Aventures en mer - Première partie, un océan d'espoir
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À propos de ce livre électronique
Au début du XVIII siècle, aux Indes Occidentales, un pirate capturé par les autorités se retrouve forçat à l'intérieur d'une mine.
Tout en effectuant son dur labeur dans une ambiance épouvantable et dans une chaleur harassante, il se remémore ses aventures vécues quelques années plus tôt.
Bien qu'il ne subsiste aucun espoir au sujet de son éventuelle évasion, il ne cesse de penser à son ancienne partenaire et amie, la « Señorita Evelia Castillo », également pirate, emprisonnée elle aussi quelque part sur une île des Caraïbes et sans doute déjà exécutée…
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Avis sur Aventures en mer - Première partie, un océan d'espoir
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Aperçu du livre
Aventures en mer - Première partie, un océan d'espoir - Luke De Saint Pierre
Luc de Saint Pierre
Aventures en mer
Première partie – Un océan d’espoir
Le premier pas est le début
d’un long voyage
Qui peut savoir où nous allons ?
Peut-être de l'autre côté de la terre...
© Luc De Saint Pierre, 2024
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Dans l’antre du diable
Eté 1699 – Un jeune marin
Diamant Noir
Señorita Evelia Castillo
Première rencontre
Un nouveau Capitaine
Solitudes
Le Fer
Mats
La faction « Les Ailes d’Aigle »
King’s Crown
En fuite
Madre Del Fuego
Le Seigneur Zor
Chère liberté
Le refuge
Une nouvelle vie
Dans l’antre du diable
Nous pirates, flibustiers et boucaniers avons pris l’habitude de renommer les lieux qui nous intéressent en vue d’effectuer d’éventuels futurs pillages ou bien les divers endroits qui nous permettent de nous cacher et de nous faire oublier pendant quelque temps ; ainsi quand nous en parlons entre nous, les oreilles indiscrètes et les espions ne peuvent comprendre de quoi il s’agit. Nous procédons de même avec les personnes, les navires et beaucoup d’autres choses encore.
Ainsi, « Madre Del Fuego » n’est ni le vrai nom de l’île sur laquelle je me trouve maintenant, ni le vrai nom de la mine à l’intérieur de laquelle je dois dorénavant travailler ; mais à présent tout cela n’a plus aucune importance car probablement je finirai mes jours ici, mon existence est presque terminée...
Nous passons la lourde porte qui ferme l'entrée de la caverne et aussitôt les sentinelles s'approchent et demandent au sergent ce qui se passe ; celui-ci prononce quelques mots et leur donne des ordres brefs. Je pénètre ainsi enchaîné dans cet endroit sombre et maussade accompagné des gardes de la carrière qui me conduisent à l'intérieur, vers l’un de leurs Officiers. La porte principale se referme bruyamment derrière nous.
Bien que quelques torches soient accrochées à la paroi rocheuse, l'endroit est très sombre et nous descendons prudemment les premiers escaliers irréguliers et faits de pierres volcaniques de couleur anthracite. L'atmosphère est chaude, humide et sordide ; j’entends beaucoup de bruit en provenance du bas, les voix des hommes au travail, les bruits violents des outils, les pioches, les marteaux, les chariots et les wagons qui se déplacent difficilement avec leurs lourdes roues à travers le site minier...
Je ne suis pas un mauvais bougre mais voilà, j’aime l’or, les bijoux, les diamants, j’aime aussi les colliers de perles, les bracelets, les bagues et bien d’autres belles choses que je partage toujours équitablement avec mon équipage.
Cela semble bien normal puisque nous sommes des pirates !
Le grand roi soleil ne nous offre pas grand-chose, sinon la possibilité de devenir corsaires de sa majesté mais évidemment il n’a jamais été question d’un tel arrangement ! Nous risquons nos vies à donner inlassablement la chasse aux galions espagnols ou aux vaisseaux anglais, alors oui, le butin nous revient de plein droit ! En outre nous devons aussi payer pour nos blessés, nos estropiés, nos malades !
