Rosalie souffrait d’une douleur à la cheville et Capucine s’apprêtait à aller demander de l’aide quand un homme s’approcha.
– Je peux faire quelque chose pour vous ? demanda-t-il simplement.
Comme aucune des deux ne répondit, il continua :
– Je me nomme James. Je vous ai vues cheminer difficilement sur le sentier. Je ne suis pas médecin, mais je peux peut-être vous aider. Ici, on apprend à se soigner soi-même.
Sans attendre l’assentiment des deux amies, il se pencha et tâta la cheville enflée de Rosalie.
– Ce n’est pas trop grave, elle n’est pas cassée. Respirez bien profondément, je vais sans doute vous faire un peu mal.
D’un geste rapide et maîtrisé, il manipula le membre blessé. Rosalie n’eut pas le temps de ressentir la douleur. Il se redressa et l’aida à se relever.
– Je ne sais comment vous remercier ! C’est incroyable ! Je ne sens pratiquement plus rien. Vous êtes un magicien !
L’homme eut un sourire taquin :
– Je suis éleveur. La ferme que vous voyez est à moi. Bien souvent, je soigne moi-même mes bêtes. Mais j’avoue que c’est la première fois que je m’occupe ainsi d’une belle jeune femme.
– Merci encore, James, pour votre aide. Mon nom est Rosalie, et voici mon amie Capucine.
Cette dernière le salua, mais James n’avait d’yeux que pour la jeune blessée. Le charme de Rosalie, avec sa chevelure blonde et ses yeux bleus, opérait. Capucine observa, d’un air narquois, un joli tableau… Ils l’oubliaient, occupés à se regarder, se reconnaître. Elle émit un léger son de la gorge pour rappeler sa présence. Rosalie sursauta :
– Nous devons continuer notre route.
On décelait dans sa voix un certain regret, qu’entendit James. Il s’empressa de préciser :
– Je vous déconseille de marcher trop longtemps durant quelques jours. Vous devez laisser votre cheville se reposer avant de repartir. Où allez-vous ? Êtes-vous obligées de reprendre votre chemin si vite