Le bushido un code de l’honneur fantasmé
D’après le savant confucéen Ittei Ishida, tout calligraphe, même médiocre, peut apprendre à écrire d’une manière correcte s’il suit scrupuleusement les lignes d’un cahier. On peut en dire de même du service d’un samouraï. Si l’on prend pour modèle un bon samouraï, la réussite est chose possible. Malheureusement, à l’heure actuelle, il n’y a plus aucun samouraï qui vaille vraiment la peine d’être imité », se lamente en 1716 Yamamoto Tsunetomo, auteur du Hagakure, l’un des premiers recueils où apparaît le mot bushido, ou « Voie du guerrier». C’est ainsi que, dès sa naissance, ce terme renvoie à la mélancolie d’un âge d’or révolu. Nostalgie digne d’un Don Quichotte, à la différence près que le Hagakure, loin de l’œuvre de Cervantès, ne recèle pas la moindre trace d’humour ou d’ironie. Qu’en est-il donc du bushido, cette mystérieuse Voie du guerrier dont les valeurs auraient imprégné les arts martiaux et la société japonaise tout entière?
Dès le XI siècle, des notions de morale et de code d’honneur transparaissent déjà dans la littérature japonaise, mais le terme bushido, composé de « » (guerrier) et de « » (voie), ne se constitue que lorsque le Japon achève sa réunification pour entrer dans une longue plage de paix, sous le shogunat de la dynastie Tokugawa (1603-1867), plus connue sous le nom d’époque d’Edo. C’est durant cette période que la Voie du guerrier se matérialise dans
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