Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Rupture inachevée
Rupture inachevée
Rupture inachevée
Livre électronique164 pages1 heure

Rupture inachevée

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Victoria a toujours écrit, mais c’est la première fois que son désir d’aller vers l’achevé la transcende. Désir nourri d’extrêmes souffrances affectives et accru par le souhait de se retrouver avec son histoire. Histoire d’amour avec un début et une fin. Une fin qu’elle ignore et vit avec son lecteur.
Elle ne supporte pas cette rupture amoureuse par le silence... Elle libère ses émotions, que tant d’autres ont vécu avant elle, à sa façon, touchante et troublante de sincérité. Elle survit par l’écriture, véritable thérapie, basée sur l’introspection et accepte peu à peu l’idée de fuir l’incompréhension. Réussira-t-elle à guérir seule ? Comment accepter de fermer le livre de notre Histoire ?
Elle voudrait oublier psychologiquement mais au prix d’une trace écrite.
Un travail d’écriture bienfaiteur. Livre, symbole de la cicatrice.
« Un livre de 32 chapitres pour un type de 32 ans. Logique.
Et pour moi, du haut de tes 32 ans, tu fus source de 32 jours de souffrances. multipliés par quatre.
Au moins 32 appels attendus.
Au moins, 32 migraines, 32 insomnies, 32 crises de larmes et autres maux.
32, un nombre qui ne m’inspire plus comme en juillet !
Dans 32, j’aime bien le chiffre des unités, mais plus le 2 avec toi. »

Depuis toujours Karine LEVESIER jongle avec les mots... Mais l'acte d'écrire ne se concrétise-t-il pas dans les moments de déréliction?
En effet, c’est sans doute grâce à celui qu'elle surnomme le docteur de l’âme, Boris Cyrulnik auquel elle fait référence dans son ouvrage, qu'elle est allée naturellement vers l’activité concrète de l’écriture.

Nombreux sont ceux qui peuvent aussi se retrouver dans la gestion de leur chagrin ou de la douleur de la séparation. Grâce à ce roman, l'auteur a pu renaître et comprendre la complexité et le flou de sa Vie.

Ce roman de la littérature de résilience est un récit de vie des trentenaires et des déboires amoureux d’aujourd’hui.
Karine LEVESIER a voulu faire de son histoire une Histoire et en quelques mois, est né ce roman cité notamment dans les coups de cœurs de Patrick Poivre d'Arvor dans l'émission Place aux livres sur LCI en 2005.

LangueFrançais
Date de sortie1 juin 2014
ISBN9782954951805
Rupture inachevée

Auteurs associés

Lié à Rupture inachevée

Livres électroniques liés

Fiction générale pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Rupture inachevée

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Rupture inachevée - Karine Levésier

    Chapitre 1

    Un vendredi soir d’octobre. Je laisse la classe en ordre avant de partir. J’abandonne dans le coin du bureau, ce minuscule bouquet de fleurs sauvages fraîchement cueillies, aux tiges que l’on tient serrées entre le pouce et l’index. Merci Lucie. Ton attention était la bienvenue pendant ce moment de récréation propice aux songes et à la mélancolie. Comment puis-je m’adonner à la tristesse au milieu de ces rires et cris de joie d’enfants ? Et ce dessin de Dorian, commenté de délicieux et élogieux propos, à l’orthographe négligée par le poids de la dyslexie. « Victoria, ces la meilleur métresse ». Il me caresse le cœur. La maîtresse est aimée mais la femme ne l’est plus. J’ai l’impression que mes élèves ne me regardent plus de la même façon.

    Je ne veux surtout pas laisser transparaître cette peine qui m’envahit jusqu’à me donner des frissons, mais mon humeur me trahit. Je n’ai pas le droit à ses invincibles sauts d’humeur. J’ai froid, je voudrais être serrée et réchauffée. Mais tous ces bras ne sont pas pour moi.

    Je me lamente secrètement sur mon sort. Une plainte intérieure que je n’imposerai nullement aux autres. Par décence et pudeur. Cependant, je manifeste toujours du scepticisme et de l’écoute face à ces plaintes indécentes d’ongles cassés. Tous les jours, je les recueille sans broncher, cela fait partie intégrante de mon métier. Mon oreille commence à s’y complaire.

    L’intelligence consisterait selon moi en l’aptitude à résoudre un problème quel qu’il soit. Partir de ce postulat me permet de croire en la valeur de chaque individu. Je me bats toujours pour défendre cette conception.

    Je doute de mon intelligence car je suis incapable de résoudre ce problème qui est présentement le mien. J’aime un être pour deux. Je l’aime (J’espère utiliser bientôt l’imparfait mais ce n’est pas gagné) et lui ne m’aime plus, même s’il prétend le contraire. Comment gérer cette réalité sans souffrir ? Voilà la question sans réponse et sans calcul. Des milliers de questions en comment me traversent soudain l’esprit. Comment me détacher ? Comment le regarder sans le désirer ? Comment savoir s’il est heureux ? Comment prendre soin de lui même si… ?

