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Et l'amour, docteur Joe ?
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Et l'amour, docteur Joe ?
Livre électronique168 pages2 heures

Et l'amour, docteur Joe ?

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À propos de ce livre électronique

Un hôpital, en Angleterre. Infirmière, Lyn vient de monter en grade. Elle ne fêtera pas son succès. Elle est désespérée… Mark l'a quittée. Ce jeune chirurgien plein d'avenir - fils de Sir Felix Asper, le grand « patron » - épouse une héritière. Lyn est de famille modeste. Les blessés, les urgences, les gardes de nuit harassantes… telle est sa vie. 
Et puis, il y a Joe. Le docteur Joe. Un garçon brillant, intelligent. Jamais il n'a avoué à Lyn qu'il l'aimait. Un jour, la superbe Rolls de Sir Felix renverse Joe. Le blesse gravement. Lyn s'acharne à le guérir. Va-t-elle s'émouvoir ? Peut-être… Mais Mark rompt ses fiançailles…
LangueFrançais
ÉditeurSkinnbok
Date de sortie10 mai 2023
ISBN9789979646112
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    Aperçu du livre

    Et l'amour, docteur Joe ? - Vivian Stuart

    Et l'amour, docteur Joe ?

    Et l’amour, docteur Joe ?

    Et l’amour, docteur Joe ?

    Bacherlor of Medicine

    © Vivian Stuart, 1959

    © eBook: Jentas ehf. 2022

    ISBN: 978-9979-64-611-2

    This book is sold subject to the condition that it shall not, by way of trade or otherwise, be lent, resold, hired out, or otherwise circulated without the publisher’s prior consent in any form of binding or cover other than that in which it is published and without a similar condition, including this condition, being imposed on the subsequent purchase.

    All contracts and agreements regarding the work, editing, and layout are owned by Jentas ehf.

    CHAPITRE PREMIER

    Evelyn Hunt, ses blonds sourcils froncés, inspecta du regard la salle d’hôpital dont elle avait la charge.

    Le linoléum brun reluisait, chacun des trente lits était parfaitement aligné sur ses voisins, les couvertures et les draps ne faisaient pas un pli, les tables de chevet étaient débarrassées des paquets de cigarettes et des journaux que les malades y entassaient habituellement, les portes des armoires émaillées étaient closes.

    Les hommes, au nombre de vingt-neuf — le trentième était caché derrière les rideaux tirés — avaient un air emprunté, avec leurs cheveux disciplinés, leur face rasée et luisante.

    Personne, pas même le vieux Papa Binns, ne fumait. L’infirmière Alice Clare avait réussi, par des moyens connus d’elle seule, à convaincre Patrick O’Kee, le jeune docteur irlandais blessé au cours d’une rixe dans le port, de laisser brosser énergiquement sa tignasse rousse et de raser son visage meurtri.

    Il intercepta le regard de Lyn et lui sourit mélancoliquement.

    — Vous savez, mademoiselle, c’est cruel de traiter un homme de cette façon, surtout quand il a été aux portes de la mort et tout !

    Lyn s’approcha de lui, en lissant son tablier immaculé. Elle se sentait encore gauche, car elle n’avait obtenu ce poste que deux jours auparavant et elle n’avait pas acquis la dignité et l’aisance qu’exigeait sa fonction. Et pas davantage les capacités, en dépit des félicitations de la directrice pour les dispositions prises en vue de la visite de Sir Felix Asper.

    Il ne tarderait plus maintenant et sa présence, dans les circonstances actuelles, créerait à Lyn des difficultés à la fois professionnelles et personnelles.

    Les yeux du jeune Irlandais lui sourirent lorsqu’elle se pencha sur son lit. C’était un grand gaillard à l’accent chantant qui, depuis qu’il avait repris conscience, était devenu le favori de la salle. Lyn remarqua l’admiration qui illuminait ses yeux bleus. Après une année passée dans une salle de chirurgie pour hommes de cet hôpital anglais, elle avait appris à accepter ce genre de regard, moins comme un hommage à sa beauté que comme un retour à la santé. Il ne fallait pas prendre Patrick au sérieux, mais il ne fallait pas non plus le repousser durement, car les malades sont étrangement sensiblés et les sentiments blessés ne favorisent pas la guérison. Patrick O’Kee avait été en grand danger, bien que personne ne l’eût imaginé en le voyant à présent.

    Lyn lui décocha un sourire étincelant. Elle admirait sa gaîté stoïque et son courage. Elle tendit la main pour repousser gentiment une mèche rebelle sur le front du jeune homme.

    — Que puis-je faire pour vous ?

    Il captura sa main et répondit doucement, tendrement :

    — Vous pourriez m’appeler Pat. Tout le monde m’appelle Pat et c’est de votre bouche que j’aimerais l’entendre. Vous voulez bien ? Juste une fois !

