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L’amour et la peur sur le Chemin de Compostelle
L’amour et la peur sur le Chemin de Compostelle
L’amour et la peur sur le Chemin de Compostelle
Livre électronique190 pages2 heures

L’amour et la peur sur le Chemin de Compostelle

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À propos de ce livre électronique

Un polar psychologique

Un livre à vous couper le souffle !

Un jeune homme décide de faire le Chemin de Compostelle en solitaire. C’est là qu’il rencontre Valeria, une jeune Brésilienne qui, à la suite d’une mauvaise rupture, est prête à recommencer une nouvelle vie. Les deux se rencontrent, marchent ensemble et finissent par tomber amoureux.

Comme ils commencent à planifier leur avenir, quelque chose d’incroyable va toutefois se produire au milieu du Chemin où ils devront se battre, non pas seulement pour leur relation, mais aussi pour leurs propres vies.

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie13 nov. 2020
ISBN9781071575130
L’amour et la peur sur le Chemin de Compostelle
Auteur

Gonçalo JN Dias

Gonçalo J. N. Dias nasceu em Lisboa no ano de 1977, licenciou-se em Engenharia do Ambiente e Recursos Naturais no Politécnico de Castelo Branco. Vive atualmente no País Basco, Espanha. É um autor independente, os seus livros têm sido traduzidos a vários idiomas.

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    Aperçu du livre

    L’amour et la peur sur le Chemin de Compostelle - Gonçalo JN Dias

    TABLE DES MATIÈRES

    PRÉFACE

    CHAPITRE I – L’AMOUR

    CHAPITRE II – LA PEUR

    CHAPITRE III – LE TRAUMA ET L’ESPOIR

    À propos de l’auteur

    « C’est carrément un livre terrible avec lequel je veux que le lecteur souffre autant que j’ai souffert en l’écrivant. »

    José Saramago.

    Pour mes amies pèlerines Edurne et Raquel

    et pour mon grand cousin Marco « Beto ».

    PRÉFACE

    ––––––––

    Ma psychologue m’a diagnostiqué le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) et m’a encouragé à exprimer mes sentiments comme si cela apaiserait ma douleur concernant les événements récents. C’est pourquoi j’ai commencé à écrire cette courte histoire à propos de ce qui m’est arrivé récemment, alors que j’étais assis, dans cet aéroport énorme, attendant d’embarquer dans l’avion pour un vol qui allait prendre neuf heures pour me rendre à ma prochaine destination.

    L’un des symptômes associés au SSPT est la détresse, les flashbacks récurrents et involontaires d’un événement traumatisant et, je dois avouer, mes chers lecteurs, que j’ai fréquemment vu cette camionnette noire approcher, ses vitres teintées, et le bruit rapide de la porte latérale s’ouvrir. La plaque d’immatriculation est gravée dans ma mémoire. Chaque lettre et chiffre, comme si cela avait été marqué au fer. 0515 DWS. Je vois ce véhicule noir chaque jour, dans ma rue, dans mon voisinage, stationné au centre commercial, me suivant dans mes rêves. Sa présence me paralyse et j’ai du mal à respirer et à me concentrer.

    Mais, pour que vous, mes chers amis, puissiez comprendre ma souffrance, nous devons retourner cinq mois en arrière, au début de septembre, lorsque mon cher patron m’a informé qu’il aurait besoin de tous ses employés bien-aimés pour mettre les lumières traditionnelles de Noël. En d’autres mots, je devrais prendre mon absence d’ici le premier novembre.

    Chaque année en août, mon père et moi allions toujours à une petite maison louée sur la plage, mais comme il est mort en avril, j’ai choisi de travailler tout le mois d’août. Par conséquent, j’avais un mois d’absence à prendre, mais je ne savais pas où aller. J’ai pensé à voyager seul dans des places exotiques en Asie, tout comme le personnage du livre La Plage d’Alex Garland, mais l’idée d’être seul sur une plage bondée, possiblement avec des touristes nordiques, ne m’intéressait pas. D’ailleurs, ce que je voulais plus que tout autre chose, c’était d’éviter la solitude que je sentais ces derniers temps, c’est-à-dire depuis la mort de mon père.

