Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Catherine et le Capitaine
Catherine et le Capitaine
Catherine et le Capitaine
Livre électronique179 pages2 heures

Catherine et le Capitaine

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Le "Glaymore" quitte le port, destination Hong Kong. À son bord, chacun cache un secret, entretient un espoir...
Deux jeunes femmes partagent la même cabine. Catherine Duncan, la célèbre championne de ski, tente d'oublier que son fiancé, Hugh, s'est tué en montagne. Léonie Grant, qui est médecin, part rejoindre au bout du monde celui qu'elle aime.
Le capitaine est beau. Son charme glacé séduit les passagères. Catherine l'aperçoit, elle voudrait s'enfuir... Il s'appelle Robert Blake, il est le demi-frère d'Hugh. Après l'accident, il l'a accusée. Mais de quoi? Elle ne l'a jamais su.
D'escale en escale, la jeune fille, horrifiée, s'aperçoit qu'elle tombe dangereusement amoureuse de cet homme impérieux, qui la méprise en haute mer, le danger est, partout : feu, tempête, naufrage... Dans l'épreuve, la jolie Catherine se révèle héroïque. Et le capitaine ?
LangueFrançais
ÉditeurSkinnbok
Date de sortie10 mai 2023
ISBN9789979646075
Catherine et le Capitaine

Auteurs associés

Lié à Catherine et le Capitaine

Titres dans cette série (9)

Voir plus

Livres électroniques liés

Romance historique pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Catherine et le Capitaine

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Catherine et le Capitaine - Vivian Stuart

    Catherine et le Capitaine

    Catherine et le Capitaine

    Catherine et le Capitaine

    The Captain’s Table

    © Vivian Stuart, 1953

    © eBook: Jentas ehf. 2022

    ISBN: 978-9979-64-607-5

    This book is sold subject to the condition that it shall not, by way of trade or otherwise, be lent, resold, hired out, or otherwise circulated without the publisher’s prior consent in any form of binding or cover other than that in which it is published and without a similar condition, including this condition, being imposed on the subsequent purchase.

    All contracts and agreements regarding the work, editing, and layout are owned by Jentas ehf.

    CHAPITRE PREMIER

    — Voici la liste pour la table du capitaine, dit Hogg en la posant sur le bureau du commissaire.

    John Forbes examina attentivement la liste, remplaçant parfois un nom par un autre, avant d’interroger, en pointant son crayon sur l’un d’eux :

    — Qui est cette miss Duncan ?

    — Miss Duncan représentait la Grande-Bretagne aux jeux Olympiques d’hiver, Mr. Forbes, c’est une championne de ski. J’ai appris que le capitaine Blake s’intéresse aux sports d’hiver, coupa sèchement le commissaire en rendant la liste au steward chef qui lui présenta les autres.

    Forbes les feuilleta rapidement et reprit la première.

    — Qui est ce colonel Hart que vous avez mis à la table du capitaine ?

    — Un jeune planteur de caoutchouc qui se rend à Pennang. Miss Duncan est jeune et miss Hope-Scott aussi... Lady Hope-Scott est la veuve de Sir Jasper Hope-Scott qui était gouverneur général. Je pouvais difficilement la placer à une autre table.

    — Parfait. Voyons ma table, à présent.

    Un sourire se dessina sur les lèvres du steward.

    — Je pense que vous la trouverez... intéressante, monsieur.

    Le commissaire la parcourut et rassembla les papiers qu’il passa à Hogg.

    — C’est très bien, merci.

    Le steward s’inclina. Le commissaire le regarda s’éloigner avec un amusement irrité. Ce garçon accomplissait presque trop bien sa tâche. Forbes soupira. Le nouveau maître du Glaymore justifierait-il la confiance que la Compagnie avait en lui ? Il était inhabituel de désigner le commandant d’un petit bâtiment de commerce pour commander un navire de ligne de 20.000 tonnes.

