Compilation 6 Romances Intégrales de Bikers
Par Analia Noir
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À propos de ce livre électronique
Compilation de 5 Romances de BIKERS. Découvrez dans cette anthologie exceptionnelle:
1. Hell's Wrath Bikers (Intégrale)
Wayne est un loubard. Un homme qu'il ne vaut mieux pas provoquer.
Il est sombre, dur, et n'a accordé de loyauté qu'à son gang de bikers, les Hell's Wrath.
Les femmes ? L'amour ? Tout cela est une perte de temps. Le sexe, volontiers, l'attachement, jamais.
Mais tout change lorsque Emily déboucle dans sa vie déjà bien remplie.
C'est une tornade, une vraie rebelle. C'est aussi la fille du boss ultime des Hell's Wrath.
Sensuelle, séductrice, elle sait qu'elle peut tout se permettre sans répercussions.
Elle est aussi la meilleure amie de la seule femme que Wayne ait aimé, plus jeune.
Il s'était promis de ne jamais revenir sur son passé, mais un évènement inattendu va le replonger avec Emily dans une tourmente dangereuse...
Entre trahison, sacrifices et jeux dangereux de séduction, qui aura le dernier mot ?
2. Hell's Angels (Trilogie Intégrale / Tomes 1, 2 et 3)
Elisabeth a enfin l'existence qu'elle a toujours voulu : un petit ami parfait, un job incroyablement intéressant et valorisant, et finalement une vie rangée exactement sur la bonne voie. Mais un jour sa vie entière s'écroule quand un événement dramatique vient tout bouleverser. Sa petite sœur se retrouve liée à des histoires de gang, de trafic de drogue…C'est à ce moment-là qu'elle fait la connaissance de James Block : c'est très clairement un bad boy, bagarreur et tatoué, qui participe à des combats de boxe clandestins. Elle le sait, il doit cacher de lourds et douloureux secrets…
Elle le trouve insupportable mais doit le supporter, car c'est l'unique personne en mesure de l'aider. Elle et sa petite sœur. Et pour cela, James a le plan parfait. Mais, peu à peu, un amour fort, violent et animal viendra perturber ce beau plan…
3. Ink Bikers (Trilogie Intégrale / Tomes 1, 2 et 3)
4. Hard Men / Le Gang des Bikers (Trilogie Intégrale / Tomes 1, 2 et 3)
Je dois tout à ce gang, les « Lions Métalliques ».
Et surtout Lucas, ou "Lion Noir", son leader.
J'étais toujours été à lui...jusqu'à maintenant.
[...]
Le reste du gang regardait et attendait. Ils attendaient que je sois seule, sans Lion Noir, mon protecteur...
5. Colorado Bikers (Trilogie Intégrale / Tomes 1, 2 et 3)
6. Le Chantage (Intégrale)
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Aperçu du livre
Compilation 6 Romances Intégrales de Bikers - Analia Noir
Contents
Hell's Wrath Bikers
Le Chantage
Ink Bikers
Hard Men
Colorado Bikers
Hell's Angels
Isabelle Ross
Hell's Wrath Bikers
Wayne est un loubard. Un homme qu'il ne vaut mieux pas provoquer.
Il est sombre, dur, et n'a accordé de loyauté qu’à son gang de bikers, les Hell’s Wrath.
Les femmes ? L'amour ? Tout cela est une perte de temps. Le sexe, volontiers, l'attachement, jamais.
Mais tout change lorsque Emily déboucle dans sa vie déjà bien remplie.
C'est une tornade, une vraie rebelle. C'est aussi la fille du boss ultime des Hell's Wrath.
Sensuelle, séductrice, elle sait qu'elle peut tout se permettre sans répercussions.
Elle est aussi la meilleure amie de la seule femme que Wayne ait aimé, plus jeune.
Il s'était promis de ne jamais revenir sur son passé, mais un évènement inattendu va le replonger avec Emily dans une tourmente dangereuse...
Entre trahison, sacrifices et jeux dangereux de séduction, qui aura le dernier mot ?
Chapitre 1.
Autour de la table, uniquement des professions utiles au groupe.
Tishia, garagiste. Quand on est dans un monde de motos, de défis à l'autorité, et de dépassement des limites, il y avait toujours un petit quelque chose à réparer. Elle leur faisait des prix. Elle était amoureuse depuis toujours du chef du gang, Lombardini, dit T Rex. Mais il n'avait pas d'intérêt pour les femmes trop tatouées avec un oeil de verre. Elle attendait qu'il vieillisse, pour qu'il ait moins de choix et se rabatte sur elle.
Vera, heureuse propriétaire du bar Au pied du mur
, spécialiste en cocktails personnalisés qui tapent, et en blagues foireuses. C'est chez elle que se tenaient les rencontres entre tous les motards. Ses serveuses étaient toujours sexy ; elle les choisissait comme ça.
Lorenzino, le neveu du chef de bande, dit Zino, un beau gosse au grand rire vainqueur et sans soucis, qui lui succéderait un jour. C'était un petit charmeur et il dévoyait les filles lui même pour les faire entrer dans son réseau de prostitution. Ceux qui ne le connaissaient pas ne le prenaient pas au sérieux. Ceux qui le connaissaient le trouvaient sinistre.
Raph, infirmier. C'était toujours pratique de pouvoir se faire raccomoder sans passer par l'hôpital ; au moins la justice n'était pas avertie.
