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Ancyre: Saga Fantasy
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Livre électronique455 pages9 heures

Ancyre: Saga Fantasy

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À propos de ce livre électronique

Découvrez dans ce huitième tome la fin des aventures trépidantes de Thomas Passe-Mondes !

Thomas se trouve confronté à la plus terrible épreuve depuis le début de sa quête. La dérive mentale lui a permis de remonter 7.500 ans dans le passé pour découvrir le sixième et dernier nom d'Incréé. Il doit réintégrer son époque d'origine juste à temps pour achever sa mission et sauver le monde. Ce conflit s'achève par un cataclysme majeur à l'origine de l'apparition de la mer Noire.

Saluée par la critique et sélectionnée pour le Prix Auchan 2008, la série Thomas Passe-Mondes ravira tous les fans de fantasy ! 

EXTRAIT

L’adolescent savait que la meilleure chance de sauver la ville et l’armée qui s’y était réfugiée était de trouver le moyen de tirer profit des six noms d’Incréés désormais en sa possession. Mais ni Dune Bard ni la reine Inaratti n’avaient su lui dire comment il devrait s’y prendre. Il était totalement livré à lui-même. Par ailleurs, un doute terrible le taraudait. N’était-il pas déjà trop tard ? Thomas avait appris que son frère avait mené un raid contre la capitale mixcoalt de Terre-Matrice et était entré depuis plusieurs jours en possession du dernier nom d’Incréé qui lui manquait. Le vieillard n’avait-il pas déjà libéré la magie des Incréés pour en tirer avantage ? Rien ne l’indiquait pour le moment, mais l’effet était peut-être insidieux ou très progressif. À moins que la prophétie d’Antialphe ne soit qu’un bavardage creux et que les noms des six créatures extraterrestres ne soient porteurs d’aucune puissance particulière ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né à Grenoble en 1964, Eric Tasset a travaillé en tant qu'ingénieur de projet dans l'industrie avent de se lancer dans l'écriture afin de faire partager sa passion pour l'histoire et le partimoine français qui s'est concrétisée par la publication aux éditions Belledonne de 4 ouvrages : L'Isère des châteaux forts ; Les Contes Inédits du Dauphiné au temps des Enchanteurs ; Les plus belles Légendes de l'Histoire du Dauphiné ; Châteaux forts de l'Isère. Mais, outre les dessins et les tableaux qu'il réalise pour illustrer de nombreux ouvrages, il s'est également fait remarquer par une entrée en force dans le domaine du roman pour la jeunesse avec le cycle de Thomas Passe-Mondes nous présentant l'univers fantastique d'Anaclasis, un monde habité par la magie, le mystère et l'aventure.
LangueFrançais
Date de sortie10 mai 2015
ISBN9782511035702
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    Aperçu du livre

    Ancyre - Eric Tasset

    « Pour Marie et Mathieu, avec tout mon amour »

    Résumé des sept premiers tomes

    Thomas Passelande – un orphelin de quatorze ans – vit une existence sans histoires en compagnie de sa grand-mère Honorine. Jusqu’au jour où il découvre par hasard qu’il possède le pouvoir de pénétrer dans un univers parallèle, le mystérieux Monde d’Anaclasis.

    Un monde où les villes sont d’immenses créatures vivantes flottant dans les airs (les Animavilles), les sables mouvants de terribles prédateurs, et les nuages le terrain de jeu d’immenses vers, non moins redoutables. Un monde où les hommes ont apprivoisé l’étonnante vibration fossile, qui leur permet de se déplacer à la vitesse de la pensée ou de transformer le son en une arme surprenante.

    D’aventures en rencontres, Thomas apprend qu’il appartient à l’ordre respecté des Passe-Mondes et qu’un destin hors du commun l’attend depuis toujours : il est le nouveau Nommeur, seul capable de retrouver les noms des Incréés (détenus dans de mystérieux endroits appelés Frontières) et d’utiliser leur pouvoir pour tenter de contrecarrer les sinistres projets du Dénommeur et de ses légions d’hommes-scorpions.

    Thomas trouve sa meilleure alliée en la pétillante Ela, avec qui il noue une tendre complicité. L’Animaville Dardéa, les Touillegadoues et les énigmatiques Veilleurs d’Arcaba lui apportent un soutien sans faille, tandis que les forces du Dénommeur conspirent dans l’ombre avec l’aide d’un représentant de la Guilde des Marchands. Thomas déjoue de justesse un complot visant à l’enlever.

