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Émerger: Le Retour de la siréne, #3
Émerger: Le Retour de la siréne, #3
Émerger: Le Retour de la siréne, #3
Livre électronique209 pages2 heures

Émerger: Le Retour de la siréne, #3

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À propos de ce livre électronique

Libérez la puissance du cœur d'une sirène.

 

Je suis une créature des profondeurs, une sirène, coincée sur la terre ferme parce que ma fille n'a pas encore eu son baptême du sel et n'a pas encore revendiqué son héritage de sirène. La seule sirène à avoir connu les cinq étapes du deuil. Je suis une mère célibataire, sans emploi, qui doit subvenir aux besoins de son enfant humaine. Et ignorer l'appel toujours plus fort du sel de l'océan.

 

Émerger raconte la phase finale du retour de Mira à Saltford, alors qu'elle s'efforce de naviguer au sein de la société humaine et de trouver une carrière pour laquelle elle est particulièrement qualifiée. Mais, non seulement elle est une femme dans un monde d'hommes, elle est aussi une sirène, et sa simple nature suscite des réactions chez les hommes. Pourra-t-elle surmonter les préjugés, les autres êtres surnaturels et le sel pour financer l'éducation de sa fille ?

 

LangueFrançais
ÉditeurA.L. Knorr
Date de sortie5 déc. 2023
ISBN9798215550151
Émerger: Le Retour de la siréne, #3

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    Aperçu du livre

    Émerger - A.L. Knorr

    Émerger

    ÉMERGER

    Le Retour de la sirène

    A.L. KNORR

    Traduction par

    LITERARY QUEENS

    Intellectually Promiscuous Press

    Copyright © 2023 par Intellectually Promiscous Press & A.L. Knorr.

    Tous droits réservés.

    Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme ou par quelque moyen électronique ou mécanique que ce soit, y compris les systèmes de stockage et de récupération de l'information, sans l'autorisation écrite de l'auteur, à l'exception de l'utilisation de brèves citations dans une critique de livre.

    Vellum flower icon Réalisé avec Vellum

    TABLE DES MATIÈRES

    Prologue

    Chapitre Un

    Chapitre Deux

    Chapter Trois

    Chapitre Quatre

    Chapitre Cinq

    Chapitre Six

    Chapitre Sept

    Chapitre Huit

    Chapitre Neuf

    Chapitre Dix

    Chapitre Onze

    Chapitre Douze

    Chapitre Treize

    Chapitre Quatorze

    Chapitre Quinze

    Chapitre Seize

    Chapitre Dix-Sept

    Chapitre Dix-Huit

    Chapitre Dix-Neuf

    Chapitre Vingt

    Épilogue

    Le Pouvoir de l’eau, Chapitre Un

    Livres d'A.L. Knorr

    À Propos de L’Auteure

    PROLOGUE

    Àla mort de ma mère, j’avais couru vers l’océan comme une lâche. Le sel avait alors agi comme un cocon, fronçant mes souvenirs et flétrissant mon chagrin comme un raisin séché au soleil. Lorsque j’étais revenue pour commencer mon cycle terrestre, le deuil m’avait brièvement rattrapée, mais j’avais dupé le chagrin et avais été assez idiote pour penser que je m’en étais tirée à bon compte. Lorsque Nathan est mort, je n’ai pas pu m’enfuir. J’avais beau ne pas tenir en place et me sentir appelée par l’Atlantique comme le lierre par les rayons de lumière, je ne pouvais pas partir. Le chagrin était de retour pour prendre ce qui lui revenait de droit : mon cœur.

    Quelques années à peine auparavant, j’avais tout ce que je voulais : mon compagnon, ma fille, une maison, une famille. Cela me donnait le vertige de penser à la rapidité avec laquelle tout pouvait changer. Plus tard, j’en vins à me demander si j’étais la seule sirène à avoir traversé les cinq étapes du deuil. Mais j’avais ma fille.

    Targa n’avait pas encore eu son baptême du sel ; la couleur et la forme de ses nageoires n’avaient pas encore été révélées, mais cela allait arriver. Du moins, à l’époque, j’en étais persuadée. Les gènes de sirène se transmettent immanquablement de mère en fille. Au contact de la mer salée, les jeunes jambes se fondent en une queue vierge scintillante. Mais Targa ne se transforma pas en réponse à l’eau de l’océan ; ni la première fois, ni les fois suivantes. Quelque chose n’allait pas. Je repoussais ma peur dans un recoin sombre où Targa ne la verrait pas, et lui disais en souriant qu’il fallait continuer à essayer. Je m’étais transformée à l’âge de trois ans, mais si des personnes s’épanouissaient tardivement au sein de la race humaine, pourquoi pas aussi au sein de la nôtre ?