Herman, ex flic. Quand elle était avertie, au moins il connaissait leurs méthodes. Il était tombé suite à un accès de violence, et ça ne s'arrangeait pas avec le temps. Toutes ses anciennes connaissances l'avaient planté là, en le traitant de psychopathe. Le gang était sa nouvelle famille. Il aurait tué pour eux. Volontiers, en fait.
Et bien sûr, Wayne, qui avait fait tous les boulots. Même les moins recommandables. Ancien militaire, ancien routier, ancien ouvrier, ancien employé d'abattoir, de plate forme pétrolière... ; ça, ça allait ; mais aussi, ancien dealer, ancien joueur professionnel, et ancien casseur de têtes. C'est comme ça qu'on appelait, dans la mafia, les gens qui allaient intimider les mauvais payeurs et les partenaires déloyaux. Et pas seulement intimider, parfois.
Il avait échoué dans cette bande de motards en se cherchant un hobby plus calme. La route, la vitesse, les putes de Zino... Il avait l'habitude de dire que c'était son genre de femmes, ça : les putes. Pas embêtantes, pas jalouses, à quoi bon se chercher une fille bien ? Elles étaient très bien, celles là. Les autres, il avait du mal à leur faire admettre que c'était juste pour une nuit et que ça ne l'engageait à rien.
Ils étaient réunis autour de cette table, dans le local du chef, plus précisément dans l'atelier ouvert aux quatre vents qui lui servait de rez de chaussée. T Rex était ce qu'on appelle communément un savant fou. Et Wayne l'admirait pour ça.
C'était le genre de mec qui va, du jour au lendemain, ajouter sur sa moto un dispositif qui peut la faire exploser, ou lui faire battre des records de vitesse ; il avait aussi bricolé un filtre pour l'eau des lacs et des étangs, qui leur permettait de se perdre au fond de la cambrousse pendant des jours parfois, sans emporter de réserves ; et il avait offert à la ville un grand pantin articulé, pour la fête nationale, pour qu'il prenne des poses militaires toute la journée sur les ronds-points. La ville, étrangement, n'avait pas souhaité l'utiliser.
Peut-être parce que c'était une réalisation flippante, créée par un type flippant ; elle aussi, elle aurait pu exploser au beau milieu de la kermesse, ça n'aurait surpris personne.
Bref, T Rex était un cas, une force de la nature, et les motards du gang qu'il avait formé auraient fait n'importe quoi pour lui. Ils attendaient toujours qu'il parle en retenant leur souffle, comme des enfants devant un conteur, car il était complètement imprévisible.
En ce moment, le groupe se passait de sa présence ; il leur avait demandé de mettre au point une stratégie pour lui, pendant qu'il cuvait sa fête de la veille. Ils réfléchissaient à la prochaine course illégale qu'ils allaient organiser, et aux autres bandes qu'ils inviteraient – et à celles qui viendraient sans être invitées, dès qu'elles entendraient parler de l'événement.
Ce serait bien s'il y avait de la musique,
suggéra Vera en se grattant la tête.
Ce serait bien s'il y avait de la bière,
répliqua Zino, en lui donnant un petit coup de coude. Tu t'en occupes ?
Wayne, vautré dans un coin, les écoutait. Il n'avait pas de contribution à faire aux débats. Juste une bonne vieille course, ça lui allait totalement.
Tout à coup, quelqu'un descendit l'escalier ; quelqu'un qui venait des étages, où le chef avait son logement de fonction. Une voix flûtée demanda avec un accent intransigeant :
Vous faites quoi, là, autour de cette table ?
C'était une fille.
Une fille de vingt ans, au teint mat et aux dents très blanches, avec des créoles dorées à ses oreilles et une coiffure ébourriffée, teinte de mèches blondes et bleues.
Elle portait un blouson de moto trop large pour elle, qui la couvrait jusqu'en haut des cuisses ; blouson dont elle avait roulé les manches et attaché la fermeture éclair jusqu'à mi-poitrine, et au dessous, visiblement, rien. Elle avait passé ce vêtement comme une fille nue dans un lit vole la chemise de son petit ami pour se lever.
En la reconnaissant, tous les gars détournèrent les yeux. C'était plus prudent.
Chapitre 2.
Dans la bande, tout le monde la connaissait, cette fille. C'était la Petite Princesse, Emily Lombardini. Le chef n'avait qu'un seul enfant, cette petite chieuse trop gâtée, qui se donnait des airs de grande dame. Tout le monde la considérait avec le sourire et l'évitait comme la peste.
Mais quand elle réclamait quelque chose, il fallait le lui donner sans attendre. Et plus d'un gars du groupe avait déjà eu de graves ennuis à cause d'un de ses caprices.
C'était ça ou quitter la région ; si elle vous prenait en grippe, elle irait raconter n'importe quoi à votre sujet à son illustre père, et alors... vos jours dans la bande était comptés.
Ce que les gens ne savaient pas, c'est que la petite Emily avait un point faible. Sa mère. Morte alors qu'elle avait dix sept ans, c'était un souvenir qu'elle chérissait et idéalisait au delà de toute raison ; et si elle ne supportait pas qu'on lui manque de respect, c'était aussi en souvenir de sa mère, qui lui répétait toujours de se trouver un gentleman, un homme qui ferait tout pour elle.
Emily avait traduit ce conseil comme : exige de tous les hommes qu'ils fassent tout pour toi, et choisis le plus sexy parmi eux...
Elle gardait de sa mère un collier de perles, qui lui était plus précieux que tout. L'artiste l'avait eue sur le tard, et elles ne s'étaient pas très bien connues. Dès que la jeune femme était arrivée à l'âge adulte, elle s'était retrouvée orpheline et seule au monde. Elle n'en était que plus attachée au souvenir de sa mère et à l'espèce de mythe qu'elle s'était imaginé à son sujet. Et ce collier concrétisait tout.