    L’arrivée des terribles effaceurs d’ombre à travers la vibration fossile contraint Thomas à partir à la recherche de la première Frontière en repassant par son monde d’origine, où son ami Pierric se révèle un allié précieux. Après avoir échappé au piège tendu par un milliardaire chasseur d’OVNI nommé Andremi, Thomas et ses amis se lancent dans une grande quête, qui les mène à travers le royaume sylvestre d’Elwander puis sur les routes des caravaniers de l’immense désert du Neck.

    Ils rencontrent les Chasseurs de miel de l’Animaville de Ruchéa, avant d’embarquer sur un Cors’air et de voguer en direction du terrifiant cryovolcan de l’île d’Hyksos. C’est là qu’ils découvrent la première Frontière et le nom de l’un des Incréés qu’elle abrite depuis l’aube des temps. Ce nom confère désormais à Thomas le pouvoir de lire dans les esprits.

    Incapable de déterminer la position des autres Frontières par ses propres moyens, Thomas a l’idée de reprendre contact avec le milliardaire Pierre Andremi, qui semble très au fait des phénomènes touchant à la vibration fossile. Ils décident de collaborer et Thomas obtient l’emplacement des cinq autres Frontières : une en Islande, une en Roumanie, une en Australie et deux autres qui semblent s’être évanouies dans le temps, l’une sur le Mont Saint-Michel et l’autre en mer Noire. Un mystérieux phénomène semble pourtant relier ces deux dernières à la ville de la Guilde des Marchands, l’énigmatique Colossea.

    Profitant d’un voyage scolaire organisé par l’école des Deux Mains dans la ville de Colossea, Thomas et ses amis découvrent, médusés, la Ville Mécanique bâtie dans un titan de métal, ses décors synesthésiques et ses hommes-marionnettes. Mais ils découvrent surtout deux prodigieux secrets de la Guilde : les Colosséens étudient de très près le Monde du Reflet, en utilisant des passages à travers la vibration fossile que les gens du monde de Thomas prennent à tort pour des OVNI, et ils disposent également d’un moyen de voyager à travers le temps, le chronoprisme. Mais le plus grave, c’est que l’imperator de Colossea s’apprête à ranger son armée de biomecas aux côtés des troupes du Dénommeur.

    Thomas tente néanmoins de gagner la Frontière du Mont Saint-Michel en plongeant mille cinq cents ans dans le passé. Il ne parvient à ses fins qu’au terme d’un périlleux périple au cours duquel il devient l’allié d’Arthur de Stronggore (le futur roi Arthur), de la troublante Morgane (avec qui il vit le début d’une idylle) et du magicien Myrddin (plus connu sous le nom de Merlin) pour sauver Ela et leurs amis des griffes du prince de Dumnonie.

    De retour à Colossea les adolescents n’ont pas le temps de souffler : l’école des Deux Mains a quitté la Ville Mécanique en catastrophe pour échapper aux biomecas de l’imperator. Ils s’enfuient à leur tour pour rejoindre leurs camarades dans la dangereuse forêt d’Alentin. L’alliance avec les hommes-oiseaux Assayanes et les femmes-soldats Sardokars de Fomalhaut leur évite de tomber entre les griffes de leurs poursuivants. L’intervention des Parfaits du roi Jadawin de Villevieille évite à Fomalhaut de céder au terme d’un siège terrible.

    Thomas retourne dans son monde d’origine pour assister au mariage d’Honorine et de Romuald. Il en profite pour emmener ses amis dans le temple mégalithique de Stonehenge, en Grande-Bretagne, où il a fait ses adieux à Morgane, mille cinq cents ans plus tôt. Il constate que la magicienne ne l’a pas oublié et lui a légué la fameuse épée Excalibur, forgée à l’aube des temps sur l’île mythique des Atlantes.

    Mais cet événement est bientôt éclipsé par une découverte stupéfiante : Thomas possède un frère jumeau, qui a secrètement été élevé à Anaclasis et qui, de ce fait, est six fois plus âgé que lui. Ce qui aurait pu être une nouvelle magnifique tourne au cauchemar lorsque l’adolescent comprend que ce frère caché n’est autre que le Dénommeur en personne. Plus surprenant encore, cette même terrible ironie a également frappé en son temps Léo Artéan, son frère jumeau et le premier Dénommeur de l’Histoire n’étant qu’une seule et même personne.

    À la demande de Dardéa et de Dune Bard, Thomas et ses amis participent à un conseil de guerre organisé par les magiciennes Dénessérites en leur capitale de Perce-Nuage. Les adolescents y représentent les Animavilles, enfin décidées à prendre une part active à la défense du continent aux côtés de tous les coalisés engagés contre Ténébreuse. Thomas révèle à l’assistance médusée qu’il est le nouveau Nommeur et défie la reine des Mères Dénesserites, qui envisage ni plus ni moins que de le garder à ses côtés pour assurer sa sécurité. Sécurité toute relative, car une attaque avortée des forces du Dénommeur, perpétrée à l’intérieur même du palais de Perce-Nuage, laisse éclater au grand jour la collusion de certaines magiciennes avec le Ténébreux.

