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Compilation Adulte: 4 Romances Intégrales
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Livre électronique463 pages6 heures

Compilation Adulte: 4 Romances Intégrales

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Compilation de 4 Romances Adultes exceptionnelles ! Découvrez dans cette anthologie: 

 

1. La Secrétaire (Trilogie Intégrale / Tomes 1, 2 et 3)

 

Toute sa vie, Anna Ryan a juré qu'elle ne redeviendrait jamais secrétaire. Psychiatre de renommée, elle croyait avoir réussi sa vie.

Or, un écart de conduite de sa part et c'en fut terminé du grand rêve. Sans le sou et sans emploi, elle accepte un travail dans une firme de fabrication de pièces d'automobile et y fait la connaissance d'Alexandre Delcourt, son patron.

C'est un homme mystérieux, autoritaire et terriblement sexy. Immédiatement, une tension sexuelle s'installe entre eux...

Jusqu'où sera entraînée Anna dans cette relation dangereuse ?

 

2. Le Deal Du Milliardaire (Trilogie Intégrale / Tomes 1, 2 et 3)

 

 

 

Alors qu'elle est convoquée par le big boss de la société d'évènementiel dans laquelle elle vient à peine de démarrer son nouveau job, Naomie sent l'inquiétude envahir tout son corps dans l'ascenseur qui l'amène au dernier étage de ce building, dans l'immense bureau de James Andrew.

Elle est sûre de n'avoir commis aucun impair lors de cette première journée, et cette jeune maman célibataire a VRAIMENT besoin de ce job pour sortir la tête hors de l'eau depuis son divorce.

A peine a-t-elle mis les pieds dans l'immense bureau de James, que la stupeur remplace l'inquiétude qu'elle avait jusque-là.

James Andrew, le tout puissant patron, n'est autre que l'homme avec lequel elle a vécu une histoire d'amour passionnée et courte lors d'un voyage…alors qu'elle était encore mariée.

Paniquée, elle réalise que cela pourrait tout changer pour son divorce, pour la garde de sa fille, et pour son job. Elle doit fuir, et vite !

Et tant pis pour ce super job qu'elle venait à peine de démarrer.

Mais c'est trop tard, car James Andrew a découvert le secret qu'elle pense avoir bien gardé toutes ces années, et va lui faire une proposition…qu'elle ne pourra absolument pas refuser.

 

3. Le Contrat Interdit Du Milliardaire  (Trilogie Intégrale / Tomes 1, 2 et 3)

 

Lydie a décroché le job de ses rêve chez un couturier de luxe à Paris. C'est la chance de sa vie et elle est prête à tout pour gravir les échelons. Elle aimerait tant devenir l'assistante de Emmanuel Parnoni, l'héritier milliardaire et PDG de la société.

Mais ce riche héritier a un tout autre projet pour Lydie. Lors d'un dîner en tête à tête, et alors qu'un jeu de séduction bouleversant se met en place, il va lui dévoiler un terrible secret... et lui faire signer un contrat bien particulier...

Il veut un engagement contratratuel, exclusif et total. Et si elle accepte ce contrat, sa vie entière lui appartiendra...

 

4. Vendue En Mariage (Trilogie Intégrale / Tomes 1, 2 et 3)

 

"Un jour, tu seras à moi. Corps et âme."
Il veut ma main en mariage. Et je ne suis pas à vendre.
Mais je ne peux pas laisser mon père se voir ruiné par Aaron Mark, cet escroc.
J'ai vite compris qu'il obtiendrait ce qu'il veut. Comme toujours.
Mon âme.
Mon corps.

LangueFrançais
ÉditeurAnalia Noir
Date de sortie16 janv. 2024
ISBN9798224704248
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    Aperçu du livre

    Compilation Adulte - Analia Noir

    Contents

    La Secrétaire

    Le Deal Du Milliardaire

    Le Contrat Interdit Du Milliardaire

    Vendue En Mariage

    Analia Noir

    La Secrétaire

    Vol.1

    Toute sa vie, Anna Ryan a juré qu’elle ne redeviendrait jamais secrétaire. Psychiatre de renommée, elle croyait avoir réussi sa vie.

    Or, un écart de conduite de sa part et c’en fut terminé du grand rêve. Sans le sou et sans emploi, elle accepte un travail dans une firme de fabrication de pièces d’automobile et y fait la connaissance d’Alexandre Delcourt, son patron.

    C'est un homme mystérieux, autoritaire et terriblement sexy. Immédiatement, une tension sexuelle s’installe entre eux...

    Jusqu'où sera entraînée Anna dans cette relation dangereuse ?