Sa mère l'avait ramené des îles, c'était le souvenir d'une aventure merveilleuse qu'elle avait eue là bas, elle n'avait pas voulu lui en dire plus. Elle savait juste qu'elle lui avait donné naissance dans la mer, aux Bahamas, avec l'assistance d'une guérisseuse locale. De son père biologique, personne n'avait jamais voulu lui en parler, et la jeune fille avait fini par considérer que ça ne valait pas la peine de savoir des choses à son sujet.
Elle s'était donc attachée avec une sorte de passion fanatique à son beau père, Angelo Lombardini ; et le vieux sauvage avait été touché par ces manifestations de dévotion.
Il la considérait comme la prunelle de ses yeux, et depuis qu'il était veuf, il la surprotégeait et la gâtait au delà de toute raison... et bien sûr, si elle rapportait quelque chose au sujet d'un de ses hommes, c'était elle qu'il croyait. Le gang avait déjà été le théâtre d'affrontements terribles autour de cette question.
Finalement, tout le monde s'était mis d'accord sur le fait que Miss Emily faisait la loi, qu'on ne pourrait rien y changer, et qu'il fallait la considérer comme un second chef à part entière. Sauf que T Rex, on pouvait discuter avec. Si on n'aimait pas ses ordres, on pouvait lui dire pourquoi. Elle, rien à foutre ! Elle ne discutait pas avec la plèbe !
Et notamment, elle avait décidé que personne dans le gang n'avait le droit de jouer aux cartes, ou autres jeux de hasard. Wayne l'avait eue mauvaise, quand cette nouvelle consigne sortie de nulle part était passée.
Elle autorisait le billard, ce genre de chose, sans enjeux d'argent. Et les gages comme payer une tournée si on a perdu un pari. Et elle s'estimait déjà très généreuse de faire ça. Impossible de lui faire changer d'avis.
En la voyant maintenant, Wayne se disait qu'elle était bien dénudée pour une petite sainte. Interdire aux autres de pécher, ça implique d'abord de se l'interdire à soi même, non ? Et là, habillée comme elle l'était, il était à peu près sûr que tous les mecs de la pièce étaient en train de lui faire l'amour en pensée. Et Vera aussi.
Il se leva de son siège alors qu'elle s'approchait, et releva le menton pour la toiser. La petite peste avait bien grandi depuis la dernière fois qu'il l'avait vue. Il faut dire qu'elle avait passé deux ans sur la côte, pour ses études
. Un spring break permanent, plutôt, à ce qu'il imaginait. Elle avait l'air déluré d'une fille qui a sacrifié sa virginité sur un autel éclairé de néons, aux sons de la musique pop, et elle soutint son regard sans faiblir, en répétant sa question :
Vous faites quoi autour de cette table ?
Chapitre 3.
Miss, ça te regarde pas,
répondit Wayne, le seul à s'avancer à sa rencontre pour lui barrer le passage.
Oh, il n'y avait rien de secret mais c'était une question d'éducation. Cette gamine, elle allait se retrouver face à des criminels parfois. A force de jouer les fouines, elle finirait par savoir des choses qu'elle aurait préféré ignorer, ou par déranger les mauvaises personnes.
Par loyauté envers son père, Wayne devait lui montrer que ça ne se faisait pas.
En arrivant à son niveau, il fut surpris par son parfum. Ambre, vanille et cerise. Tiens, c'était encore à la mode sur la côte, ça ? Ça lui rappelait de vieux souvenirs. Elle était devenue une femme, cette sale petite ado aux longues jambes cagneuses.
Elle avait maintenant la poitrine généreuse et les cuisses bien formées, d'adorables petites fesses comme il aimait les regarder s'agiter dans les clips de rap. Si celle là s'était mise à danser au long d'une barre de pole dance, il n'aurait pas dit non...
Oh, le Viking veut se battre ?
La miss releva son petit menton en arrivant à son niveau, et le regarda droit dans les yeux. On pouvait sentir les étincelles voler.
Je sais très bien que vous préparez une course. Je veux participer.
Toi ?
Wayne éclata de rire. Elle était bien mignonne mais ce n'est pas de petites chieuses comme elle qu'ils avaient besoin.
Quoi, monsieur n'aime pas les femmes ?
Elle avait dans sa voix une notion de provocation plus que déplaisante.
Wayne recula vers ses deux amies, Vera et Tishia, et les attrapa par les épaules dans un geste d'affection, en déclarant :
Voilà des femmes avec qui je peux bosser. Toi, tu es une petite fille, Emily. Une petite princesse. Ce titre, tu l'as assez voulu. Maintenant il va te suivre toute ta vie. A moins que tu changes vraiment d'attitude.
Elle fit une moue furieuse et s'approcha de la table pour observer les plans qu'ils avaient déjà tracés, mais elle n'y comprenait visiblement rien. C'était comique à observer, et un peu pathétique à la fois, car Wayne n'avait jamais été du genre à aimer ricaner du malheur d'autrui. Il aurait préféré qu'elle parte, tout simplement.
Va t'habiller, la miss.
Je suis habillée.
Elle se pencha sur la table et le haut de ses fesses apparut. Tout le monde détourna les yeux ; mais Wayne avait eu le temps de voir quelque chose. Rien de bien précis mais c'était suffisant pour mettre en marche son imagination.