Bien sûr nous sommes des voleurs, des hors la loi, des frères de la côte, nous poursuivons et harcelons sans relâche les navires de commerce et de transport ; aux équipages qui ne résistent pas nous laissons la vie sauve, nous débarquons ces marins, ces matelots effrayés, sur quelque île habitée ou bien dans un port où ils pourront commencer une nouvelle vie. Certains parmi ces pauvres hères demandent parfois à rejoindre notre communauté, car au fond ils savent bien qu’en notre compagnie ils gagneront toujours plus qu’au sein des flottes de commerce. Quant aux autres, les durs à cuire, ceux qui se battent violemment et tentent de repousser notre abordage, nous ne leur faisons pas de quartier, nous les combattons et les exécutons sans autre forme de procès.
Après tout, nous ne faisons que voler des voleurs, des pilleurs de richesses du nouveau monde, des colonisateurs et des massacreurs de peuples autochtones.
Je sais bien qu’ils ne me pendront pas tout de suite, au fil du temps je suis devenu un gibier de potence trop important, trop désiré ; ma valeur de condamné est grande !
J’ignore pourquoi mais dans cette nouvelle captivité je pense soudain à Maria, cette fille aux longs cheveux noirs et aux yeux étincelants, rencontrée au hasard de mes pérégrinations dans un port du golfe de Gascogne, il y a longtemps, quand je naviguais sous les ordres du Capitaine « Diamant Noir ». Elle était une amie, une confidente qui connaissait une partie de mes secrets et ne m’a jamais trahi. Je lui avais confié quelques richesses, une petite partie de l’un de mes butins, afin que ces biens dérobés se trouvent dissimulés chez elle, quelque part au fin fond de sa maisonnette. C’est cette même personne qui logiquement m’avait surnommé «Trésor », « mon Trésor » disait-elle ! Je n’ai jamais su si elle parlait de l’or que je lui avais confié ou bien de ma personne... Maria, la fille des vagues, c’est ainsi que de mon côté je l’appelais car elle aimait admirer l’immense océan et la puissante houle qui inlassablement venait se briser sur le littoral et les falaises escarpées de cette côte Basque si sauvage.
La vie est longue et pleine de surprises, bonnes ou mauvaise, que deviennent les gens que nous rencontrons ? Qu’est devenue Maria ? Sans doute aura-t-elle fait la connaissance d’un marin plus sérieux que moi, d’un Capitaine de la marine royale ou de commerce, allez savoir...
Prisonnier, enchaîné, je ne sais si je suis toujours un trésor ou le trésor d’une autre personne mais ceux qui m’ont capturé vont désormais m’utiliser comme un esclave dans cette mine sans fond de Madre Del Fuego...
Je sais déjà ce qu’ils veulent. Me pendre ou bien m’exécuter ? Non, cela ne les intéresse pas ! Il faudra que je souffre, que je subisse leur cruauté, leur violence ; le travail sera rude, inhumain et l’ambiance sera malsaine, nauséabonde, les maladies et miasmes de toutes sortes seront nombreux. Je sais que mon agonie commencera dès que j’aurai définitivement pénétré ce lieu infernal. Combien de temps parviendrai-je à survivre ? Quelques mois, quelques années ? Nul ne saurait le dire ! Finalement j’aurais préféré la pendaison ; une mort rapide et certaine, avec peu de souffrance, une brève secousse avant d’entrer dans le néant.
Mes geôliers ne parlent ni ma langue natale, ni l’anglais, ils s’expriment uniquement en espagnol, ils parlent vite et je ne comprends quasiment rien, sauf peut-être quelques gestes et injonctions péremptoires que j’ai grand intérêt à exécuter sans délai.
Après une journée et une nuit passées dans des conditions encore pires qu’à bord des plus mauvais navires, à attendre quel sera mon sort, deux gardes me conduisent brutalement vers l’extérieur de la mine.