    Un beau jour, je suis tombé sur un documentaire à la télé, complètement par chance, à propos du chemin de Compostelle et la camaraderie entre les pèlerins, les différentes nationalités des marcheurs, les nombreuses auberges installées pour les accueillir, les paysages et le défi de se rendre à la destination finale... Oui, c’était ce que je recherchais. Rencontrer les autres, peut-être comme moi, et qui étaient peut-être dans une situation similaire à la mienne. J’ai rapidement plongé dans internet pour en savoir plus sur l’itinéraire. Le premier octobre, je suis parti de ma petite ville de campagne au Portugal pour me diriger vers la ville de Pampelune, dans le nord de l’Espagne.

    CHAPITRE I – L’AMOUR

    J’arrivai à Pampelune au milieu de l’après-midi et je flânai sans but dans la ville. Sur mon dos, je transportais le sac à dos typique qui m’identifiait comme pèlerin, et je tenais en main mon passeport pèlerin que j’avais reçu au comptoir d’information touristique de Navarre avec une carte de la ville.

    De nos jours, il y a différentes façons de faire le chemin de Compostelle. J’ai choisi la version classique, aussi connue comme étant le Chemin Français pour nulle autre raison que cela me semblait le plus sûr et le mieux préparé à recevoir des visiteurs. Il commence en France, à Saint-Jean-Pied-de-Port. Comme il s’agit d’un petit village avec un système de transport public limité, j’ai donc décidé de commencer le Chemin à Pampelune de sorte que je ne perde aucune autre journée sur les transports.

    Lorsque j’arrivai à l’auberge, aux alentours de 17 heures, c’était déjà ouvert, mais il n’y avait pas encore d’autres pèlerins. J’avais choisi l’auberge Jesus y Maria située dans la vieille partie de la ville. Mon choix, en grande partie, était en raison du style architectural de l’édifice. C’était une cathédrale qui avait été convertie en auberge. Lorsque je la vis, je fus à la fois émerveillé du lieu en soi et du voisinage environnant. Les édifices étaient de style ancien, de trois ou quatre étages maximum avec des petits balcons et des rues propres et étroites.

    Je laissai mon lourd sac à dos dans un casier de l’auberge et je marchai autour de l’ancienne cathédrale. Je tombai sur un petit square avec quelques magasins, des sociétés gastronomiques, des cafés, un terrain de jeux et un jardin. Je m’assis près d’une fenêtre dans un petit bar où j’appréciai les allées et venues des passants alors que je sirotai une bière et commençai à manger une omelette espagnole.

    Comme l’après-midi s’estompait, les premiers pèlerins commencèrent à se pointer, ayant l’air fatigués et courbés sous le poids de leur sac à dos. Ils étaient tous habillés en pantalon traditionnel et en bottes de randonnée. Un couple se démarquait parmi eux. L’homme était asiatique, pas très grand et portait un énorme sac à dos. La femme était du nord de l’Europe. Elle était blonde, presque rousse, mince, assez grande et son sac à dos était beaucoup plus petit. Une demi-heure plus tard, il sortit de l’auberge et alla dans quelques magasins, en ressortit chargé de sacs de magasinage. Il s’assit pour lire un livre sur un banc du jardin, directement en face du café où j’étais assis.