    Son cinquième anniversaire était arrivé et elle ne s’était toujours pas transformée. Au fur et à mesure que le temps passait, l’inquiétude m’envahissait. Nathan avait senti que quelque chose changeait dans sa famille, comme un passage d’un bel automne à un hiver glacial. Un soir, il avait trouvé Targa en train de pleurer dans son sommeil.

    — Qu’est-ce qui ne va pas, ma chérie ? avait-il demandé doucement en la prenant dans ses bras avant d’embrasser ses joues mouillées.

    — Je n’ai pas de q-queue, avait-elle dit en reniflant avant de hoqueter sans ouvrir les yeux.

    Je n’oublierai jamais son regard confus face aux paroles ensommeillées de Targa. Il m’avait jeté un coup d’œil par-dessus sa tête, son expression un mélange d’amusement et d’incrédulité. Mon propre cœur avait failli s’arrêter. Ce fut la seule et unique gaffe de Targa et, pendant une fraction de seconde, j’avais voulu qu’elle crache vraiment le morceau. Je voulais qu’il soit au courant. Mais les ordres de ma mère étaient profondément ancrés en moi ; ses doctrines imprégnaient mes os. Nathan ne devait jamais savoir. Je n’affaiblirais jamais notre amour en utilisant ma voix sur lui, même après la naissance de Targa. Et partager mon secret avec lui, même si cela pourrait soulager ma souffrance, pourrait le mettre en danger.

    Targa et moi nous baignions en cachette dans l’Atlantique tard dans la nuit, chaque fois que nous le pouvions sans éveiller de soupçons. Mais ce qui était autrefois amusant était devenu pollué par l’attente et le suspens. Des séances de tutorat (mon idée), où je tentais des exercices de psychologie humaine que j’avais trouvés dans des manuels périmés à la bibliothèque : visualisation guidée, techniques de respiration, voire hypnose. Le souvenir de sa petite carcasse maigre en train de grelotter dans une baignoire contenant plus de sel que d’eau (idée de Targa) suffit encore à remplir mes yeux de larmes.

    Je ne sais pas exactement quand elle perdit espoir, mais elle le dissimula de façon experte, tout en faisant patiemment tout ce que je lui demandais.

    Des pensées insidieuses s’infiltraient dans mon esprit : elle n’aimait pas l’eau, ne voulait pas aller se baigner, n’entendait pas l’appel de l’océan. Je repoussais violemment ces pensées, me disant qu’elles n’étaient rien d’autre que le reflet de ma propre anxiété. C’était ridicule. La fille d’une sirène qui n’aimait pas l’océan ? C’était impossible ! Lorsque je mis une sourdine à ces peurs, je pris conscience d’autres. Pas les miennes, mais les siennes... envers moi.

    Elle pouvait voir l’anxiété dans mes yeux. Comme les abeilles ou les chiens peuvent sentir la peur, Targa pouvait détecter mon désespoir. Elle pouvait le sentir sur moi comme un parfum bon marché. Ses yeux étaient remplis d’angoisse et son désir évident de ne pas me décevoir me transperçait comme une lame chauffée à blanc, du cœur jusqu’aux tripes.

    Elle se voyait comme mon bourreau. La réalisation me tomba dessus comme une enclume et me brisa tout en me donnant la force de faire ce qu’il fallait : lâcher prise.

    L’océan pouvait m’appeler. Je laisserais son odeur me crucifier, le son de ses vagues s’écraser contre moi, résonner en moi et me supplier.

    Les besoins de Targa et mon amour pour elle étaient plus importants que l’appel de l’océan. Si elle ne se transformait jamais et que je restais enfermée dans un cycle terrestre pour le reste de ma vie, qu’il en soit ainsi.

    Qu’il en soit ainsi.

