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L'Amazone aux cheveux d'or
L'Amazone aux cheveux d'or
L'Amazone aux cheveux d'or
Livre électronique193 pages2 heures

L'Amazone aux cheveux d'or

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À propos de ce livre électronique

Un rallye - papers devait marquer la fin des cours du Poney-Club. Le rôle du Lièvre avait été confié à une des jeunes monitrices : Deirdre Sheridan, fille d'un éleveur dont l'écurie était déjà connue des turfistes.
Les affaires de Dennis Sheridan n'étaient pas très prospères. Le directeur de la banque s'en était plaint dernièrement à la jeune fille. Pourtant le capitaine avait son idée : il suffisait de vendre Moonbeam.
— C'est toi qui le vendras à ce Carmichael. Il te suffit de le monter au prochain steeple...
Ne disait-on pas que Je colonel Alan Carmichael, nouvellement installé dans la région, était fort riche?
Le jour du rallye, Denis Sheridan annonça à sa fille à la dernière minute, qu'il ne ferait pas le Lièvre avec elle : Carmichael le remplacerait. Et le père ajouta :
— N'essaie pas autre chose que de lui vendre Moonbeam.
Lady Hollis s'était donné assez de mal pour attirer un épouseur pour Pénélope... et on ne pouvait mécontenter les Hollis, qui patronnaient le Poney-Club.
Sur son superbe cheval, la jeune amazone partit donc à la recherche du colonel…
LangueFrançais
ÉditeurSkinnbok
Date de sortie10 mai 2023
ISBN9789979646105
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    Aperçu du livre

    L'Amazone aux cheveux d'or - Vivian Stuart

    L'Amazone aux cheveux d'or

    L’Amazone aux cheveux

    L’Amazone aux cheveux

    Gay Cavalier

    © Vivian Stuart, 1955

    © eBook: Jentas ehf. 2022

    ISBN: 978-9979-64-610-5

    This book is sold subject to the condition that it shall not, by way of trade or otherwise, be lent, resold, hired out, or otherwise circulated without the publisher’s prior consent in any form of binding or cover other than that in which it is published and without a similar condition, including this condition, being imposed on the subsequent purchase.

    All contracts and agreements regarding the work, editing, and layout are owned by Jentas ehf.

    I

    Quand Deirdre Sheridan vit la voiture de son père pénétrer dans la cour, elle lança à la petite troupe qui l’entourait :

    — Il faut que je vous quitte... Nos chevaux arrivent.

    Ses élèves ne la laissèrent partir qu’à regret. Deirdre, étant une des monitrices de l’Ecole d’équitation du Poney Club, possédait de l’autorité ; mais depuis que les enfants avaient appris que le rôle du Lièvre — dans le rallye-papers qui marquerait la fin du cours — lui serait confié, elle était à leurs yeux parée d’une auréole...

    D’ailleurs, avec ses dix-neuf ans, c’était déjà une demoiselle. Ses élèves l’admiraient et le montraient en tentant de la retenir. Elle parvint avec peine à se dégager et se dirigea rapidement vers les écuries.

    On ne pouvait se tromper sur l’identité de l’homme qui arrêtait sa voiture devant les stalles. Les couleurs de course des Sheridan resplendissaient sous le soleil et, sur les côtés du van tout neuf, on pouvait lire :

    « Cap. Dennis SHERIDAN. »

    « The Sheridan Stud. - King’s Martin - Berks »

    Au-dessous de l’inscription on avait dessiné, en traits vigoureux, la tête de l’illustre Merry Marcus : le vieux champion, naseaux dilatés, oreilles couchées, semblait, dans un fantastique élan, distancer ses rivaux et passer le poteau avec une longueur d’avance... Cette tête était devenue les armes parlantes de Dennis Sheridan et elle était connue sur les champs de course. Pourtant, Sam l’avait reproduite avec plus d’imagination que de vérité, six ans après que le champion eut, d’une manière absolument inattendue, triomphé dans le Grand National, imposant le nom de son écurie à l’attention des turfistes.

    Tel quel, éclatant sur la peinture brillante du van tout neuf, il faisait beaucoup d’effet ; mais en regardant la coûteuse caravane, Deirdre plissa le front. Son père l’interpella d’un ton joyeux :

    — Il a grand air, n’est-ce pas ?