    Entouré de ses fidèles amis et du magnat Pierre Andremi, Thomas gagne la région d’Ayers Rock en Australie, où se situe la troisième Frontière. Ils sont accueillis par un ami du milliardaire, dont l’équipe d’archéologues fouille depuis des mois une grotte mystérieuse du rocher d’Uluru. C’est par cet accès que Thomas entend rejoindre la Frontière, qui occupe l’intérieur du rocher, dans le monde d’Anaclasis. Ce qu’il ignore, c’est que la grotte, côté Anaclasis, est occupée par une ville troglodytique habitée par de surprenants sauriens engagés dans une terrifiante guerre fratricide. Du coup, sa première incursion dans le monde souterrain est un cuisant échec.

    Alors qu’ils sont en quête d’un accès moins exposé pour pénétrer dans le rocher, Thomas et ses amis apprennent qu’une mission archéologique chargée de fouiller des navires coulés en 1788 au large de la Nouvelle-Calédonie disposerait d’un plan des grottes d’Uluru. Thomas et ses amis s’envolent pour l’océan Pacifique. Ils déjouent nombre de pièges tendus par une redoutable organisation secrète répondant au nom de code Projet Atlas, avant de mettre la main sur le précieux document et de parvenir à trouver le passage vers la Frontière.

    Parallèlement, l’inespéré se produit pour Pierric : il parvient à sauver Arcaba, reine des Spartes et ancienne compagne d’armes de Léo Artéan, naufragée depuis mille ans dans le Puits du Sommeil et qui hante ses rêves depuis plusieurs semaines. Malheureusement, ce bonheur imprévu est endeuillé par la nouvelle tragique de la mort d’Honorine.

    Thomas ne se pardonne pas d’avoir été absent lors de la disparition de sa grand-mère. Pourtant, il doit s’arracher d’urgence à ses regrets, pressé par les événements : les membres du Projet Atlas cherchent de nouveau à l’enlever, mais il les prend à leur propre jeu et met la main sur le sous-marin dans lequel il devait être emmené.

    Il entre pour la première fois en contact avec le responsable de l’organisation clandestine, qui se fait appeler Numéro Cinq, alias Arthur Nikititch. Ce dernier apprend à Thomas que le Projet Atlas est chargé de protéger secrètement la Terre contre un retour possible d’êtres mystérieux, dotés de pouvoirs immenses, que l’humanité des premiers âges avait vénéré comme des dieux. Une guerre entre les hommes et ces entités mystérieuses avait conduit la première civilisation humaine à son extinction. Le garçon accepte, en échange de ces révélations, de dévoiler à Arthur Nikitich l’existence d’Anaclasis et de sa quête des Frontières. Il conclut avec le responsable du Projet Atlas un accord d’assistance mutuelle.

    Sur ces entrefaites, le conflit avec Ténébreuse continue à s’étendre à Anaclasis, décidant les Animavilles à rentrer en guerre aux côtés de la coalition. L’adolescent, de son côté, poursuit sa recherche du nom des Incréés. Il plonge à corps perdu dans la quête de la quatrième Frontière, quelque part dans une région correspondant à la Roumanie. Il va se retrouver sur la piste d’une mystérieuse coupe de Résurrection, détenue dans le temple de Brann, au cœur de la forêt de Zaporia, puis au château fort de Bran en Transylvanie, où vécut le tristement célèbre comte Dracula… Thomas va relever des défis presque insurmontables pour atteindre la Frontière, en affrontant deux univers inconnus, impitoyables et fascinants : celui de l’infiniment petit, où Thomas et ses amis défient des cohortes d’insectes terrifiants, et celui de l’Au-delà, où le fantôme d’Honorine les sauve de périls macabres et insidieux.

    Ce nouveau succès est balayé par une annonce que le Dénommeur fait à Thomas : leurs parents seraient toujours en vie et, de surcroît, en son pouvoir. Cette révélation fait l’effet d’une bombe et l’odieux chantage que son jumeau laisse planer fait voler en éclats toutes les certitudes de l’adolescent.

    Il échappe de peu à une nouvelle tentative d’assassinat, qui coûte la vue à Tenna. Ecrasé par la culpabilité et convaincu de constituer un véritable danger pour tous ses amis, le garçon trouve en lui les ressources de se lancer dans la quête de la cinquième Frontière. C’est cette fois sur l’île de Styx, quartier général du Dénommeur situé à une encablure de l’île de Ténébreuse, qu’il compte se rendre. Mission périlleuse, même si c’est peut-être là que son jumeau maléfique l’attend le moins.