    CHAPITRE UN

    À bien des égards, c’est au Sea Dog que j’ai grandi. C’était ma maison et même parfois la garderie de Targa. Restaurant touristique conçu d’après le modèle d’une barque du XVIe siècle, il flottait fièrement dans le port de Saltford. Nathan l’avait construit. Phil avait élaboré un business plan pour le restaurant et l’avait présenté à la ville. Ils avaient adoré l’idée et l’avaient financée, mais Nathan avait travaillé bénévolement. Tout cela s’était passé avant que je ne quitte l’océan à l’âge de dix-neuf ans. Bien que je fus absente durant la construction, je pouvais tout de même sentir la touche de Nathan dans les finitions en laiton poli et la coque laquée de rouge. Les habitants adoraient venir manger le fameux fish and chips de Phil, même s’ils attendaient la basse saison pour enfin pouvoir se rendre aux toilettes sans trébucher sur un sac à main contenant un minuscule chien.

    Phil avait tenté sa chance avec une jeune femme inexpérimentée (moi), m’avait donné un travail et m’avait appris ce qu’était le pardon, parce que j’avais fait beaucoup d’erreurs. J’apprenais vite, mais, ayant passé les huit années précédentes en mer, j’étais aussi beaucoup plus ignorante des mœurs de l’humanité que la plupart des jeunes femmes.

    Une période de onze ans s’était écoulée, et j’avais continué à être serveuse au Sea Dog, d’abord pour suppléer aux revenus de Nathan, puis pour subvenir à mes besoins et à ceux de Targa. Mais rien n’est éternel et il y avait du changement dans l’air.

    Phil prenait de l’âge et, bien qu’il ne se soit jamais plaint, je pouvais voir la raideur s’installer dans ses os et les lignes de stress se graver sur son front. Il aspirait à son fauteuil inclinable et à un statut que je ne comprenais pas encore tout à fait (et que je ne comprendrais probablement jamais), connu sous le nom de retraite.

    — Mais qu’est-ce que tu vas faire ? demandai-je en astiquant les couverts chauds fraîchement sortis du lave-vaisselle industriel avant de les ranger dans leurs tiroirs attitrés.

    Le visage moite et rosé de Phil réapparut de derrière le comptoir où il était en train de changer l’un des tuyaux. Il ferma la porte d’un coup sec.

    — C’est le but. Je ne vais rien faire.

    Il joignit les paumes comme pour prier et les leva.

    — La raison pour laquelle les gens travaillent si dur, économisent toute leur vie et remboursent leur hypothèque à soixante ou soixante-cinq ans, s’ils ont de la chance, c’est pour pouvoir prendre leur retraite et ne rien faire pour le reste de leurs jours.

    Je fronçai les sourcils.

    — Tu ne vas pas t’ennuyer ?

    — Non.

    Je secouai la tête, perplexe.

    Phil essuya le comptoir pour faire briller le bois.

    — Tu n’as jamais pensé à la retraite ?

    Je secouai la tête, mais ne parvins pas à me justifier. Les sirènes ne prenaient pas leur retraite ; elles allaient mourir dans l’océan lorsqu’elles étaient âgées de plusieurs siècles.

    — Tu devrais.

    Il secoua son chiffon humide vers moi.

    — T’as quoi, trente ans ?

    — Trente-et-un.

    — Tu n’es plus toute jeune. Désolé, mais c’est vrai. T’as l’air d’avoir vingt ans, mais un jour, les années te rattraperont et tu...

    Il mit ses mains sur le bas de son dos pour s’étirer, et quelque chose craqua.

    — ... tomberas en morceaux.

    Je ris.

    — D’un seul coup ? Ça semble extrême.

    — Ça vient vite. On n’a qu’une seule vie, Mira. Tu travailles dur et t’élèves ta magnifique petite fille, et peut-être que tu trouveras un gentil garçon...

    Mon sourire se désintégra.

    Phil soupira.

    — Ça fait trois ans, Mir. Personne ne t’en voudrait d’avoir une relation. On veut juste que tu sois heureuse.

    — On ?

    — Crystal, moi, les parents de Nathan, Targa...

    Il marqua une pause.

    — Je suis sûr que t’as d’autres amis.

    Mais ce n’était pas le cas, et je n’avais pas le cœur de rappeler les faits à Phil. Crystal avait déménagé à Toronto quatre ans après mon mariage avec Nathan. Elle était revenue pour l’enterrement de Nathan et appelait une fois par an environ, mais à part ça, elle ne faisait plus partie de ma vie. Le père de Nathan était malade et sa mère l’avait placé dans un centre de soins en Alberta. Ils aimaient Targa, et je l’avais emmenée leur rendre visite quelques fois, mais l’argent ne coulait pas à flots et cela faisait un an que nous ne les avions pas vus. Hal, mon père, et moi n’avions jamais vraiment tissé de liens. Il avait été présent lorsque Targa était toute petite et avait fait quelques efforts avec elle, mais il avait rencontré une femme sur Internet l’année précédant la mort de Nathan et avait déménagé à Santa Barbara pour être avec elle. Il était revenu pour les funérailles et c’était la dernière fois que nous l’avions vu en chair et en os. Nous recevions une carte de Noël la plupart des années, mais c’était là toute l’étendue de notre relation.