    Nous avons tous nos rêves d’enfants, n’est-ce pas? À sept ans, certains rêvent de devenir astronautes, professeurs, vétérinaires ou policiers. Parce que nous avons vu papa et maman le faire et que ça semble cool. Évidemment, en grandissant, en découvrant peu à peu à quel type « d’adultes ennuyants » nous appartenons, ces choix peuvent changer. Moi, je rêvais d’être une danseuse de ballet. Oui oui, comme celles qui portent les tutus et les chaussons! Je me souviens, Lydia – la plus sympa des mamies – et moi, avions réussi à dénicher un costume mauve dans une boutique deuxième main, une chose hideuse comme l’avait si bien dit ma grande sœur, mais dont j’étais très fier. Ma mère eut toutes les misères du monde à me le faire enlever, sauf qu’au bout d’une semaine, même une gosse de cet âge finit par se rendre compte qu’elle chlingue. Bref, je me voyais devenir la prochaine Anna Pavlova, dépasser ses accomplissements même, je serais plus belle, plus riche, plus célèbre... Vaniteux, je sais, mais une enfant a bien le droit de rêver, non? Quoi qu’il en soit, une chute dans les escaliers et une jambe cassée suffirent pour que je réévalue mes projets d’avenir.

    À quatorze ans, je rêvais de devenir photographe...  Bon, d’accord, ce n’était pas tout à fait ça... J’avais surtout envie d’être devant l’objectif, malheureusement mon amour de la nourriture et ma silhouette n’était pas les bienvenus à l’époque. Quand les agences ont enfin décidé à s’intéresser aux modèles taille plus, j’avais renoncé à ce projet depuis bien longtemps. Je ne serai pas mannequin, ni photographe d’ailleurs. Merci à ma copine Lola qui m’ouvrit les yeux sur la médiocrité de mon talent en photographie. Après avoir revendu mon appareil photo à un petit crétin pour le double du prix initial (je suis balaise en matière de négociation!) je pris la décision de perdre du poids. Pas seulement pour ma santé, mais aussi pour une gamme de raisons aussi superficielles les unes que les autres. Chacun ses défauts, chacun ses complexes! Moi qui n’étais pas sportive en son genre, je me suis découvert une passion dans l’activité physique. Pourquoi ne pas user de mon savoir pour aider ceux qui désiraient se reprendre en main? me direz-vous. Avouons-le, j’étais sans doute la plus qualifiée pour travailler avec eux à leur santé physique et morale. C’est exactement ce que je me disais, mais étant sous l’emprise d’une malédiction qui faisait de moi une personne cruellement malchanceuse, je fus gravement blessé au dos dans un accident de voiture qui laissa à peine une égratignure sur la voiture du paternel, Dieu merci! Un mauvais mouvement sous l’effet de la surprise devait m’obliger à me montrer très prudente dans mes déplacements, si je ne voulais pas me retrouver en fauteuil roulant pour le reste de mes jours. À dix-sept ans, j’avais une idée bien ancrée de ce que je souhaitais adopter comme carrière. Hélas! Je vis mes espoirs s’envoler en fumée avec ce vulgaire incident. Quelques années furent nécessaires pour que j’accepte d’envisager de m’inscrire à la fac. Ma blessure au dos fut un coup dur à encaisser et je manquais de motivation.

    — Tu pourrais faire comme ta mère, m’a dit Lola un jour que je revenais furieuse d’un rendez-vous avec un conseiller scolaire. Il n’y a rien de mal à...

    — Non, non et NON!

    Ma famille, mes professeurs, mes tests d’aptitudes et maintenant Lola étaient du même avis. Je refusais de l’envisager, je n’avais pas envie de suivre les traces de ma mère, de ma grand-mère, mon arrière-grand-mère et Dieu sait qui avant elles. Je voulais dire aux gens que moi, Anna Ryan, j’étais différente des femmes de la famille, que je n’étais pas qu’une simple réplique de mes ancêtres.

    Je décidais donc d’être psychiatre. Grande première de ma promotion, j’obtins mon doctorat à l’âge modeste de 28 ans.

    J’étais douée à ce boulot, une référence même. Le salaire était alléchant, je m’enrichissais à écouter mes clients me confier leurs secrets les plus intimes, leurs problèmes les plus lourds, même leurs habitudes sexuelles. Pendant douze années, je crus avoir trouvé ma vocation. C’était, bien sûr, avant que ce scandale n’éclate à mon sujet et que je sois banni du milieu de la psychologie pour avoir couché avec un patient ET avoir signé de fausses ordonnances pour assouvir sa dépendance aux drogues. Résultat? Condamnée à une peine de deux ans, que je purgeais à domicile, et interdiction stricte de pratiquer à nouveau. À nouveau libre, trois enfants à ma charge, dont le père s’était suicidé avant leur naissance, des factures à payer et des dettes s’accumulant à une vitesse alarmante, il me fallut chercher un autre travail. Un retour à la fac n’étant pas une option, il me fallut enchaîner les petits boulots, ce qui ne fut pas facile puisque les patrons ne tenaient pas particulièrement à engager une femme comme Anna Ryan.