    Il descendit et, de ses fortes mains brunes, caressa avec fierté le vernis luisant. Le froncement de sourcils de Deirdre lui échappa tout à fait. Il était comme un enfant devant un nouveau jouet et sa fille n’eut pas le coeur de briser cette joie. Pourtant, la veille, lorsqu’elle était allée à la banque encaisser le chèque pour payer les salaires, le directeur n’avait pas été rassurant... Il lui avait dit, de sa voix plate et un peu affectée :

    — Miss Sheridan, si vous avez quelque influence sur votre père, essayez donc de lui faire comprendre que les choses ne peuvent pas continuer ainsi. Notre établissement s’est montré très compréhensif avec lui... Je dirai même : aussi compréhensif qu’il lui était possible de l’être. Le découvert dépasse, depuis longtemps, le plafond que nous avions fixé et, malheureusement, nous avons l’impression que Mr. Sheridan ne fait aucun effort sérieux pour le réduire. Il dépense l’argent comme il laisserait couler de l’eau. Ce nouveau van, j’en suis persuadé, n’était pas indispensable...

    Deirdre avait promis au directeur de parler à son père. Elle savait qu’elle le ferait en vain. Pas indispensable ? Cela dépendait uniquement de l’opinion que l’on avait sur ce qui est indispensable et sur ce qui ne l’est pas...

    Quand il avait été question de l’acheter, elle avait parlé à son père du découvert qui ne se résorbait pas. Il lui avait décoché un de ces sourires très jeunes et très optimistes qui lui servaient le plus souvent d’argument et il avait affirmé d’un ton léger :

    — Allons, petite, ne vois donc pas toujours l’avenir en noir ! Il nous suffit de vendre Moonbeam le prix qu’il vaut, et le découvert sera amorti. Il faut bien te rendre compte que je dois maintenir le rang de nos écuries, sinon personne ne me prendra plus au sérieux... L’argent va à l’argent et on n’en donne volontiers qu’à ceux qui semblent ne pas en avoir besoin. Il me serait impossible d’obtenir une somme raisonnable pour une bête que je transporterais dans une carriole prête à tomber en morceaux ! Ce magnifique van sera la meilleure publicité que j’aie jamais faite.

    Il sera payé en quelques mois. Ce n’est pas une dépense, c’est un investissement productif. Un directeur de banque intelligent ne devrait avoir aucune peine à comprendre cela.

    — Malheureusement, avait soupiré Deirdre, celui avec qui nous sommes en affaires n’a pas du tout la même conception que toi de ce qui est nécessaire et de ce qui est purement ostentatoire... Il parle de gaspillage... et il insiste énormément pour que le découvert soit résorbé.

    — Eh bien, il le sera, avait affirmé le capitaine d’un ton convaincu. J’achèterai mon van et cela me permettra de vendre Moonbeam très cher. Je n’aurai pas de mal à rembourser ce vautour.

    Deirdre était trop raisonnable, et elle avait déjà trop d’expérience, pour prendre comme bon argent les illusions et les promesses de son père. Elle avait murmuré, d’une voix découragée :

    — Mais quand vendras-tu Moonbeam ?

    Et c’est alors qu’il lui avait lance, comme si cela avait été une chose toute naturelle, aisée et déjà faite :

    — C’est toi qui le vendras, à ce Carmichael.

    — Moi ? avait-elle balbutié, stupéfaite.

    — Oui, toi... Ça ne te sera pas difficile. Il te suffit de monter Moonbeam au prochain steeple. Dès que Carmichael verra de quoi ce cheval est capable, il l’achètera.

    — Mais, tu ne sais même pas si le colonel a l’intention d’avoir une écurie !

    — Tout le monde le dit... D’ailleurs, s’il entend tenir son rang, il faudra bien qu’il se procure quelques bons chevaux. Nous en avons précisément un à lui offrir. Nous lui rendrons service en le lui vendant. C’est une bête magnifique et il ne sera pas enrossé s’il la prend.

    Présentée de cette façon, l’affaire pouvait sembler aisément réalisable. La fille de Dennis Sheridan était parfaitement capable de mettre en valeur un cheval tel que Moonbeam. Mais était-elle capable de le vendre ? De le vendre, surtout, à un inconnu ?

    Le Colonel Allan Carmichael était un nouvel arrivé dans la région. Deirdre l’avait à peine entrevu et, pour elle, c’était un étranger. Un homme de haute taille, svelte, avec des cheveux blonds et, sur le visage, une expression étrangement distante et fermée, qui parcourait les routes du comté au volant d’une puissante voiture de sport et semblait s’intéresser davantage aux automobiles qu’aux chevaux.