    La porte du Sea Dog s’ouvrit et Kayley, une autre serveuse, entra en soufflant et jeta son manteau sur l’un des crochets en fer en forme d’ancre qui se trouvaient derrière la porte. Phil lui avait demandé plusieurs fois de mettre sa veste sur les crochets de la cuisine plutôt que là où les clients accrochaient les leurs, mais Kayley avait une mémoire sélective. Elle fit claquer son chewing-gum et cela retentit comme un coup de feu. Phil grimaça et nous échangeâmes un regard.

    — Crystal me manque.

    Je fermai le tiroir des couverts avec ma hanche, me dirigeai vers l’ordinateur et le démarrai.

    — Elle n’est pas si mauvaise, murmura Phil alors que Kayley traversait la pièce dans une paire de bottes de moto à lacets montant jusqu’aux genoux et faisait claquer son chewing-gum une deuxième fois. Pas de chewing-gum s’il te plaît, Kayley, dit-il par-dessus son épaule.

    — T’as laissé une tache, Phil, imita-t-elle d’une voix nasillarde avant de se frayer un chemin à travers la porte battante vers la cuisine pour aller chercher son tablier.

    Je lançai à Phil un regard las et il acquiesça d’un hochement de tête fatigué. Crystal lui manquait aussi.

    Si j’avais été Phil, j’aurais déjà renvoyé Kayley. Pendant un moment, je m’étais demandé pourquoi il tolérait son attitude. Mais il était difficile de trouver et de garder de bons employés ; il avait fallu plusieurs embauches temporaires avant que Phil ne trouve Kayley. Et Phil était en train de vendre le Sea Dog et comptait les jours avant de remettre les clés aux nouveaux propriétaires. Pourquoi perturber les choses avec un licenciement et une embauche ?

    Il ne m’avait parlé de la vente que la semaine précédente, alors que le contrat était déjà signé. La date de remise des clés était prévue dans quatre semaines. Phil m’avait assuré que les acheteurs étaient un couple charmant de Halifax qui m’accorderait une période d’essai de trois mois avant qu’une décision définitive ne soit prise quant à mon poste ici.

    Génial.

    Pour Phil, cela ne faisait aucun doute qu’ils me garderaient. Avec onze ans d’ancienneté, j’étais l’employée la plus ancienne et la plus digne de confiance que Phil ait jamais eue. Il m’avait donné des responsabilités de manager et une légère augmentation de salaire chaque année, mais pas de titre officiel (ce qui ne m’intéressait pas). Phil travaillait avec une petite équipe de cinq serveurs, y compris lui-même pendant la haute saison. À part lui, nous n’avions pas vraiment besoin d’un manager. Phil et les acheteurs s’étaient donné rendez-vous pour discuter de la paperasse de la vente et pour que Phil leur fasse une visite complète des rouages internes et externes du Sea Dog.

    — À quelle heure est-ce qu’ils seront là ? demandai-je.

    — Il n’y aura que Clive. Sa femme ne peut pas venir aujourd’hui.

    Phil regarda sa montre.

    — Et il est en retard. Je lui ai demandé de venir à dix heures et demie pour éviter la cohue du déjeuner. Il est presque onze heures !

    La porte d’entrée s’ouvrit à nouveau et un homme vêtu d’une longue veste en ciré et d’un chapeau style campagnard entra. Sa tenue aurait pu être imposante, mais le renflement au milieu, un ventre impressionnant, en atténuait l’effet.

    — Clive.

    Phil effaça son air contrarié et salua l’homme d’une chaleureuse poignée de main.

    — Ça fait plaisir de voir que t’as pu venir, en fin de compte.

    Clive souffla.

    — Je me suis retrouvé coincé dans des embouteillages au carrefour de Hope. Tu sais comment cette intersection peut être.

    Il se débarrassa de son ciré et le suspendit à un crochet du porte-manteau, mais garda son chapeau.

    — En effet, dit Phil d’un air conspirateur alors qu’ils s’asseyaient à une table.

    Le carrefour

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