    Certes, la nomination était temporaire. Le capitaine Blake devait remplacer le capitaine Maitland, foudroyé par une attaque la veille d’appareiller.

    John Forbes soupira encore en bourrant sa pipe. Quelle que soit son habileté de marin, Blake n’était pas un officier de navire de ligne. Il n’allait pas trouver le voyage aisé...

    Sa pipe allumée, le commissaire relut la copie de la liste que lui avait laissée Hogg et fronça les sourcils en lisant le nom de Catherine Duncan. Curieux qu’un marin s’intéressât aux sports d’hiver ! Brusquement, il se rappela : Blake avait eu un frère, de plusieurs années son cadet, qui s’était tué dans les Alpes suisses. Hogg n’avait peut-être pas eu autant de tact qu’il le pensait. Le capitaine Blake ne désirerait pas qu’on lui rappelât la tragédie. Forbes se leva, puis se rassit. Le premier soir, les passagers s’installaient où ils voulaient, et, de toute manière, la liste serait soumise au capitaine.

    * * *

    Sa liste à la main, Hogg heurta à la porte du salon du capitaine. Rickaby, un petit homme d’un âge incertain, aux joues semblables à des pommes ridées et aux yeux gris rusés, lui ouvrit.

    — Voici la liste pour la table du capitaine, annonça le steward. Voulez-vous être assez aimable pour lui demander s’il l’approuve ?

    — Certainement, Mr. Hogg.

    Le steward chef jeta un coup d’œil à une belle pendule de voyage sur le bureau et fit un pas vers la porte quand ses yeux se posèrent sur une photographie dans un cadre d’argent. Elle représentait un jeune homme en costume de ski. Le visage était d’une intelligence et d’un charme indéniables. Hogg s’attarda à la contempler. Rickaby, suivant son regard, dit simplement :

    — Son jeune frère, il s’est tué l’an dernier en Suisse.

    — Je l’ai lu dans les journaux. Je me rappelle cette photo, elle a paru dans le Mirror. Ne s’appelait-il pas Kistler ?

    — Vous avez bonne mémoire, Mr. Hogg. Mr. Kistler était le demi-frère du capitaine. La mort de ce garçon fut un rude coup pour lui.

    Hogg murmura de façon inintelligible et se retira. Il oubliait rarement un nom ou un visage, mais en cet instant, quelque chose l’intriguait. Il avait vu récemment cette photo. Maintenant, il fouillait sa mémoire, incapable de se rappeler où il l’avait vue. Elle se trouvait dans un cadre de cuir. Marchant vivement dans la direction de la salle à manger, il se rappela. Peu après que le Glaymore eut levé l’ancre, il avait jeté un coup d’œil dans une cabine, il ne saurait dire laquelle, mais c’était celle d’une femme, parce qu’à côté de la photographie, un nécessaire de toilette féminin était ouvert.

    Curieuse coïncidence !

    Si on la rapprochait de la suggestion du premier officier de placer miss Duncan à la table du capitaine, elle devenait encore plus étrange. A moins qu’il ait vu la photo dans sa cabine ? C’était sans doute cela. Et cela expliquait la suggestion de Mr. Morley.

    En entrant dans la salle à manger, Hogg souriait. Il avait placé, comme il convenait, les passagers du navire.

    * * *

    Catherine Duncan jeta un coup d’œil au nom gravé sur les luxueuses valises de peau de porc éparpillées sur le sol. Sa compagne s’appelait Dr L. R. Grant.

    N’ayant pas envie de déjeuner, Catherine avait défait ses bagages pendant le repas, puis s’était installée sur le pont. A présent, le Dr L. R. Grant était, sans doute, allée prendre un bain et avait l’intention de revêtir la séduisante robe d’après-midi suspendue à la barre de la couchette supérieure.

    La porte s’ouvrit brusquement. Une grande jeune femme blonde enveloppée dans une robe de chambre de soie bleu pâle s’arrêta devant Catherine et l’examina avec un intérêt non dissimulé.