    Deux ans après le scandale, j’avais enfin réussi à me faire oublier, sauf des courtiers de la banque qui exigeaient des remboursements. Je n’avais plus trente-six solutions, il me fallait un meilleur salaire, si je ne voulais pas qu’on me retire la garde de mes petits. Grâce à Lola et son amitié avec le chef d’une fabrique de pièces de voitures, je décrochais quelque chose de plus rémunérateur au sein de leur entreprise. Un emploi que je refusais catégoriquement de considérer auparavant, qui ne me plaisait aucunement, et qui ne ferait que prouver à mon entourage qu’ils avaient raison à mon sujet depuis le tout début.

    J’allais suivre les traces de ma mère et devenir secrétaire.

    ***

    Ça n’en a peut-être pas l’air, mais je n’ai rien contre les secrétaires de ce bas monde... non c’est vrai! Bien des patrons de multinationales n’y seraient arrivés sans leur aide. Un travail honorable et souvent très rémunérateur, le stéréotype s’y rattachant ne m’effraie pas; un tissu de balivernes issu de l’imagination un peu trop fertile d’hommes en manque! La grosse Dorothy, ma mère, vous la connaissez sûrement, est la contradiction même de la secrétaire sexy et langoureuse, mais est devenu au fil des ans comme une deuxième patronne pour la Blue Corp., l’entreprise aéronavale pour laquelle elle bosse. Soyons honnête, une secrétaire n’est pas que bonne à coucher avec ses supérieurs!

    Non, je n’ai vraiment rien contre le métier. C’est surtout une question de principes... ou d’orgueil; toute ma vie je me suis évertuée à faire croire aux gens que jamais je ne deviendrais la prochaine secrétaire chez les Ryan. Leur donner la satisfaction d’avoir eu raison dès le début me répugnait au plus haut point. Une femme a sa fierté, quoi!

    Or, je n’avais pas le luxe de faire la fine bouche. Ne mords pas la main qui te nourris, c’est ce qu’on dit, je crois? Pour mes enfants, et seulement eux, je voulais bien sacrifier ma dignité. Je me demandais si Dorothy et Lydia avaient eu des parcours similaires ou si elles avaient tout bonnement jeté les armes et fais ce qu’on attendait d’elles. Était-ce mon cas? Ha! On croirait à un cycle perpétuel qui se transmet de mère en fille! Quelle que soit votre interprétation de la chose, j’ai fait ce que toute mère aurait fait à ma place.

    La veille de mon premier jour chez Carter & fils, fiers fabricants depuis 1945, j’hésitais encore. Je ne m’y connaissais pas en automobiles ou en marketing, ma spécialité c’était la psychiatrie. Mes services n’étaient pas requis là-bas.

    — Je ne suis pas mécanicienne, rappelais-je à Lola à l’autre bout du fil. Je vais avoir l’air d’une parfaite idiote!

    — C’est pour ça que tu es là! T’occuper des corvées qu’ils n’ont pas envie de faire, crois-moi l’outil le plus lourd que tu auras à tenir sera ton stylo-plume!

    Je ne pus m’empêcher de trouver une connotation sexuelle à sa phrase et éclatais de rire, comme la mère de famille immature que je suis.  Je cherchais désespérément quoi porter, mes vêtements étant divisés en deux catégories; mes uniformes sobres de psychiatre et mes vieilles loques de mère à temps plein. J’optais pour un mélange des genres, une jupe noire à hauteur de genoux, des collants pour cacher la pâleur atroce de mes jambes, des souliers à talons bruns et un t-shirt rose. Au lieu d’une grand-mère, je ressemblais à ces pimbêches du country club. Préjugés me direz-vous? Je vous répondrais que vous n’avez pas eu à supporter Gwen Caldwin et sa clique dès le jardin d’enfants. Déjà, elles étaient de petites pestes égoïstes, méchantes et cruelles. Et ça n’a fait qu’empirer en vieillissant.

    Ne dites pas à Gwen que j’ai dit ça, d’accord?