    La rumeur publique, qui s’occupait énormément de lui, lui accordait une très grosse fortune et une brillante carrière militaire. Elle affirmait qu’il était résolu à se tenir à l’écart du monde et à tenir tout le monde à l’écart. Certains de ses voisins avaient cru civil de lui faire une visite de bienvenue dans sa résidence de Manor Farm. Ils avaient été reçus sans enthousiasme. Le colonel ne s’était pas vraiment montré impoli, mais il s’était borné à ce que la bienséance l’obligeait à faire et à dire, accueillant très froidement les avances et demeurant impénétrable et inaccessible autant que le lui permettaient les lois de l’hospitalité.

    On disait qu’il avait récemment quitté l’armée, après avoir combattu en Corée — justement comme Scan, le frère de Deirdre. Comme lui, il avait été longtemps captif des Jaunes et les gens bienveillants expliquaient l’humeur insociable de leur nouveau voisin par l’effet des souffrances endurées durant sa détention. Mais la grande majorité des habitants du comté se montraient moins compréhensifs, n’excusaient pas du tout le comportement inamical du nouveau-venu et lui faisaient hardiment la réputation d’un ours mal léché.

    Alan Carmichael ne semblait pas en souffrir. Manifestement, il ne tenait pas à se faire des relations. Pourtant, il ne parvenait pas absolument à se tenir à l’écart. Sur l’invitation pressante de Sir Henry Hollis, il était venu visiter les installations du Poney Club, où Deirdre aurait facilement pu le rencontrer. Elle n’avait pas cherché à le faire, d’une part parce que ses fonctions de monitrice l’occupaient. ailleurs, d’autre part parce qu’elle ne se doutait pas qu’avoir fait connaissance avec celui que son père considérait comme un client aurait facilité les choses lorsqu’il se serait agi de lui vendre un cheval.

    Elle regrettait à présent l’occasion manquée, car elle se rendait fort bien compte qu’elle aurait besoin de tous ses atouts pour réussir l’affaire que son père considérait comme tout faite. Elle refusait de partager l’optimisme de Dennis Sheridan, et vendre Moonbeam au colonel lui apparaissait comme une chose très malaisée.

    D’abord, Moonbeam n’était pas exactement le cheval qu’aurait dû acheter un homme qui — si ce qu’on disait était vrai — entendait ne monter qu’occasionnellement, à l’occasion de quelques rallyes. Indiscutablement, la bête était magnifique, déjà dressée, et capable de franchir haies et barrières avec un cavalier bien plus lourd qu’Alan Carmichael. Elle valait certainement le prix que Dennis en demandait. Mais c’était une bête très jeune, qui avait besoin d’être montée régulièrement, et ce n’était pas le cheval de n’importe quel amateur !

    « Certes, se répétait Deirdre avec un sentiment de malaise, il serait plus correct d’offrir au colonel Snowgoose, ou même Rudolf... Seulement, il y a ce maudit découvert, et Moonbeam est le seul cheval des écuries Sheridan dont on peut demander une somme suffisante... ».

    Elle conclut qu’elle devait faire de son mieux pour le vendre.

    Paddy, le garçon d’écurie, resserrait en cet instant les sangles du cheval, en lui parlant d’une voix caressante et pleine d’admiration. On voyait qu’il tenait Moonbeam pour un animal exceptionnel, et il ne se trompait pas. Si Carmichael achetait cette monture, il ne serait pas volé, de toute façon...

    Mais l’achèterait-il ? Deirdre n’arrivait pas à s’en persuader. D’abord, il n’était pas certain que le colonel assisterait à la compétition ; mais, même s’il acceptait l’invitation des Hollis, elle savait parfaitement qu’elle ne pouvait compter sur aucun d’eux pour faire la connaissance du nouveau-venu. Ces Hollis étaient des snobs, qui la méprisaient... Moins, toutefois, qu’ils ne méprisaient son père, coupable d’élever des chevaux pour les vendre et de gagner ainsi sa vie. Des vendeurs de chevaux, ils en étaient convaincus, n’appartiennent pas « à la société ».

    Pourtant, il était certain que Penelope Hollis s’arrangerait pour faire remarquer au colonel « cette jeune personne qui vend des chevaux ». Ceci afin de bien préciser quelle différence il y avait entre elles. Deirdre pensait qu’une fois que Carmichael l’aurait identifiée comme la fille de Dennis Sheridan, il lui suffirait de mettre le plus possible Moonbeam sous les yeux du colonel. Si les bavardages avaient raison et que le nouveau-venu désirât vraiment se procurer un cheval... s’il était aussi riche qu’on le disait... Moonbeam devait se vendre de lui-même sans qu’elle eût à faire d’efforts pour le placer.