Une soudaine envie de l'empoigner se déclencha chez lui, catalysée de justesse dans une main autoritaire posée sur son bras, alors qu'elle se permettait de dessiner des lignes sur leurs cartes ; Emily tourna vers lui un regard courroucé, mais ne recula pas.
Les autres regardaient ailleurs. Zino était allé se chercher une bière. Il était bien placé pour savoir qu'on ne parlait pas comme ça à sa cousine impunément.
Gamine, je te promets que si tu mets les pieds là bas, ce sera la pire soirée de ta vie.
"Tu me promets ?"
Emily redressa la tête, sourit d'un air de pitié, et revint auprès de lui. Elle en avait après lui désormais ; elle estimait qu'il lui manquait de respect.
J'ai mes justifications pour douter de ta parole,
reprit-elle en fixant son regard de vipère dans celui de Wayne. Tu as le démon du jeu.
Je l'avais,
répondit le motard en essayant de garder son calme. Autrefois.
Elle ne le croyait pas, c'était clair. Démon un jour, démon toujours.
Elle pirouetta sur ses talons, et sous le rebord du blouson il put apercevoir cette fois nettement ses fesses sublimes, qui se balançaient dans un déhanché irrésistible au fil de sa marche. Aucune marque de maillot de bain sur cette peau dorée : là bas, sur la côte, elle avait bronzé nue.
Wayne avait la gorge sèche. Il bandait dans son jean serré. Cette fille jouait avec ses sensations, et elle le faisait exprès, il en était sûr.
Chapitre 4.
Le reste de la journée, Wayne fut intraitable. Il gueulait tellement que ses camarades furent obligés de l'envoyer au diable pour pouvoir travailler. L'un d'eux lui dit : t'en fais pas, c'est un peu la honte de ramper devant une fille mais on aurait tous fait pareil. Il n'en fut que plus fâché : il ne pensait pas avoir rampé, pour sa part. Si elle était restée il aurait continué à la remettre à sa place. Ah ! Cette fille, à peine revenue en ville, et elle lui mettait les nerfs en pelote.
Il était en colère contre elle pour plusieurs choses.
Déjà, c'était une petite garce qui le chauffait juste pour le faire baver, sachant qu'il ne l'aurait jamais ; c'était presque un coup de pied gratuit dans les couilles, ça !
Ensuite, depuis qu'il avait appris son départ sur la côte, il l'avait associée dans son esprit avec l'image d'une autre jeune femme... et en la revoyant aujourd'hui, il avait l'impression qu'elle lui ressemblait de plus en plus.
Savannah.
Cette sirène qui chantait le blues dans les bars avait été sa grande histoire d'amour, là bas sur la côte, quand il était plus jeune. Il s'en rappelait comme si c'était hier. De longues jambes fuselées sous la robe de soirée fendue outrageusement, des mouvements félins sous les projecteurs, et des sourires de pure luxure qu'elle ne destinait qu'à lui, l'ombre dans la salle, que personne ne remarquait. Elle avait dû le trouver beau, le jeune militaire au regard d'acier, car elle en avait fait son concubin, le compagnon de l'artiste.
Un rôle difficile à tenir, et qui avait fini par s'effilocher avec le temps.
Elle était devenue jalouse. Jusque là tout allait très bien ; Wayne était presque flatté. Mais ça s'était terminé par un crapaud cloué sur sa porte, avec la recette du cocktail molotov. Et une photo qui montrait la pension où il laissait son chien quand il partait en opérations militaires.
Ce chien s'était éteint six ans plus tard, de sa belle mort. Sans doute parce que Wayne ne s'était pas éternisé. De toute façon il était grillé à l'armée, Savannah avait répandu toutes les rumeurs possibles pour lui faire une réputation intenable. Il s'était fait casser la gueule à la sortie des vestiaires, un soir, après qu'elle ait raconté qu'elle était un homme déguisé. Les gars étaient cons, à l'armée ; il ne leur fallait pas grand chose, quand ils s'ennuyaient. Il était mieux ici, avec son gang de bras cassés, comme il les appelait affectueusement.
A des centaines de kilomètres, perdu entre un petit boulot de livreur de pizzas et ses courses de moto, prêt à secouer les partenaires de T Rex qui essayaient d'arnaquer le vieux dinosaure, il avait une sorte de vie paisible. Il n'en espérait pas davantage. Et puis, il y avait les putes de Zino, et leurs jambes accueillantes, et leurs bras qui ne s'accrochaient jamais trop. Il les adorait ; à chaque visite il les couvrait de bouquets de fleurs.
C'étaient ses artistes à lui.
Les femmes comme Savannah, comme Emily était en train de le devenir, ne valaient pas mieux que des vampires à ses yeux.
Emily de même se répétait que cet homme affreux était désormais sur la liste noire. Non seulement elle viendrait à la course, mais elle le ridiculiserait, c'était décidé. Elle lui ferait perdre toute crédibilité auprès de ses potes.
Et si il osait encore lever la main sur elle, ne serait ce qu'une fois... elle réclamerait sa tête à son père, ça ne lui faisait pas peur. Il n'aurait pas été le premier ni le dernier.
D'ici là, elle était bien décidée à s'amuser.
Si il y avait bien quelque chose qu'elle n'aimait pas chez un joueur, c'était... oh, en fait, tout. Elle professait elle même une valeur morale intransigeante, das ce domaine en tout cas, et elle voulait un homme qui se respecterait autant. Elle était une princesse, une grande dame, même si c'était la princesse des banlieues, et elle méritait d'être entourée de princes !
C'était clair, pour tous les deux : entre eux, il ne se passerait jamais rien.
Chapitre 5.
