La vengeance
Maxime arpentait le bois de la Fortune, dans la campagne orléanaise, depuis 8 heures ce matin. C’était un beau jour de septembre. L’été avait été magnifique et l’arrière-saison était prometteuse.
Le chasseur était seul, son fusil cassé sur l’épaule, sa gibecière en bandoulière. Il respirait à pleins poumons, ivre de liberté.
Depuis quelques années, il était interdit de chasser dans le bois de la Fortune qui regorgeait pourtant de gibier. Ces futaies qui s’étendaient à perte de vue avaient été classées réserve naturelle au nom de la protection de la biodiversité. On ne pouvait même plus y cueillir une fleur ou y couper un arbre. Pourtant, ce matin, Maxime espérait débusquer un lièvre, ni vu ni connu.
Maxime n’était pas un simple chasseur. Il braconnait, et ce n’était pas la première fois.
Soudain, quelque chose bougea dans un buisson, faisant craquer les branches. Maxime fut tout de suite en alerte, prêt à tirer. Il tenait en joue un hypothétique animal. Plus un bruit, l’animal avait dû partir dans l’autre sens. Maxime lâcha un juron et reprit sa marche.
Quelques mètres plus loin, à nouveau, il y eut du bruit dans les fourrés. Maxime ralentit le pas. Les bruits semblaient l’entourer. A la fois devant et derrière lui. Il devait s’agir de deux animaux de belle taille. Des chevreuils peut-être, ou des sangliers. Il ne se sentait pas très rassuré. Les sangliers pouvaient être parfois belliqueux. Il avança prudemment, arme à l’épaule. D’un coup, un lièvre déboula à quelques pas de lui, il tira. La détonation fit un drôle d’écho : le lièvre fit un bond et disparut dans les fourrés. Maxime s’écroula sur le sentier, à plat ventre, le visage contre le sol, dans les feuilles mortes. Il ressentit une terrible douleur au genou droit. Une souffrance si intolérable qu’elle lui coupa le souffle un moment. Il voulut se retourner sur le dos mais la douleur fulgurante lui arracha un hurlement.
– Qu’est-ce qui m’arrive ? grimaça-t-il entre ses dents serrées. On venait de lui tirer dessus, aucun doute. Son arme était à quelques mètres de lui. Il tenta
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