La plage de Falesa: Thriller dans le Pacifique
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À propos de ce livre électronique
Le narrateur, un Anglais, débarque sur une île des Samoa pour tenir un comptoir commercial. À force de persévérance devant les obstacles que lui dressent les Blancs déjà installés et les insulaires ; malgré la tromperie, il épouse la jeune îlienne Uma.
Ce sont les péripéties entre colonisateurs et colonisés que dénonce Robert Louis Stevenson dans cette histoire.
« C’était la coutume de ces parages et (comme je l’ai dit moi-même) nullement la faute de nous autres Blancs, mais celle des missionnaires. S’ils avaient laissé les indigènes tranquilles, je n’aurais pas eu besoin de cette supercherie »
Un thriller historique captivant et revendicatif au sujet de la colonisation
EXTRAIT
Quand je vis cette île pour la première fois, le matin allait remplacer la nuit. À l’ouest, la lune se couchait large et brillante encore. À l’est, en plein milieu de l’aurore toute rose l’étoile du jour étincelait comme un diamant. La brise de terre qui nous soufflait au visage avait un fort parfum de citron et de vanille – d’autres fruits encore, mais ceux-là les plus nets – et sa fraîcheur me fit éternuer. Je dois dire que j’avais passé, des années sur une île basse proche de la Ligne, vivant la plupart du temps solitaire parmi les indigènes. C’était donc ici une aventure nouvelle : le langage même me serait inconnu ; et l’aspect de ces bois et de ces montagnes, leur merveilleuse senteur, me rénovaient le sang.
À PROPOS DE L’AUTEUR
Robert Louis Stevenson, né le 13 novembre 1850 à Édimbourg et décédé le 3 décembre 1894 à Vailima (Samoa), est un écrivain écossais et un grand voyageur, célèbre pour son roman L'Île au trésor ainsi que pour sa nouvelle L'Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde. A rebours de ses contemporains naturalistes, la poétique de Stevenson est résolument anti-réaliste. Elle privilégie les lois et les exigences de la fiction contre celles du réel, sans pour autant s'enfermer dans une quelconque tour d'ivoire.
Robert Louis Stevenson
Robert Louis Stevenson (1850-1894) was a Scottish poet, novelist, and travel writer. Born the son of a lighthouse engineer, Stevenson suffered from a lifelong lung ailment that forced him to travel constantly in search of warmer climates. Rather than follow his father’s footsteps, Stevenson pursued a love of literature and adventure that would inspire such works as Treasure Island (1883), Kidnapped (1886), Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde (1886), and Travels with a Donkey in the Cévennes (1879).
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Avis sur La plage de Falesa
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Aperçu du livre
La plage de Falesa - Robert Louis Stevenson
CLAAE
Un mariage dans les mers du Sud
Quand je vis cette île pour la première fois, le matin allait remplacer la nuit. À l’ouest, la lune se couchait large et brillante encore. À l’est, en plein milieu de l’aurore toute rose l’étoile du jour étincelait comme un diamant. La brise de terre qui nous soufflait au visage avait un fort parfum de citron et de vanille – d’autres fruits encore, mais ceux-là les plus nets – et sa fraîcheur me fit éternuer. Je dois dire que j’avais passé, des années sur une île basse proche de la Ligne, vivant la plupart du temps solitaire parmi les indigènes. C’était donc ici une aventure nouvelle : le langage même me serait inconnu ; et l’aspect de ces bois et de ces montagnes, leur merveilleuse senteur, me rénovaient le sang.
Le capitaine souffla la lampe de l’habitacle.
— Là ! dit-il, là où s’élève un peu de fumée, M. Wiiltshire, derrière la brèche du récif. C’est Falesa, où se trouve votre station, le dernier village à l’est ; personne n’habite vers le vent – je ne sais pourquoi. Prenez ma lorgnette et vous distinguerez les maisons.
Je pris la lorgnette : le rivage saillit tout proche : je vis l’enchevêtrement des bois et la brèche du ressac ; les toits bruns et les noirs intérieurs des maisons apparurent entre les arbres.
— Voyez-vous un point blanc, là-bas vers l’est ? poursuivit le capitaine. C’est votre maison. Bâtisse de corail, situation élevée, véranda où l’on peut marcher trois de front : le meilleur établissement du Pacifique Sud. Le vieil Adams en l’apercevant me donna une poignée de main. « Me voici joliment bien tombé », dit-il.
— Pour sûr, dis-je, et à temps aussi ! Pauvre Johnny ! je ne l’ai jamais revu qu’une fois depuis, et alors il avait changé de ton… Ne pouvait s’entendre avec les indigènes, ou les Blancs, ou n’importe quoi ; et la fois d’après où nous revînmes, il était mort et enterré. Je lui mis sur un bout de planche : John Adams, obit 1863. Allez et faites de même. Ce garçon m’a manqué. Je n’ai jamais trouvé grand-chose à dire contre Johnny.
— De quoi mourut-il ? demandai-je.
— Une sorte de mal, dit le capitaine. Il paraît que cela le prit subitement. Il se leva dans la nuit et se bourra de Pain-Killer et de Kennedy’s Discovery 1. Rien à faire : il était trop pincé pour le Kennedy. Alors il essaya d’ouvrir une caisse de gin. Rien à faire non plus : pas assez fort. Alors il dut sortir dans la véranda et chavirer par-dessus la balustrade. Quand on le retrouva le lendemain il était complètement fou – revenant tout le temps sur quelqu’un qui mettait de l’eau dans son coprah2. Pauvre John !
— A-t-on pensé que c’était l’île ?
— Ma foi, on a pensé que c’était l’île, ou les ennuis, ou quelque chose, répondit-il.