    — Eh ! bien... juste une fois, Pat.

    Les yeux bleus s’illuminèrent.

    — Sûr, vous êtes un ange descendu du ciel. Mais pour quelle raison faites-vous le tour de cette salle comme un dragon, ce matin, en nous pourchassant tous, si bien qu’on ne sait plus où donner de la tête ? Interdit de fumer. Interdit de sortir quoi que ce soit de nos armoires, toute la chambre mise sens dessus dessous ! Attendez-vous la visite de la Reine ?

    Lyn réprima un soupir. Patrick O’Kee avait été dans le coma durant les semaines écoulées, il ne savait pas...

    — Nous préparons pour la visite de Sir Felix Asper, répondit-elle.

    Puis elle ajouta avec plus d’émotion qu’elle ne le souhaitait :

    — Elle a tant d’importance pour moi !

    — Ah ! Le vieux à la Rolls Royce, avec ses airs supérieurs ! Je le connais de vue... et il ne me plaît pas...

    Le visage du jeune Irlandais se ferma, comme celui d’un petit garçon qui contemple une pomme pas mûre.

    — Sir Felix est le chirurgien-chef de l’hôpital, lui rappela Lyn avec réprobation. Il sera là d’une minute à l’autre, je ne puis m’attarder à écouter ce que vous pensez de lui.

    Pour la centième fois, tout en s’éloignant du lit du docker, elle se demanda comment elle pourrait regarder en face Sir Felix Asper après ce qu’il avait dit d’elle à Mark. Il s’était montré si cruel, si dépourvu de cœur...

    — Mademoiselle !

    Une voix plaintive l’interrompit dans ses pensées, et instantanément le brillant sourire professionnel revint sur les lèvres de la jeune fille.

    — Oui, qu’y a-t-il ?

    Le vieux Binns se souleva lentement sur un coude et posa sur elle un regard triste derrière ses lunettes à monture d’acier.

    — Allons-nous attendre encore longtemps l’arrivée de Sa Seigneurie ? demanda-t-il d’un ton irrité. Ma pipe et mon tabac me manquent.

    — Chut ! pria Lyn en tapotant les oreillers, vous ne voulez pas que Sir Felix vous entende vous plaindre, n’est-ce pas ? Il doit passer dans d’autres services avant de venir chez nous. Vous le savez aussi bien que moi.

    La voix vibrait de sympathie. Le Papa Binns était le plus âgé des pensionnaires de la salle Foster et, de ce fait, un peu privilégié. Il avait été atrocement brûlé l’année précédente, dans l’incendie d’une fabrique et avait subi, une longue succession de greffes de la peau qui avaient usé sa patience. Quand il était revenu de ce qu’il croyait être la dernière opération, son état de santé avait nécessité un examen approfondi. On lui avait découvert une maladie grave sans rapport avec ses brûlures et rendant indispensable une intervention qui devait avoir lieu le lendemain.

    Il avait, comme la plupart de ses compagnons, ses petites manies. Privé de sa pipe et de son tabac, il était nerveux. Lyn et lui s’entendaient bien. Quand on l’avait admis dans la salle, elle venait d’y arriver et avait été chargée de s’occuper spécialement du vieillard. Elle disait en riant que le Papa Binns lui avait enseigné tout ce qu’elle savait.

    Elle caressa la main décharnée et déclara, pensant faire plaisir au vieil homme :

    — Les étudiants vont vous examiner ce matin. Vous êtes célèbre, vous savez ? Sir Felix est très fier de la réussite de ses greffes.

    — Hum ! grommela-t-il, assez satisfait. Il peut être fier, mais il devrait bien s’arrêter de charcuter. Je suis un brûlé, c’est tout, le reste est sain, pourtant, il veut...

    — Après-demain, tout sera fini, promit Lyn, et bientôt, vous nous quitterez pour rentrer chez vous. Je me demande ce que nous ferons sans vous !

    — En effet, dit Papa Binns en se rengorgeant, je me suis rendu utile ici, j’ai montré pas mal de choses aux jeunes infirmières, et à vous aussi, lorsque vous êtes arrivée.

    — Oui, c’est vrai, acquiesça Lyn en souriant.

    — Vous voilà maintenant sûre de rester à la salle Foster, déclara avec plaisir le vieillard. Vous êtes capable et appréciée. Le jeune Mark Asper est fou de vous. Mais qu’est-ce que j’ai entendu dire ? Vous avez eu des mots ? Et moi qui comptais être de la noce !

    Lyn se sentit blêmir. Elle réussit néanmoins à sourire.

    — Nous n’avons pas eu des mots, dit-elle d’une petite voix triste, mais vous trompez en pensant qu’il pouvait être question de noce. Maintenant, il faut que je me sauve.

