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L’amour et la Peur sur le Chemin de Compostelle
L’amour et la Peur sur le Chemin de Compostelle
L’amour et la Peur sur le Chemin de Compostelle
Livre électronique191 pages2 heures

L’amour et la Peur sur le Chemin de Compostelle

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À propos de ce livre électronique

Un polar psychologique

 

Un jeune homme décide de faire le Chemin de Compostelle en solitaire. C'est là qu'il rencontre Valeria, une jeune Brésilienne qui, à la suite d'une mauvaise rupture, est prête à recommencer une nouvelle vie. Les deux se rencontrent, marchent ensemble et finissent par tomber amoureux.

Comme ils commencent à planifier leur avenir, quelque chose d'incroyable va toutefois se produire au milieu du Chemin où ils devront se battre, non pas seulement pour leur relation, mais aussi pour leurs propres vies.

 

Un livre à vous couper le souffle!

LangueFrançais
Date de sortie11 juil. 2021
ISBN9798215167502
L’amour et la Peur sur le Chemin de Compostelle
Auteur

Gonçalo JN Dias

Gonçalo J. N. Dias nasceu em Lisboa no ano de 1977, licenciou-se em Engenharia do Ambiente e Recursos Naturais no Politécnico de Castelo Branco. Vive atualmente no País Basco, Espanha. É um autor independente, os seus livros têm sido traduzidos a vários idiomas.

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    Aperçu du livre

    L’amour et la Peur sur le Chemin de Compostelle - Gonçalo JN Dias

    De Pampelune à Puente la Reina – 24 km

    Au lever du jour, Kwan et moi partîmes pour ce qui serait ma première étape, bien que pour lui, il s’agissait de sa troisième. J’étais aux anges de marcher mes premiers kilomètres, laissant derrière nous la ville en entrant dans la campagne. Je m’adaptai au pas de mon compagnon coréen, qui n’était pas particulièrement rapide. Nous prîmes notre temps. Il ne cessa de s’arrêter pour prendre des photos, parfois nous arrêtâmes à un certain magasin pour acheter des fruits frais ou secs. Chaque fois que nous croisions d’autres pèlerins, nous les saluions et leur demandions s’ils étaient bien. Brenda, qui partit plus tard que nous, nous rattrapa près d’Astrain où nous décidâmes d’arrêter à l’un des nombreux restaurants offrant à l’entrée le « menu du pèlerin pour 10-12 euros ».

    Parfois, je me demandai pourquoi ces deux-là m’avaient accueilli dans leur groupe si rapidement et si gentiment. Était-ce parce qu’ils avaient aussi besoin d’une certaine compagnie comme moi ? Était-ce parce que nous étions dans le même bateau, avec les mêmes défis et objectifs ? Dans les moments où il y avait peu de clarté ou d’intuition dans mon esprit, je pensais qu’ils m’attendaient peut-être, qu’ils n’étaient pas vraiment pèlerins et qu’ils avaient quelque chose à voir avec le véhicule noir. 

    Après le repas, nous montâmes tous les trois l’Alto del Perdón, la montagne du Pardon, une montagne très abrupte entourée d’aires boisées remplies de chênes, de châtaigniers et de hêtres, complètement isolées de la civilisation. Au sommet de cette montagne, la végétation est quasi inexistante et il y a une sculpture en métal représentant les pèlerins de différentes époques. C’était à la fois emblématique et émotionnel. Je me souviens de passer à côté de la sculpture et de penser que, tout comme moi, bien d’autres avaient déjà marché le Camino avant et bien d’autres le feraient à l’avenir, et tout un chacun pour diverses raisons ou peut-être pas si différentes. De nos jours, le Camino est devenu trop touristique, voire trop ordinaire.

