Le Marine Protecteur

Par Katie Knight et Leslie North

Jack Williams ne s'est jamais senti aussi perdu. À ses yeux, faire partie de la Marine n'était pas seulement un travail, mais un mode de vie. Il a toujours été doué pour protéger les gens, jusqu'à ce qu'une blessure grave ne mette un terme à sa carrière et le force à prendre sa retraite. Et alors qu'il cherche sa nouvelle voie, il découvre une voiture accidentée sur le bas-côté, et se voit confier une nouvelle mission. Le problème ? Il ne connaît que trop bien la femme qui se trouve derrière le volant. Il la connaît même intimement. Et il y a de grandes chances pour que le bébé qu'elle tient entre les bras soit le sien.

 

Samantha Engel a rejoint le programme de protection des témoins pour échapper à son criminel de père près d'un an plus tôt, et Jack avait alors été chargé de la protéger. Mais le fait de la recroiser aujourd'hui, alors qu'elle a désespérément besoin d'aide, réveille en lui des souvenirs qui menacent de le submerger. Sam est en fuite. Elle doit bientôt témoigner contre son père, qui a promis une belle récompense à quiconque la réduira au silence. Jack n'est peut-être plus le soldat qu'il était, mais il est au moins sûr d'une chose : il ne laissera jamais rien ni personne faire de mal à Sam et à son bébé.

 

Alors que la tension grimpe et que la tentation se fait presque irrésistible Sam, qui a longtemps craint que sa fille grandisse sans jamais connaître l'homme à qui elle devait sa vie, n'a d'autre choix que de remettre à nouveau sa vie entre les mains expertes de Jack. Mais retrouver les bras, et le lit de Jack, fait battre la chamade à son cœur comme s'ils ne s'étaient jamais séparés. La menace gronde au loin et pour Jack, l'échec n'est pas envisageable. Mais même s'ils survivent, il devra se battre pour rester aux côtés de Sam et de sa fille. Au risque d'être séparé d'elles à nouveau, cette fois pour toujours.

• Langue: Français
• Éditeur: Relay Publishing
• Date de sortie: 29 nov. 2021
• ISBN: 9798201093105

Aperçu du livre

Le Marine Protecteur

Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, personnages, endroits et incidents qui y sont décrits ont été inventés et utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des personnes véritables, vivantes ou décédées, événements ou lieux, est fortuite.

RELAY PUBLISHING EDITION, JUILLET 2020

Copyright © 2020 Relay Publishing Ltd.

Tous droits réservés. Publié au Royaume-Uni par Relay Publishing. Ce livre ou tout extrait de ce livre ne peut être reproduit ou utilisé d’une quelconque manière que ce soit sans permission expresse et écrite de l’éditeur, à l’exception de citations brèves dans une revue littéraire.

Katie Knight est un nom d’emprunt créé par Relay Publishing pour des projets à auteurs multiples sur le thème de la Romance. Relay Publishing travaille avec des équipes incroyables d’écrivains et éditeurs pour créer collectivement les meilleures histoires possibles pour nos lecteurs.

Image de couverture par Mayhem Cover Creations

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Relay Publishing logoLe Marine Protecteur

Résumé

Jack Williams ne s’est jamais senti aussi perdu. À ses yeux, faire partie de la Marine n’était pas seulement un travail, mais un mode de vie. Il a toujours été doué pour protéger les gens, jusqu’à ce qu’une blessure grave ne mette un terme à sa carrière et le force à prendre sa retraite. Et alors qu’il cherche sa nouvelle voie, il découvre une voiture accidentée sur le bas-côté, et se voit confier une nouvelle mission. Le problème ? Il ne connaît que trop bien la femme qui se trouve derrière le volant. Il la connaît même intimement. Et il y a de grandes chances pour que le bébé qu’elle tient entre les bras soit le sien.

Samantha Engel a rejoint le programme de protection des témoins pour échapper à son criminel de père près d’un an plus tôt, et Jack avait alors été chargé de la protéger. Mais le fait de la recroiser aujourd’hui, alors qu’elle a désespérément besoin d’aide, réveille en lui des souvenirs qui menacent de le submerger. Sam est en fuite. Elle doit bientôt témoigner contre son père, qui a promis une belle récompense à quiconque la réduira au silence. Jack n’est peut-être plus le soldat qu’il était, mais il est au moins sûr d’une chose : il ne laissera jamais rien ni personne faire de mal à Sam et à son bébé.