    — Me tromper ! Le jeune docteur m’en a lui-même parlé ! lança le vieillard en retenant Lyn par sa manche. Vous ne voulez pas dire que tout est fini, quand même ?

    « A quoi bon nier... » pensa Lyn avec amertume.

    — Si, tout est fini, mais je vous en prie, gardez cela pour vous... je ne voudrais pas qu’on jase.

    Cela lui faisait trop mal. Prononcer le nom de Mark, c’était planter un couteau dans son cœur. Elle l’aimait tant mais... tout était bien fini. Mark avait choisi un autre chemin. Elle l’aurait cru plus courageux, suffisamment au moins pour tenter de résister à son père, de lutter pour leur amour. Il ne l’avait pas fait... Il ne l’aimait pas assez, telle était la vérité qu’elle devait regarder en face, comme elle devait envisager son avenir. Que ferait-elle, maintenant que la nouvelle s’était répandue ?

    Lyn poussa un douloureux soupir. Comment pourrait-elle rester à l’hôpital, en dépit de sa nomination et de la merveilleuse chance qui s’offrait à elle ? Comment pourrait-elle rencontrer Mark tous les jours, lui parler comme s’il ne l’avait jamais serrée dans ses bras, comme s’il n’avait jamais chuchoté passionnément à son oreille qu’il l’aimait ! Comme s’il n’avait jamais posé une bouche avide sur son visage illuminé de bonheur et de fierté !

    Elle ne pouvait pas rester, assister au mariage de Mark avec Alison Fox, que son père avait choisie pour lui. Non, non, c’était impossible, c’était au-dessus de ses forces...

    Doucement, elle libéra son bras de la faible étreinte de Papa Binns et répéta, en faisant un immense effort pour assurer sa voix :

    — Il faut que je me sauve, Sir Felix sera ici dans une minute et je ne dois pas le faire attendre.

    Par-dessus ses lunettes, le vieillard lui lança un regard semblable à celui d’un oiseau.

    — Est-ce à cause de lui ? suggéra-t-il avec perspicacité, a-t-il estimé que vous n’étiez pas assez bien pour son précieux fils ?

    Lyn ne répondit pas, mais en s’éloignant, elle sentit le regard du vieil homme sur son dos. Rien de ce qui se passait à l’hôpital ne lui échappait. Avec cet étrange instinct qui lui permettait de deviner les ennuis d’autrui, il avait mis le doigt sur sa blessure à elle. Sir Felix ne la trouvait pas assez bien pour Mark. Il ne l’avait pas dit en ces termes, mais elle le savait, et elle ne pouvait modifier ni sa naissance ni ses origines.

    Elle n’avait pas à en rougir. Elle sortait d’une honnête famille de la campagne, mais dans une ville comme Lester, où tout le monde se connaissait, il était impossible de dissimuler ses antécédents. Son père, issu d’une famille nombreuse, n’avait pas eu la possibilité de faire des études. John Hunt avait commencé à travailler la terre à l’âge de quatorze ans et aujourd’hui, il exploitait une ferme. C’était un excellent père, et il avait fait de son mieux pour arriver à sa situation actuelle, sa ferme étant une des plus importantes du district mais... cela ne faisait pas de sa fille une épouse souhaitable pour le fils de Sir Felix Asper. Il était inutile de prétendre le contraire et Mark lui-même ne l’avait pas tenté !

    — Mademoiselle !

    Lyn se retourna et vit que le Dr Dyson l’attendait près de la table sur laquelle, avec son habituel dédain pour l’ordre méticuleux, il avait posé ses appareils.

    Joe Dyson, le chef des pathologistes résidents, était un jeune homme élancé, au beau visage régulier, aux membres souples, aux cheveux blonds. Joe avait une intelligence brillante, que Lyn admirait, il était serviable et indulgent aux erreurs d’autrui. Il s’était toujours montré un ami fidèle, mais en ce moment, avec l’arrivée imminente de Sir Felix, Lyn était loin d’être ravie de le voir.

    — Avez-vous vraiment besoin de me parler ? chuchota-t-elle, parce que...

    Joe eut un geste insouciant de la main et sourit à Lyn d’un air engageant.

    — Nous attendons la visite de Sir Felix, l’informa Lyn.

    — Ne me dites pas que cela vous impressionne..., plaisanta Joe.

    — C’est sa première visite depuis que je suis infirmière, se défendit la jeune fille.

    Joe lui caressa le bras avec un sourire confus.

    — Nous y voilà ! J’avais oublié. Le temps passe si vite dans mon sous-sol, vous savez. Et les jours se ressemblent tous. Mais je dois dire, continua-t-il en faisant un pas en arrière pour la contempler, la tête penchée, que vous êtes charmante dans cette tenue.

    Lyn leva vers lui des yeux implorants.

    — Très bien, je comprends et je file. Ne prenez pas la peine

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