    — Vous êtes miss Duncan ! J’ai cru devenir folle en me demandant à quoi vous ressembliez. J’espère que vous ne ronflez pas ?

    — Je ne pense pas, répondit Catherine en riant.

    — Parfait, voilà un cauchemar dissipé.

    Le Dr Grant déposa sa serviette de bain humide sur le lavabo et se jeta sur sa couchette.

    — J’espère que cela ne vous ennuie pas que j’aie pris la couchette inférieure ? Quand j’ai fait mon choix, je ne vous avais pas encore rencontrée. Si vous objectez, je suis disposée à jouer à pile ou face.

    Les lèvres de Catherine se plissèrent. Le Dr Grant possédait le sens de l’humour et un grand charme. Elle prendrait plaisir à sa compagnie. Dans son état d’esprit actuel, elle redoutait un long voyage. Pourtant effectuer une nette coupure avec les choses familières qui avaient constitué son monde et celui de Hugh lui avait paru la meilleure solution. Rien ne la retenait en Angleterre. Hugh était mort. Son père la réclamait, il était seul, lui aussi.

    Catherine regarda la table de toilette, puis se rappela avec un serrement de cœur qu’elle avait remis la photo de Hugh dans sa valise. Elle ne désirait pas répondre aux questions de sa compagne, si elle se montrait indiscrète. Et, pour la centième fois, l’interrogation déchirante à laquelle il ne serait jamais répondu se présenta à son esprit.

    La mort de Hugh était-elle accidentelle ?

    Les chuchotements entendus après les funérailles étaient-ils fondés ? Hugh était un alpiniste si expérimenté. Pourquoi était-il tombé là où on l’avait trouvé ? Et cette lettre que son demi-frère lui avait écrite, à elle... les accusations qu’elle contenait... elle ne les comprenait pas, mais elles l’avaient terriblement blessée.

    Des larmes piquant ses yeux, Catherine s’approcha du lavabo, déplaça la serviette du Dr Grant et, le dos tourné à sa propriétaire, fit couler l’eau pour humecter ses paupières.

    Elle devait cesser de se torturer. Hugh l’avait aimée. Il lui avait demandé de l’épouser.

    De sa couchette, le Dr Grant l’observait nonchalamment. Se levant sur un coude, elle déclara :

    — Ne pensez-vous pas que, puisque nous allons partager cette cabine, nous pourrions être amies ? Mon nom est Léonie.

    — Et le mien Catherine.

    — Vous êtes Catherine Duncan ! s’écria Léonie en s’asseyant, surprise, déconcertée même. La championne de ski ! Que je suis stupide ! Votre visage m’était vaguement familier. Je vous ai vue à la télé. Mais... Vous vous rendez à Hong-Kong, vous ne pourrez pas skier, là-bas !

    — Je sais, répondit Catherine d’une voix mal assurée. J’abandonne. Je vais tenir la maison de mon père.

    — Oh ! je vois, dit Léonie avec embarras. Je ne voulais pas être indiscrète.

    Elle balança ses longues jambes au galbe parfait par-dessus la couchette et mit pied à terre en ajoutant :

    — Il est temps de s’habiller si le dîner est à huit heures.

    Ses yeux posés sur le visage de Catherine brillaient d’une lueur qui était plus que de l’intérêt. Puis elle abaissa son regard sur une paire de bas qu’elle enfila. Elle choisit des souliers rouges. Pour rompre le silence, Catherine demanda :

    — Aimez-vous votre profession ?

    Elle ne parvenait pas à se représenter cette femme au milieu de malades. Dans un hôpital, par exemple, où des pauvres venaient suivre un traitement. Très occupée à se maquiller devant le miroir, Léonie, haussant les épaules, avoua :

    — Je suis pathologiste. Je n’entre pas en contact avec les malades quand je peux l’éviter. J’ai étudié la médecine pour plaire à mon père, chirurgien à Londres. Après les deux premières années d’études, je m’y suis réellement intéressée. Je viens de passer une année à Bâle chez le professeur Liebermann.