    Naturellement, si le colonel ne lui parlait pas le premier, ce serait sa tâche de l’aborder... Elle se crispait un peu à cette perspective. Mais son père comptait sur elle. Et Dennis Sheridan qui, à cause de ses propres défauts, était le plus indulgent des pères, avait inspiré à sa fille une tendresse sans limite. Elle aurait traversé l’eau et le feu pour lui, s’il le lui avait demandé.

    « Après tout, se dit-elle pour se réconforter, vendre des chevaux, c’est mon métier ! Il faut bien que je le fasse... »

    Elle regarda son père, en se disant une fois de plus que c’était un très bel homme, plein de séduction et de charme avec sa peau hâlée, ses gais yeux bleus, ses cheveux blonds frisés et son corps mince et souple. Il avait dépassé la quarantaine, mais cela ne se voyait pas. En ce moment, avec son visage joyeux, il semblait très jeune. Très élégant, aussi, dans sa culotte de cheval bien coupée et son gilet jaune. Oui, elle pouvait le regarder avec fierté.

    Lui aussi admirait sa fille, mais une tristesse passa soudain dans ses yeux clairs. Deirdre savait que lorsqu’il laissait ainsi son regard s’embuer en la contemplant, c’était parce qu’il évoquait sa femme, morte douze ans plus tôt, à qui elle ressemblait beaucoup. Elle-même ne se souvenait pas très nettement de sa mère, mais Dennis sentait encore douloureusement la perte de celle qu’il avait adorée. Le coeur de Deirdre se serra et, d’un geste impulsif, elle passa son bras sous celui de Dennis. Il se redressa et dit d’un ton un peu bourru :

    — C’est l’heure de faire courir les chevaux.

    Il l’entraîna vers Mooheam et, tout en examinant l’animal sous tous les angles, il affirma :

    — Il est tout à fait à son avantage, n’est-ce pas ? C’est une bête magnifique.

    — Pour sûr ! confirma le vieux groom. Il n’v a pas, dans tout le comté, un cheval qui puisse lui être comparé.... Et, pour le monter, il n’v a nas Plus une amazone comparable à Miss Deirdre.

    Il étendit sa main toute ridée pour aider la jeune fille à se mettre en selle, puis il demanda :

    — Est-ce que je sors Marigold, maintenant ?

    Dennis acquiesça d’un signe de tête et, tandis que le garçon d’écurie se dirigeait vers le van, il continua à détailler Moonbeam avec des yeux approbateurs. Il était si profondément absorbé dans ses pensées que sa fille dut élever la voix pour se faire entendre quand elle demanda :

    — Tu as bien dit de sortir Marigold ? Je croyais que tu monterais Rudolph.

    Dennis tourna vers Deirdre des yeux qui voulaient prendre un air innocent, mais qui dissimulaient une malice, et il dit d’un ton léger :

    — Oh, j’ai changé d’idée. Rudolph a quelque chose au sabot, et ça ne fera pas de mal à Marigold de trotter un peu derrière les enfants, de prendre le galop et de sauter quelques haies quand Hollis aura le dos tourné.

    — Oui, père, mais... qu’est-ce que tu manigances ? Tu m’as promis de faire le Lièvre avec moi. Ce matin, Rudolph se portait parfaitement. Je ne comprend pas...

    Son père l’interrompit, en souriant d’un air malin :

    — Tu comprendras, mon enfant.... Je crois nécessaire de manquer à ma promesse... Je ne serai pas Lièvre avec toi, mais je t’ai trouvé un remplaçant. J’ai eu asspz de mal à le décider, mais c’est arrangé.

    — Qui est-ce ? demanda la jeune fille, dont le coeur se serra un peu dans l’attente de la réponse qu’elle redoutait.

    — Qui ? Mais naturellement le Colonel Carmichael. Sir Henry lui prête un cheval. Un cheval qui ne vient pas à la cheville du tien. Cela te donnera l’occasion de vendre Moonbeam. Tu n’auras pas à user de beaucoup d’éloquence car la différence de classe des deux bêtes sautera aux yeux.

    Deirdre baissa la tête... Ce procédé lui déplaisait. Cela sentait la combine à plein nez. Avait-elle le droit de se servir du Rallyepapers du club pour favoriser la vente d’un cheval ?

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