    Il a besoin cette fois d’une forte escorte pour mener à bien sa mission. Il ne peut compter sur les forces de la coalition, qui luttent pied à pied avec les armées de Ténébreuse et envisagent de stopper l’avancée des envahisseurs devant les murailles de Perce-Nuage. Il trouve de l’aide auprès du monarque djehal, désireux de libérer les îles de ses ancêtres, mais aussi de la reine d’Elwander et, plus surprenant, d’Arthur Nikitich, responsable du Projet Atlas. Ce dernier a obtenu des Nations Unies l’autorisation d’intervenir à Anaclasis, afin d’enrayer par la même occasion une attaque bactériologique de grande envergure lancée par le peuple Aquatique et leurs alliés Colosséens contre la Terre.

    Les Passe-Mondes Spartes de Ki transportent toute l’escadre aéronavale du porte-avions Nimitz du monde du Reflet à Analcasis, puis embarquent le corps expéditionnaire mixte composé de Djehals et d’Elwils sur les navires. Thomas et ses amis embarquent pour leur part sur le sous-marin d’attaque USS Lexington afin de gagner secrètement l’île de Styx. Ils débarquent de nuit, emmenés par le lieutenant Lindsay Hallim des forces spéciales du Projet Atlas, tandis que la flotte mène dans le même temps une attaque de diversion de grande envergure sur l’île voisine de Ténébreuse.

    La particularité de la Frontière dissimulée à Styx est de donner vie aux peurs et aux fantasmes des populations qui l’approchent. Thomas et ses compagnons d’armes se trouvent confrontés non seulement aux avatars des anciens dieux des peuples qui se sont succédé sur l’île mais aussi à leurs pires cauchemars. Les avatars du prince Tamgaali et de la princesse Shabestari, représentant les personnages historiques à l’origine du peuple djehal, surgissent à point nommé pour sauver le commando d’une mort certaine et permettre à Thomas de remplir sa mission.

    Au terme de ces terribles épreuves, Thomas est confronté à un dilemme cornélien : porter assistance à ses parents, dont il a retrouvé la trace sur Styx, ou sauver Ela et ses amis. La décision qu’il prend met en péril sa relation avec l’élue de son cœur. Aux dangers et aux choix impossibles s’ajoutent deux autres problèmes, plus insidieux encore : un traître se dissimule parmi les amis de Thomas, traître qui a déjà tenté à plusieurs reprises d’éliminer le jeune Nommeur et qui s’apprête à recommencer. Par ailleurs, des plongeurs sous-marins du Projet Atlas ont découvert, dans les décombres d’une cité antique immergée en mer Noire, un message écrit par Thomas datant de… 7500 ans ! Message dans lequel l’adolescent explique que sa quête de la dernière Frontière est sur le point de lui être fatale…

    Pourtant il ne peut se dérober à cette ultime aventure. Mais comment s’y prendre, à présent que le chronoprisme est détruit ? Arthur Nikitich, responsable du Projet Atlas, découvre un moyen inédit : la dérive mentale, ainsi qu’un individu capable de mettre en œuvre cette technique originale. Le problème, c’est qu’il s’agit d’un tueur en série sévissant dans le nord-ouest des Etats Unis et qu’aucune police n’a pour le moment réussi à capturer !

    Thomas et ses amis relèvent le défi et s’envolent pour la région de Seattle, où ils démarrent leur enquête. La traque à travers les montagnes américaines finit par être payante et Dune Bard utilise le pouvoir du tueur en série tombé entre leurs mains pour projeter l’esprit de Thomas dans celui d’un habitant du premier Âge d’Or de l’humanité, 7500 ans dans le passé. Cet habitant n’est autre que le prince Tamgaali, à l’origine du peuple Djehal, dont Thomas a rencontré l’avatar sur l’île de Styx.

    En sa compagnie, l’adolescent se lance à corps perdu dans la plus formidable aventure de toute son existence, en cette aube des temps où les hommes vivent encore en compagnie de leurs créateurs, les Ensemenceurs de Consciences. Le garçon découvre deux civilisations flamboyantes et antagonistes occupant, l’une Anaclasis et l’autre le Reflet. Des civilisations sur le point d’être précipitées dans une guerre sans merci par l’ambition dévorante de leurs castes dirigeantes.

