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Baisers furtifs
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Livre électronique94 pages1 heure

Baisers furtifs

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À propos de ce livre électronique

Un amour interdit, un complot et une sombre histoire d'argent. Le texte qui suit eut un véritable scandale lors de sa première publication. Il y est en effet question d'un sujet hautement sulfureux pour l'époque, celui de l'émancipation d'une jeune fille de quinze ans dont les sentiments qu'elle porte à son cousin la conduisent à se marier en secret, contre l'avis de son père qui la destine à un riche ami de la famille.
LangueFrançais
ÉditeurFV Éditions
Date de sortie7 déc. 2015
ISBN9782366688498
Baisers furtifs
Auteur

Wilkie Collins

William Wilkie Collins (1824–1889) was an English novelist, playwright, and author of short stories. He wrote 30 novels, more than 60 short stories, 14 plays, and more than 100 essays. His best-known works are The Woman in White and The Moonstone.

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    Aperçu du livre

    Baisers furtifs - Wilkie Collins

    VI

    copyright

    Copyright © 2014 par FV Éditions

    Image utilisée pour la couverture :

    (Antique Cameo) Lauren Rogers@sxc.hu

    Illustrations : SL Fildes

    Traduction Anonyme (1872)

    ISBN 978-2-36668-849-8

    Tous Droits Réservés

    WILKIE COLLINS

    La nouvelle qui suit fut à l'origine publiée en décembre 1871 sous le titre "Miss or Mrs ? a Christmas Story in Twelve Scenes". Avec presque 200 000 exemplaires vendus, le magazine dans lequel elle fit cette première apparition eut un succès retentissant, aidé notamment par le scandale que suscita l'histoire écrite dans les pages qui suivent. Il y est en effet question d'un sujet hautement sulfureux pour l'époque, celui de l'émancipation d'une jeune fille de quinze ans dont les sentiments qu'elle porte à son cousin la conduisent à se marier en secret, contre l'avis de son père qui la destine à un riche ami de la famille. Le sujet était d'autant plus scandaleux qu'il évoque la définition sur le plan juridique et moral du détournement de mineur, et qu'il est également inspiré de l'histoire personnelle de l’auteur qui fut lui-même confronté quelques années plus tôt à cette délicate situation. Wilkie Collins, il est vrai, n'était pas de ceux qui rentrent facilement dans le rang et sa vie personnelle, à l’image de son oeuvre, ne fut guère des plus classiques.

    FVE

    BAISERS FURTIFS

    — Conte de Noël —

    (Miss or Mrs ? a Christmas Story in Twelve Scenes — 1871)

    I

    La nuit était finie. Le jour nouveau-né attendait l'astre vivifiant dans ce silence inconnu à terre, ce silence qui précède le lever du soleil lorsque le calme plane sur la mer. Pas un souffle dans l'air, pas une ride sur l'eau. Rien ne changeait, excepté la lumière, qui doucement grandissait à l'horizon ; rien ne bougeait, sinon le brouillard, dont les masses paresseuses montaient, attirées par le soleil. Graduellement la brume s'éclaircit ; aux premiers rayons de l'aurore, elle laissait entrevoir les voiles blanches d'un schooner-yacht.

    De la poupe à la proue, le silence régnait à bord du navire comme sur la mer. Un seul être vivant se trouvait sur le pont, le timonier, qui sommeillait paisiblement, le bras sur la barre du gouvernail, devenu inutile. De minute en minute, la clarté augmentait, et déjà la chaleur du jour se faisait sentir ; l'homme à la barre était encore assoupi, les voiles pendaient immobiles, l'eau dormait contre les flancs de la goélette. L'orbe radieux était sorti des flots quand le premier bruit troubla le silence du matin. C'était le cri lointain d'un oiseau de mer qui retentit brusquement dans la dernière spirale de vapeur qui s'élevait à l'horizon. Le timonier s'éveilla, regarda ses voiles inertes, et ne put réprimer un bâillement ; puis il examina la mer, et hocha la tête en constatant un calme plat.

    — Où est le cap ? demanda une voix dure et impérieuse qui venait de l'escalier de la cabine.

