L’imposture audacieuse

4–RÉSUMÉ: Arthur-Auréa se révélant un excellent cavalier et doué à l’arc, il se fait vite remarquer par Sa Majesté. Et inéluctablement ses succès provoquent la jalousie de quelques courtisans, au premier rang desquels le comte de Sirvan. Clotaire ainsi que son oncle s’en inquiètent et redoublent de vigilance. Heureuse surprise : la sœur d’Auréa, Brunhilde, vient lui rendre visite à la cour. La comparaison entre les deux jeunes filles trouble Clotaire qui trouve que décidément, Arthur est bien féminin… Se fait-il des idées ? Pourrait-il trahir le secret d’Arthur ? (Voir Veillées n^os 3480 et suivants.)

Après avoir failli trahir le secret de sa sœur par inadvertance, Brunhilde se reprit et se détendit légèrement. Éloi de Monral semblait satisfait de ses réponses. Mais elle devait faire attention à ses propos. Heureusement que Clotaire de Mirondel n’était pas assis près d’eux et n’avait pu entendre leur conversation. Auréa lui avait assez seriné que le bonhomme était dangereux et très défiant.

– Il faudra nous faire une démonstration de votre talent musical à tous les deux, proposa le comte de Monral.

Éloi guetta, malgré lui, sur le visage de son interlocutrice, un éventuel ennui mais elle répliqua, nullement gênée:

– Ce sera avec plaisir. Mais je crains que vous ne soyez déçu. Nous sommes de simples musiciens, et non des virtuoses.

Elle savait bien qu’il avait tenté de la piéger, mais il ne pouvait pas savoir que le vrai Arthur était dans l’incapacité de jouer d’un instrument. Les petits récitals étaient interprétés par les deux sœurs, leur frère se contentait de taper des mains.

– Je suis certain que je serai enchanté par votre prestation à tous les deux. Vous me semblez avoir la sensibilité qui sied aux bons musiciens.

Brunhilde lui sourit mais elle n’était pas dupe. Il avait tenté de la prendre en défaut en la questionnant sur sa fratrie. Elle ignorait pourquoi mais elle n’omettrait pas de révéler à sa sœur qu’Éloi de Monral s’était montré très curieux. Elle découvrait que l’oncle était aussi inquiétant que le neveu. Sa cadette marchait sur un fil d’où elle pouvait chuter à