La nuit de la course, la petite route de campagne s'était illuminée de véhicules et résonnait de bruits de moteur. Wayne aurait pu passer un moment fantastique, surtout qu'il était chargé de la sécurité, et qu'il allait peut être affronter quelques gars des gangs rivaux, avec qui il adorait se battre. C'étaient presque des potes, à ce stade.
Mais il était nerveux. La gamine était présente bien sûr. Elle se pavanait en tenue de la bande, les feux de l'enfer hurlants sur le logo au dos de son blouson trop grand, aux côtés de son père. Elle se croyait impressionnante, cette petite idiote. Et elle allait finir par faire une connerie, il en était sûr ; il ne détachait plus ses yeux d'elle, sans en avoir l'air, pour ne pas avoir de problèmes avec le chef, qui aurait pu se méprendre sur ses intentions.
Enfin, dans tous les cas il n'aurait pas admis que Wayne touche à sa fille ; que ce soit pour lui caresser les seins ou pour lui donner la fessée...
Le Mec Louche était là aussi. Personne ne connaissait son nom, mais il venait à toutes les fêtes de la bande et on l'avait déjà surpris à verser des poudres dans les boissons au bar, d'où son surnom. Il tournait autour de la princesse qui faisait la fière au bar improvisé. Wayne n'aimait pas ça. Il s'avança tout à coup, prit le verre où Emily allait tremper ses lèvres, et le but d'un trait. Aussitôt, sa vision se troubla.
C'est bien ce que je pensais,
murmura-t-il en vacillant, retournant au camping car où ils entreposaient le matériel. Virez moi ce connard. Je vais m'allonger.
Il se laissa tomber sur le matelas qu'on laissait dans le camping car, au cas où un blessé en ait besoin.
Au bout de quelques minutes, sa vision floue se troubla de rêves indécents. Et Emily était là, à son chevet. Etrangement souriante. Ah non ! Elle n'allait pas le remercier... Il n'était pas du tout en état de l'écouter, là !
Il marmonna à son intention, en défaisant sa braguette :
Un putain d'aphrodisiaque. Je ne sens plus ma queue. Faut que je me branle, casse toi.
La jeune fille réfléchit, se mordilla la lèvre, et se rapprocha de lui de cette démarche chaloupée qu'elle avait adoptée sur la côte.
Tu as des capotes, terreur ?
Elle lui proposait vraiment de la baiser ? Wayne cligna des yeux. Mais en ce moment, il savait qu'il faudrait bien ça pour le libérer. S'il se contentait de se branler, il en avait pour la nuit.
Pourquoi ? Tu ne prends pas la pilule ? Une grande fille comme toi ?
Emily avait laissé glisser sur son torse le blouson de moto ; encore une fois, elle ne portait pas de haut dessous. Elle devait aimer le contact rugueux du cuir contre sa peau. Wayne eut un petit frisson d'envie et se rapprocha pour la saisir par taille, mais elle se déroba en riant :
Je sais que tu t'envoies en l'air avec les putes de mon cousin Zino.
Après un coup d'oeil à la porte, pour voir si le verrou était bien tiré maintenant, Wayne commença à se débarrasser de son jean, et eut un soupir de soulagement quand son sexe sortit à l'air libre. Il n'en pouvait vraiment plus.
Si tu es si bien renseignée, tu sais aussi qu'il leur fait un check up régulier, à ses poules de luxe. Il les bichonne. Elles ont leur propre esthéticienne, leur masseur et même leur psy.
Emily secoua la tête, catégorique.
Pas de capote, pas de quartier. Tu vas apprendre à faire la différence entre moi et les autres filles, mon grand. Avec moi, il n'y a pas de négociation.
Dans ma poche intérieure.
Wayne montra sa veste ouverte. Viens la chercher.
Chapitre 6.
Cette nuit là resta nébuleuse dans le souvenir de Wayne.
Il se rappelait que c'était intense et merveilleux, en tout cas. Un moment de folie où il avait halluciné que la fille du chef lui faisait des trucs incroyables... il se sentait un peu comme Peter Pan sortant en douce de la tente de Lily la Tigresse, après avoir un peu trop fumé le calumet de la paix ; il avait fait quelque chose d'interdit, et c'était merveilleux...
Il espérait que, le lendemain, tout serait rentré dans l'ordre. Il s'était réveillé déshabillé et couvert d'une couverture, et les autres lui avaient raconté la course. Quant au Mec Louche, il avait pris la fuite. On lui remettrait la main dessus un jour ou l'autre. Ce qu'il avait essayé de faire là, ça dépassait de loin ses conneries habituelles. Ce type venait de mettre un prix sur sa propre tête, et il en avait sans doute conscience, car on ne trouvait plus trace de lui en ville.
C'était un psychopathe, pensait Wayne, il reviendrait. Un psychopathe ne peut pas laisser tomber son crime si facilement. Ça va le chatouiller et le démanger, il va se délecter à construire un autre plan, et retenter sa chance et puisant dans son narcissisme pour se dire qu'il va arriver à entuber tout le monde. Et cette fois, il se fera choper.
Et Emily ?
On lui raconta en rigolant qu'il avait manqué quelque chose, elle était montée sur la moto de son père, à l'arrière, en se tenant à lui, mais elle avait tellement couiné au départ qu'il avait dû la déposer et avait perdu de précieux mètres. Mais il était incapable de lui en vouloir, comme toujours. Et puis, c'était quand même un membre des Hell's Wrath qui avait gagné. C'était l'essentiel.