    Lola dit toujours que je suis belle, mais que je n’ai aucune notion de la mode. Grande et élancée, la taille fine, les cheveux blonds, une poitrine généreuse que je ne mets pas suffisamment en valeur – toujours selon mon amie – et les yeux bleus, des rides étaient récemment apparues aux commissures de mes lèvres et entre mes sourcils. On ne survit pas à un scandale sans prendre un coup de vieux! À part ces affreuses marques de vieillesse, je pense être bien conservée. Mes seins sont fermes, mes fesses bien rondes. Ma fille Mia, quatre ans, aimait me rassurer à sa façon originale.

    — T’en fais pas maman, me disait-elle, tu ne t’es pas encore goinfrée de peppermint, tu es encore jeune!

    Mamie Lydia raffole de ces bonbons.

    Mes seins ont choisi de me faire gentiment attendre mes seize ans pour se mettre à pousser. Les garçons ne se sont jamais intéressés à moi avant ce moment béni où j’ai enfin pu vêtir un soutien-gorge. Rapidement, il me fallut du bonnet I. Mon côté « garçon manqué » et ma poitrine ont fait mon succès auprès du sexe opposé, c’est vrai. Je les comprenais et j’avais ce qu’ils cherchaient. Je n’étais pas une fille facile, loin de là, mais j’avais ce quelque chose de plus qui les attirait à moi. Ne me demandez pas ce que c’est, je ne le sais pas, mais cela a suffi pour qu’une Gwen Caldwin, verte de jalousie, décide de me harceler pour le reste de mes jours. Elle ne m’a jamais pardonné d’être allé au bal de la promo avec Mitch Sutherland, son amour de jeunesse. Encore aujourd’hui, je sais que je suis le sujet de conversation préféré au country club, je devrais me sentir offensée, mais étrangement cela me flatte beaucoup. Rien de mieux pour l’estime qu’une bande de frustrées qui vous déteste, croyez-moi!

    En m’examinant dans le miroir de ma chambre, sous le regard amant de Bingo, mon merveilleux Poméranien, je ne pouvais qu’approuver les propos de Lola, je n’avais pas le moindre talent vestimentaire. Ça n’avait jamais été un problème auparavant, mais les choses avaient changé; le poste que j’allais occuper était très convoité, je devais faire la meilleure impression possible.

    Je faisais mon entrée dans le milieu par la porte arrière, plutôt que de grimper les échelons, comme tout le monde, et c’était grâce à Lola et la réputation de ma mère. Cette opportunité ne me serait pas offerte deux fois, pas avec un nom comme Anna Ryan. Ça ne me plaisait pas, mais j’allais devoir tirer le meilleur de cette situation.

    Et c’est précisément ce que j’allais faire.

    ***

    Le matin suivant, je me présentais à la Carter & fils, un immeuble de deux étages dont la face avant est constituée de longues fenêtres si propres qu’elles reflètent le soleil. Je ne pouvais faire autrement que de me demander combien étaient payés les préposés à l’entretien. Ça n’avait aucune importance à mes yeux, mais à sept heures trente du matin, j’ai tendance à me perdre dans la première pensée qui me passe en tête. J’avais au moins une heure d’avance et les portes étaient verrouillées. Je cognais du bout des ongles contre le verre, dans l’espoir d’attirer l’attention d’un concierge occupé à passer la vadrouille, puis constatais qu’il portait un casque d’écoute. Ennuyée, je reculais et allais m’asseoir sur un banc, à la sortie du stationnement, ainsi je m’en rendrais compte si l’un de mes futurs collègues, muni d’un trousseau de clés espérons-le, devait arriver.

    Je ne suis pas un exemple en ce qui concerne le professionnalisme, je sais, mais la ponctualité est l’un de mes plus grands atouts. Je ne suis jamais arrivé en retard où que ce soit, emploi du temps chargé oblige. À première vue, j’étais la seule avec cette qualité chez Carter & fils, fiers fabricants depuis 1945. C’était une matinée de novembre, une période de l’année déjà très froide dans mon patelin, et je ne mis pas longtemps à m’impatienter. Pourquoi me retrouvais-je à poireauter comme une idiote sur ce banc humide à attendre l’arrivée de mes collègues?

    J’étais sur le point de rentrer chez moi quand une Volvo noire arriva en trombe dans le stationnement. Les haut-parleurs crachaient des paroles de Charles Aznavour, qui m’agressait les oreilles aussitôt dans la journée. La portière, côté conducteur, s’ouvrit et l’homme le plus sexy qu’il m’eut été donné de voir apparut.

    Le genre pour lequel j’aurais sacrifié ma carrière à nouveau sans hésiter.