Alors que la tension grimpe et que la tentation se fait presque irrésistible Sam, qui a longtemps craint que sa fille grandisse sans jamais connaître l’homme à qui elle devait sa vie, n’a d’autre choix que de remettre à nouveau sa vie entre les mains expertes de Jack. Mais retrouver les bras, et le lit de Jack, fait battre la chamade à son cœur comme s’ils ne s’étaient jamais séparés. La menace gronde au loin et pour Jack, l’échec n’est pas envisageable. Mais même s’ils survivent, il devra se battre pour rester aux côtés de Sam et de sa fille. Au risque d’être séparé d’elles à nouveau, cette fois pour toujours.

Table des matières

Chapitre un

Chapitre deux

Chapitre trois

Chapitre quatre

Chapitre cinq

Chapitre six

Chapitre sept

Chapitre huit

Chapitre neuf

Chapitre dix

Chapitre onze

Chapitre douze

Chapitre treize

Chapitre quatorze

Chapitre quinze

Chapitre seize

Chapitre dix-sept

Chapitre dix-huit

Chapitre dix-neuf

Chapitre vingt

Chapitre vingt et un

Chapitre vingt-deux

Chapitre vingt-trois

Chapitre vingt-quatre

Chapitre vingt-cinq

Chapitre vingt-six

Chapitre vingt-sept

Chapitre vingt-huit

Chapitre vingt-neuf

Chapitre trente

Fin de Le Marine Protecteur

Merci!

Au sujet de Katie

Au sujet de Leslie

Aussi par Leslie North

Chapitre un

Planque secrète, Costa Rica, quinze mois plus tôt...

Jack Williams attendait ses ordres. Il inspira profondément en jetant un regard en coin à la femme débraillée qui se tenait à côté de lui, inspectant son apparence presque instinctivement. Un mètre soixante-cinq environ, cheveux sombres ramassés en une simple queue de cheval, un joli visage, pas de maquillage. Elle ne ressemblait en rien à l’image qu’il s’était faite de la fille de l’un des gangsters les plus dangereux au monde, et il était tout aussi surpris de l’avoir trouvée ici, en planque dans un petit village du Costa Rica perdu au beau milieu de nulle part.

– Sortez-la d’ici !

L’ordre résonna dans ses oreilles à travers son oreillette Bluetooth et Jack Williams n’attendit pas de plus amples instructions pour agir. Guidé par son adrénaline, il attrapa la main de la jeune femme et l’entraîna à sa suite dans le parking mal éclairé. La météo était typique d’une nuit costaricaine : chaleur, humidité étouffante et léger crachin. Le village était niché au cœur de la forêt tropicale. Une bise agréable agitait l’herbe qui poussait dans les fissures de l’asphalte, répandant dans l’air une légère odeur de terre et de transpiration. Ils se mirent à l’abri derrière une épave de voiture des années soixante-dix, et Jack attira contre lui la femme que son unité avait pour mission de protéger.

Il passa un bras autour de ses épaules et se pencha vers elle.

– Il faut qu’on se tire. Prête ? murmura-t-il.

Elle acquiesça, les yeux écarquillés et le visage pâle.

Elle faisait preuve de courage malgré la peur, et il lui en était reconnaissant.

– Bon, souvenez-vous de ce que je vous ai dit. Restez près de moi, baissez-vous, et gardez votre calme.

La jeune femme déglutit bruyamment. Elle ferma les yeux un instant et fit un signe de croix sur sa poitrine avant que son regard déterminé ne retrouve le sien.

– Allons-y.

Il lui prit la main à nouveau et la guida vers une épicerie laissée à l’abandon. Elle lui emboîta le bas, imitant le moindre de ses mouvements. Des coups de feu rapides déchirèrent soudain le silence de la nuit. L’unité douze de la marine était en train de faire diversion pour qu’ils puissent s’échapper. C’était son signal.

Jack effectua une analyse rapide des alentours et remarqua un vieux pick-up garé au coin du bâtiment en briques. La chance leur souriait. Ce modèle était facile à démarrer, il suffisait de faire toucher les fils. Ce tas de ferraille tombait à pic !

Il intima à la jeune femme de rester à ses côtés afin qu’il puisse faire rempart de son corps et la protéger du feu ennemi, puis ils coururent ensemble jusqu’au pick-up. À chacun de leur pas, des impacts de balles firent voler la poussière dans l’air autour d’eux.