    Thomas aide son hôte involontaire dans sa lutte contre ses ennemis et assiste également à la rencontre de ce dernier avec la princesse Shabestari, destinée à devenir sa compagne. Il est contraint de ronger son frein en attendant la survenue de la Grande Dévastation, qui devrait précéder de peu l’apparition de la dernière Frontière qui lui manque, en espérant ne pas être balayé avant par le conflit qui menace de tout emporter…

    Le Monde d’Anaclasis

    La région de la mer Noire à Anaclasis, à l’époque de la Grande Dévastation (-44000 ans)

    La région de la mer Noire à Anaclasis, de nos jours

    La région de la mer Noire dans le monde du Reflet, à l’époque de la Grande Dévastation (-7500 ans)

    La région de la mer Noire dans le monde du Reflet, de nos jours

    1.

    RENAISSANCE

    Le signal propagé au sein de la vibration fossile était trop ténu pour se distinguer du bruit de fond émis par l’univers en se refroidissant. Il n’était qu’une composante de la vaste symphonie galactique, un simple train d’ondes répétées à travers le ressac sonique. Il ressemblait au chant d’agonie d’une étoile en train de s’effondrer en trou noir, mais pas tout à fait. Il ne présentait pas la distorsion vers le grave accompagnant les vagues de pseudo-sons originaires d’autres secteurs de l’immensité galactique. L’absence de distorsion indiquait au contraire que la source était proche, située quelque part sur le monde que survolait la géante.

    Pourtant, malgré l’attention soutenue avec laquelle elle sondait son environnement, cette dernière n’aurait jamais réussi à détecter consciemment le signal. Il passa au travers de ses chairs et de ses organes sensoriels, comme un courant de neutrinos à travers le cœur d’une planète. Mais, ce faisant, il activa soudain un récepteur inutilisé depuis des milliers d’années, logé à la base du cortex de la géante et relié par un réseau neuronal à son appareil progéniteur. Ce dernier contenait les séquences génétiques de transfert déterminant son devenir mais aussi le souvenir des drames passés. Le récepteur activa le progéniteur, comme un mécanisme bien huilé, et des segments de psycho-ADN commencèrent aussitôt à dérouler leurs hélices duplicatives. Des quantités massives d’enzymes de croissance inondèrent son circuit lymphatique, nettoyant ses organes idmaginaux de leurs hormones juvéniles inhibitrices. Simultanément, les tissus larvaires inutiles se liquéfièrent en un fluide crémeux, riche en principes nutritifs. La métamorphose était lancée, sans que rien ne puisse plus l’endiguer !

    La géante fut parcourue par un frisson incontrôlable, qui lui pinça les épines médiales comme les cordes d’une harpe. Respirant lourdement à travers les ténèbres, elle perçut, à l’extrême limite de son métapsychisme, les glyphes mentaux déclenchés par le progéniteur. Ils se déployaient comme de jeunes pousses filmées en accéléré. Un long moment, elle se laissa baigner par le flux d’informations subvocalisées déversé en elle, jaugeant la réalité qui se faisait jour, l’embrasant de ses vastes sens. Avec la métamorphose, les souvenirs enfouis affluaient, nombreux, surprenants. Elle n’avait pas peur, ne regrettait rien. La compréhension mettait au contraire un terme à des siècles de vains questionnements. Elle se sentait apaisée, complète. Elle laissa échapper un grondement de basse, comme un soupir venu du fond des âges. Elle exultait. Avec la métamorphose, le souvenir de son nom lui était revenu. Elle prenait plaisir à le psychovocaliser à l’infini tandis que son imago se chargeait de venir au monde pour la seconde fois.

    Autour d’elle, ses compagnes aussi avaient stoppé leur maraude dans l’immense vallée noyée d’ombres, en proie au même bouleversement interne, à la même révélation éblouissante…

    Un immense éclair fendit le ciel au-dessus de Dilmun, illuminant le lac jusqu’à l’horizon. Puis, le tonnerre gronda comme un avertissement lointain. En réponse à ce signal, les nuages lâchèrent soudain leur trop-plein d’eau, martelant sauvagement l’acier du lac. Shabestari s’enroula dans sa pèlerine. D’énormes gouttes froides cinglèrent le pont de la vivenef qui la transportait, recouvrant les lattes en bois de flotteur d’un brouillard crépitant et creusant des milliers de petits cratères dans la voile déployée au-dessus de sa tête.

    La pluie glaciale gifla le visage de la jeune femme, mais qu’importe ! Elle souhaitait profiter de ses derniers instants de liberté, coûte que coûte. Ancyre apparaissait à l’horizon, écrasée par une masse de nuages obscurs et tourbillonnants. Shabestari rabattit la capuche sur son front et laissa son regard se perdre au loin, sur la cité de corail scintillant de mille feux au-dessus de sa ceinture de remparts. Elle n’était jamais venue ici, mais connaissait l’aspect de la première cité altaïte pour l’avoir maintes fois contemplée sur une fresque en mosaïque du palais de Karasuk.