    Plus grand que moi d’une tête ou deux, il avait le teint foncé et des cheveux noirs, courts. Ses tempes s’étaient légèrement dégarnies avec l’âge. La mâchoire carrée, il portait une barbe de quelques jours et avait un sourire aussi éclatant que ceux des publicités pour dentifrices. À l’aube de la quarantaine, il avait le physique d’une célébrité d’Hollywood, de ceux qu’on ne voit qu’au cinéma.

    Je bien failli mouiller ma petite-culotte!

    — Bonjour, m’a-t-il dit en me tendant la main. Je m’appelle Alexandre Delcourt.

    Je me suis retournée pour être certaine qu’il s’adressait à moi. Il avait un fort accent mexicain. J’apprendrais plus tard qu’il a été adopté par un couple français à l’âge de trois ans.

    — Vous êtes l’amie de Lola? Ma nouvelle secrétaire?

    Je prenais sa main, en fixant comme une écolière son visage de Dieu. On pouvait facilement discerner ses muscles saillants sous le tissu de son complet.

    Dieu sait comment, mais j’arrivais à reprendre le contrôle de mes émotions et à sauver le peu de dignité qu’il me restait. J’acquiesçais en clignant rapidement des yeux et me présentais en tant que...

    — Anna Ryan, a-t-il complété en me saluant d’un coup de tête.

    Je m’attendais à ce qu’il me pose des questions sur mon passé, sur ce qui m’avait mené à devenir sa secrétaire. Mais il n’y fit qu’une vague mention en m’accompagnant jusqu’à la porte, un trousseau de clés à la main.

    — Ici, peu importe ce que vous avez vécu l’année dernière, chaque employé a droit à la même chance que les autres. La chance de performer et nous prouver qu’ils ont leur place au sein de notre entreprise. Je me fiche des raisons qui vous ont poussées à quitter votre emploi précédent, c’est ce que vous allez nous apporter dès aujourd’hui qui compte...

    Il me tint la porte avant d’ajouter à mon oreille.

    — Oui, je dois donner ce discours à tous mes nouveaux employés.

    Son souffle chaud sur le lobe de mon oreille m’a fait frissonner de désir, s’il ne faisait pas attention, je risquais de lui sauter dessus! Avec de la chance, c’était ce qu’il voulait. C’était la première fois qu’un parfait étranger avait cet effet sur moi, j’étais habituellement la séductrice, pas la séduite. Je ne sais pas si j’ai une libido plus active que les autres femmes ou si je suis folle, mais je me suis mis à raffoler du sexe après la mort de mon mari, Ben. Aussi stupide fût cette pensée, je craignais que, puisqu’il n’était plus là pour me combler, je n’éprouve plus jamais les bienfaits d’un orgasme provoqué par une queue bien dure.

    Ce jour-là, Alexandre Delcourt me fit faire le tour de l’établissement, en me confiant le secret du succès de leur entreprise. Je le suivais docilement, les yeux fixés sur son derrière. Il avait les fesses rondes et musclées, je pouvais voir la ligne de son boxer à travers ses pantalons serrés. Je devais me faire souffrance pour ne pas les agripper de mes deux mains, mais je laissais mon esprit vagabonder. Il était là à me transmettre les détails importants de mon nouveau boulot, et moi je ne pensais qu’à baiser. L’absence d’anneau à son doigt me laissait penser qu’il n’était pas marié. Passionné du sexe, d’accord, mais je ne suis pas une briseuse de ménage!

    J’avais le champ libre.

    — Anna? a-t-il soudain lancé en me ramenant à la réalité.

    — Hum, oui, quoi? sursautais-je en faisant mine de prendre des notes sur un calepin.

    — Est-ce que vous avez bien saisi les règles de sécurité?

    — Si. Si. Bien sûr!

    Je n’en avais pas retenu un mot. Grâce à Dieu, il ne me demanda pas de lui faire un résumer. Après avoir terminé la visite, il me guida à mon espace de travail; un bureau en bois d’érable, équipé d’un télécopieur, d’un téléphone et d’un ordinateur dernier cri. Rien de l’équipement ancestral dont disposait ma mère à la Blue Corp. Le tout se trouvait face à une salle vitrées, dont les rideaux étaient tirés, qui me rappela le bureau d’un détective où je me suis fait sévèrement réprimandé à l’adolescence pour vol à l’étalage. Un écriteau indiquant « Alexandre Delcourt, directeur » me signifia qu’il s’agissait de son bureau. Super, j’allais pouvoir me rincer l’œil de temps à autre!

    — Je vous laisse vous installer, bienvenu parmi nous Anna, m’a-t-il lancé avant de s’enfermer dans la pièce.