Jack ouvrit la portière côté conducteur d’un coup sec et poussa sa protégée à l’intérieur du pick-up. Elle dut enjamber le levier de vitesses pour passer du côté passager. Ils avaient remporté cette bataille : tous deux étaient encore en vie, sans la moindre égratignure. Maintenant, il ne leur restait plus qu’à quitter cet enfer, et la mission serait un succès. Jack se glissa à l’intérieur du véhicule pour retirer le frein à main puis il commença à le pousser lentement, les muscles tendus et des perles de transpiration dévalant le long de son dos. Il se servit de la portière pour se protéger comme il le pouvait des coups de feu qui continuaient de pleuvoir. Heureusement, l’épicerie se trouvait au sommet d’une petite colline, et il avait donc la gravité de son côté.

Une fois le pick-up lancé, il prit place derrière le volant et enfonça l’embrayage en priant en silence pour que le vieux monstre de fer veuille bien démarrer. Il glissa une main sous le tableau de bord poussiéreux et tira sur les câbles de démarrage.

– Prenez le volant, dit-il à la jeune femme avant de se pencher pour voir ce qu’il faisait.

Elle lui lança un regard paniqué.

– Vous voulez qu’on parte tout droit dans la jungle ou qu’on provoque un accident ? lui demanda-t-il d’un ton plus dur qu’il ne l’aurait voulu.

Cela eu au moins le mérite de la tirer de la torpeur dans laquelle elle se trouvait. Elle était pâle comme un linge, mais finit par prendre le volant d’une main tremblante.

– Parfait. Je ne vais pas en avoir pour longtemps, mais je ne peux pas tout faire en même temps.

Il prit les deux câbles dont il avait besoin et les dénuda à l’aide de ses dents. Il les frotta l’un contre l’autre alors qu’ils dévalaient la route à toute vitesse en direction de la forêt tropicale. Le cœur battant à tout rompre et la gorge serrée, il ferma les yeux.

Allez, vas-y… Vas-y…

Enfin, il entendit l’électricité crépiter et le moteur toussa avant de prendre vie.

Un sourire satisfait aux lèvres, Jack se redressa pour reprendre le volant tout en parlant dans son oreillette.

– Alpha, ici Roméo, répondez.

La réponse grésilla sur la connexion sans fil, une douce musique aux oreilles de Jack :

– Alpha, je vous écoute.

Il jeta un bref coup d’œil à sa passagère. Ses grands yeux noirs étaient braqués sur lui, remplis d’espoir et d’une pointe d’admiration. Il ne put s’empêcher de lui tapoter le genou pour la rassurer.

– J’ai récupéré notre colis. J’attends vos instructions.

– Il va falloir patienter, Roméo, lui répondit son capitaine. Le point d’extraction a été compromis. Protégez le colis et attendez de nouvelles instructions.

– Compris, Alpha.

Il réprima un grognement tout en donnant un coup de volant pour prendre un virage serré, évitant de peu un palmier. Plus ils resteraient dans ce pays, et plus les chances que la situation se complique seraient grandes. Il ne pouvait nier son agacement, d’autant qu’il n’avait aucune envie de fêter la nouvelle année de la sorte. Mais il était un Marine, et un Marine se devait de suivre les ordres.

– Terminé.

Le véhicule ralentit enfin et Jack se tourna vers la femme assise à côté de lui.

– Ça va, mademoiselle Engel ? C’est bientôt fini, ne vous inquiétez pas.

– Vous parliez à votre équipe, c’est ça ? demanda-t-elle d’une voix tremblante.

Les sauvetages de civils étaient toujours difficiles, puisque ces derniers ne savaient rien des protocoles, si bien qu’il fallait toujours tout leur expliquer, tout en les rassurant. Jack devinait cependant que cette jeune femme devait être plus expérimentée que le quidam moyen, étant donné la carrière tumultueuse de son père. Le fait qu’elle ait affronté des échanges de tir sans sourciller en était la preuve.

– Tout va bien ? s’enquit-elle. Vous avez l’air contrarié.

Le regard de Jack se perdit sur la route, et il releva le pied de la pédale de frein, de peur que le moteur ne ralentisse trop.

– Ça va, ne vous inquiétez pas. On va devoir rester un peu plus longtemps que prévu. En attendant je vais nous trouver une planque. Comme ça vous pourrez prendre une douche, et mettre des vêtements propres.

Samantha Engel baissa la tête et fronça les sourcils en constatant l’état déplorable de ses habits.

– Effectivement, je pense que ce serait une bonne idée…

– Jack, dit-il en réponse à son regard interrogateur.

– Jack, répéta-t-elle en acquiesçant, un sourire discret aux lèvres. Ravie de vous rencontrer, Jack. Et je vous en prie, appelez-moi Sam. C’est normal après tout ce que vous avez fait pour moi. Je vous remercie, d’ailleurs.

