“Et puis quelque chose d’étrange s’est passé, ça s’appelle la vie d’après mars 2020, quand on ne savait plus faire la différence entre ce qui arrivait en temps réel, en 2020; entre George Floyd et les images de 1969.”
QUESTLOVE
n a tous en nous un paysage fait de musiques, d’images et de lectures. Un paysage qui nous a nourris, élevés, inspirés. Le mien, c’est l’Amérique. Oh, pas celle du dieu dollar, des fast-foods ou du fameux “rêve américain”, ce piège-paillettes qui vante les mérites de la réussite et de la performance. Mon Amérique à moi, c’est celle que chante le “Boss”, celle que filme Alexander Payne, des des des des des L’Amérique des en somme. C’est le pays que rêvent d’arpenter de long en large tous ceux qui se distinguent de la meute et galopent seuls au milieu de nulle part. Une Amérique qui n’a rien à voir avec les clichés qui obsèdent ses détracteurs. Je ne l’idéalise pas, je ne la déteste pas; ce n’est ni mon paradis perdu, ni ma terre promise. C’est celle qu’ont inventée Bob Dylan et Patti Smith, Bruce Springsteen et les Eagles, Blackfoot et Lynyrd Skynyrd, B.B. King et Tony Joe White, Otis Redding et Beth Hart…