    Il n’est pas remplaçable. C’était lui et personne d’autre. Que la vie est contrariante, pourquoi m’a-t-elle laissé croire à la magie d’aimer et d’être aimée ? Et pourquoi me reprend-elle sans prévenir la magie d’être aimée en me laissant la douleur d’aimer encore si fort ?

    Le téléphone sonne. La simple perspective de pouvoir communiquer avec lui me comble. Désillusion. C’est ma sœur. Merci Hélène pour cette plaisanterie qui consistait à changer de voix et te faire passer pour Madame Duchnok. J’ai ri. Je suis tombée dans le piège. Je demeure plus vulnérable que jamais. Tu m’as demandé si j’avais battu mon record. Alors tu ne t’es pas encore disputé avec Charles. C’est fou cela. Un rire ponctue sa phrase. Un rire si peu contagieux pour une fois A contrecœur, je t’ai menti. Pourquoi mentir ? Pour moins souffrir dans ce cas précis. Un rire si peu contagieux pour une fois. Impossible selon ma sœur de ne pas se disputer, ne fut-ce une seule fois. Je me tais. Si tu savais comme j’ai mal ; arrête d’être intriguée et laisse cette question de côté, Hélène. La première dispute sera peut-être hélas la dernière. Non, je ne veux pas.

    Tu ajoutes que ce long week-end de la Toussaint sera propice au bonheur des retrouvailles. Je l’espère tant mais lui ? Un coup de poignard. Tu ne peux pas deviner, je ne te dis rien, Hélène.

    J’achève la conversation pour une fois. L’existence des prétextes me sauve.

    Mentir, prétexte et je ne sais quoi encore, tout ce que je tendais à fuir quand j’allais bien.

    Je ne veux ennuyer personne. Chacun gère ses problèmes. Ces lamentations et cette tristesse me parasitent. Egarée dans ma déréliction, je survis par l’écriture. L’amour de l’écriture et non pas l’écriture de l’amour mais de l’amour perdu.

    Je fais pleurer mon âme dolente puis la soulage avec les mots. Ecrire, c’est aussi ne pas parler. C’est se taire, c’est hurler sans bruit. Quelle vérité durassienne ! Des larmes viscérales inondent mon visage. Il va se faire opérer et je ne serai pas à ses côtés. Se faire ouvrir le crâne comme il a dit un jour. Je me sens tellement inconsolable. Inconsolable et privée de prendre soin de lui.

    Une dispute qui devance une opération de la tête. Je suis indigne. Mais je l’aime trop pour être indifférente à son indifférence. Il me ment et je le sens. Socrate, vole à mon secours et fais-moi une démonstration in real life de l’art de la maïeutique ! Je lui ai dit que la franchise, c’était aussi oser avouer un mensonge. Mais lui choisit le silence. L’incompréhension est plus douloureuse que le mensonge et tout le reste, même si elle ouvre la porte à de ponctuels espoirs au moindre rayon de soleil ou chant d’oiseau.

    Je repense à la conversation téléphonique de ma sœur tout à l’heure, quand elle me faisait référence à sa peur de chanter devant les autres stagiaires de l’IUFM, cette chanson de William Sheller, Pourquoi les gens qui s’aiment sont-ils toujours un peu cruels ?… Très contextuelles, ces paroles. Est-ce le cas pour nous ? J’aimerais tellement que ce mal que je vis pour deux nous aide à mieux nous retrouver. Je te veux tant de bien.

    Bientôt deux semaines se sont écoulées.

    Tu as appelé, je me suis confrontée à un magma de mauvaise foi, fuite, soupirs et silences. Je reste dans l’incompréhension. Nous sommes encore ensemble sans être ensemble. J’anticipe cette lente et pénible rupture que tu ne veux pas officialiser. Tu me tortures. Sans le vouloir, prétends-tu.

    Pourquoi faire perdurer l’insoutenable si tu ne m’aimes plus ? Donne-moi ce petit repère chronologique, pour que ne serait-ce, je puisse me reconstruire. Fin. Terminus. Stop. Arrêt. C’est fini. Basta. Non, tu préfères les « Je t’appelle demain », « On peut reparler de tout cela lundi »…Je commence à associer tes atermoiements à la folie plus qu’au mystère de la double vie.

    A moi de prendre la décision déchirante que tu te refuses de prendre. Tu veux que je te quitte pour mieux me quitter. C’est le prix à payer pour t’acheter ta bonne conscience.

    Je suis au regret de te dire que tu n’es pas franc, tu es lâche. J’éprouve bien des difficultés à te faire ces reproches, moi qui t’ai tant idéalisé. The perfect man. L’homme zéro défaut. Mr Right.