    Je devais avoir rougi, car cette femme assise à son bureau, un peu plus loin, m’a dit;

    — Tu n’y arriveras pas comme ça avec lui, ma jolie.

    — P... Pardon? bégayais-je.

    Celle-ci avait repoussé sa chaise pour s’approcher de moi. Elle portait une robe en cuir rouge, qui mettait ses seins en valeurs. En réalité, c’était sans doute la première chose qu’on remarquait chez elle. Plus jeune que moi, ses allures à la Megan Fox devaient en faire rêver plus d’un.

    Cette femme donnait au mot sensualité tout son sens.

    — Si tu veux te taper le grand patron, il va falloir changer ta méthode.

    — Je ne...

    Son expression me suffit pour comprendre qu’elle ne me croyait pas. Melinda, c’était son nom, avait vu neiger avant moi.

    — Tu n’es pas la première que j’observe, fais-moi confiance, si tu veux lui plaire il va falloir y mettre les bouchées doubles.

    — Vous... vous croyez?

    — Oh je t’en prie, ne me vouvoies pas, t’es plus vieille que moi, je te signale.

    On essayait d’être polie et c’est ce qu’on recevait en retour! Loin de moi l’intention de faire allusion à son âge.

    — Pas un type ordinaire, celui-là, a-t-elle ajouté en faisant claque sa langue. Si tu veux qu’il te remarque, tu vas devoir l’impressionner.

    Ses yeux m’examinaient de haut en bas, en s’arrêtant délibérément sur ma poitrine. À  cause de mon accoutrement, elle devait me prendre pour une sainte nitouche. Mal à l’aise, je croisais les bras devant mes nibards et posais la question qui me brûlait les lèvres.

    — Est-ce que vous avez déjà... Toi et lui, je veux dire...

    Melinda s’était esclaffée.

    — Ah, ça non! Alex est comme un frère, d’ailleurs on joue dans la même équipe, lui et moi.

    Une lesbienne, le fantasme de tous les adolescents prépubères! Je devais lui plaire, puisqu’il était évident qu’elle me déshabillait du regard.

    — C’est parce que je le connais aussi bien que je te dis ceci, tu n’es pas prête pour un type dans son genre.

    — À t’entendre, on croirait un psychopathe!

    — Le moindre qu’on puisse dire, c’est qu’il a des tendances et des fantasmes assez... excentriques.

    Je rougissais davantage.

    — Ah oui?

    — Il s’est déjà tapé deux femmes et un homme en même temps, à ce qu’il paraît. Un genre d’orgie, où il est celui qui domine, celui qui procure l’orgasme.

    — Il est bisexuel?

    — Je ne crois pas, mais il ne fait pas de discrimination!

    Je ne pensais pas avoir une telle discussion à mon premier jour, les gens étaient spéciaux dans cette entreprise! Je me demandais dans quel environnement Lola m’avait fait entrer.

    — Il paraît aussi qu’il a eu des ennuis avec la justice, parce qu’il a pratiquement fait suffoquer l’une de ses conquêtes.

    S’il était aussi sexuellement dépravé, il le cachait bien. En mes compétences de psychiatre retraitée, j’aurais été incapable de le déceler dans sa personnalité. Il me donnait l’impression d’un homme tout ce qu’il y a de plus normal.

    — Qui sait ce qui se passe dans une chambre à coucher? m’a rappelé Melinda avec un haussement d’épaules. Si ça se trouve, tu es une cochonne au lit, toi aussi.

    Elle marquait un point, je suis effectivement ce que l’on peut désigner d’intense et d’originale durant l’acte.

    — J’aimerais bien avoir un aperçu, m’a-t-elle chuchoté à l’oreille en me prodiguant une petite claque sur les fesses.

    Je sursautais et l’observait, les hanches bougeant au rythme de ses pas, alors qu’elle retournait son espace de travail. Ma parole, je venais de me faire draguer ouvertement par une lesbienne d’à peine vingt-cinq ans!

    Ce n’était pas désagréable.

    ***

    Malgré les conseils de Melinda, je ne pouvais m’empêcher de dévorer Alexandre Delcourt des yeux à la moindre occasion. Il était si séduisant, si attirant. Je crois bien l’avoir surpris, un jour, à visionner du porno pendant les heures de travail. Je n’avais pas un bon visuel sur l’écran de son ordinateur portable, mais son érection évidente m’a donné l’impression qu’il n’était pas en train de revoir ses dossiers avant mon intrusion dans son intimité. J’étais surprise par la taille de son appareil, au moins vingt-six centimètres, peut-être plus. La plus grosse queue que j’ai aperçu de toute ma vie, ça, c’est sûr!