    Je pensai à entamer une conversation avec lui, mais j’hésitai. Il pouvait vouloir être seul, à moins qu’il attendait quelqu’un. On pourrait dire que je mourrais d’envie de parler à un autre pèlerin ; je me sentais plutôt seul dans cette ville inconnue, loin de la maison où tout le monde parlait une langue étrangère. Pour expliquer mon besoin d’entamer une relation, toutefois, je dois revenir un peu en arrière, à mon adolescence, voire à mon enfance. J’ai toujours désiré appartenir « à un groupe », être accepté, même si parfois cela signifiait aller contre les principes que mon père m’a inculqués à la maison. Ma psychologue pourrait dire que ce comportement est dû à un manque de présence maternelle lorsque je grandissais. J’ai toujours pensé que c’était une faiblesse, un défaut de ma personnalité. Je ne pouvais pas endurer de m’asseoir seul en classe ou à la cantine bien loin de tous les autres. Je voulais faire partie d’un groupe, pas comme un chef, juste à titre de l’un des membres. Maintenant, en regardant de plus près, je dirais que ce comportement était une conséquence naturelle des environs où j’ai grandi, c’est-à-dire m’adapter aux environs pour survivre, en particulier si l’on considère ma réaction à un « événement traumatisant », pour utiliser les mots de ma psychologue. 

    Alors, j’approchai le jeune homme asiatique et lui montrai mon badge de pèlerin. Je lui demandai si je pouvais m’asseoir sur le banc et s’il faisait lui aussi le Chemin. Comme je commençai à parler, je réalisai que mon anglais était très rouillé ; les mots venaient très lentement et avec hésitation. Ce n’était pas très dissemblable à mon espagnol. J’avais remarqué que les gens me donnaient des regards étranges partout où j’étais allé, y compris dans le café, où je tentai de parler la langue de Cervantes.

    Il me dit que son nom était Kwan et qu’il était d’une ville de la Corée du Sud nommée Busan, située dans le sud du pays. Il avait mon âge, vingt-cinq ans, et il étudiait la médecine vétérinaire à l’université. Selon lui, le Chemin de Compostelle était très connu dans son pays et de le faire montrait de la bravoure et du courage en plus d’être estimé sur un CV. Il paraissait timide et observateur, mais très amical et il semblait avoir les mêmes difficultés que je rencontrais en anglais. Il gesticulait beaucoup, mais il parlait toujours d’une voix calme.

    Un peu plus tard, la blonde qui était avec lui plus tôt se joignit à nous. Elle était plutôt extravertie, parlait fort et éclatait souvent de rire. Elle était Australienne de l’île de Tasmanie et, de ce que j’avais compris parce qu’elle parlait vraiment vite et avec un accent étrange, elle avait déjà visité beaucoup d’endroits dans le monde. Ils m’ont invité à dîner avec eux dans la cuisine de l’auberge où Kwan était le chef désigné.

    Je feignis l’intérêt dans les ingrédients que le Coréen utilisait pour faire le repas, mais, en fait, je m’imprégnais de tout ce qui m’entourait : le cliquetis des assiettes et des casseroles, les langues différentes parlées comme si c’était la tour de Babel. À ce point, j’étais reconnaissant de la camaraderie. Kwan me présenta ses compatriotes, qui étaient nombreux, alors que Brenda, l’Australienne, voletait autour, d’un côté à l’autre, comme un papillon en recherche de pollen, en parlant et prêtant attention à tout le monde.

    Le dîner était vraiment délicieux : du riz cuit avec des graines, bien que Kwan se plaignit qu’il ne l’avait pas cuit proprement parce qu’il n’avait pas de poêle en pierre. Il était convenu que, le jour suivant, je cuisinerais quelque chose de typique de mon pays. La soirée se termina tôt puisqu’ils étaient tous fatigués. Plusieurs d’entre eux avaient déjà des maux et des douleurs tels des pieds et des genoux endoloris aussi bien que de petites ampoules.

    Les lits étaient des lits superposés et j’en avais un du dessus. Après une douche rapide, je tentai de m’endormir, mais j’étais trop gonflé à bloc. Je voulais marcher, commencer sur le sentier, sentir la même douleur à mes pieds que celle dont les autres ressentaient et apprendre à mieux les connaître. Il était tard lorsque je parvins à m’assoupir, finalement habitué au nouveau lit et à la respiration bruyante de certains pèlerins.

    De Pampelune à Puente la Reina – 24 km

    Au lever du jour, Kwan et moi partîmes pour ce qui serait ma première étape, bien que pour lui, il s’agissait de sa troisième. J’étais aux anges de marcher mes premiers kilomètres, laissant derrière nous la ville en entrant dans la campagne. Je m’adaptai au pas de mon compagnon coréen, qui n’était pas particulièrement rapide. Nous prîmes notre temps. Il ne cessa de s’arrêter pour prendre des photos, parfois nous arrêtâmes à un certain magasin pour acheter des fruits frais ou secs. Chaque fois que nous croisions d’autres pèlerins, nous les saluions et leur demandions s’ils étaient bien. Brenda, qui partit plus tard que nous, nous rattrapa près d’Astrain où nous décidâmes d’arrêter à l’un des nombreux restaurants offrant à l’entrée le « menu du pèlerin pour 10-12 euros ».

    Parfois, je me demandai pourquoi ces deux-là m’avaient accueilli dans leur groupe si rapidement et si gentiment. Était-ce parce qu’ils avaient aussi besoin d’une certaine compagnie comme moi ? Était-ce parce que nous étions dans le même bateau, avec les mêmes défis et objectifs ? Dans les moments où il y avait peu de clarté ou d’intuition dans mon esprit, je pensais qu’ils m’attendaient peut-être, qu’ils n’étaient pas vraiment pèlerins et qu’ils avaient quelque chose à voir avec le véhicule noir. 

    Après le repas, nous montâmes tous les trois l’Alto del Perdón, la montagne du Pardon, une montagne très abrupte entourée d’aires boisées remplies de chênes, de châtaigniers et de hêtres, complètement isolées de la civilisation. Au sommet de cette montagne, la végétation est quasi inexistante et il y a une sculpture en métal représentant les pèlerins de différentes époques. C’était à la fois emblématique et émotionnel. Je me souviens de passer à côté de la sculpture et de penser que, tout comme moi, bien d’autres avaient déjà marché le Camino avant et bien d’autres le feraient à l’avenir, et tout un chacun pour diverses raisons ou peut-être pas si différentes. De nos jours, le Camino est devenu trop touristique, voire trop ordinaire.

    Je dirais que tous les deux, Kwan et moi étions des hommes de peu de mots. Nous marchions ensemble presque toujours en silence, uniquement accompagnés du son de nos pas. Il savait beaucoup à propos de l’Histoire et à propos du temps des découvertes portugaises du XVIIe siècle alors que j’étais complètement ignorant de l’histoire de son pays, connaissant seulement les légendes et mythes racontés dans l’Occident à propos de la Corée du Nord hermétique.

    Brenda, cependant, était un papillon sans repos, toujours en train de bouger d’un côté à l’autre. Dès qu’elle voyait un pèlerin s’arrêter sur le Chemin, elle s’arrêtait avec eux. Elle avait toujours une histoire drôle à raconter et une incroyable habileté à entamer une conversation avec les locaux dans les petits villages, même si elle connaissait à peine une douzaine de mots en espagnol. Elle était l’une de ces personnes qui suscitait deux sentiments distincts en moi : d’une part, de l’admiration et même un peu d’envie pour la joie qu’elle irradiait, sa spontanéité, l’énergie qu’elle avait de marcher dans une pièce et de l’éclairer dans un éventail de couleurs. D’autre part, de l’embarras parce qu’elle ne semblait pas avoir du bon sens. Elle se comportait toujours exactement de la même façon, même lorsque la situation requérait un peu plus de retenue.

    Avant que nous arrivassions à la fin de notre étape, nous nous reposâmes tous les trois et

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