    La semaine passée, tu es entré à la Fondation Rothschild seul. Telle était ta volonté. J’aurais tant aimé que tu me veuilles près de toi. J’étais avec toi à distance. Je t’ai téléphoné.

    Avant, je voulais te rassurer, être là au travers de ma voix.

    Pendant ton opération, agitée par une inextinguible inquiétude, j’appelais le service pour savoir.

    Après aussi bien sûr.

    Encore une discorde pour le lieu de convalescence. Ta mère t’a eu pour elle toute seule, avant et pendant ton hospitalisation, elle gagnera pour le reste.

    Tu ne m’aimes plus. Tu ne te bats pas pour moi. Tu n’es pas pressé de me voir. Presque trois semaines que nous ne nous sommes pas vus. Peu importe à ce stade de souffrance, mais dis-le moi, s’il te plaît. J’incarne la roue de secours ou suscite la compassion ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui se passe ? Parle enfin.

    Sache que le plus abominable, c’est l’incompréhension.

    Je recense les hypothèses face à ton changement d’attitude:

    Ta mère.

    Ta mère et ta sœur.

    Plus de sentiments pour moi.

    Problèmes sexuels.

    Tu préfères le célibat.

    Une autre fille. La fille du dessus. Ou une autre en vue.

    Secret de famille.

    Autre secret inavouable.

    Dois-je me lancer dans la découverte de cette énigme ? Ou renoncer à toi sans savoir ?

    Je suis lasse. Lasse d’avoir le cœur serré pour tes appels promis qui ne viennent pas. Tes appels prometteurs d’explication.

    Avide de tes appels, je ne le serai bientôt plus.

    Je voudrais effacer toute notre histoire comme j’efface la craie sur mon tableau pour passer à autre chose.

    Mais je n’y parviens pas. L’incompréhension me torture.

    Je relis le mail, où l’amour déborde, envoyé avant ton opération.

    Cher Charles,

    J’espère que ta pizza fut exquise et surtout que tu n’es pas trop soucieux. Je sais, c’est facile à dire mais très bientôt cette intervention sera derrière toi et synonyme du passé. En attendant, je suis lucide et devine à quel point une opération reste toujours perturbante.

    Il faut penser aux réalités agréables qui agrémentent ta vie au lieu de te torturer l’esprit avec des inquiétudes, qui j’en suis persuadée sont dépourvues de sens. On s’imagine toujours des trucs incroyables, et l’appréhension engendre une imagination d’une fertilité démesurément absurde, crois-moi.

    Je pense à toi.

    Tes bêtises avec les Sœurs, avec Sœur Crocodile, je crois.

    Tes talentueuses imitations.

    Quand je voulais te prendre ta chaussure sous la table au restaurant de Tôtes.

    Quand Jacques nous a demandé : « Alors qui gagne ? »

    Marcel rose

    Keving et ses lunettes d’armée

    Le retour avec toi dans le TGV...(Cela me fait penser à la poignée de ma valise que je n’ai pas encore fait réparer !!)

    Qui aurait dit que ce gentil garçon avec cette belle fleur... ???

    Quand tu m’as portée dans l’eau à Varengeville sur mer.

    Quand je te serre contre moi à ton arrivée à la gare

    Quand tu t’endors dans mes bras et que je continue à te caresser doucement les cheveux, parfumés aux huiles essentielles.

    Tes multiples attentions du mois d’août.

    Ta présence.

    Ton télescope

    Tes chaussettes très sexy

    Charles et ses T-Shirts...

    Le galet dans l’assiette

    Quand tu faisais exprès de perdre au ping-pong pour ne pas me décourager !!

    Quand tu m’as retrouvée dans Paris après être allé chez le coiffeur

    ...

    Voilà...

    Si tu savais à quel point je suis avec toi par la pensée...

    Nous nous reverrons quand tu en éprouveras l’envie mais sache que je suis là pour te soutenir et ce qui m’importe le plus en ce moment, c’est que tu te sentes bien et que tu sois loin de tout souci parasite.

    Je te le répète, tes angoisses sont les miennes. Très sincèrement.

    En résumé, ne choisis jamais le repli sur toi, je suis là.

    D’accord ?

    Je vais dormir, je me sens fatiguée...

    Je t’embrasse très fort, mon Charles que j’aime sans doute trop.

    Victoria

    Tu n’as nullement fait référence à ce message. Mes multiples attentions t’indifférent et les tiennes brillent d’inexistence.

    Paris semble à des milliers de kilomètres de ma brousse normande. Mon décor pastoral m’insupporte et les lumières de Paris me manquent. Le téléphone ne sonne plus depuis ce furtif appel de lundi soir où tu ne pouvais pas parler car ta mère était là. Je ne comprends pas. Pourquoi ne peux-tu pas parler en présence de ta mère ? Où est

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1