    Gênée et brûlante de désir, je fis usage de mes talents d’actrice et prétendit n’avoir rien vu, tandis qu’il essayait de me dissimuler la chose le mieux possible avec son blouson. Une bite de cette taille, il devait facilement arriver à faire jouir une nana. Si vous saviez les choses que je rêvais de lui faire, des trucs que mon imagination et George, mon vibrateur, ne pouvaient simuler. Je le voulais dans mon lit, immédiatement, sans plus attendre.

    La frontière entre réalité et fantaisie est mince, je me dégonflais chaque fois que l’occasion de lui faire des avances se présentait. Je le voyais régulièrement partir en compagnie avec des femmes plus sexy les unes que les autres.

    En conclusion, je n’étais pas son genre. Durant de longs mois, le contact entre lui et moi se limita à « bonjour, bonsoir » et à l’attribution de corvées. Il y avait bel et bien une tension sexuelle entre nous, et pas que de mon côté. J’ai senti son regard sur ma poitrine et mon postérieur presque aussi souvent que celui de Melinda. Néanmoins, la relation entre nous était purement platonique. Un soir, par hasard (bon, d’accord, j’ai étudié de près son emploi du temps), où l’on faisait des heures supplémentaire, j’ai pris mon courage à deux mains et...lui ai offert un café et un beigne du pâtissier au coin de la rue. Pathétique, je sais, mais je crois que ça lui a plu. D’ailleurs, je n’ai pas trouvé de meilleur prétexte pour m’imposer. Ce qui devait être un petit casse-croûte s’est transformé en une longue discussion amicale qui me permit d’en apprendre davantage à son sujet.

    Né à Cancún, de l’union d’un marchand et d’une postière, son nom à la naissance était Alejandro. Ses parents biologiques sont morts dans un accident de la route, en revenant d’un concert d’opéra, quand il n’avait que trois ans. Sans aucune autre famille pour s’occuper du bébé, la gardienne l’a confiée à un orphelinat local où il a vécu pendant trois ou quatre mois avant d’être adopté par Colby et Suzanne Delcourt, associés du célèbre Paul Carter, de chez Carter & fils, fiers fabricants depuis 1945. N’ayant pas d’enfants pour lui succéder, tonton Paul a légué, à sa mort, l’entreprise familiale à Alexandre, qui s’en occupe depuis quelques années.

    — Je sais ce que c’est que d’être jugé, m’a-t-il confié au bout d’une heure à se raconter nos vies. Quand Paul m’a légué l’entreprise, ça n’a pas fait l’unanimité. Des gens que je croyais des amis m’ont tourné le dos, « parce que je suis tout sauf un enfant de la famille » et que « je n’ai pas les compétences pour tenir à flot une entreprise comme celle-ci ». Ça fait quatre ans et les affaires n’ont jamais mieux fonctionné. Il n’est jamais trop tard pour prouver aux gens qu’ils ont eu tort à notre sujet.

    Je sais qu’il faisait allusion à ma réputation de psychiatre déchu, mais ne m’en formalisais pas. Ça n’avait rien de mal intentionné, c’était même gentil quand on y pense. Il ne faisait que m’encourager, d’un patron à une employée, d’un ami à une amie, et croire en mes capacités à reprendre ma vie en main. Personne ne m’a dit ce genre de truc quand ce scandale a éclaté au grand jour, au contraire, certains ont même pris un malin plaisir à me rappeler combien j’étais foutue. Que l’objet de tous mes désirs me dise qu’il avait foi en moi, vous imaginez à combien j’étais touchée.

    Je l’ai contemplé un instant, directement dans les yeux. J’avoue avoir tenté de déterminer à quel point ses propos étaient sincères. Je suis une professionnelle dans l’art des beaux discours, vous comprenez? J’avais une profonde envie de m’agenouiller à ses pieds et lui donner la pipe de ses rêves. Je me suis sentie comme lorsque j’avais sept ans et que je me tenais au bord du tremplin numéro 3, le plus haut de tous, qui surplombait la piscine municipale. Je voulais faire le saut, comme mes camarades qui se moquaient de moi, mais la peur de me paralysait à la dernière seconde (merci à Gwen Caldwin de m’avoir si gentiment poussé, ça n’a plus été un problème ensuite). La peur du vide, la peur de ne pas savoir, la peur du risque.

    Et je me suis dit; mais qu’est-ce que j’ai à perdre?