    Les conquérants atlantes de l’époque de l’Expansion avaient choisi de bâtir la première ville humaine du monde parallèle en investissant les immenses polypes tubulaires abandonnés d’une ancienne barrière de corail aux dimensions titanesque. Les exosquelettes des premiers habitants d’un océan primordial asséché se dressaient comme les troncs géants d’une forêt chamarrée, brasillant de lumière malgré la pâleur firmamentaire, d’une beauté à couper le souffle. Chaque polype mesurait plusieurs dizaines de coudées de hauteur et les plus imposants, dans le centre de la cité, dépassaient même les cent coudées. Ils présentaient de grandes embrasures découpées dans le carbonate, parées de fenêtres en vitrair doré aux reflets changeants. Des centaines d’oriflammes bleues claquaient au sommet des dômes rebondis couvrant les tubes, parés d’écailles de calcite d’un blanc éblouissant.

    L’éclat de la première née des cités altaïtes chassa pour un temps le désespoir du cœur de la jeune princesse. Ancyre était bien la perle qu’on lui avait vantée ! Pas étonnant que tous les diplomates et tous les capitaines de vivenef qui lui en avaient parlé aient toujours eu tant d’étoiles dans les yeux, tant d’enthousiasme dans la voix. Le vent du nord, chargé de larges gouttes de pluie, fouetta avec une énergie accrue le visage de la jeune femme, arrachant presque la capuche de sa pèlerine. Les mèches de cheveux échappées de son chignon tirèrent un rideau ajouré et mouvant sur son visage de porcelaine. Elle fronça les sourcils mais ne songea pas un instant à se mettre à l’abri dans sa cabine. Malgré le vent, il lui sembla qu’elle étouffait. Elle aspira profondément l’air en rejetant la tête en arrière.

    Elle se sentait envahie par toutes les émotions, tensions, drames des derniers jours. Elle songeait à l’avenir incertain qui l’attendait dans la cité du Roi des rois, à cet inconnu, le prince Méroé, auquel elle était promise. À tous ces malheureux aux destins brisés qu’elle avait côtoyés dans le défilé de Turpidor, auprès de qui elle avait souffert et perdu l’innocence de ses jeunes années. À son fils Auli, qu’elle connaissait si peu et qui lui manquait cruellement, à Madhi, son amant si jeune et si joyeux, que la méchanceté des hommes lui avait enlevé à jamais. Au prince Tamgaali, enfin, dont le souvenir trouble ne cessait de la poursuivre et qu’elle espérait secrètement retrouver à Ancyre, tout en sachant que cela ne la mènerait nulle part. Toutes ces pensées contradictoires s’agitaient sans fin, suscitant en elle d’étranges conflits : tristesse, appréhension, regret, mais aussi espoir et même émerveillement devant le spectacle de la ville royale profilée à l’horizon.

    La gracieuse apparition semblait mettre du baume sur ses plaies, desserrant pour un temps le nœud qui pesait sur son estomac. Elle surprit même un désir de vie se faire jour dans son corps, plus fort et plus tenace que l’amertume qui l’enkystait depuis des lunes. Par réflexe, elle chercha son étoile totem dans le ciel, mais n’y trouva que le gris ferreux des nuées déchaînées. Loin d’en ressentir du dépit, elle réalisa qu’elle puisait au contraire une volupté trouble à tremper son âme au cœur de la tourmente. Le déferlement d’énergie paraissait emporter les miasmes de ses existences passées, couche après couche, comme de vieilles mues dont il convenait de se débarrasser. Elle aima cette sensation exfoliative, cette impression de renaître après une interminable diapause, comme une chrysalide sur le point d’accoucher de son papillon. Tout son organisme respirait la force et le mouvement de l’orage, des émotions concordantes à son état d’âme. Et pour la première fois depuis bien longtemps, elle laissa un sourire fleurir sur ses lèvres mouillées de pluie.

    Le grand maître de l’ordre du Tétraèdre ploya roidement un genou devant le Roi des rois.

    — Point n’est utile de t’incliner, mon ami, déclara Uren Tanis en invitant le chevalier des Incréés à se relever.

    Physiquement, les deux hommes étaient aux antipodes, quoi qu’ils aient tous deux le même âge avancé. Grand et racé, le Roi des rois altaïte était vêtu d’une tunique damassée écarlate à fermoirs d’argent et d’une cape d’un bleu cobalt à haut collet. À première vue, avec son air digne et maître de lui, ses cheveux toujours blonds effleurant ses larges épaules et ses mains derrière le dos, il semblait parfaitement détendu. L’insistance avec laquelle ses yeux vert et bleu fixaient son visiteur trahissait toutefois une certaine préoccupation.

