À la recherche du dragon d'or: La lignée des dragons - Tome 1

Par Stéphan Bilodeau

Je me souviens vaguement d’une aveuglante lumière bleue m’enveloppant de la tête aux pieds, des silhouettes blanches qui accourent vers moi et des cris de panique. Ensuite, c’est le néant total. Maintenant, sans rien com-prendre, je me retrouve ici, étendue en plein milieu d’un champ qui m’est totalement inconnu. On dirait bien que la végétation qui y est présente ne m’est pas habituelle. J’ai la tête qui tourne un peu et mes membres sont engourdis. Je porte des vêtements anciens, probablement de l’époque médiévale. Mais à voir mon inconfort, je crois que ces habits, comme le paysage, ne me sont pas cou-tumiers. À mon cou, soutenu par un lacet de cuir, trône un vieux médaillon aux reliques indéchiffrables. En y regardant bien, l’effigie ressemble étrangement à un dragon. Soudain, j’entends des bruits de pas rapides. Quelque chose approche ! Je les vois apparaître au loin. Un groupe de cavaliers se dirige vers moi. Je voudrais fuir, ou du moins me cacher, mais je n’en ai pas la force…

• Langue: Français
• Éditeur: Éditions AdA
• Date de sortie: 1 oct. 2012
• ISBN: 9782896833955

Aperçu du livre

Hudon.

PRÉAMBULE

Où suis-je ? Que m’arrive-t-il ? Ma mémoire me fait défaut.

Je me souviens vaguement d’une aveuglante lumière bleue qui m’enveloppait de la tête aux pieds, des silhouettes blanches qui accouraient vers moi et des cris de panique. Je me rappelle aussi de mon corps paralysé, de ma tête qui tournait et de ma vision brouillée. Ensuite, ce fut le néant total. Maintenant, sans rien comprendre, je me retrouve ici, étendue en plein milieu d’un champ qui m’est totalement inconnu. J’ai une drôle de sensation, oscillant entre l’émerveillement et l’inquiétude. On dirait bien que la végétation présente sous mes yeux ne m’est pas habituelle. Mais que se passe-t-il ?

Je porte des vêtements anciens. Je dirais même très anciens, probablement de l’époque médiévale. Mais à voir mon inconfort, je crois que ces habits, comme le paysage d’ailleurs, ne me sont pas cou-tumiers. À mon cou, soutenu par un lacet de cuir, trône un vieux médaillon aux reliques indéchiffrables. En y regardant bien de plus près, l’effigie ressemble étrangement à un dragon.

Soudain, j’entends des bruits de pas rapides qui se font de plus en plus proches ! Je les vois apparaître au loin, dans un petit vallon. Un groupe de cavaliers se dirige vers moi. Je voudrais fuir, ou du moins me cacher, mais je n’en ai pas la force…

CHAPITRE 1

La demande du roi

Deux jours se sont déjà écoulés et ma mémoire n’est toujours pas revenue. Des chevaliers royaux, pas très bavards, sont venus me chercher il y a quelques jours pour une soi-disant mission de la plus haute importance. J’ai donc décidé de les accompagner, espérant trouver ainsi les réponses à mes questions. Toutefois, malgré mes efforts, ces hommes de métal se sont faits très discrets.

Maintenant, je suis devant un énorme feu dont les flammes semblent démesurées, attendant impatiemment l’arrivée du roi. Près d’une vingtaine d’hommes et de femmes sont regroupés en ce lieu. Proba-blement tous invités par la seigneurie elle-même. Leur allure et leur visage aguerri présument qu’on a parmi nous de véritables aventuriers chevronnés. Ils ont tous été sélectionnés avec soin. Ce qui me laisse préjuger de mon importance. Plusieurs races sont représentées. Même des envoyés des nains et des elfes noirs sont sur place. C’est la première fois que j’en vois… Je crois… Il est étonnant qu’ils ne se soient pas encore entretués. Selon ce que l’on m’a dit, leur rivalité date de plus de huit cents ans. Je pense même qu’ils ne connaissent plus le pourquoi d’une telle hostilité, mais ils l’entretiennent par tradition.

Je constate que je ne suis pas la seule à me questionner sur cette demande. La plupart ne peuvent en dire beaucoup de cette requête royale, excepté que c’est d’une urgence capitale et que la récompense est très généreuse. En ce qui me concerne… Je n’en ai pas la moindre idée.

Soudain, une main délicate se posa sur mon épaule et je sursautai légèrement avant de voir un elfe qui me sourit.

— Bonjour, chère Dame, je suis Sir Brad. Comme vous le constatez, je suis un membre du clan des Archers Noirs.

— Bonjour, Messire, lui dis-je en affichant un léger sourire.

— Quoi ! Tu es sire ? Un sire royal ? lança haut et fort un nain d’un ton provocateur.

— Eh non, pas vraiment. Sir est tout simplement mon prénom.

— Pouah ! Encore des balivernes d’elfe noir. Vous, les elfes, vous vous prenez toujours pour quelqu’un d’autre.

— Et si je te mettais en cage, toi le petit homme qui n’a pas tout à fait grandi !

— Quoi ! Face de rat ! Viens ici et je vais te redonner de la couleur, moi.

Avant que la situation ne dégénère, je m’interposai entre les deux hommes. Pour l’instant, ma fermeté et mon visage d’ange suffisaient à les calmer…

— Messieurs, Messieurs, soyez respectueux et arrêtez tout ce cirque. Vous êtes en présence d’une dame. Dois-je vous le rappeler ? Faisons plutôt connaissance. Je me nomme Adria, et vous ?