    J’ai posé mes mains sur ses joues et ait pressé mes lèvres contre les siennes, sans réfléchir, sans mesurer la portée de mon geste. Au lieu de me repousser immédiatement, il y est allé avec un peu plus d’ardeur. Ses lèvres étaient douces, son souffle chaud et confortable. Je lui ai mordu la lèvre, il a fait glisser ses mains sur mes hanches, puis m’a repoussé brutalement, sans crier gare.

    — Je ne... un homme comme moi... une femme comme vous... je ne veux pas vous faire du mal, votre amitié est importante pour moi... Je ne peux pas, je suis désolé.

    Il m’a laissé là avec ce charabia à analyser et est parti, la queue entre les jambes. Encore à bout de souffle par cet échange torride, j’éprouvais de la satisfaction. Un homme qui vous résiste, c’est excitant, non? La solution pour le conquérir m’est alors apparue évidente. J’expédiais illico presto un SMS à Melinda pour lui demander son aide et obtint une réponse au bout de quelques secondes;

    « Tout ce que tu voudras ma chérie, rendez-vous chez moi dans quinze minutes? »

    ***

    La veste et la jupe étaient faites du même cuir mauve, un ensemble tailleur en peau de serpent que Melinda s’est fait faire sur mesure. Ma collègue et moi étant d’à peu près la même taille, le tout m’allait à ravir. Le tissu me collait au corps comme une deuxième peau. Le haut n’avait que deux boutons, sous lequel il était primordial que je ne porte que mon soutien-gorge. Pour mettre en évidence le cadeau que la nature m’a fait. La coupe de la jupe se situait à deux ou trois centimètres de la forme de mes fesses, des talons à aiguilles, avec lesquels il m’était pratiquement impossible de faire plus de quatre ou cinq pas, venant agrémenter le tout.

    Voilà, je suis maintenant une prostituée, ai-je songé en m’examinant dans la fenêtre de l’entrée principale, chez Carter & fils. Je ne sais pas comment Melinda arrive à se pointer au boulot avec un accoutrement pareil! Malgré mes préjugés et mon envie de changer de vêtements, j’ai tiré la porte et ait fait ma grande entrée.

    Une rentrée remarquée, oui!

    Les hommes m’ont salué à coup de sifflement et d’applaudissements, les femmes m’ont pointé du doigt en murmurant des profanations à mon égard, tandis que je progressais d’un pas incertain, en équilibre précaire sur mes talons aiguilles, vers ma destination; le bureau du patron.

    Il n’était pas seul et je m’arrêtais donc à mon bureau pour ne pas déranger. Un homme de nôtre âge, chauve, la peau noire et une courte barbe au menton était avec lui. Sexy, mais pas vraiment mon genre. Je fronçai les sourcils en entendant ce qui ressemblait à des roucoulements et des ricanements. J’osai jeter un coup d’œil prudent par-dessus mon épaule, les deux hommes se trouvaient maintenant sur le pas de la porte. Je lui ai tendu un café, au risque de réutiliser le même prétexte que la veille (je tenais absolument à ce qu’il remarque ma métamorphose, quoi!) et l’ai salué. Alexandre n’a pas immédiatement remarqué et a insisté pour reconduire son invité à la sortie. À son retour, il s’est figé devant mon bureau et m’a longuement regardé. Je savais que la ruse faisait effet; le tailleur sexy et bien trop moulant de Melinda avait réussi à capter son attention! Un sourire espiègle au coin des lèvres, il m’a remercié pour le café et est allé s’enfermer dans son bureau.

    Presque instantanément, la sonnerie de ma boîte courriel a retenti. Un message de sa part;

    À quoi est-ce que tu joues?

    En souriant, je tapais sur mon clavier :

    Ça te plaît? ;)

    Sa réponse a failli me faire bondir sur ma chaise :

    Beaucoup! Je vais avoir du mal à survivre à la journée. Ça te dit qu’on se voit chez moi, ce soir?

    Je m’esclaffai, c’était donc si facile?

    ***

    Je n’ai jamais testé le plan à trois. J’avoue que l’idée m’a déjà traversé l’esprit, mais l’opportunité ne s’était jamais présentée. J’étais surprise en cognant à la porte du loft où réside Alexandre, que l’homme que j’avais entrevu au bureau un peu plus tôt vienne m’ouvrir. Il s’est présenté en tant que Jimmy, un associé et ami de longue date du patron. Je ne l’avais jamais rencontré avant ce jour, mais il était ouvert et sympathique. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre de cette invitation.

    Et je n’étais pas au bout de mes surprises!

    Alexandre est venu nous rejoindre dans la salle de séjour et m’a demandé aussi simplement que ça;

    — Un plan à trois, ça t’intéresse?

    Je les ai observés

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