Il acquiesça brièvement avant de s’engager sur une route étroite qui les mena au petit village au pied de la colline où son unité avait installé une planque. La lune éclairait à peine les alentours. Il se gara quelques instants plus tard devant un petit chalet blanc tout à fait banal. L’endroit ne payait pas de mine, il devait bien l’avouer, mais il y avait l’eau courante, même de l’eau chaude, et les placards étaient remplis de nourriture.

Il frotta à nouveau les câbles de démarrage pour arrêter le moteur, puis se tourna vers Sam.

– Restez ici pendant que je vais repérer les alentours. Je reviens vous chercher aussi vite que possible. Ici, on sera en sécurité jusqu’à ce qu’on puisse sortir du pays.

Une fois la propriété contrôlée et le périmètre sécurisé, ils entrèrent à l’intérieur de chalet à la décoration spartiate. Jack verrouilla la porte derrière eux avant de lui faire faire le tour du propriétaire : une chambre, une salle de bain, une cuisine avec un petit canapé et une télévision.

– Si vous voulez prendre une douche, je peux essayer de trouver des vêtements à votre taille dans les placards et les laisser devant la porte.

– Merci, répondit-elle avant de disparaître dans la salle de bain en fermant la porte derrière elle.

Le doux chant de l’eau qui coulait vint bientôt briser le silence qui régnait sur le chalet. Jack alla se chercher une cannette de soda dans le réfrigérateur, et en but la moitié avant de la reposer. L’eau des environs convenait pour se laver et cuisiner, mais elle n’était pas potable. De toute façon, il avait besoin de caféine pour rester alerte.

Dès le départ, cette mission avait été un véritable enfer. Lorsque son unité avait été envoyée pour aller secourir une Américaine en planque dans un village du Costa Rica, Jack ne s’était pas attendu à perdre tout contact avec son équipe et à être forcé de s’enfuir avec elle. Dieu merci, jusqu’ici la jeune femme s’était montrée calme et coopérative.

Lorsqu’il avait lu son dossier et découvert qu’elle était la fille du richissime baron de la mafia Stefan Engel, il avait été inquiet à l’idée de devoir jouer le baby-sitter pour une enfant gâtée. Mais Sam lui donnait pour l’instant l’impression d’être une femme discrète et réservée, qui préférait se fondre dans la foule plutôt que d’être sous le feu des projecteurs.

Il prit une nouvelle gorgée de soda en se frottant les yeux, soudain hanté par l’image de ses grands yeux noirs, de ses douces lèvres roses, de sa peau lisse qui ne semblait demander qu’à être touchée…

On se calme, mon grand.

Il fallait qu’il garde la tête froide. La situation actuelle était déjà assez compliquée sans qu’il ne couche avec sa cible, qu’importe combien il la trouvait attirante. Il avait toujours aimé les femmes discrètes.

Jack ravala son désir malvenu et se rendit au salon où il posa sa canette sur la table basse, puis alla fouiller les tiroirs de la chambre à la recherche d’habits que Sam pourrait enfiler après sa douche. Des images de la jeune femme trempée, la peau rougie par l’eau chaude et recouverte de bulles de savon s’immiscèrent soudain dans son esprit. Merde. Il devait être en manque, voilà tout. Il trouva un t-shirt vert camouflage et un jogging gris qu’il déposa devant la porte de la salle de bain, comme il le lui avait promis. Ces vêtements seraient beaucoup trop grands pour elle, il le savait, mais l’essentiel était qu’ils soient propres.

Bon sang. La fille de Stefan Engel. Il se laissa tomber sur le canapé en frottant son crâne rasé. Lorsqu’il avait quitté sa petite ville du Nebraska, il ne s’était certainement pas imaginé qu’il côtoierait un jour la fille d’un célèbre gangster.

Le regard de Jack se perdit dans le vague tandis qu’il se remémorait la liste interminable des crimes attribués au père de la jeune femme. Celui-ci était mêlé à plus d’une dizaine de meurtres et disparitions, pour lesquels le tribunal n’avait eu aucune preuve avant que Sam ne réapparaisse. Elle était censée se trouver sur un navire scientifique à trois cents kilomètres de là, à étudier le plancton ou quelque autre forme de vie qui intéressait tant les biologistes, et non pas dans un village délabré à se cacher des hommes de main de son père.

Jack entendit la porte de la salle de bain s’ouvrir, mais il refusa de se retourner, n’osant pas regarder la femme qui se tenait dans son dos. Il jeta un coup d’œil à sa montre. Il était près de minuit à présent. Pas étonnant qu’il soit si fatigué. Il dormirait sur le canapé, bien sûr, même si ce dernier était terriblement inconfortable. Il préférait lui céder la chambre.