    Son regard rencontra celui de Catherine, mais comme cette dernière se taisait, elle poursuivit :

    — Ce nom ne vous dit sans doute rien, mais Liebermann est une sommité.

    Dans un haut-parleur, le gong retentit.

    — Le dîner, dit gaiement Léonie. Le premier soir, nous jouissons d’une liberté totale. Restons ensemble, voulez-vous ? Et si nous découvrons des gens amusants, nous demanderons au steward chef de nous mettre tous à la même table. Connaissez-vous quelqu’un à bord ?

    — Pas une âme, et vous ?

    — Personne, mais nous ne tarderons pas à faire des connaissances.

    La salle à manger était à moitié pleine, Léonie choisit une table de quatre couverts encore inoccupée. Un steward déposa le menu devant elle et elle commanda un potage, imitée par Catherine. Elles en étaient au second plat quand un couple d’un certain âge, un sourire figé sur des visages ingrats, prit place près d’elles. Durant tout le repas, ils se parlèrent à mi-voix.

    — Ce n’était pas une de mes meilleures idées, remarqua Léonie. Peu importe, nous prendrons le café dans la véranda.

    Léonie se leva et, désignant des passagers entourant une table où Hogg était assis, un plan de la salle à manger étalé devant lui, une pile de cartes à sa droite, elle dit :

    — Peut-être ferions-nous bien de nous informer de notre table ?

    Quand leur tour arriva, le steward chef demanda poliment :

    — Votre nom, s’il vous plaît.

    Léonie répondit pour elles deux.

    — Nous aimerions être ensemble, ajouta-t-elle d’un ton persuasif.

    — Vous êtes miss Duncan ? Le capitaine serait honoré si vous vouliez bien prendre place à sa table.

    — Je ne suis pas miss Duncan, dit Léonie avec une légère pointe dans la voix, je suis le Dr Léonie Grant.

    Elle se tourna vers Catherine :

    — La servitude de la gloire, ma chère. Vous devez prendre place avec l’élite, tandis que moi, je serai sans nul doute reléguée à la table du cinquième ou sixième officier, n’est-ce pas, steward ?

    — Je vous avais mise à la table du chirurgien du bord, madame, répondit vivement Hogg, mais si vous préférez être ailleurs, cela peut s’arranger.

    — Non, merci, ça ira, dit Léonie en prenant sa carte.

    Tournant les talons, elle laissa Catherine attendre la sienne.

    Hogg la lui remit en souriant.

    — C’est un privilège de vous avoir à bord, miss Duncan.

    Catherine, embarrassée par les regards que ce petit échange avait attirés sur elle, remercia et se hâta de rejoindre Léonie sur le pont inférieur. Elle parlait avec un bel homme aux cheveux grisonnants, en uniforme d’officier. En voyant Catherine, elle agita la main.

    — Le Dr Alfree, dit-elle. Docteur, voici miss Catherine Duncan qui partage ma cabine et dont vous avez, j’en suis sûre, entendu parler.

    — Nous avons tous suivi vos exploits aux Olympiques d’hiver, miss Duncan, dit le médecin en tendant la main. J’ai persuadé le Dr Grant de venir prendre le café chez moi. Nous verrons ensuite si nous pouvons former une table pour le bridge. J’espère que vous vous joindrez à nous ?

    Catherine voulut refuser, mais le médecin balaya ses excuses et escorta les jeunes femmes jusqu’au pont A, puis dans une coursive, barrée par un écriteau «Réservé aux officiers».

    Le Dr Alfree donna un ordre au steward debout à l’extrémité de la coursive avant d’introduire ses invitées dans sa cabine.

    Léonie regarda autour d’elle avec stupéfaction.

    — Quel luxe ! J’aurais dû solliciter un poste de médecin à bord, au lieu

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1