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De la gueule de bois aux nausées
De la gueule de bois aux nausées
De la gueule de bois aux nausées
Livre électronique124 pages1 heure

De la gueule de bois aux nausées

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À propos de ce livre électronique

Janet sait qu’elle doit perdre du poids – elle n’a pas vu ses pieds depuis les années 90 – mais quand elle monte chancelante sur une table à la fête du nouvel an au travail (plus imbibée qu’un baba au rhum) pour défier son ennemi juré, Jack, de se lancer dans une compétition de perte de poids, elle ignore complétement dans quel pétrin elle s’est fourrée. Le lendemain, alors qu’elle n’en a plus aucun souvenir, son coup de sang est devenu un phénomène internet qu’elle ne peut plus esquiver. Jack, de son côté, ne veut pas en entendre parler, – bien qu’il n’ait pas vu ses pieds depuis les années 80 – mais quand son docteur le force à perdre du poids et avec l’hostilité constante de Janet à son égard, il est rapidement d’accord. La compétition entre eux est féroce. C’est donc parti ! Chaque mois pendant un an, ces deux adversaires s’affronteront pour perdre le plus de poids en suivant des régimes choisis par leurs collègues, du plus raisonnable au plus fou, et attirant l’entière attention des médias !

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie16 mai 2019
ISBN9781547580361
De la gueule de bois aux nausées
Auteur

julie Hodgson

I started writing poetry and short stories at the age of 9, a nice way to switch off I guess. Then it just escalated from there. My English teacher at my secondary school Mrs Love was an inspiration to me. In 1985 I moved to Tripoli in Libya, and as the schools did not have any books I started writing for the children of the local British schools. It's amazing that when there are no books you crave anything to read. So we all got together and made something out of nothing. I have continued writing for newspapers, The Times in Kuwait in 89 just before the first Gulf conflict, then, Libya, Sweden, Uk and lots of other countries. And the story could go on and on... I now live in Portugal and I have had many books published in the past and have joined publishers Opera Omnia and they published the first bilingual book back in November 2012. Many of my books are now in several languages.

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    Aperçu du livre

    De la gueule de bois aux nausées - julie Hodgson

    De la gueule de bois aux nausées

    de

    Julie Hodgson

    1.

    Pesons le pour et le contre

    Vous savez quand on est tellement bourré – je veux dire bourré comme après huit pintes de bière et quatre verres d’Orgasme (apparemment, c’est un cocktail) – je veux dire bourré comme quand on fait partie du club des 18-30 ans, même si c’est de l’histoire plus qu’ancienne me concernant – je veux dire bourré comme jamais, bourré à avoir besoin que quelqu’un vous tienne les cheveux en arrière, bourré « viens me rouler une pelle », bourré « j’aiiiiiiiime tout le monde » ou bourré comme quand le kebab est le meilleur plat que vous ayez jamais mangé. Vous voyez le genre ? Bon. Maintenant est-ce que vous voyez quand, au réveillon du jour de l’an, vous avez atteint ce niveau d’alcoolémie et vous beuglez bien fort pour défier un collègue de se lancer dans une bataille de perte de poids d’un an ? Une bataille sur laquelle tous vos autres collègues vont parier en plus de décider quel sera votre régime mois par mois ?  Non ? Eh bien, moi non plus. Pourtant, en arrivant au travail, quelques jours plus tard, à travers une mer de supporters qui me tapaient le dos comme si j’étais le catcheur John Cena qui entre sur le ring plutôt qu’une simple employée de télévente honteuse qui traine ses fesses jusqu’à son bureau après une gueule de bois encore bien présente, tout m’est revenu. Enfin en quelque sorte.

    « Bien joué, Janet ! »

    « Tu gères, Janny ! »

    Ceux qui m’ont appelée Janny, dans le passé, ne sont plus de ce monde.

