Les montagnes de l’horizon
10–RÉSUMÉ: Accompagné dans ses rêveries par maître Robin, le notaire, qui a entrepris d’écrire la légende du mont Gallier, Gabriel continue de songer à cette montagne. Si Clémence ne partage pas cette passion, la forêt qui lui appartient fait l’objet de tous ses soins. Elle rentre un jour bouleversée. Des malotrus s’y sont introduits, sans se soucier de respecter les lieux. Devant leur manque d’aménité, leur incivilité, et face à la violence de leurs propos, elle n’a d’autre choix que d’aller chercher son époux… mais les jeunes gens ont disparu quand il arrive sur place. Plus tard, Gabriel rencontre des alpinistes qui se préparent pour l’ascension. Alors que la pluie tombe avec force, il leur propose le gîte pour la nuit. Les explorateurs ne se font pas prier. (Voir Veillées no 3503 et suivants.)
Pendant qu’ils rassemblaient leurs affaires et rangeaient la tente, le premier alpiniste rencontré le matin fit les présentations.
Il s’appelait David, il était ingénieur, apprit plus tard Gabriel, ils devaient être contemporains, David un peu plus jeune peut-être.
– Voici Paul (celui qui avait une tête connue, le plus âgé des trois), il est toubib de son état, alpiniste de grand renom et collectionneur de premières. Et voici Jean, dessinateur, il n’a pas vingt-cinq ans, mais c’est un de nos meilleurs « sestogradistes ».
Dans sa voiture, avec David à ses côtés tandis que les deux autres suivaient, Gabriel était perplexe.
– Dites, qu’est-ce que c’est, un sestogradiste ?
– C’est un monsieur qui passe le sixième degré.
– Ah ! fit Gabriel encore plus perplexe.
– Oui, je vous préviens. Jean est un véritable génie de l’escalade, il est très sympathique, mais parfois un peu polarisé, comme on dit dans notre jargon scientifique, aussi son vocabulaire alpin est assez limité du «IV inf » au « VI » avec quelques dalles, dièdres, fissures ou gratons. Mais il est jeune et je pense qu’il évoluera. Pour l’instant, il est entièrement sous l’emprise de sa passion pour l’escalade.
– Mais
