Maureen haussa les épaules.
– Bientôt, Mme del Borgho fut considérée comme une exilée, ravalée à un rang subalterne par ton mari. Nul, donc, ne s’aperçut de son installation à Londres. Sauf Arthur. Il n’eut qu’à la rencontrer deux fois pour être subjugué, conquis… Cet homme incapable d’amour découvrit la passion. Virginia sut le manœuvrer à sa guise. Que lui faisait-elle miroiter en échange des renseignements qu’il lui fournissait ? Ah ! si seulement Hilary avait eu la bonne idée de la garder à Blownhill, tout cela ne serait pas arrivé !
– J’ignorais qu’il s’était privé de ses services. Il ne m’en a jamais parlé.
Perplexe, Sherry s’interrogeait. Elle était certaine, à présent, que Virginia ne représentait rien aux yeux du duc. La lettre qu’elle avait trouvée dans sa cabine ne lui était pas destinée… Elle s’était laissé abuser par les mots d’amour, mais, en fait, aucun nom ne permettait d’identifier le destinataire de ce billet doux. Était-ce à Arthur que l’Italienne écrivait des « mon chéri » passionnés ? Et comment Hilary se trouvait-il en possession de cette lettre ? Elle n’en parla pas à Maureen dont elle supportait difficilement les lamentations.
– Arthur a mis un terme à ses ambitions, lui dit Sherry sévèrement. Il a gâché stupidement sa carrière, et celle d’Hilary par voie de conséquence.
– Oh ! lui, il s’en tirera toujours ! N’est-il pas le « chouchou » de la reine ?
– Ne sois pas injuste et méchante, veux-tu ? La reine pardonnera à Hilary