    « Tu peux le faire, Janet ! »

    Je m’effondrai sur ma chaise pivotante. Bouger m’avait rendue nauséeuse mais les encouragements étaient bienvenus ; travailler après les vacances de Noël était toujours une corvée, cela faisait donc plaisir de se sentir soutenue, même si c’était un peu exagéré. Je me connectai, mis mon casque et préparai mon premier appel : une Madame Vieilloie d’Exeter. J’avais ri en voyant son nom et je m’étais mis en situation pour bien démarrer ma journée – Bonjour, je suis de PPI Solutions. Nos archives nous indiquent que vous pourriez être éligible pour PPI (généralement suivi du bruit sourd de la personne qui raccroche à l’autre bout de la ligne) – et c’est là que je l’ai vu !

    Bataille de Bides !

    Nom d’un chien ! Je fis glisser mon casque de mes oreilles et le laissai tomber tandis que je me levai pour voir de plus près. J’avais l’habitude de voir des affiches sur les murs ; PPI Solutions avait tout un système de primes d’encouragement et de classements, même si mon nom n’apparaissait pas de manière régulière sur l’un d’eux. Mais cette fois, le tableau entier était réservé pour moi et Jack, ce gros lard de la Compta, et de plus en plus de détails de la soirée du nouvel an commençaient à me revenir. Et d’où sortait cette photo de moi ? Si Cauet et Emma de Scène de ménage avaient un bébé, il aurait sûrement la même tête rouge, horrible et bouffie. Et la photo de Jack de la Compta donnait l’impression qu’on allait le coucher sur un plat avec une pomme dans la bouche.

    Dans le coin des filles, avec un poids de 109 kilos...

    « C’est quoi ce bordel ?! »

    Ma vulgarité fit sursauter les Desperate Housewives du service de contrôle de la qualité, avec leurs couleurs assorties, qui leur donnaient l’air de faire partie d’une secte plutôt que d’un centre d’appels. Elles se tournèrent pour voir ce qu’il se passait avant de m’ignorer la seconde d’après. Et puis Claire fit son entrée : avec sa gaieté habituelle, sans gueule de bois dans son jean skinny et t-shirt moulant rose. Nous étions l’opposé l’une de l’autre physiquement, ce qui ne nous avait pas empêché de devenir les meilleures amies.

    « Génial, n’est-ce pas ? » Elle sourit comme si elle avait un Twix coincé dans la bouche et je ne sus pas quoi lui répondre, donc je m’abstins et poursuivis ma lecture.

    Dans le coin des garçons, avec un poids de 132 kilos, Jack du service Comptabilité.

    « C’est toi qui as fait ça ? » finis-je par demander.

    Sans cesser de sourire, Claire s’extasia, « Eh bien, je ne peux pas m’attribuer tout le mérite, » comme si je voyais ça d’un bon œil et que je la remerciais.

    « Mais merde c’est quoi ce bordel ? »

    « Ne t’inquiète pas, je fais ça avec toi, » gazouilla Claire en se penchant vers moi comme si on était dans le même bateau. Je ne pesais pourtant pas loin qu’une petite camionnette tandis qu’elle n’était pas plus lourde qu’une de mes jambes.

    « Putain, qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

    « Tu ne te souviens pas ? »

    « Apparemment, non, » répliquai-je d’un ton sec. Je n’avais pas envie de me défouler sur elle mais ce n’est pas tous les jours qu’une fille arrive au boulot pour voir son visage grassouillet accroché sur le mur en plus d’un secret qui aurait dû rester entre elle et sa balance.

    À ce moment-là, Sahil de la Compta s’arrêta à côté de nous pour admirer le tableau. Plus proche en âge de Claire, qui profitait des derniers instants de sa vingtaine, il était toujours impeccablement habillé dans sa chemise-cravate alors que la plupart des employés de PPI Solutions se pointait en jeans et t-shirt. Un jour, un type avait débarqué en peignoir et la direction avait simplement haussé les épaules. Les cheveux et barbe de Sahil étaient toujours soigneusement taillés comme si une visite chez le coiffeur était une obligation quotidienne. Tout comme laver sa voiture décapotable ou travailler sur son expression prétentieuse devant le miroir, d’ailleurs. C’était un magnifique spécimen qui, malheureusement, en était bien conscient. Il se tourna vers Claire dont le sourire s’était aussitôt évanoui, remplacé par une moue sévère qui n’avait rien d’effrayant mais que Sahil adopta à son tour.