Herman, naturellement. Ce taré prenait toujours beaucoup trop de risques, et un jour il le paierait cher, mais pour le moment ça le servait.
Wayne déclara que c'était cool, qu'il en verrait davantage la prochaine fois, et qu'il prendrait part à la course, bien sûr. Plus ils étaient nombreux pour faire verser leurs rivaux dans le fossé, plus l'issue de la compétition leur appartenait de droit.
Il était rentré chez lui encore un peu vaseux, avait pris une longue douche, et s'était rendu compte qu'il portait des marques de griffes un peu partout sur son corps. La petite salope ! Elle s'en était donné à coeur joie ! Jusque là, il n'avait pas été certain que tout ça était vraiment arrivé, mais maintenant... Non, en tout cas ce n'était pas un rêve.
Il retourna à la pizzeria où il travaillait, en fin de journée, après s'être bien reposé et avoir tenté de mettre un peu d'ordre dans ses pensées. C'était la folie, il ne savait pas où il en était. Il avait fait l'amour en étant drogué, ça déjà, ça ne lui ressemblait pas. Et puis, il avait fait l'amour avec la petite Princesse Emily, et ça, c'était absurde. C'était auto destructeur, illogique, dangereux, probablement désagréable... non, il lui semblait se rappeler que ça avait été agréable pour eux deux. Mais dans l'état d'excitation où il était, même une chèvre en plastique aurait eu l'air désirable de toute façon ; il n'était pas conscient.
Ça le dérangeait quand même. Il aurait aimé se souvenir. Il avait l'impression d'être dépossédé de quelque chose d'important.
Il arriva à l'heure, quoique le pas un peu traînant, à la pizzeria qui ouvrait ses portes pour le repas du soir ; quelques personnes attendaient déjà en terrasse en bavardant, mais il n'était pas concerné, il ne faisait pas le service.
Son patron, à son arrivée, le prit à part avec un air légèrement soucieux. Pas trop, ça ne devait pas être quelque chose de grave... Sur le moment, Wayne pensa que ce devait être un contrat un peu compliqué : ramener une pizza à une adresse où un de leurs camarades avait déjà été menacé avec un couteau, par exemple.
Quand il y avait des coups comme ça, généralement c'était lui qui s'en chargeait, parce qu'il n'avait peur de rien, et qu'il remettait facilement les clients compliqués à leur place. Il n'avait même pas besoin de s'énerver.
Ya une cliente un peu bizarre, elle veut que tu lui livres une pizza...
Wayne eut un petit rire en répliquant :
C'est pas bizarre, c'est mon boulot.
Oui mais... Elle se fiche de l'heure et de la pizza, elle veut que TU la lui livres. Toi et pas un autre,
insista son patron avec un regard interrogateur.
Wayne n'aimait pas ça du tout. Ça lui rappelait vraiment Savannah. Il en rigola, et la journée se passa normalement. Les autres lui demandèrent plusieurs fois si il voyait de qui il s'agissait, mais il ne savait pas, vraiment ; c'était sûrement une blague....
Mais au soir, en rentrant chez lui, il aperçut une ombre contre sa porte. Il se raidit aussitôt, les poings serrés, prêt à en découdre. Peut être quelqu'un dont il avait amoché le pote ou le frère lors de ses activités mafieuses. Il se rapprocha sans crainte, mais quand la silhouette se détacha de son appui pour le regarder, il vit que c'était une femme.
Une jeune fille toute menue. Savannah ? Non. Non, quelle idée, il cauchemardait tout éveillé. En se rapprochant encore, il reconnut Emily.
Elle avait les bras croisés pour supporter le froid de la nuit. Et quand il la rejoignit pour lui demander ce qu'elle voulait, elle se jeta à son cou et l'embrassa avec passion, en se collant étroitement contre lui.
Il était attiré, bien sûr, mais il ne fallait surtout pas que ça se transforme en quelque chose de plus affectueux.
Bon, le sexe sans amour, c'était un peu sa spécialité. Il allait s'en sortir. Et au fond, il lui était reconnaissant de l'avoir tiré de cette situation infernale, la nuit précédente. Elle n'était donc pas si mauvaise que ça, la petite peste du grand patron... Elle avait une forme d'honneur. Ce serait peut être le moment de lui demander ce qui s'était passé entre eux, exactement.
C'était moi, la cliente folle...
chuchota la jeune fille à son oreille.
Putain, j'aurais dû m'en douter... ça t'a vraiment plu, à ce que je vois. Dommage, je ne me rappelle plus de rien.
Il se sentit électrisé de désir, et l'entraîna à l'intérieur. Même pas envie de se moquer d'elle. Il la voulait, c'était trop fort, et elle avait peut être attendu longtemps ici dans le froid...
Entre.
Il la conduisit à sa chambre sans cesser de la couvrir de baisers, et disparut un instant dans la salle de bain, promettant de ramener toutes les capotes nécessaires. Sa visiteuse en profita pour se déshabiller complètement, un petit rire aux lèvres.
Quand il revint, Emily aperçut quelque chose qui la fit tiquer. Oh, pas un tatouage en as de pique ou quelque chose qui lui aurait vraiment déplu ; non, c'était plutôt une vision de science fiction...
Wayne portait quelque chose à la base de son sexe. Une sorte de bijou.
En observant à la dérobée, la jeune femme se rendit compte que c'était une pièce de métal qui s'enroulait autour de la base de la verge, et qui emprisonnait les bourses : trois anneaux arrangés entre eux, argentés et épais, qui bloquaient le sexe masculin de tous côtés.