Je n’ai jamais entendu dire que ce ne fût pas un endroit sain. Notre dernier homme, Vigours, n’y perdit pas un cheveu. Il partit à cause de la plage – disant qu’il avait peur de Black Jack et de Case, et de Wistling Jimmie qui vivait encore à cette époque ; mais il se noya bientôt après, ayant bu. Quant au vieux capitaine Randall, il est resté ici tout le temps depuis 1840-45. Je n’ai jamais trouvé grand mal en Billy ni beaucoup de changement. C’est à croire qu’il va vivre autant que le vieux Kafuzleum3. Non, je crois que l’île est saine.
— Voici un bateau qui arrive, dis-je. Il est juste dans la passe ; on dirait une baleinière de seize pieds ; deux Blancs à l’arrière.
— C’est le bateau qui noya Whistling Jimmie ! s’écria le capitaine. Voyons la lunette. Oui, c’est Case, pour sûr, et le négro. Ils ont une réputation de gibiers de potence, vous savez tout ce qu’on raconte sur les plages. Ma foi, ce Whistling Jimmie était le pire tourment ; et il est parti pour la gloire, voyez-vous… Qu’est-ce que vous pariez qu’ils ne viennent pas pour du gin ? Cinq contre deux qu’ils en prennent six caisses.
Quand les deux commerçants furent à bord, leur aspect me plut aussitôt, ou mieux, l’aspect des deux et la conversation de l’un. Je languissais après des voisins blancs depuis quatre années sous la Ligne, que j’ai toujours comptées comme années de prison : – frappé du tabou, et obligé d’aller à l’Assemblée pour m’en faire relever ; achetant du gin et allant à la ruine, puis m’en repentant ; assis le soir chez moi avec ma lampe pour compagnie ; ou me promenant sur la plage et cherchant des mots pour qualifier ma folie d’être là où j’étais. Il n’y avait pas d’autres Blancs sur mon île, et lorsque je passai sur la suivante mes brutes de clients firent le meilleur de ma société. Aussi, j’eus un vrai plaisir à voir ces deux-ci lorsqu’ils montèrent à bord. L’un était nègre, pour sûr ; mais tous deux étaient proprement habillés de pyjamas rayés et de chapeaux de paille, et Case eût été présentable dans une ville. Il était jaune et petit, avec un nez de hibou dans la figure, des yeux pâles et la barbe taillée aux ciseaux. Personne ne connaissait son pays, sauf qu’il était de langue anglaise ; mais évidemment de bonne famille et d’excellente éducation. Il était distingué aussi, joueur d’accordéon de première classe ; et, si vous lui donniez un bout de ?celle, un bouchon ou un paquet de cartes, il vous montrait des tours meilleurs que ceux d’un professionnel. Il savait parler, à volonté, comme dans un salon ; et, à volonté, il savait blasphémer pis qu’un maître d’équipage yankee, et il en disait de quoi rendre malade un Canaque. Selon la manière qu’il croyait répondre le mieux à la circonstance, telle était l’habitude de Case : et toujours cela paraissait sortir naturellement, comme s’il était né pour cela. Il avait le courage d’un lion et l’astuce d’un rat ; et s’il n’est pas en enfer aujourd’hui, c’est que cet endroit n’existe pas. Je ne connais à cet homme qu’un bon côté : il raffolait de sa femme et la traitait avec douceur. C’était une femme de Samoa, qui se teignait les cheveux en rouge, à la mode samoane. Lorsqu’il vint là mourir (comme je le raconterai) on découvrit une chose étrange : il avait fait son testament, comme un chrétien, et tout allait à sa veuve – tout son bien, dit-on, avec tout celui de Black Jack, et par-dessus le marché celui de Billy Randall presque en entier, car c’était Case qui tenait les livres. Et ainsi elle s’en retourna sur la goélette Manua, et fait à présent la dame dans son pays.
Mais de tout cela, cette première matinée, je n’en savais pas plus qu’une mouche. Case me traita en gentleman et en ami, me souhaita la bienvenue à Falesa et mit ses services à ma disposition, chose d’autant plus utile que j’ignorais la langue indigène. Presque tout le jour nous restâmes dans la cabine à boire et faire plus ample connaissance, et je n’ai jamais entendu parler avec plus d’à-propos. Il n’y avait pas dans les îles plus adroit commerçant ni plus retors. Falesa m’apparaissait comme un endroit de la meilleure espèce ; et plus je buvais, plus mon cœur s’allégeait. Notre dernier agent avait fui la place en une demi-heure, et pris passage au hasard sur un caboteur qui venait de l’ouest. Le capitaine, en arrivant, avait trouvé le comptoir fermé, les clefs déposées chez le pasteur indigène, et une lettre du fugitif où il avouait craindre nettement pour sa vie. Depuis lors, la firme n’avait pas été représentée, et naturellement il n’y avait pas de marchandises. En outre le vent était bon, le capitaine espérait atteindre l’île suivante vers le soir, s’il avait bonne marée, et l’affaire de débarquer ma pacotille fut menée rondement. Nul besoin de m’en préoccuper, disait Case : personne ne toucherait à mes effets, tout le monde était honnête à Falesa, sauf pour les poulets ou un mauvais couteau ou quelque bout de tabac. Le mieux que j’avais à faire était de rester tranquille jusqu’au départ du bateau ; alors je viendrais tout droit chez lui, voir le vieux capitaine Randall, le père de la plage, boire la bienvenue, et j’irais dormir chez moi lorsqu’il ferait noir. Il était donc plein midi, et la goélette faisait route, lorsque je mis le pied sur le