    Je dirais que tous les deux, Kwan et moi étions des hommes de peu de mots. Nous marchions ensemble presque toujours en silence, uniquement accompagnés du son de nos pas. Il savait beaucoup à propos de l’Histoire et à propos du temps des découvertes portugaises du XVIIe siècle alors que j’étais complètement ignorant de l’histoire de son pays, connaissant seulement les légendes et mythes racontés dans l’Occident à propos de la Corée du Nord hermétique.

    Brenda, cependant, était un papillon sans repos, toujours en train de bouger d’un côté à l’autre. Dès qu’elle voyait un pèlerin s’arrêter sur le Chemin, elle s’arrêtait avec eux. Elle avait toujours une histoire drôle à raconter et une incroyable habileté à entamer une conversation avec les locaux dans les petits villages, même si elle connaissait à peine une douzaine de mots en espagnol. Elle était l’une de ces personnes qui suscitait deux sentiments distincts en moi : d’une part, de l’admiration et même un peu d’envie pour la joie qu’elle irradiait, sa spontanéité, l’énergie qu’elle avait de marcher dans une pièce et de l’éclairer dans un éventail de couleurs. D’autre part, de l’embarras parce qu’elle ne semblait pas avoir du bon sens. Elle se comportait toujours exactement de la même façon, même lorsque la situation requérait un peu plus de retenue.

    Avant que nous arrivassions à la fin de notre étape, nous nous reposâmes tous les trois et admirâmes les magnifiques vues qu’offrait l’église de Santa María de Eunate. C’était une église romane perdue au milieu des montagnes et des collines. Il faisait froid et venteux et l’été était déjà fini. Les jours devenaient de plus en plus courts. Nous considérâmes rester là pour regarder le coucher du soleil, mais nous voulions aussi nous rendre à la fameuse Puente de la Reina, nous doucher, dîner et, plus que tout, nous reposer.

    Traverser le pont roman au-dessus de la rivière Arga était quelque chose que nous attendions tous les trois avec impatience. Nous prîmes des photos et contemplâmes les minuscules détails du joli vieux pont avec ses sept arches et ses cinq piliers sans oublier les petites figures alignées sur ses 110 mètres d’un côté à l’autre.

    L’auberge se trouvait complètement au bout de la ville et, comme nous la traversions pour nous y rendre, je pris le temps d’acheter quelques ingrédients pour le dîner dont nous avions convenu que j’allais préparer ce soir-là. J’avais le sentiment que certains magasins avaient momentanément augmenté leurs prix lorsqu’ils voyaient que nous étions des pèlerins étrangers. De toute manière, j’achetai un peu de l’effiloché de morue pour préparer un plat portugais rapide et simple nommé Bacalhau à Brás. Kwan et Brenda ont tous les deux fait éloge des bouchées et m’ont demandé d’en cuisiner à nouveau à une autre étape du chemin.

    Au beau milieu de ce boucan normal qu’était l’heure du dîner, plein de voix et de gens venaient et partaient, un grand groupe de pèlerins entra, tant en espagnol qu’en langue étrangère. C’était plutôt un groupe assez divers, non seulement par les nationalités et les langues, mais aussi par la couleur de leur peau.

    J’étais seul, à faire la vaisselle. Kwan était parti laver des vêtements ou jouer à des jeux vidéo avec ses amis coréens alors que Brenda était Dieu sait où. Mon idée était de me doucher et ensuite probablement tremper mes pieds dans un bol d’eau, puisqu’ils étaient endoloris, et d’aller me coucher tôt. Cependant, je remarquai une fille au sein du groupe que je n’avais pas vue auparavant. À première vue, elle paraissait asiatique, mais elle avait aussi des traits occidentaux. Elle était exotique avec sa longue chevelure, non brossée et légèrement teinte avec quelques mèches roses. Son visage était rond et petit avec une peau claire et sans aucune imperfection. Elle avait de grands yeux foncés et ses sourcils étaient soigneusement formés, parfaitement symétriques à ses yeux. Ses lèvres étaient légèrement roses et sa lèvre inférieure plus épaisse que celle supérieure. Son cou était fin et elle portait un simple collier avec une pierre rouge au milieu. C’était une élégante beauté féminine. Il n’y avait rien d’ordinaire chez elle. Il y a eu une fraction de seconde où nos yeux se sont rencontrés, mais j’ai rapidement regardé ailleurs de peur de paraître trop insistant. Mais, en l’espace de cette seconde, son regard était rusé et malin, déterminant ma curiosité.