Elle pouvait voir avec perplexité que le sang s'y amassait et que la peau se gonflait. Ce devait être l'usage de ce jouet. Mais ce n'était pas douloureux ? Elle ne savait pas exactement si elle était dégoûtée ou attirée. En tout cas, elle n'aurait pas aimé avoir ça sur elle. Sur ses seins par exemple... Brr, l'idée la terrifiait.
Elle n'aurait pas osé toucher à ce sexe dur et visiblement très sensible. Elle n'avait pas envie de lui faire mal. La simple caresse de ses doigts risquait de le rendre fou. La pression de son vagin, elle ne voulait même pas l'imaginer.
Et puis, la perspective de cet anneau de métal froid qui toucherait son entrée à chaque va et vient... ça ne la rassurait pas du tout. Elle allait avoir mal, ou au moins se sentir mal à l'aise et sortir du moment.
Elle se demandait ce qui serait préférable, simuler et donner à son partenaire l'impression qu'elle passait un bon moment, et lui faire croire qu'elle aimait ce genre de fantaisies... c'était juste pour cette nuit après tout.
Ou lui montrer clairement qu'elle n'aimait pas ça, et gagner des points grâce à sa franchise, même si elle en perdait en attrait sexy.
C'était une question de respect, elle préférait être franche.
Chapitre 7.
Mais avant qu'elle puisse lui parler de ce qui l'agitait, ce fut l'homme qui lui posa une question : Tu peux me refaire exactement ce que tu m'as fait dans le camping car ?
Oh, tu veux retrouver tes souvenirs ?
sourit Emily, émoustillée. Il lui donnait surtout tous les pouvoirs sur le déroulement de leur rapport, en lui réclamant de le chorégraphier elle même. Alors, tu étais couché sur le dos...
Elle avait oublié tout à coup sa gêne. L'homme lui obéit et s'étala sur le matelas, les bras en croix.
Comme ça ?
Il bandait rien qu'à la regarder. Elle se sentait prodigieusement puissante. Elle se plaça à quatre pattes au dessus de lui et vola un long baiser après avoir roucoulé un Oui
d'une voix féline et tentatrice. Il essaya de poser les mains sur ses fesses, mais elle l'arrêta. Tu ne me touchais pas. Tu étais paralysé par le produit. Merci encore, d'ailleurs... Si tu n'étais pas intervenu, c'est moi qui me serais retrouvée à ta place.
Je voudrais bien te voir à ma place,
répliqua Wayne. Mais il avait les joues roses de fierté et de fascination. La jeune femme rit et descendit contre lui ; son corps le frôlait, sans s'appuyer franchement, et il bandait de plus en plus dur, comme si sa verge dressait la tête au maximum afin de l'atteindre.
Elle appuya son clitoris contre le sommet du sexe gonflé, et respira plus profondément. C'était une sensation délicieuse. Elle se frotta contre lui puis se redressa et s'empara de la capote, pour en déchirer l'emballage avec les dents. Elle le mit en place, le déroula lentement au long de la forme tendue, et termina par une langoureuse caresse sur les bourses, qui fit gémir un peu le taciturne motard. Elle exultait : il était totalement à sa merci.
Et ensuite ?
Elle reposa ses doigts à la base de la verge, sur la peau encore nue, sous l'anneau de latex. Là, elle offrit un très léger massage à la veine puissante qui remontait directement des bourses. Je t'ai caressé comme ça... et comme ça...
Son autre main était venue s'enrouler autour du gland, épais et dur, délicieux à toucher, et l'enveloppait d'une délicate pression ; elle en massait également la base avec la pulpe du pouce, l'endroit où passerait le sperme avant de jaillir du sommet.
Tu étais très excité par le produit, tu as joui tout de suite. Mais tu étais encore tout dur, alors je me suis dit que je ne t'avais pas fait porter cette capote pour rien. Je me suis assise au dessus de toi et... non, attends.
Elle lui avait fait miroiter une pénétration directe, mais elle se décala finalement, tandis que Wayne se sentait en proie à une frustration de plus en plus ravageuse. Elle se colla contre ses jambes, et ramena ses seins généreux pour en former un fourreau de chair douce et souple, autour du sexe avide de contact. Wayne referma les yeux et renversa la tête contre l'oreiller, tout son corps raidi par un frisson de plaisir.
Voilà, et je t'ai fait gémir à nouveau comme ça très lentement...
Joignant le geste à la parole, la jeune femme bougeait son torse contre lui, en faisant coulisser l'organe monstrueux entre ses seins. En même temps, elle se donnait du plaisir en les pétrissant et en jouant avec ses tétons durcis.
Elle ne se privait pas de murmurer elle aussi, avec une petite voix brisée de luxure et de plus en plus impatiente, plus érotique que la voix de toutes les putes que Wayne avait pu se taper chez son cousin.
Je t'ai presque ramené jusqu'à la frontière de la jouissance... mais cette fois je te voulais en moi, alors... finalement je t'ai lâché...
Elle frottait son sexe amoureusement contre la jambe de son amant, qu'elle avait enfourchée pour son petit exercice ; et il sentait la mouille qui coulait abondamment sur sa peau. Oui, la petite princesse d'Angelo Lombardini était prise à son propre piège...
Voilà, et cette fois je me suis vraiment assise sur toi. Je me suis empalée, comme ça, en te masturbant sous moi pendant que je faisais glisser... hmmm... ta grosse queue bien profond dans ma chatte... Oui ! Comme ça ! Ah, Wayne, c'est trop bon, baise moi, maintenant !
