait-elle l’air ? Elle n’avait même pas compris la question. Quant à son standing, ils avaient toujours aimé oublier qu’elle gagnait très bien sa vie. Elle n’avait besoin de personne pour jouer les Princesses Charmantes avec Tomas. Soirée jazz surprise à Vienne ou week-end d’anniversaire à Ravello, c’était tellement bon…
D’autres, les experts de la nature humaine, avaient ajouté en confidence :
« Des femmes mariées qui se laissent tenter par une aventure, il y en a plus que tu crois. Tu ne serais pas la première et Géraud n’aurait même pas à le savoir. Mais chacun doit rester à sa place. Tu ne peux tout de même pas imaginer faire ta vie avec un type qui n’a que des ballons et des plaques de fonte comme horizon ! Et en plus il pourrait être ton fils ! »
Le souvenir de l’envie rageuse qui l’avait prise alors d’écraser la tête de son interlocutrice, avec ces mêmes plaques de fonte, la faisait maintenant sourire. Huit ans d’écart, langue de fiel ! Tomas et sa plastique irréprochable, avaient été condamnés d’avance.
Et puis il y avait eu les fins connaisseurs de son âme, les insidieux, qui l’avaient ravagée de culpabilité :
« Géraud t’aime sincèrement. C’est solide ce que vous avez commencé à construire. Tu ne peux pas tout plaquer sur un coup de tête. Réfléchis bien. Tu vas l’anéantir ! »
Elle avait bien réfléchi et elle avait tenu bon. Géraud, l’anéanti au cœur brisé, n’avait pas dit les mots qui l’aurait touchée quand il le fallait. Il avait joué perdant, compensant des blessures qu’il pouvait encore s’éviter, en l’humiliant avec une absence totale de scrupules, qui l’avait stupéfaite. Du statut de femme et fille exemplaires, elle était passée sans transition à celui de « cette pauvre Claire ». Elle avait assumé avec fatalisme, à défaut d’enthousiasme, ce nouveau personnage, tant pis s’ils ne comprenaient pas. Les années de bonheur et le petit Jonas qui était né très vite avaient constitué l’éclatante confirmation du bien-fondé de son choix. Au fil des années, elle avait oublié la plupart des mots qui avaient fait mal pour ne garder que l’énorme fierté d’avoir, pour la première fois, pris une vraie décision personnelle, la bonne, même si la chance l’avait aidée.
Tomas se glissa contre elle et lui murmura dans une caresse :
« Tu vas être en retard, chérie. »
Elle sourit, déposa à l’aveuglette un léger baiser sur ses lèvres et se leva. Elle se dirigea vers la cuisine, accueillie par le chuintement complice de la cafetière. Après deux bols de café et une bonne douche chaude, elle fut en état d’accepter avec une relative bienveillance son reflet dans le miroir. Elle s’attela avec méthode à sa transformation quotidienne en Claire, cinquante ans, directrice informatique. Maquillage camouflage des misères de la nuit, pantalon et corsage de couturier, sillage discrètement parfumé, montre de prix, anneau de platine, l’uniforme de l’executive woman. En apparence seulement car elle glissait toujours quelques indices, sinon d’une rébellion assumée, du moins d’un décalage silencieux : un corsage un peu trop coloré, un brillant un peu trop gros pour être honnête et son tatouage de légionnaire, un T et un J entrelacés sur le haut du bras, qu’elle laissait plus ou moins entrevoir selon son humeur.
Elle prépara la table du petit déjeuner, laissa un message à Jonas qui partait pour deux jours avec sa classe, empoigna sac, tablette et smartphone, pour compléter le paquetage et sortit. Aujourd’hui était un jour particulier.
L’Eurostar du matin était grisâtre. Costumes et tailleurs sombres, ordinateurs métalliques et journaux économiques, tout évoquait le sérieux et le professionnalisme, jusqu’aux stewards qui débitaient avec une politesse irréprochable mais sans surprise les choix du petit déjeuner. Elle appela Jonas pour les dernières recommandations, qu’elle savait pourtant inutiles, avant son départ. Elle revit rapidement la présentation qu’elle devrait faire. Tout était OK. Sur ces sujets, tout au moins.
Son regard vagabondait sur le paysage picard baigné des couleurs de l’aube qui défilait à trois cents kilomètres par heure. Depuis un an, sa posture vis-à-vis de son travail avait bien changé. Elle avait pris beaucoup de distance. Elle avait brillamment réussi, sans aucun doute, traversant sans difficultés les plafonds de verre pour atteindre son poste actuel. Elle en avait été tellement fière de ce poste, elle une des premières femmes dirigeantes. Elle s’était promis à l’époque de toujours préserver éthique et minimum de vie personnelle. Mais au fil du temps tout était devenu de plus en plus inconciliable et les petits arrangements avec elle-même de plus en plus subtils et coûteux. Jusqu’au jour où tout avait fini par basculer.
Elle s’en rappelait très bien. Lors d’une de ces traditionnelles réunions de cadres, le président avait commencé par annoncer avec la solennité de mise dans ces circonstances que « dans le contexte économique difficile » qu’il traversait, le groupe devait être « dynamisé pour crédibiliser sa stratégie et redonner confiance aux investisseurs ». Il savait qu’il pouvait compter sur leur implication à tous pour mener à bien au plus tôt cette « transformation indispensable qui donnerait naissance au leader mondial de la spécialité ». Un air de Dalida bien connu : une nouvelle réorganisation, après déjà tant d’autres, qui ne changerait rien sur le fond. Il y aurait encore une fois licenciements, projets dits stratégiques aux délais impossibles (« ambitieux », disaient-ils). Il faudrait encore une fois faire leur sale boulot : expliquer aux uns que, malgré leur implication sans faille, leurs crédits à rembourser, la société se passerait d’eux et aux autres qu’ils avaient beaucoup de chance de faire partie de cette nouvelle aventure, et que cela justifiait largement la surcharge de leur travail et la réduction de leur salaire. Cela aurait pu être son tour d’être virée, d’ailleurs. Faites vos jeux, messieurs dames, rien ne va plus !