Malgré l’approche de Noël, le soleil éclatant m’éblouit et la chaleur tropicale me fait suffoquer mais en définitive je préfère ces nouvelles conditions à la moiteur et à l’insalubrité de la grande caverne.
Apparemment ils vont me destiner à un autre travail que celui de mineur mais celui-ci paraît plus exécrable encore; je devrai transporter des blocs de pierre et des rondins de bois afin d’aider à la consolidation de la haute palissade qui nous retient prisonniers.
Afin d’exécuter ce dur labeur dans cette chaleur écrasante je découvre mes compagnons d’infortune. L’un d’entre eux semble être le plus ancien dans la place et il parle couramment espagnol ; il a l’air aussi particulièrement rusé. Je me lie d’amitié avec lui, mais assurément il n’est ni flibustier, ni boucanier. Je ne sais pourquoi il est ici et j’évite de le lui demander car chacun a ses secrets et mieux vaut ne pas trop remuer le passé...
Je parviens seulement à connaître son nom :
« Simon l’aigrefin ».
Ainsi les jours s’égrènent lentement les uns après les autres, exténuants et monotones.
— Alors le pirate, ton navire et le grand large ne te manquent pas trop ?
Simon a posé sa main sur mon épaule et m’observe d’un air goguenard.
Je lui réponds aussitôt :
— Mon navire et mon équipage je ne suis pas près de les revoir ! Ici nous attendons la mort, n’est-ce-pas ?
Simon se penche vers moi afin de me chuchoter quelque chose à l’oreille :
— Veux-tu t’évader avec nous ?
Je lui souffle ma réponse :
— Bien sûr, quelle question !
Je suis tout de même surpris. Qui peut parvenir à s’enfuir d’un lieu aussi bien gardé, et fortifié par de telles palissades ?
— Ce sera pour demain, vers le milieu de l’après-midi. Tu verras un garde conduire quelques prisonniers vers l’extérieur du camp, et toi tu n’auras plus qu’à les suivre sans oublier de pousser ton chariot.
Ce projet d’évasion me paraît vraiment bizarre, bien trop facile pour être sérieusement envisageable. Et quel est donc ce garde qui aura été soudoyé afin d’accomplir une pareille mission ?
Le lendemain après-midi, comme à l’accoutumée, je travaille à l’extérieur, équipé de mes outils habituels, pelle, pioche, chariot, puis soudain je vois sortir de l’un des baraquements un garde à l’allure inflexible qui s’adresse aussitôt en espagnol à d’autres sentinelles et aussi aux quelques prisonniers présents en leur intimant immédiatement de le suivre ; ainsi prévenu la veille par Simon l’aigrefin j’emboîte le pas à ce petit groupe mais en demeurant toutefois à une certaine distance, et à mon tour je franchis derrière eux le portail resté ouvert.
A ce moment-là, lorsque je commence à m’éloigner lentement vers un amas de rochers, je vois le groupe de fugitifs qui est vite rattrapé par un détachement de gardes bien armés ; ceux-là ne font pas attention à ma présence et enfin j’atteins les fameux blocs de pierres d’où je peux les observer sans qu’ils puissent me voir.
Aussitôt les sentinelles parlementent vivement avec le garde qui accompagne les prisonniers et à ma grande surprise je découvre que ce dernier n’est autre que Simon ! Malgré son déguisement et son langage espagnol les autres le reconnaissent, encerclent le groupe et ramènent tout le monde avec brutalité vers l’intérieur du camp.
Je ne sais quel sera le sort réservé aux prisonniers mais il est certain que Simon sera pendu sur le champ car il a sans doute tué l’un des gardes afin de lui subtiliser son uniforme.
Quant à moi, sans m’y être vraiment préparé, je suis libre !
Mais à présent, que faire ? Je suis totalement seul, sans aucune arme, avec juste une pelle, une pioche et un chariot, un équipement pas vraiment approprié pour un