    Sarnath, grand maître de l’ordre du Tétraèdre, avait une taille aussi haute que le monarque, mais un corps tellement plus musclé qu’il en paraissait râblé. Portant une simple armure de cuir bouilli couverte d’une cape brune, son visage était à l’avenant de sa silhouette martiale : carré, dépourvu de rides, avec une peau cuivrée illuminée par ses yeux or et bleu glacier et une longue chevelure blanche divisée en six tresses, une pour chaque Incréé qu’il servait corps et âme.

    Uren Tanis se tourna fugacement vers son intendant et ses deux secrétaires particuliers et les congédia d’un geste du menton. Il devinait que son vieil ami souhaitait un entretien privé. Une fois les lourds vantaux du salon refermés, il hocha la tête et distilla son regard vairon à ce dernier.

    — La cloche de courtoisie englobe toute la pièce, confia-t-il d’un ton confidentiel, tu peux parler sans risque d’être entendu. Dis-moi quelle nouvelle urgente t’a poussé à braver la tempête.

    Sarnath soupira, jeta un coup d’œil aux éclairs qui zébraient le ciel à travers les baies en vitrair, puis acquiesça en silence. Ses sourcils fournis demeuraient obstinément affaissés dans une expression soucieuse.

    — Ma dernière entrevue avec les guides est à l’origine de ma démarche, Uren, dit-il de sa voix de stentor (par guides, il entendait les six habitants de la Métalune, que les hommes appelaient Incréés). Ils m’ont dit s’inquiéter depuis de nombreux équinoxes de la montée des tensions entre les différentes cités d’Erra et d’Altaïa. Le péril que représente Cyrène pour Altaïa, la montée de la piraterie aérienne, la guerre fratricide entre Atlantis et Sassan à Erra… Mais pas seulement…

    La voix du grand maître devint d’une trompeuse douceur.

    — Les machines complexes qui aident les guides à extrapoler le cours de nos destins sont arrivées aux mêmes conclusions qu’eux : le fragile équilibre des deux mondes était depuis un certain temps déjà prêt à basculer dans l’entropie et le chaos…

    Les yeux d’Uren Tanis s’étrécirent avant de s’écarquiller franchement.

    — Qu’entends-tu par était sur le point ? Suggères-tu que nous ayons déjà basculé dans l’entropie et le chaos ?

    Sarnath hocha la tête. Ses épaules imposantes se voûtèrent comme s’il sentait un poids immense peser dessus.

    — Les guides en sont convaincus, déclara-t-il sombrement, sans quitter du regard le Roi des rois. Ils envisagent une accélération imminente de la spirale de violence qui s’est installée ces derniers équinoxes. Quelque chose qu’eux-mêmes ne parviennent pas à identifier est sur le point d’arriver. Quelque chose qui pourrait faire trembler le monde sur ses fondements et reléguer l’Expansion au rang d’événement mineur…

    — Uren Tanis dévisagea Sarnath. En voyant sa mine défaite et contristée, il sembla prendre la mesure de ce qu’annonçait le grand maître. Puis, contre toute attente, il donna libre cours à son incrédulité, d’un ton où perçait un début de fureur.

    — Quelle est cette fable, mon ami ? questionna-t-il en écartant les bras. Depuis quand les Incréés seraient-ils incapables de savoir ce qui se trame dans les alcôves des palais ou sur les champs de bataille d’Erra et d’Altaïa ? Depuis quand seraient-ils réduits à émettre de simples conjectures comme des commères caquetant sur un banc, sans chercher à faire la lumière sur des rumeurs de guerre ? Si les tensions de ce monde les inquiètent à ce point, ils n’ont qu’à plonger dans les pensées de ceux qu’ils soupçonnent et nous livrer à temps leurs noirs desseins ! Ne crois-tu pas ?

    Sarnath adressa au roi d’Ancyre un regard gêné.

    — Les choses ne sont pas aussi simples, tu le sais bien. Ils ne s’autorisent pas à intervenir dans nos affaires privées…

    Uren Tanis émit un son étranglé et assena du plat de la main sur le fourreau de sa vivépée une claque qui résonna comme un coup de tonnerre.

    — Ce satané paradigme du libre arbitre ! rugit-t-il d’une voix qui fit tonner la pièce vide. Et qu’attendent-ils de moi puisqu’ils ne souhaitent pas intervenir ? Que je me résigne comme eux ? Que j’accepte la fatalité ? Ou bien que je m’escrime inutilement contre un sort funeste écrit d’avance ? Que t’ont-ils demandé de me dire ?