Elle avait cessé de jouer ; tout son corps était traversé de frissons rapides à la sensation du chibre épais qui reposait maintenant, brûlant de désir, entièrement fiché entre ses parois étroites. Elle en tremblait comme si elle craignait ce qui allait se passer, mais ce n'était que la fièvre de l'impatience et la faiblesse des sens qui défaillent sous une surcharge de plaisir.
Wayne ne s'y trompait pas. Il se redressa assis sous elle tandis qu'elle le chevauchait en gémissant, et la saisit dans ses bras pour la ramener solidement bloquée contre lui.
Face à face, ils échangèrent un long et sulfureux baiser, entrecoupé par les chocs rapides de leurs corps l'un contre l'autre, et les accents du stupre qui rendaient leurs voix rauques. Puis il la bascula sur le dos, sans se retirer hors d'elle, pour se placer au dessus.
L'heure de sa revanche avait sonné ; il commença à la pilonner rageusement, en la maintenant par les deux seins, sans la quitter du regard.
Ah ! Wayne ! Oui, fais le ! Démonte moi !
Elle criait sans s'arrêter maintenant, et il se sentait encouragé à donner tout ce qu'il avait. Chaque plongeon dans ces chairs délicieuses était une merveille de plaisir lascif, chaque secousse qu'elle lui renvoyait de ses hanches agiles était une drogue, et il se sentait sombrer de plus en plus, accro et fasciné. Elle était belle ainsi, heureuse et sincère, différente de ce qu'il avait vu en elle jusqu'à présent.
Et elle savait jouir sans se retenir, comme peu des professionnelles adeptes de simulations sophistiquées avec qui il avait des rapports. Elle était un vrai petit soleil. Sans même y réfléchir, il changea peu à peu ses baisers possessifs en baisers tendres et passionnés, et ses prises de pouvoir en caresses. Plus les secondes passaient, et plus ils accédaient à autre chose. Ils ne prenaient pas seulement leur pied. Mais c'était encore confus.
Cette composante supplémentaire, ils pensaient que c'était quelque chose de sexuel aussi, une compatibilité incroyable, qui faisaient d'eux des partenaires parfaits.
Tout à coup, Wayne se mit à jouir. Il n'avait pas pu retenir l'explosion de sa semence ; elle avait bien raison de lui réclamer de se couvrir. Elle le rendait tellement fou qu'il ne pouvait pas se calmer le temps de sortir de son corps. Elle se crispa contre lui en le serrant si fort qu'elle le griffa jusqu'au sang, et tous deux basculèrent dans un orgasme fabuleux, assez fort pour leur faire oublier, pendant quelques temps, à quel point ils se détestaient.
Quant au jouet, il était complètement oublié... pour le moment. Il faut dire que le métal s'était rapidement réchauffé à leurs températures corporelles.
Chapitre 8.
Emily restait étendue sur l'oreiller avec un petit sourire satisfait. Elle avait obtenu ce qu'elle voulait et elle aurait pu se contenter de ça. En fait, elle essayait de se mettre dans cet état d'esprit : j'ai pris mon pied avec un gars étrange, maintenant c'est le moment de reprendre chacun sa vie. Mais quelque chose l'en empêchait.
Elle se rendit à la douche en laissant la porte ouverte.
Depuis la cuisine, Wayne lança :
Je t'ouvre une Guinness ?
Elle l'entendit mettre quelque chose au lave vaisselle... Quelque chose de métallique. Oh ça, elle savait ce que c'était. C'est donc comme ça que ça se nettoyait ? Oui, logique, après tout. Voilà bien une question qu'elle ne s'était jamais posée.
En fait, elle se rendait compte tout à coup qu'elle ne se posait jamais de questions au sujet de ses mecs ; mais celui là arrivait à exciter autre chose que ses sens. Sa curiosité.
Oui, merci...
Elle se savonna les jambes en réfléchissant à ce qu'elle allait lui demander, et sous quelle forme ; mais une question surtout la taraudait, et elle la lui posa tout à coup alors qu'il revenait à la salle de bain avec deux bouteilles, une pour lui et une pour elle.
Tu as toujours des... jouets avec toi, au lit ?
Wayne haussa un sourcil, but un peu au goulot en la regardant sortir de la douche, toute mouillée, puis répondit du tac au tac :
Ouais. Je me sens mieux comme ça. C'est marrant hein ?
Elle avait senti la légère transformation de sa voix alors qu'il tentait de rire, et elle avait deviné qu'il y avait anguille sous roche. Une sorte de vulnérabilité, un complexe peut être, dont il se défendait en adoptant ces sextoys et en attirant l'attention sur eux.
Les hommes pouvaient être de telles divas parfois... quand leur anatomie intime était en jeu, ils étaient de vrais gamins, en tout cas. Emily était amusée, elle le trouvait très bien, il n'avait aucun besoin de s'attifer ainsi ; mais elle se souvint tout à coup d'un petit ami qui lui disait d'abandonner ses propres artifices, maquillage, épilation, soutien gorge... et elle avait eu beaucoup de mal à admettre que c'était une possibilité, sans même parler de le faire.
Elle avait soudain l'impression de le comprendre.
C'était bizarre. Elle ne ressentait pas ça pour ses conquêtes, d'habitudes. Mais ce n'était pas un sentiment désagréable. Elle avait accès à une faiblesse de Wayne le Viking, et elle ne l'en aimait que davantage pour cela, en fait... elle l'aimait tout court.
Ya pas de mal. Moi aussi j'aime porter mes bijoux au lit.
Elle lui embrassa la joue après s'être séchée, prit la bouteille dans le même mouvement et la porta à ses lèvres, avec un