    — Où vous voudrez, patron ! Il fait le tour de la boussole.

    Le patron du yacht parut sur le tillac. Regardez-le bien c'est Richard Turlington, de la célèbre maison d'importation Pizzitutti, Turlington et Branca. Agé de trente-huit ans, trapu et carré, M. Turlington présentait à ses contemporains un visage qui pouvait passer pour un spécimen réussi du style angulaire. Le front dessinait une ligne droite perpendiculaire, la lèvre supérieure en était une autre, et le menton la plus longue et la plus droite des trois. Lorsqu'il tourna sa figure basanée du côté du levant et qu'il protégea contre le soleil ses yeux d'un gris clair, ses mains noueuses disaient assez haut qu'elles lui avaient gagné sa subsistance un jour ou l'autre dans sa vie. En définitive, c'était un homme qui se faisait aisément respecter, mais qu'il devait être difficile d'aimer.

    — Calme plat hier, grommela Richard Turlington entre ses dents pendant que ses regards scrutaient l'horizon, et calme plat aujourd'hui ! Assez comme cela !...l'année prochaine j'aurai une machine.

    — Pensez à la poussière des charbons et à l'infernale vibration, et laissez votre beau yacht tel qu'il est. Nous sommes dehors par un jour de fête ; eh bien ! le vent et la mer se reposent comme tout le monde.

    Celui qui donnait cette réplique au patron était un jeune homme leste et mince qui parut sur le pont tenant ses vêtements sous son bras, une serviette à la main, et simplement couvert d'une robe de chambre avec laquelle il était sorti de son lit.

    — Lancelot Linzie, vous avez été admis à mon bord à titre de médecin attaché à la personne de miss Natalie Graybrooke, sur la demande de son père ; chacun à sa place, s'il vous plaît ; quand j'aurai besoin de vos conseils, je vous en informerai.

    En parlant de la sorte, le plus âgé des deux hommes fixait sur l'autre ses yeux incolores avec une expression qui disait clairement : bientôt il n’y aura plus de place ici pour nous deux.

    Lancelot Linzie avait apparemment ses raisons pour ne pas s'offenser des observations de son hôte.

    — Je vous remercie, dit-il d'un ton de bonne humeur ironique. Il ne m'est pas facile de rester à ma place ici. C'est plus fort que moi je me réjouis comme si j’étais le propriétaire du bâtiment. Cette vie est si nouvelle pour moi ! Par exemple, j'admire comme on a vite fait de se laver ; à terre, c'est une question compliquée de pots et de cuvettes, et l'on a toujours peur de casser quelque chose, tandis qu'ici on sort de son lit, on va sur le pont, et on fait comme je vais faire...

    II tourna sur ses talons et courut vers l'avant ; en un clin d'œil, il avait jeté sa robe de chambre, enjambé le plat-bord, et on le vit s'ébattre dans soixante brasses d'eau salée. Les yeux de Richard Turlington le suivirent avec une attention mêlée de déplaisir pendant qu'il faisait en nageant le tour du navire. Son esprit, toujours lent et méthodique dans ses opérations, le prenait pour sujet d'un problème qu'il se posait dans ces termes : Lancelot Linzie a quinze ans de moins que moi ; de plus, il est le cousin de Natalie Graybrooke. Étant donnés ces deux avantages, on demande : s'est-il fait agréer de Natalie ?

    Préoccupé de cette grave question, Richard Turlington s'assit dans un coin à l'arrière du bâtiment. Il était encore tout à ses méditations quand le jeune médecin rentra dans sa cabine pour achever sa toilette du matin ; il n'avait pas résolu son problème quand le steward vint, une heure plus tard, lui annoncer que le déjeuner était servi.

    On était cinq à table. D'abord sir Joseph Graybrooke, héritier d'une jolie fortune amassée par son père et son grand-père, maire élu deux fois de suite d'une florissante ville de province, ce qui lui valait le privilège de présenter une truelle d'argent à un personnage royal qui serait venu poser la première pierre d'une maison de charité ; visage rose plein de bonhomie, cheveux blancs soyeux. Il

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