– Merci pour les vêtements, dit Sam en le rejoignant dans le salon, sa silhouette élancée engloutie par les vêtements trop grands.

Sa peau était encore légèrement humide après sa douche, ses cheveux étaient mouillés et ses joues rosies par l’eau chaude. Une violente vague de désir le traversa soudain.

Jack était certain de n’avoir jamais vu plus belle femme de toute sa vie. Ce qui était stupide, puisqu’il avait vu des milliers de femmes, et avait même parfois fait plus que les regarder. Ce qui était sans doute d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles il n’avait jamais réussi à rester en couple bien longtemps.

Mais il y avait chez Sam quelque chose qui le fascinait.

Elle jeta un bref coup d’œil à sa cannette avant de retrouver son regard.

– Il y en a encore ?

– Oh, oui, bien sûr.

Il se leva pour aller à la cuisine. Elle le suivit.

– Vous avez faim ?

– Vous rigolez ? Je meurs de faim, dit-elle en souriant.

Il alluma le four et sortit une pizza surgelée du congélateur.

– Ça vous irait ?

– Parfait, dit-elle en prenant place à table. Je peux aider ?

– Je pense pouvoir y arriver tout seul.

Il mit la pizza au four sans attendre que celui-ci ne préchauffe, soudain nerveux pour une raison qu’il ne s’expliquait pas. La pièce lui semblait minuscule à présent qu’ils y étaient tous les deux. Chacun but son soda en silence, le regard braqué sur l’autre au-dessus de sa cannette, l’atmosphère s’alourdissant à vue d’œil.

- Donc, euh, vous étudiez le plancton ? dit-il, faute d’autre chose.

Bien joué, Ducon.

Il n’avait pas la moindre idée de ce à quoi ressemblait le plancton. Il aimait surfer, mais c’était à peu près tout ce qu’il savait de l’océan.

Elle sourit brièvement.

– Oui, ça fait partie de mes recherches pour mon Doctorat. Je veux devenir biologiste marin.

– Wow. C’est impressionnant. Vous devez être une tête.

Sam haussa les épaules en détournant le regard. Sa timidité la rendait encore plus adorable à ses yeux. Il avait du mal à croire combien il la trouvait attachante, alors qu’il ne la connaissait que depuis quelques heures.

– Et vous ? Je sais que vous êtes un Marine, mais vous n’êtes jamais allé à l’université ?

Il déglutit bruyamment en baissant la tête.

– Si. J’ai une licence générale en éducation.

Elle sourit et il lui sembla que le clair de lune était soudain plus éblouissant que jamais.

– Ah oui ? Vous voulez devenir enseignant ?

– Un jour, peut-être. Je n’en sais trop rien.

Il ouvrit le four. La pizza était presque prête.

– J’aime entraîner les nouvelles recrues de l’armée, ajouta-t-il, donc on verra.

Quelques minutes plus tard ils prirent place à table, l’un en face de l’autre. Il avait terminé son premier soda et avait entamé une deuxième cannette. Le sucre et la caféine lui donnèrent un agréable goût de fouet, et le goût si familier de la boisson lui délia la langue et soulagea ses muscles douloureux.

– Ça vous convient ? demanda-t-il en prenant une bouchée de pizza.

– C’est parfait.

Elle sourit en aspirant un filet de fromage. Il dut se faire violence pour ne pas imaginer ses superbes lèvres roses se poser sur autre chose, la façon dont elles lécheraient, suceraient et…

– Ça fait longtemps qu’on a plus cuisiné pour moi.

Il revint brusquement sur terre, et eut soudain l’impression d’être le dernier des idiots, à baver devant une femme qui avait un million de préoccupations. Pourtant, il lui semblait qu’elle lui lançait parfois de brefs regards malicieux qui lui laissaient à penser qu’elle pourrait bien être intéressée, elle aussi.

Il prit le parti de lui poser d’autres questions à son sujet pour tenter de se changer les idées.

– Votre mère ne cuisinait pas ?

– Si, mais elle est morte d’un cancer quand j’avais douze ans, répondit Sam en soupirant d’un air triste.

Jack fut tenté de se mettre une baffe. Il avait lu son dossier, il le savait déjà. Il avait été trop occupé à l’admirer pour s’en souvenir, voilà tout. Idiot. Heureusement pour lui, le fait d’aborder ce sujet ne semblait pas la déranger.

– Mes