    Je n’ai jamais eu beaucoup de chance avec le sexe opposé. En fait, je dois avouer que je suis un échec complet là-dessus. Je n’ai eu que deux courtes relations avec les femmes. Elles ont commencé avec enthousiasme, mais n’ont pas fait long feu. Je ne suis pas obsédé par l’idée d’avoir une copine. Je crois que je rencontrerai possiblement quelqu’une un jour avec qui je voudrai passer ma vie, peut-être même avoir une famille, mais, même si ce jour n’arrivait jamais, je suis l’une de ces personnes qui peut très bien vivre par soi-même. Je pense toujours que les gens ne pouvant vivre seuls sont faibles.

    À un point, je l’entendis parler en anglais et je sus automatiquement sa nationalité. Elle dit une phrase simple, mais la façon dont elle ouvra les voyelles me suffit pour savoir qu’elle était Brésilienne. Était-ce vrai ? L’avais-je bien entendu ? Chers lecteurs, j’éclatais presque d’excitation. Pouvais-je réellement rencontrer quelqu’une ici qui parlait ma propre langue, et, par-dessus tout, quelqu’une d’aussi belle ? Elle commença à parler en anglais à nouveau et je sus, sans l’ombre d’un doute, que nous partagions la même langue maternelle. Je la regardai à nouveau, discrètement, et confirmai ma première impression à propos de son élégance, sa manière gracieuse de parler et de gesticuler. Je décidai vite qu’elle était trop bien pour moi. Non pas que je sois un gars laid ou ignoble, mais plutôt le contraire, mes chers amis, mais mon manque de chance et mon manque de confiance combinés à ma maigre initiative me firent penser que je ne pourrais jamais être avec une femme de la sorte.

    Sans m’en rendre compte, elle quitta la cuisine. Je finis de laver la vaisselle et décidai de sortir moi aussi. Tout comme je passai l’entrée de l’auberge, je la vis à la porte me faisant dos. J’hésitai. Devrais-je aller lui parler ? Peut-être que je pourrais lui souhaiter une bonne nuit. Comme je m’approchai d’elle, je vis qu’elle était au téléphone.

    « Maman, tu n’as pas besoin de parler à ce connard. Dis-lui que tu ne sais pas où je suis. Mon Dieu, quel culot ! »

    Je restai là, figé sur place pendant un moment. J’étais en train de la rejoindre, mais je. m’arrêtai à mi-chemin. Elle se tourna et me vit. Elle me regarda étrangement et, rapidement, comme un idiot, j’allai droit vers les dortoirs.

    Lorsque je fus au lit, prêt à m’endormir, je me demandai de qui elle pouvait bien parler. Un ex-copain ou peut-être quelqu’un qui la suivait, un sale type ou un fou. Je rêvai un peu d’elle, de nous deux, faisant le Camino ensemble, en riant et en parlant, nous regardant passionnément dans les yeux.

    De Puente la Reina à Estella – 22 km

    Je me levai à l’heure convenue avec Kwan et l’une de mes premières pensées fut la Brésilienne aux traits asiatiques. Pendant les quelques premiers kilomètres de notre marche, je dis à mon ami ce qui m’était arrivé la nuit dernière. Il écouta en silence, ce qui me fit penser que je ne m’étais peut-être pas bien exprimé. Je voulais parler à cette fille, lui faire part de mes sentiments à propos du Camino sans que le langage soit une barrière. Bien entendu, j’étais un peu abasourdi par sa beauté. 