    La bouche de Sarnath se crispa :

    — Que brûle mon âme, ils ne m’ont rien demandé à ton endroit ! décocha-t-il sans élever la voix. Ils m’ont simplement conseillé d’exhorter mes chevaliers à la plus grande prudence ces prochains jours, mais n’ont pas exigé que je transmette leurs confidences à qui que ce soit d’autre. Je suis venu de mon propre chef, partager avec toi les maigres informations dont je dispose. Et te mettre en garde. En tant que Roi des rois d’Altaïa, tu es forcément un obstacle pour ceux qui complotent dans l’ombre. Tu dois redoubler de prudence et te préparer à la guerre.

    Uren Tanis sembla se radoucir, enveloppant son vis-à-vis d’un regard reconnaissant.

    — Je te prie d’excuser mon emportement. Ta démarche me touche profondément et ton amitié sincère m’est précieuse… J’ai simplement de plus en plus de mal à supporter les atermoiements de tes maîtres…

    Sarnath se renfrogna de nouveau. Le roi d’Ancyre fit comme s’il ne l’avait pas remarqué et prit un air méditatif.

    — Je ne suis guère étonné de ce que tu m’apprends, en vérité, fit-il d’un ton circonspect. J’étais plus ou moins arrivé aux mêmes conclusions depuis quelque temps déjà, poussé en ce sens par le prince tarse Tamgaali, dont tu connais la réputation. Cela fait des lunes que ce dernier me réclame d’intervenir, pour étouffer dans l’œuf les visées séditieuses de Cyrène et de ses alliés…

    Que n’ai-je pas tendu plus tôt une oreille attentive à ses avertissements ? s’attrista-t-il. Mais il n’est pas trop tard pour corriger mes erreurs…

    Il adressa un regard aiguisé à son visiteur.

    — Que ferais-tu si je me décidais à combattre le feu par le feu ?

    Sarnath le gratifia d’un regard interrogatif.

    — Quel genre de feu ?

    — Une démonstration de force en direction du nord et quelques opérations ciblées pour déloger les pirates de leurs repaires. Que ferais-tu ?

    — Si justifiée que soit cette opération, je ne l’appuierais pas en engageant l’host des Incréés à tes côtés, rétorqua-t-il d’un ton propre à interdire toute discussion. L’ordre que je représente a un devoir de neutralité…

    — N’est-il pas garant de la Paix des Incréés ? demanda le roi d’un air sourcilleux.

    La colère flambait de nouveau en lui, brûlante et corrosive. Il s’obligeait à la garder pour lui, mais son contrôle des émotions était démenti par les braises qui luisaient dans ses yeux vairons.

    — La Paix des Incréés n’est pas encore menacée, répliqua vertement Sarnath. Et puis, notre rôle est de veiller au respect des zones d’Exclusion, pas de prendre parti dans les affaires internes des zones d’Inclusion.

    Uren Tanis secoua la tête d’un mouvement tout juste perceptible. Il répondit d’une voix soudain lasse.

    — C’est bien là qu’est le problème, mon ami. Personne ne prend plus parti depuis trop longtemps. Ni les hommes, ni les Incréés. Et nous allons le payer cher, je le crains…

    Sarnath carra ses massives épaules en se raidissant.

    — J’ai fait selon mon cœur, Uren, mais je ne peux aller au-delà, fit-il d’un ton aigre. J’espère que mes conseils te seront d’un quelconque secours, mais je ne puis m’attarder plus. Avec ta permission, je vais prendre congé.

    — À son expression, le roi conclut que le grand maître se sentait mortifié, pris entre son amitié et sa charge de grand maître qui toutes deux le poussaient dans des directions contraires. Il remonta du fond de son amertume un sourire, manquant sérieusement d’entrain mais non de sincérité.

    — Je ne saurais trop te remercier pour ta sollicitude. Et je comprends parfaitement que tu ne puisses t’engager à mes côtés, même si je le regrette infiniment. Tu peux repartir, mon ami.

    Il inclina la tête, sachant qu’il n’y avait rien à rajouter. Sarnath répondit à son salut, en pinçant les lèvres d’un air contrarié et amical à la fois, puis se retira prestement. La gorge serrée, Uren Tanis regarda la porte se refermer derrière lui.

    Je dois prendre les mesures énergiques qui s’imposent. Que la lumière des Incréés m’assiste, il le faut. Mais je ne peux rien tenter avant que mon fils et son armée ne soient de retour à Altaïa. Fasse qu’ils rentrent vite…

    Il déglutit douloureusement.

    Fasse qu’ils rentrent, tout simplement…

    Le silence perdura dans la salle de réception longtemps après le départ du grand maître, jusqu’à ce qu’il soit rompu par le grondement du tonnerre

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