En justes noces
2 – RÉSUMÉ : En l’an 1913, au château de Mareilen-Vexin, la visite du duc Théodore de Gorcy, fiancé de mademoiselle Edmée, accompagné de ses parents, se prépare activement. Rodolphe, le frère d’Edmée, est rentré la veille dans un état d’ébriété avancé. La comtesse douairière, Euphrasie de Boulaincourt, fait une entrée remarquée. En bas, les commentaires des gens de maison vont bon train, entre madame Vilniou la cuisinière, madame Serisy qui régente une partie de l’équipe, Berthe, la nouvelle petite bonne, et Adeline, la femme de chambre de mademoiselle Edmée, tout le monde a son avis sur la situation. Si monsieur Morel reste sur la réserve, Maurice, le valet de chambre, ne mâche pas ses mots.
(Voir Veillées no 3531.)
Enfin ! il y a un peu d’ambiance là-haut, plaisanta Maurice. La vieille fait son numéro. À la duchesse qui se plaignait d’avoir parfois peur dans son château isolé, elle a répondu que, pour sa part, elle avait tenu tête à vingt Prussiens avinés qui voulaient occuper le château pendant la dernière guerre, une nuit que feu monsieur le comte était absent. Les domestiques eux-mêmes étaient terrorisés, mais Euphrasie, descendue en chemise de nuit, les a mis en joue avec un fusil et ils ont fini par déguerpir. Et elle raconte ça en imitant l’accent prussien ! Tout le monde est mort de rire, sauf monsieur le comte, qui est un peu gêné mais qui n’arrive pas à calmer sa mère ! Même Morel, debout devant son buffet, a du mal à se retenir ! Bon, ils n’ont pas roulé sous la table, ils savent se tenir. Ils rigolent derrière leurs serviettes.
– Et monsieur Rodolphe ? demanda Adeline.
– Oh ! lui… comme d’habitude, il nous fait signe à tout bout de champ pour qu’on remplisse son verre. Sa mère lui fait les gros yeux, mais il s’en fiche. Monsieur le comte lui a proposé de l’accompagner demain pour une visite des fermes, que le duc veut voir, et il a demandé à
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