    La température était clémente, mais je pouvais déjà sentir mes pieds commencer à brûler en milieu de matinée. La plante de mes pieds était très douloureuse et, même si j’essayais de ne pas penser à la douleur, cela semblait devenir pire à chaque pas. Kwan marchait à un rythme plus rapide que la veille ou, du moins, c’est ce qui me semblait. La première partie de cette étape était principalement sur le bitume, ce qui m’importunait lorsque les voitures accéléraient en nous dépassant.

    Heureusement, à Cirauqui, nous avons un peu quitté la route. Nous traversâmes un pont puis un trottoir romain qui avait plusieurs marches quasi en ruines. Ensuite, nous avions une pente raide à descendre. À la fin de la matinée, mon compagnon de voyage brisa le silence et dit : « Tu as une bonne occasion ici. »

    D’abord, je pensai avoir mal compris, mais ensuite je regardai devant et vis trois femmes pèlerines. Elle était l’une d’elles. Kwan accéléra le pas et, en un rien de temps, nous les avions rattrapées.

    J’ai toujours été un peu désastreux lorsqu’il s’agit des femmes. Je n’ai jamais été bon à les convaincre ni à les séduire. L’une des nombreuses choses bizarres que je fais lorsque je suis près d’une femme qui m’attire est d’éviter tout contact visuel. Je présume que c’est la combinaison de la timidité et du manque de confiance. J’étais effrayé que la même chose arrive à nouveau à ce moment. Tout comme nous nous approchions, mes mains ont commencé à devenir moites. Mon cœur s’est mis à battre plus vite et ma bouche est devenue sèche. Je tentai de me comporter aussi naturellement que possible. Elles nous saluèrent par des sourires.

    L’une d’elles était aussi Coréenne, et Kwan a commencé à jaser avec elle. Après ma panique initiale, je me débrouillai pour timidement dire, « Es-tu Brésilienne ?

    — Oui, je le suis. Et toi ? » Elle semblait surprise.

    « Je suis Portugais. Je m’appelle Ricardo.

    — Ah, enchantée. Mon nom est Valeria mais tout le monde m’appelle Val. Comment as-tu su que j’étais Brésilienne ? »

    Je n’étais pas pour lui dire que c’était quand je l’avais entendu parler en anglais parce cela aurait pu être offensant.

    « Je t’ai entendu parler au téléphone hier soir... »

    Je voulais ajouter que je n’avais pas entendu ce qu’ils racontaient, mais ce n’était pas vrai.

    « Et as-tu entendu ce que je disais ?

    — Eh bien, juste un peu...

    — Ah, d’accord », dit-elle d’un air un peu suspect. « Comme c’est plaisant de pouvoir nous parler dans notre langue !

    — Ouais, je pensais justement à ça. Je suis pourri en langues.

    — Moi aussi. J’ai appris l’anglais il y a longtemps, mais je ne me souviens de presque rien. Je peux à peine me débrouiller avec mon espagnol, mais je ne peux pas les comprendre. »

    Mes chers amis, à partir de ce moment, la douleur dans mes pieds, la fatigue et l’asphalte n’étaient plus d’importance pour votre narrateur respectueux. Oui, j’étais enchanté par cette jeune femme et maintenant, à ses côtés, je regardais comment le vent soufflait dans sa belle chevelure forte et son corps, bien que couvert dans des habits confortables de montagne, était mince et magnifique.

    « Es-tu venu faire le Camino seul ?

    — Oui, c’est ça. Et toi ?

    — Moi aussi.

    — C’est ma deuxième étape. J’ai commencé hier à Pampelune.

    — Ah, je suis dessus depuis le début. Tu as raté trois magnifiques étapes. Nous avons traversé des forêts vertes avec beaucoup de collines. C’était difficile, mais ça en valait certainement la peine. »

    Après un court silence, j’ai demandé la « mère de toutes les questions ».

    « Pourquoi fais-tu le Camino ?

    — Eh bien, en fait, j’ai toujours voulu le faire, depuis que

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