Sur la piste de l’amour
ls chevauchaient sans relâche sous un soleil de plomb pour regagner le ranch.
– J’espère que les gars n’auront pas fait du grabuge au saloon, s’inquiéta Marcus Crowley en ralentissant sa monture.
– C’est de leur âge, répondit Josh Ripper en crachant un long jet de salive. Tant que le travail est fait, on ne peut pas les empêcher de se saouler et d’aller voir les putains.
Marcus coula un regard en biais à son vieux compagnon et donna un coup d’éperon à sa monture qui s’élança au galop. Quelques kilomètres plus loin, ils aperçurent une ferme isolée. – Allons voir si nous pouvons trouver à boire pour les chevaux et nous reposer un peu, suggéra Marcus.
Lorsqu’ils mirent pied à terre, ils furent déçus. La ferme était abandonnée, saccagée et le petit corral vide de bétail.
Ils n’avaient que trop vu ce genre de scène depuis les vingt dernières années, bien que la situation se fût largement arrangée à la frontière et sur les grandes plaines.
Ils firent un tour sommaire de la propriété. Derrière la modeste habitation, Marcus avisa trois monticules de terre surmontés d’une croix. Josh le suivit de près.
– Je crains que les Comanches rebelles n’aient pas dit leur dernier mot, dit-il en retirant son chapeau devant les tombes.
Dans le silence pesant, un bruit de brindille qu’on écrase attira leur attention. Sans un mot, chacun partit d’un côté et de l’autre de la maisonnette en ruine. Un cliquetis reconnaissable leur fit instinctivement dégainer leurs colts. Ils avaient passé plus de vingt ans au service des Texas Rangers, autant dire qu’ils avaient l’instinct de survie chevillé au corps. – Qui que vous soyez, tonna le capitaine Crowley, je vous suggère de baisser votre arme et de vous montrer !
Long silence. Puis Josh sortit de la maison, précédé d’un jeune garçon, le visage dissimulé par un chapeau à large bord,