— Moi, je m’appelle Mogar Grobras et je suis le pire cauchemar de cette bécasse noire.

— Et moi, Sir Brad, le grand frère que tu n’auras jamais. Tu la comprends, le nain ? Le GRRRAND frère !

— Holà ! Arrêtez ça, les gars !

— Ménagez vos efforts, ma chère ! rajouta Sir Brad. Chez moi, on dit têtu comme un nain, alors vous comprenez que, dans son cas, vous ne pouvez rien y faire ?

Mogar rumina quelques paroles à voix basse, tout en se frottant la barbe. Son attitude fit ricaner plusieurs badauds qui regardaient la scène. Par chance, un groupe de trois chevaliers en armure arriva sur les lieux, ce qui mit fin à ce lassant spectacle. L’homme en tête de file demanda le silence d’un geste de la main et s’adressa à nous.

— Je suis le commandant Ergel, représentant du roi. Sa Majesté est prête à vous recevoir ! Que tous les aventuriers me suivent à l’instant !

Dès les premiers pas, les clans se reformèrent : d’un côté, les nains, de l’autre les elfes. En ce qui concernait les humains, cette solidarité ne semblait que peu les

préoccuper. Sans les interventions préventives des chevaliers royaux, la guerre aurait sûrement éclaté entre ces deux groupes.

Après quelques minutes de marche vers le nord, le majestueux château du roi se dessina au sommet d’un relief montagneux. Surplombant la région, il avait une allure des plus colossales. J’avais l’impression de voir un château royal pour la première fois de ma vie. Une infrastructure d’une splendeur déroutante. Comment aurais-je pu oublier une telle beauté ?

À notre arrivée, nous nous dirigeâmes vers une grande pièce circulaire tapissée de scènes de guerre. Le sol était recouvert d’une carpette rouge rubis, nous laissant présumer de l’importance de ce lieu. En son centre était installée une immense table de marbre bleutée, entourée d’une trentaine de chaises tout aussi luxueuses. Sur le mur ouest, un trône royal était disposé de manière à faire face à la grande table. À ses côtés, près de l’entrée, des dizaines de parchemins avaient été disposés sur un petit meuble de bois probablement aménagé pour l’occasion.

— Allez, prenez place ! s’exclama le commandant d’une voix ferme. Sa Majesté arrivera bientôt.

Curieuse de nature, je profitai de l’excitation du moment pour jeter un coup d’œil à ces intrigants parchemins. À ma grande surprise, je constatai que ces écrits étaient en fait des informations confidentielles sur chacun des participants. Comment y résister ? Après m’être convaincue très rapidement que ce petit geste n’était pas malhonnête, je scrutai hâtivement la fiche des deux étranges personnages rencontrés au feu.

Sirendenvel Bradayaly

(Sir Brad)

Fils d’Ertil et de Samordel Bradayaly, Sir Brad voit le jour à la ville de Kyen, grande cité entièrement peuplée d’elfes noirs. Ses cent premières années d’existence sont consacrées à l’étude de la flore et des animaux sauvages. C’est lors de cette période que lui est enseigné l’art du pistage. Une discipline qu’il maîtrisera d’ailleurs à

la perfection. Quelques années plus tard,

à l’âge de cent vingts ans, il débute son apprentissage dans le maniement de l’arc. À ce jour, à l’âge de trois cent vingts ans, il a à son actif plus de sept premières places au prestigieux tournoi du continent de l’est et trois records de précision. C’est d’ailleurs de l’un de ces événements que provient son arc argenté avec lequel il s’affiche fièrement. Son nom est maintenant connu de loin comme étant celui de l’un des archers les plus fabuleux de l’Uunivers. Espérons maintenant que ses incroyables talents sauront compenser son manque d’expérience en tant que mercenaire. Comme défauts, on dit de lui qu’il est bavard et parfois imbu de lui-même. Mentionnons toutefois qu’il n’est pas rare de voir un elfe noir posséder l’art du baratin.

Phrase souvent utilisée : Vla dona sta ! ce qui veut dire en langage humain : Tasse-toi de mon chemin, homme de petite culture !

Mogar Grobras (Mog)

Originaire des mines de Garto, Mogar Grobras est le fils de Tisdal Bienheureuse et de Balrik Grobras. Contraint au travail dans les mines dès son plus jeune âge, il a développé ses muscles de façon prodigieuse. Toutefois, il est aujourd’hui dégoûté par toute forme d’effort. C’est un nain très paresseux et aime plus que tout s’empiffrer de nourriture. Avec le temps, cette habitude lui a procuré une certaine rondeur. Ses amis le considèrent comme grincheux, alors que lui n’en comprend pas la raison.

Son endroit favori est la taverne où il peut boire une chope de bière tout en jouant au tir au poignet. Dans son village, c’est un as de cette discipline. Un autre jeu où il est reconnu est celui du combat sur la place centrale. Toujours dans une atmosphère de divertissement, deux nains s’affrontent pour démontrer qui est le meilleur guerrier. Mogar possède une grande habileté au combat en corps à corps. Ses armes préférées sont le pic et la hache, qu’il traîne toujours croisés sur son dos lorsqu’il sort de son village.

Son proverbe : Un bon guerrier est un guerrier qui a fait la guerre ! Il peut ainsi se considérer comme un excellent guerrier puisqu’il a, à quelques reprises, participé à des guerres entre