    « Ta championne est prête ? » demanda-t-il, me toisant de haut.

    Je croisai les bras et tentai de placer un, « Une petite minute espèce d’abruti, » quand Claire me coupa dans mon élan.

    « Oh, elle est prête, » lui dit-elle. Et elle croisa aussi les bras, puis il croisa les bras. Ça faisait vraiment duel au soleil.

    « C’est bon de savoir que vous creusez votre propre trou, » nous dit-il.

    « C’est drôle cette attitude quand on sait que Jack a déjà englouti un paquet de Snickers à son bureau ce matin. »

    Sahil se mordit la lèvre mais se reprit rapidement, « Il démarre son entrainement ; il a besoin de prendre des forces. »

    Claire lui rit au nez, ce qui me fit apprécier la situation un peu plus.

    « Il commence un régime en mangeant quatre barres chocolatées avant midi ? » dit-elle.

    « Euh... »

    Sahil était sur une pente glissante.

    « Tu vois, ma copine ici présente va botter les fesses de Jack et on te regardera descendre en rappel dans ton propre trou. »

    Sahil ouvrit la bouche pour répliquer mais la referma, en avalant les mouches, puis dit, « On verra bien, » et partit, vexé.

    Quand il fut hors de vue, l’attitude de gros dur de Claire disparut et elle tomba en pâmoison. « Oh mon dieu, il est adorable. »

    « Non, Claire, c’est un crétin. Bon maintenant est-ce que ça t’embêterait de m’expliquer ce qu’il se passe ? »

    « Tu ne te souviens vraiment de rien ? »

    « Je me souviens de quelques trucs, » dis-je en me dirigeant vers mon bureau. Je ne pouvais pas continuer plus longtemps à rester debout sans travailler. Claire ne se souciait pas d’être prise en train de glander. Elle disait qu’ils avaient de la chance qu’elle travaille dans ce trou voleur d’âmes et que s’ils n’étaient pas contents elle pourrait toujours trouver un autre travail. Malheureusement, je ne pouvais pas me permettre de faire la queue à Pôle Emploi. Ça m’était déjà arrivé et plus d’une fois. Je fis donc semblant de travailler, avec l’impression d’être une écolière sur le point d’être prise en flagrant délit de ne rien faire, tandis que Claire faisait du sur-place à côté de moi en bavardant. J’ouvris mon tiroir pour en attraper un Snickers.

    « Non non non ! » me dit-elle en me l’arrachant des mains.

    « Hé ! »

    « Tu as quoi d’autre là-dedans ? »

    Je refermai aussitôt le tiroir à clé. Je passais déjà une journée assez pourrie sans que la bimbo ne me confisque mon stock.

    « Tu m’expliques ! » ordonnai-je en exprimant clairement mon agacement pour qu’elle comprenne à quel point j’étais sérieuse.

    « Comme tu le vois, Janet. Tu t’es levée en colère et t’as dit à tout le monde que tu pouvais perdre plus de poids que Jack de la Compta sur un an et que tu étais prête à parier gros. »

    Je sentis mon visage se rider un peu partout en essayant de remettre de l’ordre dans mes souvenirs : peine perdue. « J’ai fait ça ? »

    « Tu as fait ça, » m’assura Claire en posant son minuscule popotin sur le coin de mon bureau. « Tu as dit que tu le ferais même si on choisissait tous le régime pour vous deux. Un différent chaque mois. »

    Je me concentrai à nouveau sans résultat. « Je ne me vois pas dire un truc pareil. »

    « Eh bien, vrai ou pas, regarde, » dit-elle avant de montrer du doigt le tableau. « La cagnotte est déjà à huit cent quatre-vingt quatre livres et elle continue de grimper. »

    « Ah bon ? C’est ce que j’aurais si je gagne ? »

    « Pas exactement. »

    Je me tournai à nouveau

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