Désir d’enfance
2 – RÉSUMÉ: Viviane Dormond avait tout juste 17 ans lorsqu’elle avait donné naissance à sa fille Sandrine. Dans la bonne société bourgeoise de l’époque, il était hors de question qu’elle soit fille-mère, aussi l’enfant avait-elle été, aussitôt née, placée en secret chez une famille d’accueil de la DDASS. Mais quelques années plus tard, mariée, ne pouvant plus avoir d’enfants, Viviane avait voulu récupérer la petite. Et Sandrine avait été arrachée à sa « mamie » Marie-Claire pour venir vivre auprès de Viviane et de Robert, un beau-père affectueux qui tentait tant bien que mal d’aider mère et fille à s’apprivoiser. (Voir Veillées nos 3488 et suivants.)
L’affaire que Robert Dormond menait avec un brio incomparable nécessitait des qualités innombrables. Un flair infaillible entre autres. Il faisait du commerce avec la Chine, et avait été amené à y séjourner plusieurs fois. L’import-export, c’était l’avenir…
– Tu veux aller au Lutetia ? s’étonna-telle. Tu aurais dû me le dire ! Je ne suis pas assez habillée !
– Déshabillée, veux-tu dire ! Les femmes ne se trouvent habillées que lorsqu’elles sont en grand décolleté !
Il riait. Viviane haussa les épaules :
– Ô toi !
Pour toute réponse, il lui baisa la main. Par chance, il trouva une place à proximité du bel hôtel, rue de Sèvres.
– Passe devant, Sandrine, déclara Robert.
Comme la fillette regardait d’un œil rond le groom qui leur ouvrait la porte, Viviane s’exclama :
– Oh ! elle n’a pas changé de chaussures ! Tu te rends compte, Robert, elle a aux pieds ses vieilles baskets, tout juste bonnes pour aller au jardin !
Vexée, la jeune femme avait eu un recul. Dormond la poussa dans le dos :
– Tant pis.
– Que va-t-on dire de nous ?
– Je m’en fous ! gronda-t-il. Ce n’est qu’une gosse, après tout.
D’une main ferme, il s’empara du bras de sa femme et la guida jusqu’à la salle à manger.
– Trois couverts, mesdames, monsieur ?
– Oui,
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits