Au clair de lune: Récits de vies
Par Anne F. Masurel
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À propos de ce livre électronique
Une petite musique qui jalonne ce récit à la fois poignant et burlesque, et qui nous quittera sur la pointe des pieds comme elle est arrivée…
Un roman biographique touchant et poétique, à lire sans attendre !
EXTRAIT
Je m’appelle Suzanne.
Je suis née en 1910 dans le nord de la France.
Mes grands-parents paternels avaient une filature de lin, mes grands-parents maternels, un tissage de draps. Leurs usines respectives étaient des bâtiments de brique rouge surmontés de cheminées impressionnantes. Elles étaient situées dans deux villes proches et concurrentes.
Mon père travaillait à l’usine paternelle et voyageait beaucoup : il était aussi souvent à Paris que chez nous.
Ma mère était une vraie Flamande, forte, courageuse et téméraire ! Je sais que pendant la guerre de 1914, elle a profité de sa connaissance parfaite de l’allemand (elle avait eu une « bonne » allemande) pour renseigner les militaires gradés qui étaient chez nous mais nous, les enfants, n’avons rien compris, nous étions tenus en dehors de tout ça.
Mais ce que nous avons très bien compris, c’est que notre père, ainsi que quatre de ses frères sont partis au front en 1914.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Anne F. Masurel a connu plusieurs vies. Elle obtient son Deug de lettres peu après le décès de sa mère. Elle devient alors secrétaire, puis exerce le tissage à la main. Une reprise d'études plus tard, elle travaille en tant que traductrice russe-français grâce à un futur prix Goncourt et académicien. Aujourd’hui à la retraite, elle se passionne pour l’écriture, et publie son deuxième ouvrage.
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Aperçu du livre
Au clair de lune - Anne F. Masurel
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Je m’appelle Suzanne.
Je suis née en 1910 dans le nord de la France.
Mes grands-parents paternels avaient une filature de lin, mes grands-parents maternels, un tissage de draps. Leurs usines respectives étaient des bâtiments de brique rouge surmontés de cheminées impressionnantes. Elles étaient situées dans deux villes proches et concurrentes.
Mon père travaillait à l’usine paternelle et voyageait beaucoup : il était aussi souvent à Paris que chez nous.
Ma mère était une vraie Flamande, forte, courageuse et téméraire ! Je sais que pendant la guerre de 1914, elle a profité de sa connaissance parfaite de l’allemand (elle avait eu une « bonne » allemande) pour renseigner les militaires gradés qui étaient chez nous mais nous, les enfants, n’avons rien compris, nous étions tenus en dehors de tout ça.
Mais ce que nous avons très bien compris, c’est que notre père, ainsi que quatre de ses frères sont partis au front en 1914.
Mes parents à l’époque avaient déjà quatre enfants.
Un des frères de mon père est mort dès le début de la guerre, en septembre 1914. Il avait vingt-huit ans. Il a reçu une balle au front ; il est mort sur le coup.
Un deuxième est mort en septembre 1915, il était sergent dans l’infanterie, avait trente-deux ans.
Un troisième en octobre 1915, il était lieutenant et n’avait que vingt-quatre ans.
Seuls sont revenus mon père et l’un de ses frères, le plus jeune. Ma grand-mère a ainsi perdu trois de ses enfants !
Je ne sais rien des années de guerre de mon père ; il évitait soigneusement le sujet.
Nous habitions en pleine ville dans la rue de l’Abbé-de-l’épée. Cet ecclésiastique est longtemps resté pour moi une énigme ! Seulement maintenant je sais qu’il est à l’origine de la langue des sourds. Ce prêtre avait une proche connaissance qui était « mal-entendante » comme on dit maintenant, ce qui la gênait beaucoup et la maintenait à l’écart de ses proches. Il a voulu l’aider et a créé ce qu’on appela à l’époque « l’alphabet à deux mains ».
J’ai eu une jeunesse qu’on peut qualifier de « dorée » : leçons de piano à Bruxelles chaque mois, avec un pianiste virtuose, spécialiste de Chopin, Alfred Cortot.
Quand j’arrivais à l’avance et que j’attendais mon tour, j’adorais l’entendre jouer le clair de lune, pas la sonate de Beethoven, celle de Claude Debussy, autrement difficile à jouer !
Je ne suis allée à l’école qu’en sixième ; avant ça, une institutrice en retraite venait nous apprendre tout ce que les autres enfants étudiaient en primaire. Je pense qu’il n’y avait pas d’école laïque à cette époque, du moins pas dans notre ville. Nous allions donc chez « les sœurs ».
J’avais les mêmes jeux que mon frère aîné ; j’aimais bien la sœur qui me suivait mais nous n’avions pas les mêmes goûts. Ensuite il y avait deux petits que j’adorais, surtout la petite Charlotte qui était notre chouchou.
Le jeudi, c’était fête : un cocher venait nous chercher à l’école en voiture à cheval et nous emmenait chez mes grands-parents maternels au château des « Francs » sur les terres duquel sera bâtie plus tard ce qu’on a appelé « la gare de triage ».
Alors là, c’était une vie de rêve : promenade sur le dos de Cadichon, l’âne que nous traitions en ami : carottes ou pommes quémandées en cuisine à Maria, sucres chipés à la même Maria, (pas trop souvent : c’est mauvais pour ses dents… et pour les nôtres aussi…).
Au milieu il
